jeudi 10 avril 2014

Sebastian Sturm - Libre comme l'air

Le 5 novembre dernier est sorti le quatrième album de Sebastian Sturm. A Grand Day Out est le deuxième opus de l’allemand en compagnie d’Exile Airline, formation réunie autour du chanteur lors de l’enregistrement de Get Up And Get Going. Un coup de frais salutaire après la longue escapade colorée du Jin Jin Band…

Si on remonte encore les pendules, Sebastian Sturm se souvient que son premier groupe de reggae s’appelait Jogit Beat. Entrevue consacrée à ce Grand Day Out, tout en évoquant le long chemin parcouru depuis 1999.

Comment as-tu écrit ces 12 chansons et choisi le titre qui les rassemble ?
Tous les membres du groupe, moi y compris, adore le morceau « Grand Day Out ». Il représente vraiment notre style, c’était logique de le choisir comme titre pour l’album. Beaucoup d’idées de chansons sont anciennes : « One Step Onto The Train » et même « Grand Day Out » existent depuis longtemps, mais dans une version différente. Certaines, comme « Sand In Their Machinery », « Don’t Learn », « Wasteland » ou « Vision », ont été composées et arrangées par l’ensemble du groupe pendant nos répétitions. Toutes sont jouées par Exile Airline, enregistrées et produites par Samuel Clayton Jr et Stephen Stewart, elles ont ce son sympa et doux que nous amenons à vos oreilles…

Quand et où l’avez-vous enregistré ? Y a-t-il des anecdotes qui te viennent à l’esprit ?
Nous avons enregistré l’album en douze jours, au mois de mai, à Blankenheim, en Allemagne. Nous avons loué une maison dans la campagne et l’avons transformée en studio. Samuel Clayton Jr et Stephen Stewart, nos deux producteurs jamaïcains, ont apporté la majorité du matériel d’enregistrement. Nous avons amené nos instruments, nos sacs de couchage et de la nourriture pour douze jours. Si la maison était très confortable, le temps n’était pas tellement agréable, il a fallu un moment pour que les Jamaïcains puissent s’habituer au froid ! Rester, pour deux semaines, tous ensemble, dans cette maison de campagne, donnait l’impression d’une excursion scolaire. Ce n’était pas que l’enregistrement, mais aussi partager et apprécier ensemble. Un excellent moment ! C’était une nouvelle expérience pour tous. En particulier Sam et Stephen, qui n’avaient jamais enregistré dans de telles conditions, ce qui crée vraiment une atmosphère particulière. Quand tu travailles en étant si proche, tu partages toutes les vibrations et tu as de grande chance d’attraper le bon moment, le bon feeling… C’est la philosophie que nous avons suivie. Après ces deux semaines, Sam et Stephen sont partis pour Kingston et ont mixé l’album au studio Harry J. Chris et moi les avons rejoints une semaine plus tard. C’était un voyage époustouflant au cœur du berceau du reggae. Quand je suis entré pour la première fois en studio, j’ai pu sentir l’énergie de toutes les légendes qui ont enregistré dans cette pièce, c’était incroyable ! Cette semaine était pleine d’histoires hallucinantes, comme tu peux l’imaginer… Pour ceux qui auraient envie d’en savoir plus, allez voir les vidéos des coulisses de l’album sur notre site www.sebastian-sturm.com

La première chanson est « Right To Remain Silent » feat. Harrison Stafford. Comment l’as-tu invité sur ce morceau ?
Je lui ai juste demandé et il a répondu : « Oui, bien sûr, envoie-moi la chanson, Sebastian ! ». Nous avons joué beaucoup de concerts avec Groundation ces dernières années. Depuis la première tournée, il y a toujours eu une super vibe entre les deux groupes. Nous sommes très fiers et reconnaissants d’avoir Harrison sur l’album !

Albert Minott te rejoint sur « More Music ». Comment s’est passée cette autre collaboration ?
C’était une super session d’enregistrement au studio Harry J. Albert est cool et c’est facile de travailler avec lui. Au début, il a écouté la chanson plusieurs fois en boucle, pendant que j’écrivais les paroles. Stephen lui a donné de petites idées et Albert a fait ce qu’il fait si bien depuis tant d’années ! C’était une super expérience pour nous tous, définitivement le point culminant de toute la production de l’album. Je me souviens la toute première fois où nous avons montré, à Sam et Stephen, la pré-production de « More Music ». Ils ont immédiatement aimé la vibration de la chanson et ils ont eu l’idée de demander à Albert de la compléter avec son extraordinaire voix. Ils ont tenu ce qu’ils ont promis et l’ont rendue possible. Je les en remercie.

Pourquoi avoir changé de backing band après One Moment In Peace ?
J’ai adoré le Jin Jin Band et tourner avec eux. Nous avons eu de grands et bons moments ensemble. Mais, après cinq années de tournée, deux albums, le feu et le fun n’étaient plus au rendez-vous pour moi… J’ai su que, si je ne changeais pas quelque chose, le troisième album allait être ennuyeux et, peut-être, une répétition de One Moment In Peace. Donc, je l’ai annulé. Après, j’ai demandé à Philip Breidenbach s’il pouvait envisager de produire un album avec moi. Il était partant et nous avons fait Get Up And Get Going !

Qui sont les musiciens de Exile Airline ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Exile Airline, c’est Moses Christoph qui chante les chœurs, joue les percussions et la guitare rythmique. Depuis 2008, nous jouons et chantons ensemble, il est même devenu l’un de mes meilleurs amis ! Il y a aussi Philip Breidenbach qui joue la guitare lead et fait aussi les chœurs. Son colocataire et ami d’enfance est Samuel Reissen, qui joue la batterie. La première fois que je l’ai vu avec Moses à une session scène ouverte à Aachen, ils jammaient ensemble et c’était incroyable. Au moment de Get Up And Get Going, nous avons demandé à Samuel de rejoindre le groupe. Ensuite, il y a Joonas Lorenz qui joue claviers et orgues. Il m’a totalement convaincu en le voyant évoluer avec un groupe de reprises des Beatles qui s’appelle Ringo ! La manière dont il jouait de l’orgue était réellement spéciale et exceptionnelle. Depuis la première répétition, j’étais sûr que ce frère pourrait faire progresser le projet, notamment sur scène. Jooni est notre arme secrète ! Pour finir, il y a Christian Golz à la basse, le réel moteur d’Exile Airline. Ce groupe ne pourrait pas exister sans lui !

Sais-tu combien de concerts tu as fait depuis le début ?
Bomboclaat, j’ai arrêté de compter ! Je suis fier de pouvoir dire que j’ai beaucoup joué et j’espère encore beaucoup jouer. Je suis accro à la scène !

Aimes-tu jouer en France ?
Absolument ! Nous adorons et avons hâte d’y revenir au plus vite.

Pour finir, quelle est la chose la plus importante dans la vie, selon toi ?
La liberté !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #34 - février/mars 2014)

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