En ce long week-end de l’Ascension, quoi de mieux que d’en profiter pour oublier un peu les tracas du quotidien et se couper du rythme effréné de la société. Pour ce faire, les reggae addicts mosellans ont mis sur pied le Reggae Plage Festival dans les lieux du No Man’s Land à Volmerange Les Mines, à la frontière luxembourgeoise. Festival qui se tenait sur deux jours avec la particularité d’avoir les pieds dans le sable en Lorraine ! Au programme du week-end, un aperçu des artistes sévissant dans le reggae music en Moselle avec en prime, un invité de marque, Lord Bitum pour clore les festivités avec un maximum des vibrations.
Pour commencer tout en douceur et se mettre tranquillement dans l’ambiance, le vendredi 14 mai, le No Man’s Land accueillait Mango, groupe originaire de Besançon qui propose une musique reggae variée dans sa déclinaison ainsi que dans ses influences extérieures, partageant l’affiche avec les lorrains du groupe Zamalska qui comme son nom l’indique met à l’honneur le ska et à qui on peut faire confiance pour une ambiance de fête assurée. Pour ouvrir la danse à ces deux groupes, les chanteurs des Negus Rasta accompagnés de Selecta Krees pour nous offrir des textes conscients sur une dynamique reggae roots à souhait. Bon programme d’ouverture qui a amené au No Man’s Land un public nombreux prêt à passer un bon moment musicalement et humainement, les pieds dans le sable comme annoncé, malgré un week-end où le soleil et la température s’annonçaient bien timides. Entre concerts et sound system, ambiance détendue au No Man’s Land, c’est jusqu’à l’aube que le public s’en met plein les oreilles. Rendez-vous le lendemain, même heure, même endroit.
Samedi 15 mai, programme d’autant plus alléchant, douce montée en puissance du niveau placé la veille. A l’affiche, les chanteurs/M.C. que sont Ice Prod, S.X.S. et Ijahson backés par Selecta Krees sous le sceau de moments conscients et réalité allant du roots au hip-hop, en passant par le nu-roots et le dancehall. Le No Man’s Land est encore plus bondé que la veille : reggae et plage font bon ménage !
Deux têtes d’affiche de qualité pour satisfaire un public qui est venu l’esprit léger passer un bon moment et refaire un peu le monde le temps d’un week-end. Pour commencer, Tony Nephtali & Band, certainement l’un des groupes lorrains les plus prometteurs à l’heure actuelle et qui nous réserve dans les mois qui suivent des surprises de taille. Un nom à retenir que vous ne tarderez pas à entendre de plus en plus dans les enceintes ainsi que dans la bouche d’autrui. Ce groupe composé de six musiciens porte une empreinte reggae roots personnelle qui se distingue de la scène reggae française qu’on connaît. Mêlant français et anglais, propos conscients, rasta et amour, le dosage est parfait, on se laisse porter dans ce voyage qui réclame l’unité et de bonnes vibration. Ils offrent au public présent onze de leurs compositions auxquelles en amateur de bon reggae on ne peut que succomber. Malgré le jeune âge des membres du groupe, on constate que faire de la bonne musique a bien peu de secret pour eux. Ils introduisent avec « Everyday », enchaînent sur « Laisse Les Croire » qui a l’étoffe d’un single avec ses paroles réalité. On passe par « Empress », « Need Love », « Parle », « Trouve »… sans même s’en rendre compte. Puis une dédicace toute particulière avec « Mr President » dont le public reprend les paroles par lesquelles il ne peut que se sentir concerné. En un peu plus d’une heure de show, Tony Nephtali et son band ont su donner toutes ses lettres de noblesse au reggae music et prouver par la même occasion que la scène française regorge de talents encore de l’ombre à qui on doit donner la force de persévérer de jour en jour.
Courte session sound system avant la venue sur scène du très attendu Lord Bitum accompagné de ses collègues du Raggadikal sound system. Lord Bitum, originaire du Nord, résidant actuellement en région parisienne, est une référence du reggae français qui y sévit depuis plus d’une décennie. On a pu le retrouver au sein de K2R Riddim de 2003 jusqu’à la dissolution du groupe en 2007. Il s’investit actuellement dans le projet du groupe Bass Maker en parallèle de sa carrière solo et du Raggadikal sound dont il fait partie. Son premier street album est en téléchargement gratuit sur son MySpace. On peut également se procurer le premier volume de Bitum & Friends avec nombre d’invités notables tels que Sergent Garcia, Lord Diamen… En un mot, Lord Bitum a derrière lui de nombreuses années de pratique du reggae music. La qualité de ses textes et de sa voix qui sait aussi bien chanter que toaster sont là pour en attester. Pour le Reggae Plage Festival, Lord Bitum offre une prestation sound system accompagné de ses acolytes lorrains du Raggadikal sound : Lion Gools, Tida et Imanity. Dès les premiers lyrics lâchés, on peut en avoir la certitude le niveau est placé haut ce soir au No Man’s Land. Ceux qui sont là en ont bien conscience. Le public est chaud et Lord Bitum tout autant pour passer un bon moment tous ensemble. Les morceaux s’enchaînent et les messages passent : « Positif », « Reggae Music », « Je Ne Lâcherai Pas L’Affaire », « Faut Wyner », « Chasseurs De Vampayas »… Que du bon ! Lord Bitum sait aussi parfaitement communiquer avec son public, lui transmettre les vibrations, lui donner l’énergie, que ce soit en nu-roots, dancehall ou jungle. Il passe le micro à Tida pour une combinaison exclusive signé Raggadikal.
Pour finir, la place est laissée au Raggadikal sound pour des sélections à faire danser jusqu’à l’aube. Sound system time. On notera les nombreux morceaux de T.O.K. joués annonçant leur venue au Rider’s Park à Messancy le 25 juin prochain. Avant cela, autre rendez-vous de taille : le 29 mai, La Nuit Du Reggae également au Rider’s Park à Messancy avec une affiche époustouflante : Michael Rose / Andrew Tosh / RasItes / Original Uman / Dynamq / Irie Crew / Green Spirit. Du très lourd ! On pourra également retrouver Tony Nephtali & Band le 18 juin pour la Fête de la Musique à Hoste, suivi par le 21 à Thionville et du 29 juin au 11 juillet en tournée dans le nord de l’Italie dont le 2 juillet au Roots & Culture Festival à Rora.
En conclusion, un week-end de bonnes vibrations où le niveau est monté en puissance tout en douceur et mettant à l’honneur tous les styles du reggae music et toutes ses formes. Diversité et unité ! Un bon esprit du début à la fin, que demander de plus !
Merci aux organisateurs, au No Man’s Land, aux musiciens présents, au public qui a répondu à l’appel, à toutes les personnes qui donnent de la force à ce mouvement !
Simba
Reggae City Reporter
Reggae City Reporter
(pour NancyByNight)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.