samedi 18 août 2018

Omar Perry - Interview

Omar Perry vient de réaliser un nouvel album avec des musiciens français, Jonas « Koffi » Gouraud et le Soulnation Band. Disponible depuis le 25 mai, New Dawn est un disque résolument roots, où le chanteur jamaïcain, fils de Lee « Scratch » Perry,  exprime toutes ses bonnes intentions. Les clips de « Living Legend » et « Sound The Trumpet » (feat. Dub Inc) sont déjà sur la Toile !

Dix ans après ton premier album, Man Free, tes inspirations musicales sont-elles toujours les mêmes ?
Depuis ce moment-là jusqu’à aujourd’hui, je crois que je suis encore plus inspiré ! Comme nous le savons tous, l’expérience enseigne la sagesse. J’ai écrit d’innombrables chansons et une belle poignée d’albums figure dans mon catalogue, sans compter tous les morceaux inédits et ceux que j’ai encore dans mes tiroirs…

Pourquoi as-tu décidé d’appeler ton nouvel album New Dawn ?
J’ai choisi ce titre en raison de toutes les choses qui ont permis de mettre en place cet album. C’est comme une renaissance. Par exemple, la rencontre avec Jonas et son groupe. C’est aussi la première fois que je fais un album avec ce concept entièrement roots. Je le sens vraiment comme une ouverture sur l’avenir.
 
Quand as-tu commencé à travailler sur New Dawn ?
Nous travaillons dessus depuis plus de deux ans et demi. Au début, il y avait surtout des pistes MIDI. L’année dernière, quand nous nous sommes mis en relation avec le label Khanti Records, nous avons décidé d’aller au Wise Studio pour avoir une vraie vibration live.

Quand et comment as-tu rencontré Jonas « Koffi » Gouraud qui a composé tous les instrumentaux ?
Je crois que c’était en 2015. J’ai reçu un email sur Facebook qui disait : « Salut Omar, je suis un batteur et producteur de riddims français. Je fais du roots et du new-roots. Je peux t’envoyer quelques riddims pour que tu les écoutes et voir si nous pouvons faire quelque chose ensemble. » Il m’en a envoyé quelques-uns qu’il avait déjà faits avec d’autres artistes et j’ai tout de suite aimé le style qu’il avait. Il m’a ensuite envoyé quelques instrumentaux sur lesquels j’ai posé ma voix et encore d’autres. Je ne pensais pas à faire un album à ce moment-là mais quand nous avions déjà cinq ou six morceaux, j’ai senti que c’était le début d’un nouveau voyage, donc nous avons décidé de faire un album complet ensemble.

Comment s’est passée la collaboration avec le Soulnation Band pendant les enregistrements ?
C’était génial parce qu’ils avaient répété avant pour bien savoir ce qu’ils devaient faire. Ils étaient tous très énergiques et prêts à s’impliquer totalement dans le travail de studio. Ce sont de jeunes musiciens et ils s’étaient préparés à travailler dur pour ce projet.
 
Depuis quand vis-tu en Belgique ? Avais-tu déjà travaillé avec des musiciens français auparavant ?
Je vis en Belgique depuis plus de quinze ans maintenant. Oui, j’ai travaillé avec quelques musiciens français depuis le temps. Le premier et le meilleur groupe avec lequel j’ai travaillé est le Homegrown Band mené par Guillaume « Stepper » Briard. Nous avons d’ailleurs produit l’album Can’t Stop Us en 2009 ensemble.

Les deux chanteurs de Dub Inc apparaissent sur le titre « Sound The Trumpet ». Comment est née cette collaboration ?
Avec Dub Inc, on se connait depuis 2005. Je les ai rencontrés à Saint-Etienne par l’intermédiaire d’un ami commun. A l’époque, ils voulaient que je participe à leur second album, Dans Le Décor. Ça a donné « Achtah », un big tune ! Nous avons eu l’habitude d’être sur des festivals ensemble au fil des années. Quand nous jouons ce morceau, il y a toujours un énorme engouement dans le public. Quand Jonas m’a envoyé des instrumentaux et que j’ai entendu ce dernier, j’ai tout de suite su que c’était parfait pour faire un featuring avec Dub Inc. Donc j’ai contacté Komlan et je leur ai proposé, ils étaient tous les deux partants. J’ai écrit la chanson et je leur ai expliqué le thème pour les espaces que je leur avais laissés sur l’instrumental.

Comment ont été écrites les chansons avec Jah Mason (« Educated Fools ») et Cedric Myton (« Checking For Me ») ?
Vous savez que The Congos est l’un des principaux groupes qui travaillaient avec mon père. Je suis proche d’eux depuis que je suis tout petit. Quand ils jouent en Belgique et que je ne suis pas trop occupé, j’essaie toujours d’aller les voir. Là aussi, il y avait un riddim que m’avait envoyé Jonas qui était exactement le style des Congos. J’ai appelé Cedric, je lui ai dit que je travaillais sur un nouvel album et que je voulais qu’il soit dessus. Il m’a répondu : « Omar, tu sais que tu es comme un fils pour moi. Envoie-moi le riddim, j’enregistrerai en Jamaïque et je t’enverrai les voix. » C’est ce qu’il a fait juste après. Même chose avec Jah Mason, je le connaissais quand j’habitais en Jamaïque. Au milieu des années 1990, je travaillais au One Blood Studio de Junior Reid. Nous sommes bons amis depuis cette époque. Je savais que nous ferions un jour un duo ensemble. Je suis allé en Jamaïque pour le voir, c’était la dernière chanson de l’album. J’ai aussi écrit les paroles et laisser des blancs pour sa partie.

Tes chansons parlent d’humanité, de liberté, de violence… Que penses-tu de la situation actuelle dans le monde ? Comment peut-on être rasta en 2018 ?
Etre rasta n’a rien à voir avec l’époque mais plutôt avec la façon de voir la vie et la réalité. C’est être conscient de son environnement. Etre rasta est un concept concernant la manière dont on veut vivre. Si je n’étais pas artiste, je ferais un travail différent mais je pourrais toujours être rasta et garder la même méditation. Comme disait Marley, tout le monde a le droit de choisir son propre destin, et j’ai choisi le mien.

Tu es le fils de Lee « Scratch » Perry, un grand homme dans le reggae ! Quelle est la plus importante leçon que tu as reçue de ton père ?
Il faudrait des pages en plus pour raconter tout ça ! La principale leçon que j’ai apprise de lui est de ne jamais abandonner, d’être toujours un meneur, de ne jamais laisser quelqu’un vous dire que vous ne pouvez pas.

Pour finir, qu’aimerais-tu dire aux lecteurs de Reggae Vibes ?
Il y aura des obstacles sur le chemin tout au long de votre vie. Quand tu tombes, relève-toi et essaie encore. La chose le plus importante dans la vie est la famille et de se soutenir les uns les autres. Il faut donner de l’amour si tu veux en recevoir. Blessed Love !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°60 - juin/juillet 2018)

vendredi 10 août 2018

Mellow Mood - Interview

Les musiciens italiens de Mellow Mood, reconnaissables entre mille avec leurs jumeaux locksés au micro, affichent un cinquième album au compteur intitulé Large. Si le titre est à la hauteur du résultat, Jacopo et Lorenzo se sont fait un plaisir de nous présenter ce nouvel opus, sans se priver de revenir un peu sur leurs débuts et les disques précédents.

Large vient de sortir le 6 avril dernier. Pouvez-vous présenter en quelques mots ce nouvel album ?
C’est notre cinquième album et notre travail « le plus reggae » jusqu’ici. Nous sommes particulièrement contents de ces douze chansons et il est très représentatif de là où nous en sommes dans notre voyage musical.

La vibration de cet album est très roots ! Que souhaitiez-vous musicalement quand vous avez commencé à travailler dessus ?
Nous voulions exactement ce qu’est cet album au final ! Nous voulions un son puissant et nous nous sommes débarrassés de toutes les choses inutiles que nous mettions parfois dans nos chansons. La tracklist est très harmonieuse, l’écriture, simple et efficace, et l’atmosphère générale de l’album est plutôt homogène.

Pour revenir un peu en arrière, quand et comment avez-vous découvert le reggae ?
Quand nous étions adolescents, la discographie de Marley a été une grande découverte. C’était si différent de ce qu’on entendait à la radio et chez nous. Pourtant, il y avait quelque chose qui nous faisait nous sentir vraiment proche de cette musique. C’est la magie de Marley !

Quand avez-vous vraiment commencé à chanter ?
Nous avons commencé quand nous étions enfants et, comme tous les enfants, nous voulions chanter les chansons que nos parents jouaient à la maison. Ce que nous aimons là dedans est justement le fait de les écrire et de les chanter. Il y a certains aspects de la musique et de la créativité qui ne s’expliquent pas.

Quels sont vos chanteurs et groupes préférés ? Aimez-vous les mêmes choses ?
Dans le groupe, nous aimons tous principalement la musique noire et écoutons, évidemment, beaucoup de musiques jamaïcaines. Certains d’entre nous préfèrent les nouveaux sons comme le dancehall, d’autres écoutent plutôt des sons roots ou dub… Lorenzo est un grand fan de Busy Signal tandis que Giulio est un très grand fan de Midnite, par exemple. La musique reggae sous toutes ces formes est ce que nous écoutons le plus.

Le groupe Mellow Mood est né en 2005, quand vous étiez étudiants. Qui étaient les musiciens du groupe à l’origine ? Y a-t-il eu des changements depuis ?
Bien sûr, il y a eu des changements dans la composition du groupe. Nous, les jumeaux, sommes là depuis le premier jour. Giulio nous a rapidement rejoints, puis Filippo en 2011 aux claviers, Antonio est le nouveau batteur depuis 2015. Lorsque nous avons démarré, nous étions juste un groupe d’amis qui voulaient passer du temps ensemble à faire quelque chose de différent. Au début, nous avions un autre clavier, une section de cuivres, un percussionniste… Il y a même eu une courte période où nous avions deux batteurs !

Quand avez-vous rencontré le producteur Paolo Baldini ?
Nous avons rencontré Paolo au tout début, quand nous avions juste quelques démos. Nous venons de la même petite ville et il n’y avait pas une grande scène reggae… Il était donc très facile de se connaître. Il a immédiatement vu qu’il y avait un certain potentiel dans le groupe et a proposé d’enregistrer les chansons que nous avions préparées à l’époque.

Large est votre cinquième album. Pensiez-vous en faire autant au commencement de Mellow Mood ?
Absolument pas ! Tout était – et est encore – très spontané et naturel, avec aucun plan en tête. Nous n’avions aucune idée de ce que cela signifiait d’être musicien, alors nous avons tout appris petit à petit… et nous sommes d’ailleurs toujours en train d’apprendre. On se souvient quand on a eu la première boîte de CDs de Move!, nous étions très fiers, mais, honnêtement, nous ne pensions pas réaliser quatre autres disques !

Quels souvenirs gardez-vous de ce premier album sorti en 2009 ?
Ce disque est très authentique, même naïf. Les chansons sont vraiment « Marley-esque » et elles sonnent très jeunes. Quand nous l’avons enregistré, nous étions vraiment des débutants – à peine dix-neuf ans – et nous n’avions aucune idée de comment jouer nos chansons. Paolo était aussi un très jeune producteur à l’époque, nos moyens étaient donc limités. Nous avons enregistré la plupart des instruments chez Paolo, mais nous avons fait les batteries chez Giulio, parce que Paolo n’avait pas de grande pièce, donc nous avons aussi fait les voix dans la cuisine.

Avec le deuxième, Well Well Well, vous avez signé avec le label La Tempesta et fait beaucoup de concerts en Europe, n’est-ce pas ?
Oui, c’est exact. C’était notre premier contrat d’enregistrement et le début d’une autre grande aventure. Nous avons maintenant notre propre sous-label, La Tempesta Dub. Les gars de La Tempesta ont tout de suite pensé que nous pouvions beaucoup jouer hors de l’Italie et nous ont donné un bon coup de pouce. Nous avons fait beaucoup en Europe avec la tournée de Well Well Well, c’est la période où nous avons commencé à gagner en notoriété dans les autres pays. Tout le monde connaissait « Dance Inna Babylon » de Move!, mais cette tournée a été la première fois où les gens en dehors de l’Italie pouvaient nous entendre jouer en live.

Pourquoi avez-vous appelé le troisième album Twins ?
Lorsque nous étions prêts à enregistrer notre troisième album, nous avions beaucoup de pistes. Nous voulions donc sortir un double album intitulé Twins, car, pour la première fois, chaque jumeau avait écrit le même nombre de chansons. C’était aussi la première fois que tout le groupe comprenait que Jacopo et Lorenzo étaient sans aucun doute « le marteau visuel » du groupe. Mais un double était probablement trop difficile à promouvoir et nous avons décidé de le diviser en deux albums, sortis à moins d’un an d’intervalle l’un de l’autre.

2 The World est donc sorti en 2015. Il y a plusieurs voix féminines invitées sur cet album (Tanya Stephens, Jah9, Hempress Sativa…). Pourquoi avez-vous choisi ces collaborations ?
Nous aimons vraiment leurs vibes et leurs styles, Nous entretenons de très bonnes relations amicales avec ces grandes artistes et nous aimons quand un featuring naît d’une amitié, plutôt que juste d’une collaboration studio. Nous étions aussi avec Jah9 lors de ses concerts en Italie et avons fait une tournée de clubs ensemble aux Etats-Unis l’année dernière. Sinon, tout le monde connaît la collaboration de Hempress Sativa avec Paolo Baldini DubFiles, « Boom (Wa Da Da Deng) ».

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°60 - juin/juillet 2018)

dimanche 5 août 2018

Lyricaly

Lyricaly vient tout juste de remporter les Victoires du Reggae dans la catégorie « Révélation de l’année » avec son album Force, disponible depuis le 25 novembre. Une récompense bien méritée pour l’artiste déjà remarqué trois ans plus tôt par le réseau Fraca-Ma dans son département de l’Indre.
Kevin Galea débute la musique vers l’âge de dix-huit ans, d’abord par le rap, puis glisse doucement vers le reggae, lorsqu’il habite à Marseille et commence à fréquenter ses sound systems, comme plus tard à Lyon. D’influences diverses et variées, allant de James Brown à Michael Jackson, en passant par Bob Marley et Alpha Blondy, l’aspect réalité du rap et du reggae nourrit ses premières inspirations. De retour ensuite à Châteauroux, c’est en 2014 qu’il se focalise pleinement sur le projet Lyricaly, après avoir fait notamment partie du groupe Silence Noir et s’être produit régulièrement sur scène en solo avec Selecta Ras Cedric. Le premier EP, Le Temps Qui Passe, sort en avril 2015, à la suite d’une sélection départementale à un tremplin d’artistes et d’un dispositif d’accompagnement, La Rockade, mis en place par la fédération Caiman. Vers avril 2016, il commence à travailler sur l’album Force, en choisissant d’abord les instrumentaux. Quelques semaines plus tard, les textes prennent déjà forme. Max Livio le contacte et le met en relation avec d’autres beatmakers comme Massiv Job. Les compositions de l’album viennent également de Madasquad, Jagan Makoka, Edwin Cardot, Jonathan Horowitz, Serial-P et Max Livio lui-même. Les enregistrements des voix se déroulent dans le home-studio de ce dernier, entre octobre et avril, lui apportant tout le bénéfice de son oreille et de son expérience. Les deux chanteurs partagent d’ailleurs le micro sur « Demain sera un jour meilleur ». D’autres invités viennent aussi donner leur force : Brahim sur « Maintenant qu’on est là », Rosa Shanti sur « Tes Promesses » et Missié Bamboo sur « Lyrical War ». « J’ai voulu synthétiser l’esprit et le message de l’album par ce titre, Force, qui est aussi celui d’un morceau. Il reflète un état d’esprit et une volonté à un moment de ma vie, où j’ai compris qu’il fallait être fort et persévérant pour atteindre ses objectifs, ne jamais lâcher, ne jamais abandonner… Mais aussi, pour donner de la force en musique à tous ceux qui en ont besoin, en abordant des thèmes de la vie de M. Tout le monde, car je sais que cela fait du bien de savoir que nous ne sommes pas seuls à vivre, comprendre ou voir certaines choses. Il est question également de bienveillance, de la force que nous devons nous donner mutuellement, de se soutenir dans l’épreuve et lors des moments difficiles, car nous en avons tous besoin…» Après avoir démarré l’année avec cette belle Victoires du Reggae, Lyricaly compte donner un maximum de concerts dans les prochains mois en sound system ou avec la Marakujah Family de Limoges, sans manquer de commencer d’ores et déjà à écrire les lignes d’un prochain album tout aussi puissant… Que la force soit avec lui !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°60 - juin/juillet 2018)

mercredi 1 août 2018

Black Star Foundation - World Of Righteousness riddim

Black Star Foundation fête cette année ses quinze ans d’existence, alors que vient juste de sortir, en novembre, le World Of Righteousness riddim avec la participation de Luciano, Anthony B, Marlon Asher, Leah Rosier… Basée à Amsterdam, voilà une petite organisation qui fait de bien grandes choses !
L’idée de Black Star Foundation est née au Ghana. Michelle, la fondatrice, travaille alors pour une compagnie néerlandaise qui a un deuxième bureau à Accra et rencontre là-bas beaucoup de musiciens et chanteurs talentueux. Elle lance le projet Black Star Foundation pour stimuler la communication avec les pays occidentaux et rapprocher les gens de cultures différentes par le biais de l’art, en particulier la musique. De retour à Amsterdam, l’activité démarre avec une tournée de l’artiste ghanéen Black Prophet en 2003. Elle commence également à organiser des concerts et tournées pour des artistes hollandais. Au fur et à mesure, l’équipe se concentre de plus en plus sur la musique reggae. En 2005, Michelle s’allie à Den-Den, ce qui marque la naissance du Black Star Sound. Ils rencontrent peu de temps après Asher-E, l’homme qui mixe toutes leurs productions et dubplates. Jahforth est le dernier membre à les avoir rejoints. Originaire de Jamaïque, il vit à Amsterdam et officie en tant que MC au sein du Black Star Sound depuis 2014. C’est en 2006 que Den-Den crée le label, qui compte à ce jour six albums, deux singles et quatre riddims. Organisation d’événements, tournées, management, production, sound system… la fine équipe est sur tous les fronts ! Elle vient d’ailleurs tout juste de sortir un nouveau riddim. Composé par Asher-E dans son propre home studio, à Deventer, en 2009, le tout premier morceau enregistré dessus portait le nom « World Of Righteousness », qui sera donné au riddim pour sa sortie quelques années plus tard. En 2010, Brainpower choisit l’instrumental pour une version sur laquelle ils ajoutent du violon, qui figure sur son album Dub & Dwars. L’année suivante, Marlon Asher enregistre « Trouble » lors de sa tournée aux Pays-Bas… Les prémisses d’une série sur cet instrumental sont alors dans la boîte, mais c’est au cours de ces deux dernières années qu’ont été enregistrées toutes les autres chansons, obtenant au final dix pistes. Parmi les grands noms, Luciano, Anthony B et Mickey General, qu’ils connaissent depuis longtemps ; trois chanteurs néerlandais de leur entourage sont aussi au rendez-vous, Leah Rosier, Rapha Pico et Robina Souilljee… Disponible en téléchargement légal et en CD, la rythmique new-roots du World Of Righteousness riddim devrait aisément faire le tour du monde. Le 15 avril a lieu la soirée des quinze ans de Black Star Foundation au Melkweg à Amsterdam. De nombreux artistes ont été au rendez-vous pour un événement musical d’envergure, avec aussi une exposition de photos, de la nourriture jamaïcaine, le merchandising du label… Avant cela, destination Jamaïque pour Michelle et ses acolytes, puis la mise en ligne de la nouvelle version de leur site web, les bonnes vibrations continuent de se propager.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°60 - juin/juillet 2018)