Large vient de sortir le 6
avril dernier. Pouvez-vous présenter en quelques mots ce nouvel album ?
C’est notre cinquième album et notre
travail « le plus reggae » jusqu’ici. Nous sommes particulièrement
contents de ces douze chansons et il est
très représentatif de là où nous en sommes dans notre voyage musical.
La
vibration de cet album est très roots ! Que souhaitiez-vous musicalement
quand vous avez commencé à travailler dessus ?
Nous voulions exactement ce qu’est cet
album au final ! Nous voulions un son puissant et nous nous sommes
débarrassés de toutes les choses inutiles que nous mettions parfois dans nos
chansons. La tracklist est très harmonieuse, l’écriture, simple et efficace, et
l’atmosphère générale de l’album est plutôt homogène.
Pour
revenir un peu en arrière, quand et comment avez-vous découvert le
reggae ?
Quand nous étions adolescents, la
discographie de Marley a été une grande découverte. C’était si différent de ce
qu’on entendait à la radio et chez nous. Pourtant, il y avait quelque chose qui
nous faisait nous sentir vraiment proche de cette musique. C’est la magie de
Marley !
Quand
avez-vous vraiment commencé à chanter ?
Nous avons commencé quand nous étions
enfants et, comme tous les enfants, nous voulions chanter les chansons que nos
parents jouaient à la maison. Ce que nous aimons là dedans est justement le
fait de les écrire et de les chanter. Il y a certains aspects de la musique et
de la créativité qui ne s’expliquent pas.
Quels
sont vos chanteurs et groupes préférés ? Aimez-vous les mêmes
choses ?
Dans le groupe, nous aimons tous principalement
la musique noire et écoutons, évidemment, beaucoup de musiques jamaïcaines.
Certains d’entre nous préfèrent les nouveaux sons comme le dancehall, d’autres
écoutent plutôt des sons roots ou dub… Lorenzo est un grand fan de Busy Signal
tandis que Giulio est un très grand fan de Midnite, par exemple. La musique
reggae sous toutes ces formes est ce que nous écoutons le plus.
Le
groupe Mellow Mood est né en 2005, quand vous étiez étudiants. Qui étaient les
musiciens du groupe à l’origine ? Y a-t-il eu des changements
depuis ?
Bien sûr, il y a eu des changements dans
la composition du groupe. Nous, les jumeaux, sommes là depuis le premier jour.
Giulio nous a rapidement rejoints, puis Filippo en 2011 aux claviers, Antonio
est le nouveau batteur depuis 2015. Lorsque nous avons démarré, nous étions
juste un groupe d’amis qui voulaient passer du temps ensemble à faire quelque
chose de différent. Au début, nous avions un autre clavier, une section de
cuivres, un percussionniste… Il y a même eu une courte période où nous avions
deux batteurs !
Quand
avez-vous rencontré le producteur Paolo Baldini ?
Nous avons rencontré Paolo au tout
début, quand nous avions juste quelques démos. Nous venons de la même petite
ville et il n’y avait pas une grande scène reggae… Il était donc très facile de
se connaître. Il a immédiatement vu qu’il y avait un certain potentiel dans le
groupe et a proposé d’enregistrer les chansons que nous avions préparées à
l’époque.
Large est votre cinquième
album. Pensiez-vous en faire autant au commencement de Mellow Mood ?
Absolument pas ! Tout était – et
est encore – très spontané et naturel, avec aucun plan en tête. Nous n’avions
aucune idée de ce que cela signifiait d’être musicien, alors nous avons tout
appris petit à petit… et nous sommes d’ailleurs toujours en train d’apprendre.
On se souvient quand on a eu la première boîte de CDs de Move!, nous étions très fiers, mais, honnêtement, nous ne pensions
pas réaliser quatre autres disques !
Quels
souvenirs gardez-vous de ce premier album sorti en 2009 ?
Ce disque est très authentique, même
naïf. Les chansons sont vraiment « Marley-esque » et elles sonnent
très jeunes. Quand nous l’avons enregistré, nous étions vraiment des débutants
– à peine dix-neuf ans – et nous n’avions aucune idée de comment jouer nos
chansons. Paolo était aussi un très jeune producteur à l’époque, nos moyens
étaient donc limités. Nous avons enregistré la plupart des instruments chez
Paolo, mais nous avons fait les batteries chez Giulio, parce que Paolo n’avait
pas de grande pièce, donc nous avons aussi fait les voix dans la cuisine.
Avec
le deuxième, Well Well Well, vous avez
signé avec le label La Tempesta et fait beaucoup de concerts en Europe,
n’est-ce pas ?
Oui, c’est exact. C’était notre premier
contrat d’enregistrement et le début d’une autre grande aventure. Nous avons maintenant
notre propre sous-label, La Tempesta Dub. Les gars de La Tempesta ont tout de
suite pensé que nous pouvions beaucoup jouer hors de l’Italie et nous ont donné
un bon coup de pouce. Nous avons fait beaucoup en Europe avec la tournée de Well Well Well, c’est la période où nous
avons commencé à gagner en notoriété dans les autres pays. Tout le monde
connaissait « Dance Inna Babylon » de Move!, mais cette tournée a été la première fois où les gens en
dehors de l’Italie pouvaient nous entendre jouer en live.
Pourquoi
avez-vous appelé le troisième album Twins ?
Lorsque nous étions prêts à enregistrer
notre troisième album, nous avions beaucoup de pistes. Nous voulions donc
sortir un double album intitulé Twins,
car, pour la première fois, chaque jumeau avait écrit le même nombre de chansons.
C’était aussi la première fois que tout le groupe comprenait que Jacopo et
Lorenzo étaient sans aucun doute « le marteau visuel » du groupe. Mais un double était
probablement trop difficile à promouvoir et nous avons décidé de le diviser en
deux albums, sortis à moins d’un an d’intervalle l’un de l’autre.
2 The World est donc sorti en
2015. Il y a plusieurs voix féminines invitées sur cet album (Tanya Stephens,
Jah9, Hempress Sativa…). Pourquoi avez-vous choisi ces collaborations ?
Nous aimons vraiment leurs vibes et
leurs styles, Nous entretenons de très bonnes relations amicales avec ces
grandes artistes et nous aimons quand un featuring naît d’une amitié, plutôt
que juste d’une collaboration studio. Nous étions aussi avec Jah9 lors de ses
concerts en Italie et avons fait une tournée de clubs ensemble aux Etats-Unis
l’année dernière. Sinon, tout le monde connaît la collaboration de Hempress
Sativa avec Paolo Baldini DubFiles, « Boom (Wa Da Da Deng) ».
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine n°60 - juin/juillet 2018)
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