samedi 12 avril 2014

TelDem Com'unity - Puissance TDC

Originaires de Bourgogne, les cinq musiciens de TelDem Com’unity explorent les vastes largeurs des vibrations basses avec un nouvel opus intitulé Absorption, disponible à partir du 3 février. L’occasion d’une conviviale rencontre avec le groupe.

Comment est né TelDem Com’unity ?
Au départ, c’est tout simplement une histoire de potes de lycée passionnés par la musique, passant du temps ensemble dans une pièce confinée à improviser, tout en buvant une bière ! La formation a évolué jusqu’à prendre, il y a six ans, la forme actuelle. Airaes à la batterie et Zeuspi à la basse posent les fondations rythmiques, Mayd Hubb au clavier et chant apporte le côté reggae-dub, Green à la guitare appuie la couleur rock et disto, Olliejam aux machines amène un esprit beatmaking hip hop…

Comment avez-vous choisi le nom TelDem Com’unity et cette façon si particulière de l’énoncer ?
TelDem est la contraction jamaïcaine de l’expression « tell them ». Com’unity traduit le fait que nous sommes un groupe, une sorte de communauté. L’idée première était de garder le début et de décliner la fin : TelDem Com’… En fin de compte, TelDem Com’unity est resté. Pour aller plus vite, on utilise l’abréviation TDC, ce qui explique pourquoi on l’écrit avec un T, un D et un C majuscules…
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Absorption, votre deuxième album, sort le 3 février. Quel a été votre parcours jusqu’à présent ?
Après une première démo, Nocturnal Recording At Greeninch, et quelques concerts locaux, nous avons créé l'association Greeninch Sound, dans le but de nous structurer et nous professionnaliser. En 2008, nous avons enregistré un premier EP, 5 Dub Tracks, avec la participation du regretté Manutension des Improvisators Dub. Ce disque nous a permis de faire des concerts en Bourgogne, ainsi que quelques dates à l’extérieur, jusqu’en Italie, notre première scène à l’étranger. En 2011, nous avons sorti l'album Ground Zero, qui nous a fait voyager un peu plus encore en France ainsi qu’en Europe de l’Est. L’année suivante, l’EP Live Zero a été extrait de cette tournée. Notre nouvel album, Absorption, sera dans les bacs le 3 février. Une release party aura lieu au Divan du Monde le 13 du même mois afin de partager et fêter ce moment avec notre public !

Vous mélangez des styles très différents autour d’un noyau de bass music ; quelle est votre vision de la musique ?
La musique, comme de nombreuses expressions artistiques, est un vaste champ de créativité qui ne doit souffrir d’aucune limite. Notre inspiration va chercher partout, jusqu’à se mélanger, au final, dans un son qui nous est propre. Bass music est un terme générique qui annonce aussi la couleur de nos lives, une musique fortement amplifiée, propice aux sensations physiques que la basse peut développer dans des styles comme l’électro, le reggae, le dub ou le hip hop… Nous avons des visions différentes dues à nos parcours : Airaes a joué du hardcore métal avec des formations diverses ; Mayd Hubb a, quant à lui, un projet dub en parallèle depuis de nombreuses années ; Olliejam a sorti des mixtapes et d’autres productions dans l’univers rap… Tout ceci apporte beaucoup à notre éclectisme. C’est pour cela que l’on se rejoint sur une couleur générale que nous aimons nommer alternative bass music, utilisant des codes de styles divers et variés pour faire une musique qui nous correspond.

Quelle est la place du reggae dans vos influences ?
Nous apprécions particulièrement la période roots : Hugh Mundell, The Congos, King Tubby, Lee Scratch Perry, Bob Marley et bien d'autres… Le reggae nous influence musicalement, mais aussi philosophiquement.  C’est une musique porteuse de messages, comme le hip hop et le blues, où les mots ont une place importante. D’autre part, lorsque nous avons commencé à jouer ensemble, dans les années 2000, nous nous sommes retrouvés naturellement dans le style dub français, qui nous correspondait bien, grâce à ses influences multiples et la façon de se présenter sur scène, avec uniquement la musique au centre de l’attention.

Comment se sont passés la composition et l’enregistrement de ce nouvel album ?
Tout s’est fait en répét’ lors de longues séances d’improvisation enregistrées, libres ou à partir d'ébauches de compositions plus ou moins abouties que nous retravaillons systématiquement en groupe, afin que chacun puisse y apporter sa patte. A part quelques retouches, nous avons tout composé avant l’enregistrement, qui s’est fait en plusieurs temps. Nous avons passé quelques jours à la campagne pour enregistrer les instruments avec notre ingé son, Jean-Pierre Cary. Olliejam a pris le temps d'avancer sur le mixage des instrumentaux avant d'enregistrer les chants en home studio à Dijon, Lyon, Paris et Chalon, avec Mayd Hubb et nos différents invités. Le mastering, dernière étape de production de l’album, a été réalisé par Florent Sabaton au Color Sound Studio de Paris.

Plusieurs invités figurent sur l’album : Sir Jean, Well J, Lyricson, Joe Pilgrim… Comment sont nées ces collaborations ?
Well J et Joe Pilgrim avaient tous deux déjà participé à Ground Zero. En fait, Well J a réalisé un projet rap avec Olliejam, Unité, en 2004, et Mayd Hubb a rencontré Joe Pilgrim lors d’une soirée où ils ont partagé le même plateau. Ils se sont liés d’amitié et ont sorti un album ensemble, Mellowmoon, en 2012. Concernant Sir Jean et Lyricson, ce sont des artistes que nous respectons pour leur travail et leur parcours, et qui ont répondu favorablement à notre invitation, sans nous connaître réellement. Lors du festival Nevers à Vif, où nous avons partagé la scène avec Le Peuple de l’Herbe, Sir Jean a tendu une oreille pendant notre passage et nous a glissé un mot d’encouragement. Quant à Lyricson, nous lui avons écrit et envoyé notre musique. Il a écouté, aimé et accepté notre proposition…

Le titre comme la pochette sont assez énigmatiques. Que représentent-ils ?
Le titre Absorption évoque cette idée de nous imprégner de divers styles musicaux pour synthétiser le nôtre. La pochette, faite par Green, reprend en image ce concept. Le logo TelDem Com’unity est décliné dans les trois couleurs primaires, sur trois couches colorées qui s’absorbent entre elles. De ce mélange apparaissent de nouvelles teintes, du vert au noir. Ce visuel est à l’image de notre musique : différentes influences s’imbriquant les unes aux autres.

Pour finir, un conseil pour les lecteurs de Reggae Vibes ?
Si vous avez envie de nous découvrir un peu plus, faites un tour sur notre site Internet pour voir si on passe en concert près de chez vous. Rien ne vaut le live pour entrer dans l’univers du groupe !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #34 - février/mars 2014)

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