Le
5 novembre dernier est sorti le quatrième album de Sebastian Sturm. A Grand Day Out est le deuxième opus de
l’allemand en compagnie d’Exile Airline, formation réunie autour du chanteur lors
de l’enregistrement de Get Up And Get
Going. Un coup de frais salutaire après la longue escapade colorée du Jin
Jin Band…
Si on remonte encore les pendules,
Sebastian Sturm se souvient que son premier groupe de reggae s’appelait Jogit
Beat. Entrevue consacrée à ce Grand Day
Out, tout en évoquant le long chemin parcouru depuis 1999.
Comment
as-tu écrit ces 12 chansons et choisi le titre qui les rassemble ?
Tous les membres du groupe, moi y
compris, adore le morceau « Grand Day Out ». Il représente vraiment notre
style, c’était logique de le choisir comme titre pour l’album. Beaucoup d’idées
de chansons sont anciennes : « One Step Onto The Train » et même
« Grand Day Out » existent depuis longtemps, mais dans une version
différente. Certaines, comme « Sand In Their Machinery »,
« Don’t Learn », « Wasteland » ou « Vision », ont
été composées et arrangées par l’ensemble du groupe pendant nos répétitions.
Toutes sont jouées par Exile Airline, enregistrées et produites par Samuel Clayton
Jr et Stephen Stewart, elles ont ce son sympa et doux que nous amenons à vos
oreilles…
Quand
et où l’avez-vous enregistré ? Y a-t-il des anecdotes qui te viennent à
l’esprit ?
Nous avons enregistré l’album en douze
jours, au mois de mai, à Blankenheim, en Allemagne. Nous avons loué une maison
dans la campagne et l’avons transformée en studio. Samuel Clayton Jr et Stephen
Stewart, nos deux producteurs jamaïcains, ont apporté la majorité du matériel
d’enregistrement. Nous avons amené nos instruments, nos sacs de couchage et de
la nourriture pour douze jours. Si la maison était très confortable, le temps
n’était pas tellement agréable, il a fallu un moment pour que les Jamaïcains
puissent s’habituer au froid ! Rester, pour deux semaines, tous ensemble,
dans cette maison de campagne, donnait l’impression d’une excursion scolaire.
Ce n’était pas que l’enregistrement, mais aussi partager et apprécier ensemble.
Un excellent moment ! C’était une nouvelle expérience pour tous. En
particulier Sam et Stephen, qui n’avaient jamais enregistré dans de telles
conditions, ce qui crée vraiment une atmosphère particulière. Quand tu
travailles en étant si proche, tu partages toutes les vibrations et tu as de
grande chance d’attraper le bon moment, le bon feeling… C’est la philosophie
que nous avons suivie. Après ces deux semaines, Sam et Stephen sont partis pour
Kingston et ont mixé l’album au studio Harry J. Chris et moi les avons rejoints
une semaine plus tard. C’était un voyage époustouflant au cœur du berceau du
reggae. Quand je suis entré pour la première fois en studio, j’ai pu sentir
l’énergie de toutes les légendes qui ont enregistré dans cette pièce, c’était incroyable !
Cette semaine était pleine d’histoires hallucinantes, comme tu peux l’imaginer…
Pour ceux qui auraient envie d’en savoir plus, allez voir les vidéos des coulisses
de l’album sur notre site www.sebastian-sturm.com
La
première chanson est « Right To Remain Silent » feat. Harrison
Stafford. Comment l’as-tu invité sur ce morceau ?
Je lui ai juste demandé et il a répondu :
« Oui, bien sûr, envoie-moi la chanson, Sebastian ! ». Nous
avons joué beaucoup de concerts avec Groundation ces dernières années. Depuis
la première tournée, il y a toujours eu une super vibe entre les deux groupes. Nous
sommes très fiers et reconnaissants d’avoir Harrison sur l’album !
Albert
Minott te rejoint sur « More Music ». Comment s’est passée cette
autre collaboration ?
C’était une super session
d’enregistrement au studio Harry J. Albert est cool et c’est facile de
travailler avec lui. Au début, il a écouté la chanson plusieurs fois en boucle,
pendant que j’écrivais les paroles. Stephen lui a donné de petites idées et
Albert a fait ce qu’il fait si bien depuis tant d’années ! C’était une
super expérience pour nous tous, définitivement le point culminant de toute la
production de l’album. Je me souviens la toute première fois où nous avons
montré, à Sam et Stephen, la pré-production de « More Music ». Ils
ont immédiatement aimé la vibration de la chanson et ils ont eu l’idée de
demander à Albert de la compléter avec son extraordinaire voix. Ils ont tenu ce
qu’ils ont promis et l’ont rendue possible. Je les en remercie.
Pourquoi
avoir changé de backing band après One
Moment In Peace ?
J’ai adoré le Jin Jin Band et tourner
avec eux. Nous avons eu de grands et bons moments ensemble. Mais, après cinq
années de tournée, deux albums, le feu et le fun n’étaient plus au rendez-vous pour
moi… J’ai su que, si je ne changeais pas quelque chose, le troisième album
allait être ennuyeux et, peut-être, une répétition de One Moment In Peace. Donc, je l’ai annulé. Après, j’ai demandé à
Philip Breidenbach s’il pouvait envisager de produire un album avec moi. Il
était partant et nous avons fait Get Up
And Get Going !
Qui
sont les musiciens de Exile Airline ? Comment vous êtes-vous
rencontrés ?
Exile Airline, c’est Moses Christoph qui
chante les chœurs, joue les percussions et la guitare rythmique. Depuis 2008,
nous jouons et chantons ensemble, il est même devenu l’un de mes meilleurs
amis ! Il y a aussi Philip Breidenbach qui joue la guitare lead et fait
aussi les chœurs. Son colocataire et ami d’enfance est Samuel Reissen, qui joue
la batterie. La première fois que je l’ai vu avec Moses à une session scène
ouverte à Aachen, ils jammaient ensemble et c’était incroyable. Au moment de Get Up And Get Going, nous avons demandé
à Samuel de rejoindre le groupe. Ensuite, il y a Joonas Lorenz qui joue
claviers et orgues. Il m’a totalement convaincu en le voyant évoluer avec un
groupe de reprises des Beatles qui s’appelle Ringo ! La manière dont il
jouait de l’orgue était réellement spéciale et exceptionnelle. Depuis la
première répétition, j’étais sûr que ce frère pourrait faire progresser le
projet, notamment sur scène. Jooni est notre arme secrète ! Pour finir, il
y a Christian Golz à la basse, le réel moteur d’Exile Airline. Ce groupe ne
pourrait pas exister sans lui !
Sais-tu
combien de concerts tu as fait depuis le début ?
Bomboclaat, j’ai arrêté de
compter ! Je suis fier de pouvoir dire que j’ai beaucoup joué et j’espère
encore beaucoup jouer. Je suis accro à la scène !
Aimes-tu
jouer en France ?
Absolument ! Nous adorons et avons
hâte d’y revenir au plus vite.
Pour
finir, quelle est la chose la plus importante dans la vie, selon toi ?
La liberté !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #34 - février/mars 2014)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.