Au mois de mai dernier est sorti l’album Motherland issu de la collaboration entre le chanteur Jah Pearl et le Bouddha Sticks band. Retour sur une connexion qui a porté ses fruits.
D’origine franco-martiniquaise, Jah Pearl, de son vrai nom David Lucas, grandit en Normandie dans une atmosphère difficile. Il fait ses débuts dans le milieu du sound system guidé par le rêve d’un monde meilleur et son amour pour le reggae. C’est avec le label hollandais Runn Records qu’il fait ses premières collaborations, ce qui lui permet de se produire régulièrement du côté de Maastricht ainsi que sur des compilations. A chaque fois, son travail est accueilli avec enthousiasme. C’est en 2007 qu’a lieu la rencontre entre le chanteur et le groupe Bouddha Sticks, également normand. Un moment déterminant pour chacun d’eux ! Le Bouddha Sticks band est né sur les bancs du lycée en 1993 avec comme motivation première de se faire plaisir en oubliant la vie quotidienne. Les lycéens se font la main sous l’influence de Bob Marley, Burning Spear, Steel Pulse, LKJ mais aussi Tribu ou Serge Gainsbourg. Ils tirent leur nom des bâtons d’encens utilisés religieusement pour porter les prières des humains vers les cieux. Aujourd’hui, les Bouddha Sticks comptent quatre membres : NattyGregLocks à la batterie, Benwa à la guitare, K60 à la basse et I-ficial aux claviers. En faisant leur petit bout de chemin, ils croisent sur leur route quelques artistes qui les poussent à dépasser leur limite comme le jamaïcain Anthony John ou le français Vagabon’, qu’ils accompagnent aussi bien sur album que sur scène. Même scénario avec Jah Pearl. Ils créent le label Gibraltar Music en mai 2007 avec l’intention de « détecter de jeunes talents locaux et de produire un maximum de bons titres ». L’alchimie fonctionne, l’idée de faire un album ensemble s’impose naturellement. Ils développent le projet nu-roots, conscient et rasta Motherland qui a pour but d’allier leurs talents et ainsi de traduire en musique les idées et textes du chanteur. « Capter l’essence d’un texte et d’une mélodie pour les mettre en valeur, c’est le travail de tout bon producteur. » Et pour pousser l’expérience artistique encore plus loin, plusieurs featuring notables viennent alourdir l’album, notamment avec les jamaïcains Chezidek et Spectacular. Même si en termes de production discographique, le band s’inscrit plutôt dans un créneau nu-roots, sur scène ils jouent aussi bien du reggae que du dancehall, du hip-hop, de la soul, voire du rock. Sans œillères, ils restent ouverts à toute proposition tant que le ressenti est partagé. En concert cet été avec Jah Pearl, ils se préparent également pour la sortie du prochain album de Vagabon’ en novembre 2010. En attendant, si vos oreilles n’ont pas encore eu l’honneur de goûter à Motherland, corrigez le tir, l’album est disponible dans les bacs partout en France, et même en VPC et digital partout dans le monde !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #13 - août/septembre 2010)
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