lundi 9 décembre 2019

Nai-Jah - Interview

Lentement mais sûrement, le groupe Nai-Jah vient enfin de sortir son premier album, Masquerades, au style afro-roots, chez Khanti Records. Rencontre avec Mahakwe Wadike, le chanteur, d’origine nigériane, pour parler musique et inspiration.

Quand et comment est né le groupe Nai-Jah ?
A mon arrivée en France, en 2006, j'ai commencé à écrire et à composer des morceaux en guitare-voix. Quelques années plus tard, en 2010, j'ai créé le groupe Nai-Jah. Nous étions deux, puis nous avons vite pris un tuba à la place de la basse. Le groupe est aujourd'hui composé de cinq musiciens : Nicolas Delaunay à la batterie et aux chœurs, Raphaël Macler aux claviers et aux chœurs, Gordon Tian à la guitare et aux chœurs, Guillaume Monier au soubassophone, et moi-même, Mahakwe Wadike, au chant et à la guitare.

Votre musique est à la fois reggae et world. Quelles sont vos influences musicales ?
Mon père est un grand fan de reggae roots, comme Burning Spear, Third World, Twinkle Brothers et beaucoup d'autres… Ma mère écoute énormément de chanson française, Georges Brassens, Yves Montand, Jacques Brel… En grandissant au Nigeria, j'ai été exposé aux musiques traditionnelles, avec mon père qui est igbo, et des artistes comme Prince Nico Mbarga, Orlando Julius, Oliver de Coque… mais aussi d'autres plus connus, comme Fela Kuti ou encore King Sunny Ade. A l'école, tous les matins, on chantait des hymnes religieux. J'ai donc beaucoup d'influences musicales.

D’où vient le nom Nai-Jah ? Que signifie-t-il ?
« Naija » est le mot qu'on utilise pour désigner le Nigeria, en pidgin english, une sorte de créole anglais. Le terme « Jah » fait référence à Jehovah, Yahvé, Dieu. Le Nigeria est un pays très religieux, et parfois les croyances y sont illusoires… C’est aussi un pays malheureusement très corrompu et pauvre… En utilisant ce jeu de mot, entre le Nigeria et Dieu, je questionne son fonctionnement. Allons-nous prier Dieu pour qu'il aide notre pays ou allons-nous prendre notre pays en main pour le faire avancer ?

Que s’est-il passé pour le groupe au cours de toutes ces années ?
Nous avons sorti deux EPs. Le premier, A Few Miles Away, est sorti en 2011. Nous étions en formule trio, sur un EP aux sonorités vraiment très acoustiques. Le deuxième, Soldier Man, a été publié en 2014, avec une guitare électrique, des chœurs et des sons plus travaillés. Notre dernier album en date, Masquerades, est sorti le 15 mars. Il est l'aboutissement artistique de notre parcours, la suite logique de nos deux premiers EPs. Nous avons également tourné dans différents coins de la France, en Suisse et en Allemagne.

Quand avez-vous commencé à travailler sur le nouvel album ?
Ça a commencé il y a longtemps ! J'avais vraiment envie de sortir un album représentatif de notre évolution et des différentes rencontres que j'ai pu faire. A mon retour du Nigeria, en mai 2018, le travail pour finaliser ce disque m'a paru évident, avec un retour aux sources, en y incluant des chansons comme « Fankanda » et « Uwa Shirike ».

Où et quand a-t-il été enregistré ?
L'album a été enregistré à Homely Records, près de Lyon, en fin d'année dernière, avec tous les musiciens du groupe. Sur deux morceaux, nous avons Christopher Reyes à la guitare. Nous avons aussi fait venir Illspokinn, un rappeur américain, sur le titre « Work Everyday ». En bonus, « Overcome » a sa version dub, « Overdub », de Alpha Steppa, avec qui je collabore régulièrement.

Quels thèmes et quels rythmes explorez-vous sur ces neufs morceaux ?
La plupart des morceaux ont un rapport avec le Nigeria et l'Afrique en général. Les thèmes abordés sont vraiment ceux qui me touchent et me parlent, en lien avec mon vécu. Les rythmes oscillent entre le reggae roots et le new roots, le hip hop et la musique traditionnelle igbo. Même si le reggae reste la base de notre musique, j’amène de mon côté cette touche afro, et le soubassophone, qui est utilisé comme basse, amène une touche de la Nouvelle-Orléans. C'est vraiment la rencontre de différents styles.

Où a été prise la photo de la pochette de l’album ?
Au Nigeria, dans le village où a grandi mon père, dans le sud du pays. La photo a été prise par Cynthia Bitar qui réalise également tous nos clips.

Quand avez-vous rencontré Khanti Records ?
Notre claviériste, Raphäel Macler, a joué au Nomade Reggae Festival et y a rencontré Jérôme, qui est à la tête de Khanti Records, par l’intermédiaire de Julie Rudelin, qui travaille à La Tannerie à Bourg-en Bresse. Nous avons commencé à bosser ensemble à la fin de l'année dernière pour la sortie de l’album.

Des dates de concerts sont annoncées pour les prochains mois, et aussi un Dub Tour. Quelle est votre formation en version dub ?
Avec le groupe, nous avons effectivement des dates annoncées pour les prochains mois, avec la première partie de Ziggy Marley au Afrika Tage à Vienne en Autriche le 13 août, et le Plein-les-Watts Festival le 16 août, entre autres. En version dub, je travaille avec Alpha Steppa, avec qui nous avons sorti un album, en septembre 2018, intitulé The Great Elephant. Je suis au chant et lui aux machines. Nous avons aussi quelques belles dates ensemble cet été, comme le No Logo Festival, l'Ostroda en Pologne et le Uprising Reggae à Bratislava !

Quels sont les projets de Nai-Jah pour les prochains mois ?
Nous allons continuer la promotion de Masquerades avec un nouveau clip qui sortira à la rentrée. Nous avons aussi la volonté de sortir le disque en vinyle pour la fin de l'année. Enfin, nous préparons une tournée pour cet automne pour continuer à mettre en avant ce nouvel album roots-afro qui nous tient beaucoup à cœur… A bientôt !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

samedi 30 novembre 2019

Taiwan MC - Interview

Le Franco-anglais Taiwan MC vient de sortir l’EP Nah Leave Me Corner, avant un nouvel album pour octobre, toujours chez Chinese Man Records. L’occasion idéale de parler de cette sortie, de revenir sur Cool & Deadly et de se mettre en condition pour la suite.

Vous venez de sortir un nouvel EP, Nah Leave Me Corner, composé de six pistes, disponible en vinyle et digital. Que pouvez-vous dire pour nous le présenter ?
C’est un projet qui a été pensé pour le vinyle. Il comporte trois chansons sur la face A et trois versions alternatives sur la face B. Il y a des inspirations rub-a-dub, new roots, dub et jungle. J’ai travaillé avec deux producteurs, SOAP et Von D, ainsi que plusieurs beatmakers, chanteurs et musiciens. Je me suis vraiment fait plaisir en l‘enregistrant !

Pourquoi avoir choisi ce titre, Nah Leave Me Corner ?
En référence à des lyrics rub-a-dub d’Eroll Scorcher, et aussi, au fait que j’ai toujours aimé faire des expérimentations et des crossovers entre les styles musicaux… Cette fois, je voulais quelque chose de simple, que je connaissais plutôt bien, rester dans ma zone de confort, dans mes sons de prédilection.

Comment sont arrivées les collaborations avec Davojah, Dapatch et ManuDigital ?
Le titre avec Manudigital est déjà un mix alternatif. Il était sorti sur son album Bass Attack dans sa version originale. Comme je kiffais vraiment le vocal, nous avons récupéré les pistes et, avec Von D, nous avons fait un mix rub-a-dub, un peu plus roots que la version de Manu. J’ai rencontré Dapatch par Manudigital justement. Nous avons fait plusieurs shows ensemble. Il a une grosse présence sur scène, une superbe voix, je le trouve vraiment fort. Du coup, c’était logique de l’inviter sur ce morceau, « Nah Leave Me Corner », qui colle parfaitement à son univers musical. Quant à Davojah, c’était lors d’un festival dans le sud de la France. J’avais auparavant entendu ses sons sur Internet et je l’avais d’ailleurs félicité pour son style de chant ! Quelques années plus tard, nous avons finalement enregistré ensemble ce big tune, « Let The Weed Bun », sur une composition originale de Célas.

Le visuel de la pochette est très stylé. Est-il une nouvelle fois signé Julien Loïs ?
Bien sûr ! Au départ, je lui ai juste donné les titres des trois chansons et expliqué un peu les thèmes. Il a directement choisi « Nah Leave Me Corner » et, avant même d’avoir entendu la musique, il avait déjà visualisé la scène ! Nous avons aussi eu comme référence les pochettes de disque des 70’s où les noms des musiciens et les titres des chansons sont incrustés dans le décor urbain… Julien a travaillé ça à sa sauce et nous a sorti cette superbe illustration ! Il prépare d’ailleurs la pochette du prochain album…

Cet EP annonce justement votre deuxième album… Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Il sort cet hiver chez Chinese Man Records et s’appelle Special Request. Assez orienté dancehall, mais avec toujours une touche hip-hop, rub-a-dub, reggae électronique… et plein d’autres styles inexplorés !

Le premier extrait sera « Colombian Gyal », feat. Paloma Pradal. Quand pourrons-nous le découvrir ?
Le morceau paraitra en juillet. Nous allons organiser un concours de remix pour tous les beatmakers. Il sortira en streaming et digital, mais aussi en stems (pistes séparées), pour que chacun puisse faire son remix et le poster en ligne. Nous allons aussi essayer d’organiser un dance challenge sur les réseaux sociaux.

Cool & Deadly est sorti en octobre 2016. Quel bilan en faîtes-vous à ce jour ?
Je suis très content ! Le disque s’est bien vendu, nous avons fait de nombreux shows dans le monde entier, avec un public toujours bien présent, et le single de cet album, « Catalina » avec Paloma Pradal, produit par SOAP, a été vu plus de trente millions de fois sur Internet !  Il y a maintenant des gens qui me suivent et écoutent ma musique partout dans le monde…

Quels souvenirs retenez-vous particulièrement de Cool & Deadly ?
Il y en a beaucoup ! La tournée en Amérique du Sud avec Bony Fly, la Release Party à Paris au Petit Bain avec toute l‘équipe du label, la Fête de L’Huma avec tous les guests, l’enregistrement de l’album à Paris avec SOAP et les différents MCs, chanteuses et musiciens… c’était tous de grands moments !

Il y a dix ans, vous avez rencontré Chinese Man. Cet événement a-t-il changé votre vie ?
Ça a changé ma façon de voir les choses en tout cas… Ça m’a permis d’apprendre sérieusement le métier, de découvrir le côté professionnel de la musique, la vie en tournée, connaître les salles et grands festivals, rencontrer de nombreux artistes de talent, et aussi développer ma carrière solo en enregistrant mon album… Le collectif Chinese Man et le label, c’est sûr que ça a été une rencontre décisive pour moi !

Avez-vous songé à changer de nom de scène ?
Il y a quelques mois, j‘ai eu la surprise de vivre un moment absurde sur Internet avec des étudiants nationalistes taïwanais, qui m’ont reproché mon nom de scène, et quelques activistes politiques du pays, qui m’ont expliqué que la situation entre la Chine et Taïwan était plutôt tendue… Mais ça n’a pas été trop sérieux, ça n’a pas duré. J’ai simplement changé le nom d’utilisateur sur Twitter et Instagram, au final.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
En ce moment, je suis en studio avec SOAP. Nous avons commencé à enregistrer le deuxième album, Special Request. Nous sommes également en tournée avec Dj Bluntsman tout l’été pour le Nah Leave Me Tour. Retrouvez-nous sur la route des festivals ! D’ailleurs, nous travaillons sur un show un peu spécial que nous présenterons le 9 août au festival No Logo avec de nombreux invités sur scène…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

lundi 25 novembre 2019

Mathew Nya Dub Band

World Calling est le titre du nouvel album de Mathew Nya, oscillant toujours entre reggae acoustique et dub poetry. Disponible depuis le 16 mars chez tous les bons disquaires, le chanteur multi-instrumentiste nous livre un voyage autour du monde, au rythme du cœur, à en effacer toutes les frontières.
Depuis près de quinze ans, Mathew Nya enregistre et produit sa propre musique, au gré des rencontres et des voyages. « J’aime la musique métisse, comme je le suis moi-même, de par mes origines franco-vietnamiennes. J’aime le partage entre les cultures, les mélanges, les rencontres, les escapades et les découvertes… J’adore le nyabinghi et le dub poetry, parce que c’est le rythme du cœur. Je crée ma musique en écoutant ce que mon cœur me dit et ce que je peux faire. J’ai toujours mon matériel portatif de son sur moi pour pouvoir saisir l’instant, lorsque la vibe est là. Ma musique est libre et sans frontière. Ce nouvel album a pour force le partage de notre humanité en musique, avec d’autres artistes rencontrés aux quatre coins du monde. Nous sommes un seul peuple, peu importe d’où on vient et où on va. C’est un album moderne et traditionnel à la fois, pour comprendre que la vraie richesse est celle du cœur. Un seul but, un seul amour, une seule vie » avoue Mathew.
World Calling est un appel au monde, à l’humanité, par la musique, dans toute sa sincérité. « Le disque est disponible à la Fnac, Leclerc, Cultura, Amazon, et aussi sur Spotify… Je tenais à ce qu’il soit présent chez les disquaires indépendants, Oneness Records à Nantes, Haffidread Records à Orléans, Livity Records à Lyon, Rastafrica Shop à Pézenas… On y retrouve comme invités le Jamaïcain Oba Simba, les griots du Burkina Faso, Hawa Zo Diarra et Fatogoma Keita, l’artiste vietnamienne Mia Phi, l’artiste française Lioness Mama, le balafon avec Abdoulaye Dembele, des cuivres des pays scandinaves… Nous avons chanté ensemble et exprimé nos points de vue, partager nos lyrics et un peu nos vies, nos sourires, et immortaliser le moment. Il y a des chansons qui dénoncent, qui sensibilisent, qui encouragent… On parle de vie et ça vient du cœur ! C’est un appel à l’unité, nous voulons tous la même chose, la paix, l’amour et l’harmonie. Il faut être déterminé pour croire en un monde meilleur…» Il ne vous reste plus qu’à vous diriger vers votre disquaire préféré ou vers votre clavier pour découvrir les quatorze morceaux de World Calling !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

vendredi 15 novembre 2019

One Root

Les Belges de One Root, anciennement Sunrockers, présentent leur premier album, Soldiers of Love, disponible depuis le 14 février. Après avoir enchaîné les concerts ces dernières années et sorti l’EP Revelation, ils ne leur manquaient qu’un album réalisé avec soin pour répandre encore plus largement leur profond roots reggae dub.
Le groupe Sunrockers a vu le jour en 2004 en Belgique de la passion pour le reggae de Matthias Hélin aka Matt I et trois amis musiciens. Leur son va du reggae roots des années 70 au reggae dub des 80’s. En 2008, Jérémy Dupuy aka Jay Dub les rejoint. Ils sortent en 2011 un premier single, « Holy Land ». Le groupe remporte le Benelux Reggae Contest l’année suivante et tourne sur les plus grandes scènes du secteur. C’est là qu’Alex, un des membres fondateur, bassiste et compositeur, décide de se consacrer à sa carrière solo. Ils changent alors de nom en 2013 pour One Root – parce que nous venons tous d’une même racine, l’Afrique – de la volonté de quatre des membres de Sunrockers de continuer à jouer leur roots rock reggae. Ils sortent alors le titre « This World », en collaboration avec le sénégalais Jupiter Diop, avant l’EP Revelation, avec cinq titres et deux pistes dub. One Root multiplie les concerts et a l’occasion de faire la première partie de grands noms, tels que Inna De Yard, Midnite, The Wailers, Clinton Fearon, Max Romeo, Groundation…
Leur premier album, Soldiers of Love, est sorti le 14 février dernier. L’inspiration de cet album est exprimée dans la chanson « The Future Of Mankind » puisqu’ils se sentent profondément impliqués dans l’avenir de l’humanité. Quatre morceaux qui figuraient déjà sur Revelation ont été retravaillés pour l’occasion (« Mr Farmer », « Burn », « Time Bomb » et « This World »). On y retrouve aussi « Leave Dem Alone », un classique des Sunrockers, ainsi que cinq nouveaux morceaux. L’ensemble a été enregistré intégralement avec des instruments, sans aucune programmation ou sample. Au côté de Matt I et Jay Dub : Aziz aux percussions, Selim au saxophone, Eddy au trombone, Kofi et Jules aux claviers. Le mixage et le mastering ont été réalisés par Jean Vanesse à Greenhouse Studio à Beaumont en Belgique. Le reggae de One Root est assez arrangé, à la manière des albums de Bob Marley and The Wailers, Steel Pulse ou Black Uhuru. Le premier clip, « Mr Farmer », est déjà disponible sur la Toile. Le groupe travaille sur le second, tout en se préparant pour les concerts à venir, en sound system ou en band. L’aventure continue !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

samedi 9 novembre 2019

Faygo

Faygo signifie « salut, ça va ? » dans un dialecte populaire du Suriname. Roots a découvert ce pays lors d’un tour du monde et a mis en musique une partie des expériences qu’il y a vécues. Ce qui était au départ le nom d’une chanson est devenu celui d’un groupe ! Le deuxième album de Faygo, Together, arrive pour octobre.
Le groupe est né en 2013, d’une bande d’amis, tous passionnés par la musique reggae. Trois d’entre eux font toujours partie de l’aventure : Roots (chant lead, chœurs), See Jay (guitare, chœurs) et Marcelo (batterie, chœurs). Cody Jahrett (basse) et Twan’an (claviers, chœurs) les rejoignent en 2015. Ce sera ensuite le tour, en 2018, de Cid (guitare) et Hoarang (machines), puis d’une section de cuivres (trombone, trompette, saxophones alto et ténor). Leur premier album, Harvest, sort en 2016 en totale autoproduction. Il exprime leur son roots, influencé par les incontournables du genre et les trios vocaux des 70’s (The Wailers, The Gladiators, The Abyssinians, Steel Pulse…), mais aussi les sonorités plus modernes (Groundation, Mystical Faya…) et variées (afrobeat, blues, jazz…). Ayant la chance de bénéficier de trois auteurs dans le groupe – Roots, See Jay et Cody Jahrett – leur sauce incorpore des harmonies, des chœurs, des cuivres et même des versions dub, tout en puisant dans leurs expériences personnelles, en portant un regard sur l’état du monde actuel et en essayant de participer au changement des mentalités pour éviter les dérives humaines… Puisqu’ils chantent de manière collective depuis leur début, c’était aussi une évidence de faire place dans le groupe à une deuxième guitare et à la chaleur des cuivres.
Après un passage de cinq à onze musiciens, Together est le résultat de leur évolution, enregistré fin janvier 2019 au studio du Faune et produit par Fawaka Production, leur propre label. Ensemble a été le mot d’ordre de ce projet. Ils ont travaillé soudés, du début à la fin, pour obtenir la musique qui leur plaise à tous et les fasse vibrer à l’unanimité. Le premier clip, « Be Yourself », est sorti en juin, tandis que le second est en préparation. Faygo a plusieurs résidences programmées pour l’été et la rentrée, histoire de travailler les lives des prochaines dates, qui devraient traverser toute la France et les alentours, et même s’exporter hors d’Europe… La Release Party de Together est déjà en préparation, avec la venue de nombreux invités, pour partager un bon moment tous ensemble !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

lundi 4 novembre 2019

Mystical Faya

Pour les musiciens de Mystical Faya, le projet Chill Sessions est né de l’envie d’explorer d’autres univers musicaux sur des morceaux issus de leurs précédents albums, Never Give Up et Sleeping Souls. Sorti fin 2018, Chill Sessions prouve qu’ils ont de nombreuses cordes à leur arc. Les voilà déjà de retour avec l’annonce d’un nouvel EP pour l’automne, Born Again.
C’est après avoir posté une petite vidéo du trio vocal en répétition qu’a germé l’idée d’un projet acoustique. « Dès le premier titre, « This Way », nous nous sommes pris au jeu et avons voulu enchaîner sur d’autres versions, avec comme ligne directrice de garder le texte, ainsi que la mélodie de chant, en se permettant de modifier les lignes d’accords et les arrangements. Le projet d’album est arrivé après le second titre, « Best Laid Plans ». Jérome du label Khanti Records, qui nous a découverts avec ce remix, est entré en contact avec nous et nous a proposé de pousser un peu plus loin, jusqu’à en faire un album, Chill Sessions. La manière de travailler a été totalement différente. Le point de départ a été la réécriture de la ligne d’accords. Ensuite, nous avons choisi vers quel univers emmener le titre et, en fonction, les invités. Les enregistrements ont eu lieu dans le home studio de Riké El Compressor, notre bassiste. La création et l’enregistrement des dix titres se sont faits sur la période de mars 2017 à juin 2018, pour une sortie nationale le 7 décembre 2018 ! »
L’originalité et la qualité de Chill Sessions ont permis à Mystical Faya d’élargir son public au-delà des frontières du reggae et de gagner en notoriété. « La sortie de Chill Sessions a mis un bon coup de projecteur sur le groupe. Du coup, on s’est dit qu’il était vraiment important de rester dans cette dynamique et de rebondir assez rapidement avec un projet reggae. La sortie du prochain EP, Born Again, à l’automne, est le premier disque composé avec les membres actuels du groupe.» Le clip de « Born Again » est sorti le 17 mai dernier. « C’est le premier extrait de notre prochain EP éponyme, qui sortira le 8 novembre, toujours sur le label Khanti Records. Cet EP comportera cinq titres exclusifs, deux versions dub et un titre bonus déjà sorti en novembre 2017, « Jah Never Fail » avec Derajah. Les morceaux sont assez variés, avec des sonorités digitales, du roots down tempo, du rub-a-dub plutôt moderne… On peut même vous annoncer un featuring avec Marcus Gad et une section de cuivres menée par Tribuman ! » En attendant l’arrivée de Born Again, Chill Sessions est toujours disponible en CD et téléchargement. Mystical Faya est à l’affiche de plusieurs festivals cet été et sera en tournée à La Réunion fin octobre.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

mercredi 30 octobre 2019

Génération H Tome 4

Si la trilogie d’Alexandre Grondeau est aboutie, rien n’empêchait l’auteur de continuer à écrire la suite de ses aventures, toujours résolument en quête d’existence. Ici et Maintenant, le tome 4 de Génération H, démarre une nouvelle saga, pleine de rebondissements.
Le tome 4 de Génération H a été vécu il y a environ quinze ans et écrit ces deux dernières années. « Je voulais commencer une nouvelle saga, différente de la première trilogie. J’ai donc raconté notre tour du monde, qui a débuté par un road trip depuis les immenses forêts et montagnes canadiennes jusqu’à La Havane et Kingston, en passant par New-York, le Missouri et Las Vegas… Ici et Maintenant est le début d’une nouvelle quête de la Génération H. Après de nombreuses années passées dans les différents milieux des sound systems et la société de consommation française, j’ai eu envie de tout quitter pour prendre la route. A la fin de la première trilogie, je raconte comment a été financée cette aventure. (…) Dans cette nouvelle partie, je vous emmène dans les studios d’enregistrement de Kingston, en passant par 5 Pointz, l’endroit mythique du street art new-yorkais, les bords du Missouri, sur les traces de Tom Sawyer, les meilleurs clubs de la Havane… », indique l’auteur.
Sur la couverture, Charlotte et Juliette, deux mannequins jumelles et réunionnaises représentent deux héroïnes que l’on retrouve dans le roman et que l’on suit de Las Vegas à La Havane… Pour accompagner ce quatrième ouvrage, une fois de plus, un one riddim est au rendez-vous. « Le Génération H 4 riddim sera dans un style reggae-dancehall, dansant et engagé, idéal pour passer un été très chaud ! Pour ce nouveau projet musical, j’ai travaillé avec toute l’équipe du Dig Studio, très professionnelle et composée de membres illustres de la Génération H : Dan, Romain, Kultcha B, DJ Fun et Biggy. La série réunira Nuttea, Daddy Mory, Joseph Cotton, Straika D., Uman, Green Cross et Charly B. On a des morceaux qui vont brûler les dancefloors ! »
Depuis 2013, la Génération H ne cesse de gagner du terrain. « Plus de soixante mille livres vendus, une attaque du CSA, des concerts de soutien réunissant plusieurs milliers de personnes, des clips avec des millions de vues sur Youtube et qui sont même interdits au moins de dix-huit ans sans raison crédible, des tournées démentielles, mais surtout la création d’une communauté Génération H dans toute la France… C’est une vraie bénédiction, un rêve qui devient réalité ! » Les discussions, bien que parfois délicates, sont en cours pour adapter le roman à l’étranger, notamment au Brésil, en Italie, Allemagne, Espagne…  Et puisque ce tome 4 est le début d’une nouvelle saga, les aventures de la Génération H ne semblent pas prêtes de s’arrêter !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

vendredi 25 octobre 2019

I Sens

Originaire de Normandie, le premier album de I Sens, Maaad, est disponible depuis le 10 mai dernier, en écoute et en téléchargement. Un concentré de dancehall, hip-hop, reggae qui envoie du lourd et donne un bon coup de fouet.
I Sens reconnaît que c’est son père qui lui a donné le goût de la musique. Il commence par le piano, puis la batterie, la basse et la guitare, avec laquelle il compose ses premiers morceaux. Vers quinze ans, il devient chanteur dans un groupe de ska-punk qu’il monte avec ses potes d’enfance. Il écoute énormément Capleton, Sizzla, Turbulence, et aussi Sinsemilia, Dub Inc, ou encore Keny Arkana. En 2012, il se baptise I Sens, évoquant ainsi l’encens, la weed et aussi un double sens avec « High Sens ». En 2015 sort une première mixtape, From The Light, sur des faces b, suivi en 2017 par l’EP Cycle, avec cette fois des productions de Biggus du V-Lux Sound, et aussi Peio à la basse, Elie à la batterie, Martin McFly à la guitare. S’en suit une tournée d’une cinquantaine de dates ! A la fin de celle-ci, en septembre 2017, il se plonge dans une bulle et se met à écrire pendant près de six mois. Avec l’aide de trois beatmakers, Yonas K, Oge et Mr Batou, quatorze titres voient le jour, son premier album Maaad.
« Maaad c'est l'aboutissement de mon parcours jusque-là, des bancs de l'école aux voyages en Afrique. Ce premier album est plus personnel et plus travaillé, du choix des instrus et de la composition, au mixage, en passant par les textes. Même si j'ai toujours aimé allier l’anglais et le français, là j'ai préféré utiliser majoritairement la langue de Molière. Je l'ai appelé Maaad en clin d'œil à ce petit grain de folie que nous avons tous en nous. C'est aussi une dédicace à toutes les soirées folles que j'ai pu vivre en sound, sur scène, au lycée… C’est un album très marqué par le hip-hop et le dancehall, tout en gardant le flow reggae qui me caractérise. Il y a des morceaux plus posés et plus intimes, des sons festifs, comme la chanson éponyme ou « Bun Up Di Ganja », des messages engagés dans « Afreeca » en featuring avec les maliens Kaki et Tima, « Nah Run » avec le ghanéen Klu, et aussi « Lettre Ouverte », plusieurs chansons d’amour, « Turn Up », « Movie Star », « In My Life » en featuring avec la talentueuse LMK.»
Après une belle expérience humaine avec The Diplomatik’s, le chanteur a formé un nouveau backing band, il y a de ça un an, le Binghi Crew, avec Clément Touron à la batterie, Tony Lafon à la basse, Asward Jno Charles aux claviers. Il joue aussi depuis plus de cinq ans en version sound system avec Selecta Antwan du Terminal Sound. I Sens continue d’amener ses énergiques vibrations sur toutes les scènes et, d’ores et déjà, d’écrire de nouveaux textes, se lançant aussi le défi de composer ses propres instrumentales, avec l’aide avisée du Binghi Crew… A suivre !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°67 - août/septembre 2019)

jeudi 29 août 2019

Sound System Night - Raggadikal Sound & Chaka Meka (Simba's Birthday) - 18 octobre 2019

Vendredi 18 octobre, c'est sound system au caveau du Black Baron ALL NIGHT LONG !!
Histoire du prendre la vibe avec Raggadikal Sound et Chaka Meka, d'écouter les meilleurs sons reggae dancehall qui font remuer les hanches et voyager direction Kingston, pour faire monter la température dans la bonne humeur et se faire plaisir comme il se doit ^^
Simba's birthday party, good vibes a come, be there :) 

vendredi 18 octobre 2019
Raggadikal Sound & Chaka Meka
Le Black Baron - 22h/05h
PAF : 5€
organisé par l'association Nuff Respect
artwork by Tidouz  

lundi 26 août 2019

Brahim - Talent Brut (Poorman Records/Jet Records)

Brahim Talent Brut est le 3ème Bestofdub signé Poorman Records, après Trinity et King Lorenzo, sortis en 2017. L’idée est de regrouper les meilleurs titres de l’artiste en versions dub, enregistrées spécialement pour Poorman Records. Avant même d’avoir écouté Talent Brut, on se dit que le chanteur a encore une fois été bien choisi et qu’on ferait volontiers un petit flashback dans les sound systems de l’époque ! Dix-huit pistes sont réunies ici pour près de cinquantes minutes en compagnie de Brahim. Quel plaisir d’entendre « Dans Quel Monde On Vit », « Classic », « Faut-il », « Me Passer d’Elle », « A Peine Le Temps », « J’Allume La Télé »… Les textes sensés de Brahim, exprimés avec son flow rebondissant qu’on reconnaît en un instant, sur des instrumentales qui donnent envie de danser, tout y est pour nous rappeler que le reggae français a aussi ses perles. On revisite la discographie du chanteur, et ça fait tellement plaisir qu’on ne voit pas le disque défiler. Disponible en CD, comme les Bestofdub de Trinity et King Lorenzo, Talent Brut est distribué par Jet Records. Illustré avec les photos de Franck Blanquin et les visuels de Tidouz, voilà un indispensable pour tous les amateurs de reggae français et de sound system !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine n°66 - juin/juillet 2019)

vendredi 16 août 2019

Max Livio

Avec déjà bon nombre d’années de musique derrière lui et quantité de scènes foulées, Max Livio n’est pas un petit nouveau dans le circuit. Son quatrième album, L’Alarme, est sorti au printemps 2018, continuant d’exprimer librement sa voix, comme il a aussi pu le faire récemment lors de sa participation à The Voice.
Max Livio commence la musique vers l’âge de douze ans, en s’orientant naturellement vers le chant du fait de l’éducation religieuse, avant de se mettre derrière un clavier. Il écoute alors beaucoup de rap (NTM, Les Sages Poètes de la Rue, ATK, Oxmo Puccino, Kery James…) et découvre le reggae un peu plus tard avec The Wailers, sans manquer de tendre l’oreille vers le rock, le jazz, le blues, la world et la musique traditionnelle… Il cite parmi les influences de son enfance Kassav, Akiyo, LKJ, Ray Charles, Stevie Wonder, Charles Aznavour, Jacques Brel, Serge Gainsbourg… Max Livio fait ses premières armes avec le groupe de rap Calypso Crew dans les années 2000, ce qui lui permet de découvrir l’esprit d’équipe, les premiers enregistrements avec les moyens du bord, les premières scènes dans les MJC… Il devient ensuite le chanteur du groupe Colombus Dub Band qu’il quitte en 2009. C’est à ce moment-là qu’il décide de se lancer en solo, prêt à exprimer et assumer ses idées, ses ambitions et les sacrifices qu’elles peuvent impliquer. Son style ? Du reggae influencé par la soul, le rap, le rock, avec des textes réfléchis et touchants, qui ne laissent pas indifférents. Son premier album, Mon Manifeste, sort en 2010. Il est comme une carte de visite faite maison de dix titres. Sur Les Bancs de l’Ecole arrive en 2012, suivi par La Voix est Libre en 2014, et un EP acoustique l’année suivante.
Le dernier en date s’intitule L’Alarme, réalisé en collaboration avec les Frères Cirade, disponible sur toutes les plateformes. Cette collaboration a été des plus naturelles, puisque Mato Cirade a été son bassiste à plusieurs reprises sur les disques précédents. Le chanteur a aussi participé à l’album Studio Reggae Bash vol.1 de Booboo’zzz All Stars, avec la reprise du titre « La nuit je mens » d’Alain Bashung et son interprétation saisissante à apprécier en clip sur Youtube. Présenté au grand public à l’émission The Voice, il a laissé une bonne trace de son passage et reconnaît que cela lui a permis de faire de belles rencontres, bien que tout a été très vite. Avec des concerts en compagnie de ses musiciens orléanais dans toute la France, il ne compte pas lâcher la barre. Max Livio travaille actuellement sur de prochains singles et surtout sur les prochains lives… A suivre !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°66 - juin/juillet 2019)

samedi 10 août 2019

Juicy's Empire

Incontournable des nuits parisiennes, Juicy Sound Music passe à la vitesse supérieure en créant le label Juicy’s Empire afin d’organiser sans cesse de nouveaux concepts de soirées pour partager un maximum de bonnes vibrations dans les lieux les plus branchés de la capitale.
Juicy Sound Music a été créé en 1995 à Haïti par Guiven di Malfekté, qui arrive en France en 2004 et débute aux platines au côté de DJ 5KRO au Métropolis, où il jouera régulièrement dès 2006. Emilie Reggae rejoint l’aventure en 2009 et le sound parcourt la capitale, se produisant ensuite régulièrement au 2 Steps Café et au Youm’bi rue Saint-Maur. Dès l’année suivante, ils commencent à organiser des soirées à l’Oberkafé, invitant des sound systems renommés, notamment Shadow Killa, Soul Stereo, Guiding Star, Dance Soldiah, Calaloo, Easy Style, KingStone Family, King Junior, Pow Pow Movement, Selectress Mika, Killa Swing… Juicy Sound Music passe également dans de nombreuses péniches et clubs de la capitale, Alternat, Blues Café, 130 Club, Khao Suay… toujours au rythme des classiques reggae, rub-a-dub, dancehall, hip-hop, urban music… En 2013, DJ Gone Crazy rejoint le sound, qui aura l’occasion de jouer à l’étranger et même d’organiser des soirées en Allemagne.
Après une courte pause, Guiven di Malfekté décide de créer Juicy’s Empire en 2018, spécialisé dans les concerts, showcase et soirées à thèmes. Guiven confie : « J’ai fait évoluer Juicy Sound Music dans le but d’élargir le mouvement dans les grandes salles parisiennes, comme le Nouveau Casino, Le Trabendo, Le Yoyo (Palais de Tokyo)… L’objectif et la ligne directrice de Juicy’s Empire est de promouvoir un maximum d’artistes et DJs. Dans l’équipe, nous avons Denis, responsable sécurité, Emilie, responsable bar, Yves, assistant, DJ Gone Crazy et l’artiste Ken Maka. Après toutes ces années dans la musique, le constat est que le mouvement a évolué, notamment grâce à Internet, avec la venue de nouveaux artistes, et aussi de nouveaux lieux et soirées, qui permettent de le faire perdurer. A court terme, nous souhaitons organiser des événements tous les week-ends, et, à long terme, nous aimerions, si c’est possible, que Juicy’s Empire dispose de sa propre boîte de nuit ou salle de concerts… » Depuis sa création Juicy’s Empire a présenté les soirées : HITS, Webadub Birthday Bash, International Dream Party New Year’s Eve, Reggae Dancehall All Stars Queen Omega Showcase, Dance 4 All, Uptown Black Music et La Nuit du Reggae Dancehall le 11 mai dernier au Nouveau Casino… Les prochaines en date : Terrasse Apéro Reggae sur Seine les 8 juin et 14 septembre sur la Péniche Paris, HITS 2.0 le 29 juin et Juicy's Empire in the City le 13 juillet au Nouveau Casino, Paris Sound System Fest 1ère édition le 20 juillet sur la péniche Evénement… A vos agendas !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°66 - juin/juillet 2019)

lundi 5 août 2019

Alambic

Un an après la création du groupe, les musiciens d’Alambic viennent de finaliser leur premier album. Premiers des Derniers sera disponible en CDs et sur les plateformes habituelles dès octobre.
Les six membres d’Alambic se connaissent depuis longtemps et ont chacun fait leur bout de chemin dans la musique avant de former ce nouveau groupe. Miguel au chant, son frère Thomas à la batterie, Damien à la guitare, son frère Florian à la basse, Julien au clavier et Sylvain à la trompette, annoncent la couleur : « Nous distillons notre musique goutte après goutte, avec nos inspirations en guise d’ingrédients. Il y a une référence à un objet noble, qui fabrique de l’alcool, et évoque notamment la nuit… Ce qui fait l’identité d’Alambic, ce sont les paroles et les thèmes. » Quand des influences aussi bien rock, rap, reggae, blues, cumbia, funk… rencontrent des textes à la Renaud, Nougaro, Stromae, Tryo, Orelsan, Nekfeu… Miguel avait déjà quelques chansons sous le coude lorsqu’ils démarrent l’aventure. Ils planchent d’emblée sur un album et leur première composition ensemble donne « Pas de Problème ». « Nous avons voulu chanter notre quotidien, nos envies et nos galères, tout en faisant bouger des têtes. Nous souhaitions un opus lumineux, drôle, décalé, sincère et touchant ; mélanger des textes forts avec des compositions solides et variées. Le moment de la composition est celui qui demande le plus de créativité et de retenue… Il faut parvenir à créer un univers, une ambiance pour chaque morceau, sans en faire trop, et tout en conservant une certaine cohérence entre les titres. »
Après avoir réalisé quelques maquettes au studio Odyssée Records près de Marseille en septembre dernier, les musiciens présentent le fruit de leurs efforts à Thomas Broussard, qui a accompagné notamment Jain, NTM ou encore Pierpoljak, pour bénéficier de son oreille et ses conseils avisés. Ils entrent le mois suivant au Studio K pour enregistrer neuf titres, mixés ensuite par Denis « Rastyron » Thery. Deux extraits de l’album prévu pour octobre sont déjà disponibles, avec les clips de « 3ème Âge » et « Premiers der Derniers ». Alambic se fait une joie des lives et projets à venir : « Les concerts, c'est le meilleur moment, c'est un peu le dessert ! Nous adorons monter sur scène. Nous avons des dates dans la France entière, et à chaque fois l'accueil du public est impressionnant. Nous sommes toujours bien reçus, les gens réagissent aux textes, dansent, rient, et viennent nous voir après le spectacle. (…) Nous avons comme projet de casser l'internet et de remplir des stades… D'ici-là, beaucoup de surprises et de bonnes nouvelles vont arriver : l'album, de nouveaux clips, du marchandising, des concerts… dont deux prévus au Kirghizistan et un au Kazakhstan ! Nous comptons défendre l'album Premier des Derniers sur scène partout en Europe… Vous êtes tous invités ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°66 - juin/juillet 2019)

mercredi 31 juillet 2019

Baja Frequencia

Le duo barré de Baja Frequencia sort enfin son premier album, intitulé Hot Kats, chez Chinese Man Records. Basses à foison, électro, cumbia, reggae, dancehall, hip-hop, trap… les ingrédients ne leur manquent pas pour faire rapidement monter la température.
Azuleski et Goodjiu, le duo de Baja Frequencia, étaient tous deux DJs et organisateurs d’événements à Marseille avec les collectifs Massilia Hi-Fi et Backdoor. C’est lors d’un mix à quatre mains, en 2013, pour une de leur soirée tropicale, qu’ils se baptisent Baja Frequencia. Puisque le set est d’influence latine et lourd en basses, une référence à la basse fréquence en espagnol coule de source, mais avec une petite faute d’orthographe involontaire à la française qui est finalement restée. « Nous aimons vraiment jongler avec différents univers musicaux et les faire se rencontrer : passer du hip-hop au moombahton, puis du Bmore au gabber, ou du baile funk au dancehall… Nous nous identifions à la scène global bass. Elle  rassemble des producteurs des quatre coins de la planète qui touchent aux styles émergeants de musique électronique, métissés d’influences folkloriques de tout horizon. » Ce qui ne les empêche pas d’ajouter : « Le reggae/dancehall représente énormément pour nous, c’est comme ça que nous avons commencé ! Nous avons joué, chacun de notre côté, dans des groupes de reggae auparavant [Azuleski à la basse et Goodjiu à la batterie]. Nous avons aussi produit quelques pistes dub et des bootlegs ou remixes. La culture sound system fait assurément partie de notre ADN.»
Après plusieurs projets courts, dont Tropicat (2015), Catzilla (2017), et le récent Crisis pour annoncer la sortie de l’album dès février dernier, le duo a commencé à plancher sur Hot Kats début 2018. La majeure partie de sa réalisation a eu lieu entre mars et septembre, tandis que les collaborations ont démarré durant l’été. Quinze pistes qui accueillent de nombreuses voix féminines, notamment La Dame Blanche, Paloma Pradal, Blimes, Dai Burger, Warrior Queen… mais aussi, Skarra Mucci, sur « Mad Grade », avec qui ils avaient déjà enregistré l’explosif « Badman A Badman », dont le clip a été tourné dans les rues de Marseille. « Nous aimons travailler avec Skarra Mucci, il n’a pas peur des défis ! Chaque fois que nous lui avons envoyé un riddim, pourtant assez éloigné de son univers musical habituel, nous avons réussi à créer un morceau qui fonctionne et avec une réelle originalité. »
L’inspiration de Hot Kats ne tient pas uniquement à l’animal auquel ils avaient déjà fait référence, mais aussi à l’album Hot Ratz de Frank Zappa, dont ils ont également décliné la pochette. Azuleski avoue l’avoir énormément écouté, le citant comme un de ses favoris. « Après l’EP Catzilla, nous voulions garder ce côté détournement et avons poursuivi dans cette lignée, cette fois-ci, avec le nom d’un disque, plutôt que celui d’un film. Hot Kats sonnait bien et ça nous correspondait. La pochette de Zappa nous a tout de suite donné des idées de réinterprétation ! C’est Julien Loïs, connu notamment pour les visuels de Chinese Man, qui l’a réalisée, en partant de ce que nous avions imaginé. » Hot Kats est disponible en vinyle, CD et digital depuis le 12 avril. Baja Frequencia sera sur scène été et automne… Tenez-vous prêts !

Simba



(pour Reggae Vibes Magazine n°66 - juin/juillet 2019)