Originaire
de Centrafrique, Edgar Rebel découvre la scène sound system parisienne au début
des années 1990, aux côtés de Jah Wisdom et Youthman Unity notamment, avant de
traverser la Manche, pour étancher sa soif de Jamaïque… De retour dans
l’Hexagone, après long exil et nombreux efforts, Edgar Rebel est muni d’un album,
Rasta Concept, sorti avant l’été, où
l’auteur-compositeur-interprète en dit long sur son cheminement musical.
Quand
as-tu commencé à faire de la musique ? Pourquoi as-tu choisi le nom Edgar
Rebel ?
J’ai commencé la musique en 1990. A mes débuts, j’ai été inspiré par
une vague d'artistes de la fin des années 1980, tels que Cutty Ranks, Tony Rebel
et beaucoup d'autres… Je me considère « rebelle » car, pour moi, la
musique rasta est avant tout une musique contestataire, remettant en cause les
points obscurs de la société dans laquelle nous vivons. Ayant choisi de la représenter
dignement, m’appeler Edgar Rebel me semblait parfaitement approprié.
Pourquoi
es-tu parti t’installer au Royaume-Uni, en 1992 ?
J’ai choisi de m’installer en Angleterre car, dans un premier temps,
c’était la meilleure façon pour moi de découvrir et de vivre la culture jamaïcaine,
à Londres, à 500 km de Paris.
Combien
de temps y es-tu resté ? Quelles expériences musicales y as-tu vécu ?
J’y suis resté dix-sept ans. Dès mon arrivée à Londres, j’ai
rencontré Malik Martin, du projet Twin Explosion, qui m’a introduit dans le milieu
de la « british industry »
en me présentant différents artistes, sound systems et producteurs. Il m’a,
notamment, permis une première partie de Brigadier Jerry et Sister Nancy, au
Chicago Club de Peckham. Notre sound system, African Ship, a participé à deux
reprises à la Dub Cup et nous avons beaucoup joué au côté d’autres sound systems !
En
quoi consistait le projet Edgar Rebel and
The Rasta Disciples ?
Le projet Edgar Rebel and The
Rasta Disciples est un album roots produit par Gussy P. Il a été enregistré
avec Quincy Roots, aka Ras Indian, mon partenaire DJ pendant de longues années.
La particularité de cet album est qu’il n’y a que des featurings, avec, entre
autres, Juxy Nice, Rick Wayne, Earl Sixteen, Mike Anthony…
En
quelle année as-tu créé l’African Ship Sound System ? Existe-t-il
toujours ?
J’ai monté l’African Ship Sound System en 1995. Il existe toujours,
mais nous n’avons pas joué depuis bien longtemps… Se concentrer sur la production
prend beaucoup de temps !
Quels
sont tes souvenirs les plus marquants avec ce sound system ? Quels en sont
les membres ?
Un des meilleurs souvenirs qui me vient à l’esprit est African Ship
alongside Coxsone à Streatham Vale ! Ça a été un grand succès pour nous !
Les autres membres d’African Ship sont Ras Indian, Clarendon et Babenco. Deux d'entre
eux vivent en Angleterre.
Quand
a eu lieu ton premier voyage en Jamaïque pour le projet Twin Explosion ?
Je suis allé pour la première fois en Jamaïque en 2005, j’ai enregistré
chez Mix Lab. Puis, j’y suis retourné l’année suivante, mais pas pour la
musique cette fois…
Quand
a été créé le label Grebel Music ? D’où vient ce nom ?
Grebel Music a été créé en 2007 et, pour la signification, il s’agit
simplement de la lettre G et Rebel ! (rires)
La
première sortie du label en a été le single « Holy Mountain », c’est
bien cela ?
Oui, tout à fait. J’avais enregistré un 12-titres à Londres et je n'en
étais pas vraiment satisfait. Du coup, j’ai sélectionné trois morceaux que j’ai
réenregistrés en 2010, pour la sortie d’un single, l’année suivante.
En
avril dernier est sorti ton premier album solo, intitulé Rasta Concept. Quand as-tu commencé à travailler dessus ?
J’ai commencé à travailler sur Rasta
Concept au moment où je me suis rendu compte que les singles 2 ou 3 titres n’avaient
plus vraiment leur place sur le marché, qu’il fallait plutôt un EP, au minimum,
pour présenter son travail et jouer sur scène. Dans cet album, j’exprime
sincèrement et profondément ma conception de la foi Rastafarienne… J’aurais pu
l’appeler Rasta Philosophy, mais j’ai
choisi Rasta Concept car l’impact du
mot me paraît plus significatif par rapport à mon appartenance à un mouvement
religieux.
De quelle
manière exprimes-tu ta foi rasta sur cet album ?
J’ai essayé d’aborder des sujets qui peuvent éclairer ceux qui se
posent des questions sur ce que peut être le Rastafarisme et ses principes… Je
vis ma foi rasta « by giving
thanks and praises to the most high Jah ! »
Les
musiciens qui t’accompagnent sont-ils toujours ceux du Grebel Band ?
Quatre des musiciens du Grebel Band m’accompagnent sur
l'album : Omar Marquez (batteur et percussionniste de formation jazz, folk,
musiques traditionnelles), Rodrigo Miqueles (claviers et flûte de formation jazz,
musiques latines, classique), Soan Dusan (trombone) et Ignacio Ferrera (trompette
alto). Les autres membres du groupe sont Marcello Albertani (guitariste de
formation jazz, funk, reggae et musiques traditionnelles latines) et Raoul
Monsalves (bassiste jazz, rock, reggae, funk, musiques traditionnelles latines).
L’album a été enregistré aux Studios Mael et One Two Pass It à Paris.
Quels
sont tes projets ?
La réalisation de l'album Edgar
Rebel and The Rasta Disciples pour 2015… A suivre !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #38 - octobre/novembre 2014)
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