Après avoir accueilli en octobre Alpha Blondy à l’occasion des NJP sous le chapiteau bondé de la pépinière de Nancy, novembre faisait place au second grand représentant engagé de Côte d’Ivoire : Tiken Jah Fakoly. L’évènement programmé par Label LN se tenait le dimanche 28 novembre 2010 à L’Autre Canal dès 19h. En première partie, un artiste sénégalais : Doudou Diouf.
Pour ce concert, il s’agissait de maîtriser les horaires. 19h avait été annoncé et il était préférable d’être à l’heure car la montée sur scène de Doudou Diouf s’est faite sans attendre. Ils proposent une session acoustique aux accents reggae et afro-beat mêlés. Le public intéressé par cette découverte est attentif et frappe dans les mains quand le signal est donné. Ce soir, diversité de génération et de culture se côtoient. Petit entracte pendant que les musiciens de Tiken Jah s’installent sur scène. 19h40, voilà le moment d’accueillir l’artiste ! Pour l’occasion, la scène a été décorée au thème du dernier album. Sur le fond, ce sont les mots « Tiken Jah Fakoly – African Revolution » qui vont accompagner le show. Et sur chaque côté de celle-ci, trois drapeaux verticaux dédiés aux grands représentants africains, parmi lesquels Haile Selassie Rastafari. Ceci annonce l’atmosphère du concert qui va suivre. Tiken Jah, comme toujours, est venu délivrer des messages et il serait appréciable que tout le public présent en mesure l’impact. L’homme ne mâche pas ses mots quand il parle de politique et de prise en main du peuple africain. Il commence par « Il Faut Se Lever », « Promesses Bla Bla » puis un titre du dernier album « Sors De Ma Télé ». Les morceaux des différents albums s’enchaînent, notamment « Ouvrez Les Frontières ». On peut se rendre compte que la discographie de Tiken Jah commence à peser, que les spectateurs connaissent les paroles et qu’ils sont sous le charme du charisme de ce représentant africain du reggae. Avec ses musiciens, il propose un medley qui traverse son parcours, ce qui atteste qu’il ne sera malheureusement pas possible de jouer tous les morceaux que chacun voudrait entendre. On passe par « Y en a Marre », « On A Tout Compris », « Quitte Le Pouvoir » « Le Balayeur »… La révolution africaine est là et à en juger par la foule qui habite L’Autre Canal en ce dimanche soir les soldats pourraient être plus nombreux qu’on ne le croit. Comme Tiken Jah a plus d’un tour dans son sac, il poursuit par une session acoustique. Après avoir quitté son ensemble traditionnel, il revient sur scène pour cette nouvelle vibration. Trois morceaux sont joués dans cet esprit dont une formidable version du titre « Plus Rien Ne M’Etonne ». Le public découvre un Tiken Jah qu’il connaît moins. Un interlude juste bien mesuré pour garder connecté le public. Retour des musiciens pour quelques derniers morceaux toniques et profonds : « Political War », « African Revolution »… Deux heures de concert où Tiken Jah a donné tout ce qu’il avait et a été fidèle à lui-même. Si le public est resté relativement calme par rapport à l’intensité du moment, il n’en reste pas moins que l’on peut apprécier l’évolution de la portée de la musique de Tiken Jah Fakoly au fil des années. Les albums et les concerts se sont succédés et l’artiste n’a jamais faibli : Mangercratie (1999), Cours d’Histoire (2000), Françafrique (2002), Coup De Gueule (2004), L’Africain (2007), African Revolution (2010), Live à Paris (2008)… des pièces à avoir dans sa discothèque ! Il est 21h45 lorsque le show s’achève. Un beau moment, tourné vers l’Afrique et du conscient à foison. Pour parfaire le tableau, on aurait pu souhaiter un tout petit plus de chaleur humaine, de mise en avant des musiciens et de sons à la sonorité claquante qui prend aux tripes. Mais ce ne sont que des points de détail qui n’entachent en rien le mystique et le magique qu’ont offert Tiken Jah Fakoly et ses musiciens au public nancéien. Merci à tous !
Simba
(pour ReggaeMag.fr)
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