jeudi 31 mai 2012

Clinton Fearon interview

Deux ans après la sortie de Mi Deh Yah chez Makasound, Clinton Fearon bassiste historique de la formation yardie, revient avec un album intitulé Heart and Soul, dans lequel il reprend, en version acoustique, les principaux titres écrits avec les mythiques Gladiators.
Chanteur et bassiste pendant 18 ans de ce groupe majeur de la scène jamaïcaine, il a composé certains des plus gros succès des Gladiators. A la fin des années 1980, Clinton Fearon s’installe à Seattle et commence une carrière solo. Il forme le Boogie Brown Band pour l’accompagner sur les scènes du monde entier et enregistrer avec lui plusieurs albums. Rencontre avec un indélébile pionnier du reggae, jamais en panne d’inspiration, dont l’apport musical pèse toujours aussi lourd, 45 ans après ses premiers pas sur Treasure Isle.

Heart and Soul vient de sortir, le 26 mars, sur le label Chapter Two Records. C’est un album acoustique où tu reprends tes chansons de l’époque Gladiators. Pourquoi avoir fait cet album, deux ans après Mi Deh Yah ?
Depuis longtemps, je pensais faire un album acoustique avec les chansons que j’ai écrites et composées pour les Gladiators. Beaucoup de gens me le demandaient aussi. Mais j’hésitais. Aujourd’hui encore beaucoup de personnes, notamment en Jamaïque, me connaissent en tant que Bassie, bassiste des Gladiators, et ne connaissent pas Clinton Fearon, le chanteur, l’auteur. J’ai longtemps hésité aussi avant de rependre la basse en studio! Et puis, après avoir produit Mi Deh Yah, nous avions les moyens de faire cet album acoustique, pas forcément produire un autre album avec le band, donc c’était le bon moment pour réaliser ce que j’avais en tête depuis longtemps…

Est-ce toujours un plaisir pour toi de jouer aujourd’hui les titres de cette époque avec les Gladiators ? Comment as-tu choisi ceux qu’on retrouve sur l’album ?
Oui, c’est un grand plaisir, vraiment un très grand plaisir ! Ces chansons représentent de nombreux souvenirs, et ce sont de formidables souvenirs. Pour choisir les chansons j’ai commencé à faire une liste des titres de l’époque qui me revenaient en mémoire et je me suis arrêté au bout de 16. Mais il doit y avoir quatre autres chansons que j’ai écrites avec les Gladiators et qui ne figurent pas sur Heart & Soul. Certaines n’ont pas été enregistrées et je ne m’en souvenais plus… De toute façon avec plus de 16 pistes nous aurions du faire un double album, donc je me suis arrêté là.

Pourquoi avoir choisi de l’intituler Heart and Soul ?
J’ai choisi ce titre parce que, quand je pense à ces chansons, je me rends compte qu’elles m’ont tenu éloigné des problèmes et qu’elles m’ont guidé dans la bonne direction. J’aime l’amour et toutes ces chansons m’ont permis de rester dans sa voie. Je pense que c’est le titre parfait pour cet album. C’est exactement ce que ces morceaux représentent pour moi : du cœur et de l’âme.

On y retrouve notamment « Richman Poorman » et « Chatty Chatty Mouth », deux classiques des Gladiators. Que ressens-tu quand tu vois que les gens aiment toujours autant ces chansons, après plus de 20 ans ?
Ca aussi, c’est un grand plaisir et un réel honneur ! Cela me donne l’envie et l’inspiration de continuer encore et toujours à faire de la musique.

Après Mi An’ Mi Guitar en 2005, une fois de plus, on peut constater que l’acoustique te convient bien. Comment s’est passé l’enregistrement de ce nouvel album ?
C’était formidable. Je l’ai enregistré à Seattle, au studio Aleph, avec Mell Dettmer, qui est ingénieur du son. Nous avons déjà travaillé ensemble sur plusieurs albums, notamment pour Mi Deh Yah, Vision, Give And Take et d’autres encore ! Nous nous connaissons donc depuis plusieurs années et nous avons une bonne entente musicale, c’est important. Tous les instruments qui ont été utilisés sont acoustiques : une basse acoustique, une guitare acoustique, des percussions… Aucune batterie ! Au départ nous avons enregistré la guitare rythmique et la voix lead en même temps, puis la basse, les percussions, et enfin les embellissements, c’est-à-dire quelques percussions originales, des lignes mélodique à la guitare et, bien sûr, des harmonies sur la voix principale. Mell a travaillé d’une manière particulière pour capturer les différents sons. Elle aime beaucoup ma musique, c’était un projet original qui l’intéressait vraiment, et elle a tout fait pour sortir le meilleur son possible. Elle a utilisé des micros allemands des années 50, des vieux effets de reverb’ ou de delay, une Echoplex... Et tout a été enregistré sur de vraies bandes avant d’être importé dans l’ordinateur. Ce n’est pas la même chose que de travailler directement en digital, le son est différent. En tout nous sommes restés neuf jours en studio, six pour les enregistrement et trois pour le mixage.

Depuis plus de 40 ans, tu joues du reggae et tu es toujours là. Ne manques-tu donc jamais d’inspiration ?
Il n’y a pas vraiment de moment où je n’ai pas d’inspiration, que ce soit pour écrire ou pour composer : ma guitare n’est jamais loin, j’aime créer des sons, des mélodies, des lignes de basse... En fait, très rarement j’ai pensé à faire autre chose que de la musique, quand les temps étaient durs peut-être, mais cela n’a jamais duré longtemps. Je suis toujours inspiré. Je travaille déjà sur le prochain album avec les musiciens du Boogie Brown Band et l’inspiration est bien présente, certaines chansons sont même déjà terminées. Je pense que l’on pourra découvrir ce nouvel album l’année prochaine.

Quel regard portes-tu sur l’évolution du marché de la musique ?
Money, money, money ! (rires) Nous perdons en qualité. La quantité est trop souvent privilégiée sur la qualité, pour générer de l’argent plus vite, plus facilement, et c’est bien dommage malheureusement...

Que penses-tu de la nouvelle génération jamaïcaine ?
Je pense qu’il y a beaucoup de bons chanteurs, de bons musiciens, et aussi de nombreux autres artistes prometteurs. Mais une partie de la musique actuelle tourne un peu trop autour de ‘‘drugs, guns and sex’’ et autres sujets vendeurs. C’est la voie rapide, un chemin facile dont on ferait mieux de se préserver pour prendre le temps de développer les jeunes talents. Et je pense que cela vaut pour les artistes autant que pour les producteurs !

Et de l’évolution du reggae roots ?
J’entends parfois dire que le reggae roots est mort mais je ne peux pas être d’accord avec ça. Il ne peut pas s’arrêter de vivre ! Il peut y avoir des pauses, il peut se vendre moins bien sur le marché, mais le reggae roots est toujours présent. Certains artistes de ma génération ont peut-être peur parfois de proposer quelque chose de nouveau et ils restent sur ce qu’ils ont fait il y a très longtemps, mais leurs messages inspirent de nouvelles générations ; c’est aussi ça, les racines du reggae. Je pense qu’il y a des cycles. Et c’est pourquoi je pense que les jeunes musiciens vont retrouver plaisir à jouer de leurs instruments plutôt qu’avec des ordinateurs et ainsi donner un autre souffle au reggae roots.

En ce moment, le monde est vraiment en crise. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Oui le monde est en crise et c’est aussi pour ça que j’ai autant hâte de travailler sur le prochain album. J’observe ce qui m’entoure, je vois comment notre environnement, notre société évoluent et comment tout cela nous affecte nous, les humains et les êtres vivants en général. Il y a beaucoup de choses à dire rien qu’en observant le monde bouger. Et j’aime aussi partager mes expériences de la vie, les leçons qu’elle me donne ; je me dis que ce qui m’a aidé dans des moments difficiles peut aider une autre personne.

Quoi de prévu pour le printemps et l’été ? On va bientôt te retrouver en tournée en France ?
Au printemps, nous serons en Europe, en France principalement, mais aussi en Suisse et en Espagne, pour présenter Heart & Soul. A chaque fois que j’écoute cet album, cela me réchauffe le cœur et j’ai très envie de savoir ce que le public en pense. Il y a une quinzaine de dates prévues pour cette tournée.
Ensuite, cet été, nous avons des concerts ici aux USA, autour de Seattle mais aussi en Alaska, dans le Montana et ailleurs. A l’automne, nous reviendrons pour une nouvelle tournée en Europe, toujours en acoustique.  Et, bien sûr, je continue de travailler sur le prochain album avec le Boogie Brown Band !

Quelques mots, un conseil, pour les lecteurs de Reggae Vibes ?
Faites ce que vous aimez et aimez ce que vous faites, le plus possible ! Continuez votre route, persévérez, ne prenez pas de raccourcis, prenez le temps de faire les choses bien. Continuez de faire ce que vous aimez et de lire Reggae Vibes ! Merci beaucoup pour votre soutien ! Much Love & Respect !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #23 - avril/mai 2012)

mercredi 30 mai 2012

Jah Rain


Le Jamaïcain Jah Rain fait partie de cette vague de chanteurs porteurs d’un message conscient et rasta, qui aspire à voir le monde se diriger dans la bonne direction, à trouver la paix pour parvenir à vivre ensemble.
Baptisé Jah Rain par la mère de Little John alors que son surnom, Blak Rain, manquait de vibrations positives et évoquait davantage le dancehall que le roots reggae, c’est en 2006 que Umar Plummer décide de prendre en main sa carrière musicale. Dès l’école primaire, écoutant en boucle Bob Marley, Dennis Brown, Jacob Miller, Sizzla et beaucoup d’autres, il s’essaie à la batterie sur son bureau d’écolier et montre vite le désir de laisser s’exprimer sa créativité. Il commence par composer des instrumentaux et en vient à se dire qu’il pourrait écrire ses propres chansons. L’amour, la lumière et la vie sont ce qui l’inspire et ce qu’il souhaite partager. « La raison pour laquelle j’aborde ceci dans ma musique, c’est qu’il y a beaucoup de choses négatives dans le monde aujourd’hui et je crois que les musiciens peuvent apporter un changement en faisant de la musique positive qui élève et motive les gens à travers des paroles conscientes… » Depuis 2008, des singles sur des compilations, mixtapes ou séries se sont succédés (« Bloody City », « Rite Now », « Don’t Worry »…), et ont fait remarqué son nom comme son style. Accompagné sur scène du Ruff and Tuff Band, Jah Rain collabore également avec Babyclone Band et fait appel au graphiste Tidouz pour ses visuels. Les prochains mois seront consacrés à de nouvelles productions et scènes. N’attendez pas pour découvrir son univers !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #23 - avril/mai 2012)

mardi 29 mai 2012

Kassah

D’origine guadeloupéenne, Kassah grandit en région parisienne, à Argenteuil, en écoutant du reggae. Depuis son plus jeune âge, il chante et tape en rythme sur tout ce qui lui tombe sous la main, bricolant, dès l’adolescence, de petites maquettes…  
C’est la rencontre avec Anne et Johnson, duo du collectif L’Assos’Pikante et du label Microkosmo Music (Mo’Kalamity, Ismael Wonder, Voix Libres…), qui lui met réellement le pied à l’étrier. Tous deux ont réalisé et composé les 12 morceaux de son premier album intitulé Serious Time. Enregistrement, mixage et mastering ont eu lieu au Studio Polyson, partenaire du label depuis quelques années. Le titre de l’opus est un reflet de son contenu, faire preuve de sérieux, dans le fond comme dans la forme. Les textes dont il est l’auteur s’inspirent tout simplement de la vie, car sa musique se veut sincère et vraie. Il fait le choix du nom Kassah pour son sens spirituel de « avec l’aide de Dieu ». Marqué notamment par les artistes jamaïcains et antillais des années 1990/2000 dont Sizzla, Capleton, Richie Spice mais aussi Vybz Kartel, son reggae rebelle et militant s’exprime principalement en anglais et en créole. Serious Time est disponible en téléchargement, et l’objet devrait être accessible physiquement dans le courant de l’année, cherchant actuellement un distributeur. La sortie nationale sera accompagnée d’un clip et d’une tournée. Bien que concentré sur la diffusion de cet opus, Kassah travaille déjà sur de nouveaux textes. Sur scène, six musiciens expérimentés l’accompagnent, Christian ‘‘Stinger’’ Chang à la basse, Nicolas Blampain à la guitare, Ismael Nobour et Norbert ‘‘Nono’’ Nobour à la batterie, Anne Riou aux claviers et aux chœurs, avec Natasha. Vivement la suite !

Simba


(Reggae Vibes Magazine #23 - avril/mai 2012)

lundi 28 mai 2012

Rojah B

Vous connaissiez Roger Banton, artiste originaire des Yvelines ? Le voici rebaptisé Rojah B, responsable, depuis fin octobre, de son premier street album solo, Do You Remember ?.
Ce sont ses influences lover’s rock, celles de chanteurs comme Dennis Brown et Beres Hammond, et son aisance à s’exprimer dans la langue de Shakespeare, qui caractérisent la musique de Rojah B. Après C.T. Style en 2006 avec Mota Favela, puis la participation à divers projets et compilations comme King Stone Effect vol.1 et 2, des singles sur le label Greatest Friends (« Crisis », « Right Thing », « Will You Be There »), l’automne 2011 fait place à  Do You Remember ?, où il pose son identité musicale avec ce nouveau pseudonyme. Disponible sur les plateformes de téléchargement légal et sur les concerts, il contient 16 titres, dont 2 compositions originales (« You Should No Cry » et « I Was A Fool »). Le reste explore des riddims roots/new roots (New Chapter, Island Vibes, Concrete Jungle…) et l’ensemble est traversé par une pointe de mélancolie, déjà évoquée par le titre choisi, faisant référence à la nostalgie de bons moments, d’anciennes amours, d’amis… On en retrouve d’ailleurs parmi les invités, Mota Favela, Little Irie et Kaoken. Le visuel de la pochette, réalisé par DonJer Productions, met en images un aperçu non exhaustif des artistes, des années 60 à aujourd’hui, qui ont marqué le chanteur. Do You Remember ? représente une ultime étape avant un véritable premier album sur lequel il concentre dorénavant tous ses efforts. Rojah B continue d’avancer : des projets de collaborations avec Shaman Culture, Mango Roots, Digital Sound, Jam Flavor, la sortie du vol.3 de la King Stone Family et, bien sûr, des concerts.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #23 - avril/mai 2012) 

dimanche 27 mai 2012

Bafing Kul


Originaire du Mali, Bafing Kul est un artiste militant. Auteur, compositeur, interprète, très tôt, il dénonce l’esclavage domestique et l’excision, qui touchent encore de nombreuses femmes dans son pays et de par le monde. Après son arrivée à Paris, en 2002, il collabore avec la Commission pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles et réalise, en 2006, le 4 titres Africa Paris. Mixé et réalisé par Micael Sene, son premier album Yelen, sorti le 5 décembre, a été enregistré entre Bamako, Paris et Abidjan.
Bafing Kul présente sa musique comme de l’Appolo Reggae. Il mélange les rythmes traditionnels de son pays à ceux du reggae, conquis aussi bien par Bob Marley, Alpha Blondy, que Louis Amstrong et Bazoumana Bah Sissoko. Par le biais de la musique, son souhait est de partager sa culture, apprendre des autres, dénoncer, alerter et amuser. Les 11 titres de l’album abordent des thèmes actuels, évoquant la justice, l’égalité, la paix, l’amour, la santé, l’éducation… Plus précisément, Bafing Kul milite contre l’excision sur « Eh ! Eh ! Eh ! Eh ! » et sa version anglophone « Little Girls From Africa », la corruption sur « Yelema », l’esclavage des enfants sur « B52 ». « Mon objectif est de faire changer les choses en Afrique et dans le monde, de défendre les droit des femmes à travers mon combat pour l'abandon de la pratique l'excision, qui est une atteinte à l'intégrité physique de la femme et à sa dignité, le droit à l'auto suffisance alimentaire, à la santé, à l'éducation, dénoncer la corruption… Le mal de l’Afrique, ce n'est ni le sida ni le paludisme, c'est la corruption, selon moi. » Yelen signifie la lumière, comme pour ouvrir la voie. Il prépare un projet de campagne de sensibilisation pour l’abandon de l’excision et la défense des droits de la femme au Mali avec l’association Mélodies Du Monde, incluant une tournée qui visitera une vingtaine de villes du pays. Nominé avec Yelen aux albums africains de l’année des Victoires du Reggae 2012, Bafing Kul commence déjà à se faire remarquer.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #23 - avril/mai 2012)

samedi 26 mai 2012

I Woks Sound

L’histoire d’I Woks Sound démarre lorsque Sébastien Leroux, aka SK93, s’installe en Savoie après avoir grandi en Seine-Saint-Denis et qu’il rencontre, au lycée et au club de foot, Gérald Chardonnet, aka Jahrald. La passion pour la musique les rapproche et ils forment, en 2004, I Woks Sound, sound system couplant dans ses prestations mix et chant.
Ensemble, ils font leurs premières scènes dans des petits bars de la station des Arcs, puis ouvrent pour des artistes reconnus comme Yaniss Odua, Danakil, Lyricson, General Levy… Allant du reggae au hip-hop en passant par le dancehall et le ragga, sans se priver de quelques détours vers des rythmes jungle et drum’n’bass, tous deux ont beaucoup écouté Capleton, Sizzla, Junior Kelly, Raggasonic, Dub Inc., mais aussi NTM, IAM et Sniper. En 2008, un premier street album autoproduit, TranKill (disponible prochainement en téléchargement gratuit sur leur site), leur permet de présenter les titres accumulés pendant ces années. Deux ans plus tard, voici Histoire de Dire. S’il s’agit du même univers musical, ayant gagné en expérience, ils constatent les progrès effectués dans l’élaboration des textes et leurs performances. Ils enregistrent à HDB Production et, pour les trois titres en featuring avec Datune, partent à St Etienne. Des textes en français, des constats sur la société actuelle et sur les relations conflictuelles persistantes entre les êtres humains, mais aussi des thèmes plus généraux, comme la musique, un hommage au reggae sur « Connections & Rencontres », ou encore l’univers du ski freestyle, partie intégrante de leur univers. En parallèle, Seb et Gérald font partie de l’association La Ventile, qui organise chaque année le Ventilo Fest, des concerts ainsi que des évènements sportifs dans la région savoyarde. Alors que, jusqu’à présent, les deux compères utilisaient majoritairement des riddims déjà existants, l’évolution du groupe les amène à envisager de placer au second plan le côté sound system pour se concentrer uniquement sur la prestation vocale, avec la nécessité, peut-être, de moduler leur nom pour qu’il ne prête pas à confusion. Un nouvel album est en préparation, qu’ils souhaitent prendre le temps de peaufiner pour proposer un projet des plus cohérents et sérieux. « On part pour 5 mois de tournée, principalement dans le sud ouest où nous avions déjà passé 5 mois l'été dernier. Ça va être l’occasion, pendant les périodes creuses, de bosser sur le nouvel album. Ecrire, mettre en place les featuring, sortir des pré-prod... » Et ce n’est que le début !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #23 - avril/mai 2012)

mercredi 9 mai 2012

Brand New Mixtape 2012 - "Let The Peace Reign" by Raggadikal Sound


**Let The Peace Reign** by Raggadikal Sound



LET THE PEACE REIGN - TRACKLIST:
01. Tarrus Riley, Etana & Duane Stephenson – Let the peace reign
02. Chevelle Franklyn – Peace (HEAVENLY RIDDIM)
03. Mojo Morgan & Nico D – Where is the love (FEEL GOOD RIDDIM)
04. Jah Sun, Perfect, Steevie Culture – Do good (FEEL GOOD RIDDIM)
05. Peetah Morgan – I’m a survivor (FEEL GOOD RIDDIM)
06. Tarrus Riley – Protect the people (MAJOR RIDDIM)
07. Jah Cure – Respect (MAJOR RIDDIM)
08. Queen Ifrica – Serve and protect (SERVE AND PROTECT RIDDIM)
09. Romain Virgo – Who feels it knows it (SERVE AND PROTECT RIDDIM) dubplate
10. Cameal Davis & Agent Sasco – We can (SERVE AND PROTECT RIDDIM) 
11. Vybz Kartel – Poor people land (THE MESSAGE RIDDIM)
12. Protoje – Take control (THE MESSAGE RIDDIM)
13. Richie Spice – Got to make it (THE MESSAGE RIDDIM)
14. Kymani Marley – Brave ones (THE MESSAGE RIDDIM)
15. Kymani Marley & Cherine Anderson – One by one
16. Joggo – Peace and love
17. Serengeti – March with us (RUFF JAM RIDDIM)
18. Jah Mason & Nico D – Ruff Time (RUFF JAM RIDDIM)
19. Dar-K – Rise (RUFF JAM RIDDIM)
20. Million Stylez – True story (MAJESTIC RIDDIM)
21. Lukie D – Voice of the people (MAJESTIC RIDDIM)
22. Jah Mason – Now is the time (MAJESTIC RIDDIM)
23. Luciano – Throw down your guns (MAJESTIC RIDDIM)
24. Maxi Priest – Believe in love (DROP LEAF RIDDIM)
25. Sizzla – Be strong (DROP LEAF RIDDIM)
26. Morgan Heritage – Your best friend (DROP LEAF RIDDIM)
27. Damian Marley – Loaf of bread (GANG WAR RIDDIM)
28. Sizzla – Too much gang war (GANG WAR RIDDIM)
29. Uman – J’ai rêvé (ARMAGGIDION RIDDIM)
30. Konshens – The realest song (BETTER LIFE RIDDIM)
31. Bugle & Tarrus Riley – Love reign (CHEMISTRY RIDDIM)
32. Queen Ifrica – Good man (CHEMISTRY RIDDIM)
33. Natural Black – Use up your senses (CHEMISTRY RIDDIM)
34. Jah Vinci – No love (LIFE RIDDIM)
35. Agent Sasco – Earth strong (LIFE RIDDIM)
36. Busy Signal – Hard in a earth (LIFE RIDDIM)
37. Romain Virgo – System (MR DEATH RIDDIM) acoustic
38. Busy Signal – Let peace reign

mardi 8 mai 2012

Clinton Fearon (05 avril 2012 - Le Palace - Hayange)

Le 26 mars dernier est sorti le nouvel album de Clinton Fearon. Faut-il encore présenter celui qui a fait partie des Gladiators pendant près de vingt ans, connu sous le nom de Bassie, et à qui on doit des chansons qui sont gravées dans nos mémoires. Ce nouvel album offre un retour justement sur cette période où, en compagnie d’Albert Griffiths et Rudolph Sutherland, ils ont composé quelques classiques du roots. Sur Heart & Soul, Clinton Fearon reprend ses morceaux nés pendant cette époque Gladiators version acoustique.

En tournée pour promotionner ce nouvel opus, Clinton Fearon s’arrêtait au Palace à Hayange jeudi 5 avril pour une session acoustique de Heart & Soul qui s’annonçait riche en émotions. Il s’agissait d’une salle en places assises pour apprécier ce moment sans artifices. En première partie, Tony Nephtali et Tidacoustyk. Même si Clinton Fearon joue de temps en temps dans le secteur, c’est toujours un plaisir de constater à quel point sa musique, comme sa personne, sont vraies. Oublier l’inutile et le futile pour se concentrer sur ce qui a du sens, de la profondeur. Il enrichit ce concert épuré, où seuls sa voix et sa guitare le servent pour transmettre ses vibrations, avec de courts interludes qui parlent de cet album, de ces chansons…  en anglais bien sûr ! Une atmosphère intimiste s’est installée dans les lieux. Le sourire et la sérénité de Clinton Fearon ont de quoi apaiser tous les esprits. « Follow The Rainbow », « Chatty Chatty Mouth », « Richman Poorman »… que du bonheur ! De cœur et de l’âme dosés à la perfection ! Un moment magique et inoubliable qu’on revivra avec plaisir en écoutant l’album.

Simba

lundi 7 mai 2012

Sizzla & Firehouse Crew / Tony Nephtali & 57 Roots Band (31 mars 2012 - L'Oval - Lesmenils)

Evènement de l’année, concert organisé par Irie Crew et Oxygène-Toi et à ne rater sous aucun prétexte, Sizzla, accompagné du Firehouse Crew, de passage en Lorraine ! Rendez-vous samedi 31 mars à L’Oval, près de Pont-à-Mousson, pour un moment reggae music nécessairement mémorable. Le club, aménagé pour l’occasion en condition concert, accueillerait, en première partie, Tony Nephtali & 57 Roots Band.

Pour ce live, ouverture des portes dès 20h. Ces derniers mois, les bonnes raisons de se rendre à L’Oval avaient reçu, en mode sound system, Konshens et Elephant Man aka The Energy God pour retourner les lieux. Aucun doute qu’avec Sizzla Kalonji, le moment qui se prépare s’annonce hautement chargé en vibrations. Tony Nephtali & le 57 Roots Band ont l’honneur de lui ouvrir la scène. Et ne manquant pas d’enthousiasme et de reconnaissance, ils sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes pour mettre l’assistance présente dans de bonnes conditions avant l’arrivée du représentant Bobo Ashanti de la scène reggae-dancehall actuelle. Les Lorrains sont parés de leur énergie ainsi que de leur convaincante tracklist pour servir et ravir le public : « Love Jah Forever », « Trouve », « Everyday », « Empress », « Laisse Les Croire »… concluant sur l’entraînant « Mr Le Président » (clip par Fensch Toast à visionner sur YouTube). Court entracte avant le moment tant attendu…
 
Les membres du Firehouse Crew font leur entrée et rejoignent leurs instruments. Sizzla ne va plus tarder. L’Oval est rempli et le public rivé vers la scène, impatient, chacun ayant en tête les morceaux qu’il aimerait entendre. Même si la discographie de Sizzla est des plus impressionnantes, il existe tout de même une flopée de titres qui met tout le monde d’accord, les incontournables « Thank You Mama », « Solid As A Rock », « Woman I Need You », « Be Strong », « Praise Yeh Jah »… La liste est longue et, avec le Firehouse Crew, ils ont prévu de la parcourir, faisant monter ambiance, rythme et température, sans laisser place à la moindre accalmie. Ou comment traverser une quinzaine d’années avec ces hits signés Sizzla qui ont tourné massivement dans les sound systems et sur les mixtapes. Le public est chaud et ne va pas se contenir. Près d’une trentaine de titres sont joués plus ou moins partiellement. Que du haut niveau, « Why Should I », « Good Ways », « Rise To The Occasion », « Get To The Point »… Après plus d’une heure et demi à ne pas tenir en place, le show s’achève et on aurait volontiers ajouté un tout petit rappel pour rendre moins brutal ce retour à la réalité. Parfaite connexion avec le maître Sizzla Kalonji en grande forme et qui impressionne toujours ! 1h du matin sonne le couvre-feu. Il est tôt, mais après un pareil moment, qui pourrait ne pas être déjà comblé ?!

Simba


(pour Reggae-Est.fr)