Musicien, auteur, compositeur et
ingénieur du son, Mathew Nya présente son nouvel opus, Humble
Lion. Epris de nyahbinghi et de dub
poetry, c’est au détour de ses voyages et de multiples rencontres que naît
toute son inspiration.
Comment as-tu commencé à faire de la
musique ?
A
l’école, dans le 94. Notre proviseur avait mis à disposition une salle de
musique où j’ai pu essayer tous les instruments. De plus, mes voisins étaient
rasta. Celui de droite passait des sélections toute la journée et celui de
gauche jouait de la guitare. Ensuite, je suis parti à Londres, approfondir la
musique en suivant des cours dans une école. Le matin, la musique sur
ordinateur, et, l’après-midi, la pratique des instruments. De retour en France,
j'ai fait une école d’ingénieur du son, qui m’a permis de réaliser des stages
sur le terrain, comme au studio Davout, où j’ai rencontré Dennis Bovell.
Tu es particulièrement attiré par les
percussions nyahbinghis, comment y as-tu été initié ?
J'aime
les poèmes chantés et suis principalement intéressé par le rythme. Pour les
live, je me spécialise dans la batterie et les percussions nyahbinghis, le kete
repeater plus précisément. J’ai développé le heartbeat en vivant avec les griots de la
famille Keita du Burkina Faso. Avec eux, j’ai compris le groove, la vie, les
rencontres, les voyages…
Tu es d’origine vietnamienne et
française, as-tu grandi en France ? De quelle manière ce métissage
influe-t-il sur ta musique ?
Oui,
je suis né en France. Mais j’ai voyagé avec mes parents à travers le monde,
puis de ma propre initiative, pour savoir qu’il ne faut pas avoir peur des
autres, comprendre qu'il existe plusieurs vérités… Nous formons un seul peuple.
Mes deux cultures m’apportent deux visions de la vie. Je souhaite proposer,
avec ma musique, de réunir les musiciens, qu’il n’y ait pas de frontières, ni
barrières. Le nyahbinghi est la musique qui vient du cœur, une musique mondiale
où tout le monde est bienvenu.
Quels sont tes sources d’inspiration
et influences musicales ?
J’aime
toute sorte de musique, dès qu’elle fait se réunir les gens, oublier les tracas
du moment, se sentir mieux, penser, danser ou méditer. J'aime écouter de tout,
du mandingue, du roots reggae, des musiques traditionnelles, des percussions,
du blues, de la soul… Je m'inspire de la vie réelle, de ce que je vis, de ce
que je ressens, des rencontres et des discussions échangées. J'essaie de dire
ma façon de penser, avec juste quelques mots pour guider ou suggérer, et
laisser celui qui écoute avoir sa propre réflexion.
Que trouve-t-on sur ton précédent
album, Tu Sais Ce Que T’as A Faire ?
11
titres ou « la première récolte » ! J'ai appris toutes les
étapes de création d'un album et j'ai essayé de réunir des instruments et
musiciens du monde entier. On y trouve des titres avec le griot Fatogoma Keita,
la venue du chanteur Oba SImba, le saxophoniste Maciek Lasser aux sonorités
jazz, le guitariste Cleaver au lead rock, et Dennis Bovell au mix dubwise. Cet
album est le fruit de rencontres, de voyages et de travail, pour une musique
sans frontières. J’ai réalisé, composé, arrangé la base des morceaux. Ensuite,
je les ai proposés aux différents musiciens, pour qu'ils apportent chacun leur
touche, bien au-delà que ce que je pouvais imaginer. Il a été enregistré sur la
route avec un matériel portatif, en passant par la France, la Jamaïque, les
Etats-Unis et le Vietnam. C'était pas facile, mais nous y sommes arrivés. J'ai
rencontré des gens formidables sur mon chemin, qui m'ont soutenu et aidé à
développer ma musique, comme Lenie de reggae.fr, Gilbert Pytel et Thierry Blons
de Reggae Vibes... Mais, il y a aussi des histoires
plus sombres, les « musical sharks »… Ils essaient de prendre
la lumière à de grands ou petits artistes en devenir, comme moi. Je n’ai rien
touché pour tous les albums qui ont été distribués en 2011 et 2012, dans les
magasins et en téléchargement légal, on ne m’a jamais retourné un seul
CD ! Le distributeur a fermé et je n’ai pas été tenu au courant de quoi
que ce soit. Ils continuent pourtant à les vendre sans me verser aucunes
royalties… C’est un combat quotidien de garder l'espoir et continuer la
création !
Ton nouvel album, intitulé Humble Lion, sera disponible au printemps. Peux-tu
nous en dire quelques mots ?
Cet
album est une évolution. Il est mieux enregistré et mieux produit. J'ai voulu
exprimer mon expérience, ma vision… On y retrouve mes musiciens d'origine et
aussi de nouvelles rencontres, Michael Crevier à la batterie, Brice Ahodan et
Micky Malong à la basse, les choristes des L Free, Vijahya et Karolina, pour
appuyer mes poèmes, et, bien sûr, Oba Simba. Je voulais un album ouvert sur le
monde, avec du groove, la vibration positive et des lyrics conscients. Nous
avons aussi une nouvelle équipe de distribution, Socadisc, plus droite !
Le titre « Humble Lion »
résulte de ta rencontre avec Burning Spear, comment s’est-elle passée ?
La
rencontre avec Mr Spear et sa femme est issue d'un long chemin ! Je
n'aurais pas pu les rencontrer si je n'avais pas vécu l'expérience en l'Afrique
avec les griots. J'ai pu jouer avec lui du nyahbinghi au Summerjam Festival, what a great time ! C’est lui qui m’a appelé
« humble lion ». Sans m'en rendre compte, ça a influencé ma
musique et mon travail, pour donner le meilleur de moi-même.
Y a-t-il des concerts prévus pour
accompagner la sortie de l’album ?
Oui, nous serons en concert en juillet à Nice, à l'ile de Ré et à La Rochelle. Mais nous cherchons toujours une date pour la sortie de l'album sur Paris… Et si un tourneur, petit ou grand, accepte de nous faire confiance pour faire vibrer notre musique, il verra que c’est là qu'on se sent le mieux et qu'on donne le meilleur. Pour les live, nous avons une formation de base, basse-batterie-guitare-synthé, avec choristes et cuivres, suivant la taille et le budget, beaucoup d'invités, comme les griots et Oba Simba, si la question des visas n’était pas aussi compliquée ! Nous espérons pouvoir proposer notre show à de grands festivals et faire venir tous les musiciens. Aussi, j’organise pour l’hiver prochain un Live in Vietnam, où seront réalisés CD et DVD. Une équipe de tournage est prête à nous suivre à Hanoi pour cette occasion de réunir un peuple autour des vibrations positives de la musique. Nous cherchons les financements, les autorisations… Le travail continue !
Oui, nous serons en concert en juillet à Nice, à l'ile de Ré et à La Rochelle. Mais nous cherchons toujours une date pour la sortie de l'album sur Paris… Et si un tourneur, petit ou grand, accepte de nous faire confiance pour faire vibrer notre musique, il verra que c’est là qu'on se sent le mieux et qu'on donne le meilleur. Pour les live, nous avons une formation de base, basse-batterie-guitare-synthé, avec choristes et cuivres, suivant la taille et le budget, beaucoup d'invités, comme les griots et Oba Simba, si la question des visas n’était pas aussi compliquée ! Nous espérons pouvoir proposer notre show à de grands festivals et faire venir tous les musiciens. Aussi, j’organise pour l’hiver prochain un Live in Vietnam, où seront réalisés CD et DVD. Une équipe de tournage est prête à nous suivre à Hanoi pour cette occasion de réunir un peuple autour des vibrations positives de la musique. Nous cherchons les financements, les autorisations… Le travail continue !
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