vendredi 10 août 2018

Mellow Mood - Interview

Les musiciens italiens de Mellow Mood, reconnaissables entre mille avec leurs jumeaux locksés au micro, affichent un cinquième album au compteur intitulé Large. Si le titre est à la hauteur du résultat, Jacopo et Lorenzo se sont fait un plaisir de nous présenter ce nouvel opus, sans se priver de revenir un peu sur leurs débuts et les disques précédents.

Large vient de sortir le 6 avril dernier. Pouvez-vous présenter en quelques mots ce nouvel album ?
C’est notre cinquième album et notre travail « le plus reggae » jusqu’ici. Nous sommes particulièrement contents de ces douze chansons et il est très représentatif de là où nous en sommes dans notre voyage musical.

La vibration de cet album est très roots ! Que souhaitiez-vous musicalement quand vous avez commencé à travailler dessus ?
Nous voulions exactement ce qu’est cet album au final ! Nous voulions un son puissant et nous nous sommes débarrassés de toutes les choses inutiles que nous mettions parfois dans nos chansons. La tracklist est très harmonieuse, l’écriture, simple et efficace, et l’atmosphère générale de l’album est plutôt homogène.

Pour revenir un peu en arrière, quand et comment avez-vous découvert le reggae ?
Quand nous étions adolescents, la discographie de Marley a été une grande découverte. C’était si différent de ce qu’on entendait à la radio et chez nous. Pourtant, il y avait quelque chose qui nous faisait nous sentir vraiment proche de cette musique. C’est la magie de Marley !

Quand avez-vous vraiment commencé à chanter ?
Nous avons commencé quand nous étions enfants et, comme tous les enfants, nous voulions chanter les chansons que nos parents jouaient à la maison. Ce que nous aimons là dedans est justement le fait de les écrire et de les chanter. Il y a certains aspects de la musique et de la créativité qui ne s’expliquent pas.

Quels sont vos chanteurs et groupes préférés ? Aimez-vous les mêmes choses ?
Dans le groupe, nous aimons tous principalement la musique noire et écoutons, évidemment, beaucoup de musiques jamaïcaines. Certains d’entre nous préfèrent les nouveaux sons comme le dancehall, d’autres écoutent plutôt des sons roots ou dub… Lorenzo est un grand fan de Busy Signal tandis que Giulio est un très grand fan de Midnite, par exemple. La musique reggae sous toutes ces formes est ce que nous écoutons le plus.

Le groupe Mellow Mood est né en 2005, quand vous étiez étudiants. Qui étaient les musiciens du groupe à l’origine ? Y a-t-il eu des changements depuis ?
Bien sûr, il y a eu des changements dans la composition du groupe. Nous, les jumeaux, sommes là depuis le premier jour. Giulio nous a rapidement rejoints, puis Filippo en 2011 aux claviers, Antonio est le nouveau batteur depuis 2015. Lorsque nous avons démarré, nous étions juste un groupe d’amis qui voulaient passer du temps ensemble à faire quelque chose de différent. Au début, nous avions un autre clavier, une section de cuivres, un percussionniste… Il y a même eu une courte période où nous avions deux batteurs !

Quand avez-vous rencontré le producteur Paolo Baldini ?
Nous avons rencontré Paolo au tout début, quand nous avions juste quelques démos. Nous venons de la même petite ville et il n’y avait pas une grande scène reggae… Il était donc très facile de se connaître. Il a immédiatement vu qu’il y avait un certain potentiel dans le groupe et a proposé d’enregistrer les chansons que nous avions préparées à l’époque.

Large est votre cinquième album. Pensiez-vous en faire autant au commencement de Mellow Mood ?
Absolument pas ! Tout était – et est encore – très spontané et naturel, avec aucun plan en tête. Nous n’avions aucune idée de ce que cela signifiait d’être musicien, alors nous avons tout appris petit à petit… et nous sommes d’ailleurs toujours en train d’apprendre. On se souvient quand on a eu la première boîte de CDs de Move!, nous étions très fiers, mais, honnêtement, nous ne pensions pas réaliser quatre autres disques !

Quels souvenirs gardez-vous de ce premier album sorti en 2009 ?
Ce disque est très authentique, même naïf. Les chansons sont vraiment « Marley-esque » et elles sonnent très jeunes. Quand nous l’avons enregistré, nous étions vraiment des débutants – à peine dix-neuf ans – et nous n’avions aucune idée de comment jouer nos chansons. Paolo était aussi un très jeune producteur à l’époque, nos moyens étaient donc limités. Nous avons enregistré la plupart des instruments chez Paolo, mais nous avons fait les batteries chez Giulio, parce que Paolo n’avait pas de grande pièce, donc nous avons aussi fait les voix dans la cuisine.

Avec le deuxième, Well Well Well, vous avez signé avec le label La Tempesta et fait beaucoup de concerts en Europe, n’est-ce pas ?
Oui, c’est exact. C’était notre premier contrat d’enregistrement et le début d’une autre grande aventure. Nous avons maintenant notre propre sous-label, La Tempesta Dub. Les gars de La Tempesta ont tout de suite pensé que nous pouvions beaucoup jouer hors de l’Italie et nous ont donné un bon coup de pouce. Nous avons fait beaucoup en Europe avec la tournée de Well Well Well, c’est la période où nous avons commencé à gagner en notoriété dans les autres pays. Tout le monde connaissait « Dance Inna Babylon » de Move!, mais cette tournée a été la première fois où les gens en dehors de l’Italie pouvaient nous entendre jouer en live.

Pourquoi avez-vous appelé le troisième album Twins ?
Lorsque nous étions prêts à enregistrer notre troisième album, nous avions beaucoup de pistes. Nous voulions donc sortir un double album intitulé Twins, car, pour la première fois, chaque jumeau avait écrit le même nombre de chansons. C’était aussi la première fois que tout le groupe comprenait que Jacopo et Lorenzo étaient sans aucun doute « le marteau visuel » du groupe. Mais un double était probablement trop difficile à promouvoir et nous avons décidé de le diviser en deux albums, sortis à moins d’un an d’intervalle l’un de l’autre.

2 The World est donc sorti en 2015. Il y a plusieurs voix féminines invitées sur cet album (Tanya Stephens, Jah9, Hempress Sativa…). Pourquoi avez-vous choisi ces collaborations ?
Nous aimons vraiment leurs vibes et leurs styles, Nous entretenons de très bonnes relations amicales avec ces grandes artistes et nous aimons quand un featuring naît d’une amitié, plutôt que juste d’une collaboration studio. Nous étions aussi avec Jah9 lors de ses concerts en Italie et avons fait une tournée de clubs ensemble aux Etats-Unis l’année dernière. Sinon, tout le monde connaît la collaboration de Hempress Sativa avec Paolo Baldini DubFiles, « Boom (Wa Da Da Deng) ».

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°60 - juin/juillet 2018)

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