Le
franco-anglais Flox est de retour avec un nouvel album au croisement de
l’électro et du reggae. Homegrown
ouvre grand la porte sur son état d’esprit et son univers original. Rencontre
avec un artiste authentique, toujours prêt à nous faire goûter ses recettes
maison.
D’où
vient ton nom ?
Flox est le diminutif de mon prénom,
Florian, qui me suit depuis ma tendre enfance. Mes deux parents m’ont toujours
appelé Flox !
Quand
as-tu commencé à faire de la musique ?
J’ai commencé à l'âge de 11 ans. Mes
parents ont acheté une batterie pour mon frère et un clavier pour moi, mais mes
envies rythmiques ont rapidement pris le dessus sur mes envies harmoniques.
J'ai ensuite joué pendant trois ou quatre ans seul, sur l'album Reggatta de Blanc de Police, avant de faire
partie d’un groupe. A partir de là, j'ai commencé à enregistrer la musique avec
le matériel que j'avais.
Quels
sont les artistes qui t’ont le plus marqué ?
J'ai été très marqué par le groupe
Police, vers l'âge de 9 ans, et, ensuite, Bob Marley. Celui qui m'a vraiment
donné envie d'exprimer quelque chose est sans doute LKJ. Par la suite, j'ai
affiné mon oreille avec des artistes comme Burning Spear, pour le côté roots,
ou encore Bad Brains, pour le côté fusion. Je dois aussi citer Prince Far I,
qui, pour moi, fait partie de ces artistes qui ont su ajouter une dimension
sociale au message. En fait, je pense que les artistes qui me touchent sont
ceux qui attachent autant d'importance au fond qu'à la forme. Bashung a
dit : « la musique fait que l'on
aime, les textes font que ça dure ». Je citerais aussi : Björk,
Zappa, Gainsbourg, Led Zeppelin, James Brown, Fink, Massive Attack, Q-Tip…
Comment
considères-tu ton parcours musical jusqu’à aujourd’hui ?
Je suis assez fier de mon parcours car
je n'ai jamais fait de concessions. Mon but premier a toujours été de me
surprendre ou de m'émouvoir avec mes propres créations, et je pense qu'il faut
être productif pour ne garder que la crème. C'est le parcours assez simple de
quelqu'un qui prend soin de sa passion ; que ce soit en tant que batteur dans
des groupes de punk hardcore, de reggae ou en tant que chef d'orchestre d'une
batucada, mais aussi d'ingé son live ou studio, avec toujours cette même
envie : mettre la musique au premier plan. La carrière détaillée d'un
artiste est souvent moins intéressante que les rencontres qu'il peut faire.
Celle avec Maxime d'Underdog Records m'a vraiment influencé car, avant de le
rencontrer, je faisais la musique principalement pour mon plaisir. C'est le
premier qui m'a convaincu que je pouvais partager ce plaisir. Une sorte de
cercle vicieux magique !
Ton
5ème album Homegrown sort
le 30 octobre. Comment le présentes-tu ?
Il répond à une promesse faite aux fans
et à une envie que j'ai depuis que je fais des albums sous le nom de Flox :
faire un album original sans chercher à être original. Sur mes albums
précédents, j'ai toujours pris la liberté d'y mettre des titres ovni, comme
« On The Cross » ou encore « Take My Time », sans doute
pour me prouver que j'étais libre de faire ce que je voulais. Mais je me suis
aperçu que cette liberté brouillait les pistes autant pour moi que pour le
public. Mes neuf années sur scène en tant que chanteur m'ont permis de
comprendre ce que je voulais réellement faire : du reggae ! C'est donc un album
reggae, qui tient compte de l'authenticité de ce style, sans oublier l'époque
dans laquelle nous vivons. L'album sortira en digital sur toutes les plateformes
classiques, en CD et vinyle pour les amateurs de basses, et surtout sur mon
site www.flox-music.com !
Dans
quel état d’esprit étais-tu pendant la composition de Homegrown ?
Je pense que je serais toujours dans un
état d'esprit de récréation tant que ma musique ne me fera pas vivre
entièrement. C'est assez perturbant car j'y passe beaucoup de temps et il
m'arrive de culpabiliser car mon taux horaire n'est pas du tout rentable ! (rires)
Où
a-t-il été enregistré ?
L'album s'appelle Homegrown, ce qui signifie « fait à la maison », avec
toutefois une légère connotation végétale, comme quelqu'un qui ferait pousser
ses tomates (ou autre chose !), et qui les partagerait avec les gens qu'il
aime. Cet album a été enregistré, mixé et masterisé chez moi. J'ai fait jouer
les musiciens qui m'accompagnent sur scène sur la plupart des titres. Nous
avons travaillé notre son de groupe ces dernières années et il est important
pour moi d'entretenir aussi ce son sur album.
Quelle
évolution constates-tu dans ta musique après ces cinq albums ?
Le grand pari sur cet album était le
choix délibéré de ne pas doubler systématiquement les voix. Je le faisais sur
les précédents, probablement parce que je n'assumais pas entièrement ma voix.
La scène m'a permis d'accepter ma voix seule. Du coup, c'est peut-être un album
plus mélodique, car la voix seule exige plus de nuances et de variations. J'ai
aussi affiné mon son, car j'investis sans cesse dans du matériel audio. Mes
oreilles évoluent avec les années qui passent !
Ta
musique est à la fois reggae et électro. Comment la qualifierais-tu ?
Je pense que le terme nu reggae colle bien à ce mélange de
genres. Merci Nova !
Y
a-t-il des concerts ou des clips prévus pour accompagner la sortie de
l’album ?
Nous avons planifié trois dates parisiennes
sur toute l'année 2016 et nous espérons faire une tournée plus riche que pour
les albums précédents avec Furax, notre nouveau tourneur. Toutes les dates
seront sur notre site. Nous aimerions aussi faire 3 ou 4 clips. Certains seront
réalisés par des professionnels, d'autres par moi-même, pour alimenter ce côté
« fait maison », qui est le concept de l'album.
Quels
sont tes projets pour les prochains mois ?
Mixer le deuxième album d'un groupe de
Bordeaux que j'ai coaché, Mawyd ; entamer une collaboration sur le
deuxième album de Vanupié ; finir mon premier clip ; tourner le second
avec François Paul (réalisateur de « Right Here ») ; répéter les
nouveaux titres avec mon groupe ; travailler la sortie de Homegrown prévue pour fin octobre… et lire
Reggae Vibes !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #44 - octobre/novembre 2015)
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