Biga*Ranx termine l’année 2011 enfin lesté de son premier album, On Time, qui révèle toute l’identité singulière du prodige du fast style.
Celui qui, dès l’adolescence, écoutait en boucle Supercat, Vybz Kartel, Alton Ellis, et montait le Bandalero sound system avec DJ Atili, revient sur la réalisation de ce premier opus.
Voici enfin la sortie de ton 1er album ! Comment peux-tu présenter On Time ?
Ça faisait vraiment longtemps que j'attendais de sortir mon premier album. J'ai eu l'occasion de sortir pas mal de singles one shot, mais c'est vrai que la création d'un album est beaucoup plus complexe et nécessite d'être bien entouré. J'ai pris beaucoup de temps pour réfléchir à sa conception, au visuel et à la couleur que je voulais lui donner. Il devait me correspondre et refléter mon identité musicale. On Time est assez éclectique. C'est un bon mix des influences qui sont importantes à mes yeux : un genre de reggae alternatif assez moderne. Grâce à cet album, les gens vont se rendre compte que j'ai de multiples facettes, sur le plan artistique. Ils peuvent s’attendre à des surprises par rapport à ce qu'ils connaissent déjà de moi. J'aime surprendre et être toujours là où on ne m'attend pas !
Où et avec quelle équipe a t-il été enregistré ?
J'ai fait cet album avec mon cercle de potes musiciens. Il a été enregistré entre Tours et Paris, car j'ai eu la chance de rencontrer un label qui m'a permis d'avoir accès à de grands studios, comme le Studio de La Grande Armée. On peut retrouver des riddims d’Olo du collectif Ondubground, mais aussi deux compos de Maffi, un producteur suédois. J'ai aussi beaucoup enrichi les riddims en faisant intervenir d'autres musiciens, comme par exemple Aymeric Simon à la guitare, qui m'accompagnera d'ailleurs bientôt sur scène. Il y a aussi beaucoup de chœurs, auxquels ont participé une chanteuse ainsi que mon backer Green Cross, avec qui je partage le morceau « Sorry For Them ». C’est un peu un hymne contre les haterz, qui dit surtout qu'il est important s'entourer des bonnes personnes pour rester positif, et de toujours croire en ce que l’on fait sans se laisser intimider par les autres. Il y a aussi des featuring avec des personnes qui me sont chères, comme Joseph Cotton ou Governor General Rugged, avec qui j'ai une formation alternative, Mus Bus.
Quels thèmes y sont explorés ?
On Time regroupe des textes conscients inspirés de la vie, mais sans caractère politique, ni même prophétique. Je n'ai pas la prétention de changer le monde, je chante des chansons sur la vie de gens simples. Aussi, il y a beaucoup de morceaux party time parce que je conçois avant tout la musique pour divertir.
On a déjà pu apprécier les clips de « Gyalist Ina Paris » et « Gipsy Rock » sur Internet. Pourquoi ces choix ? Y en a t-il d'autres de prévus ?
« Gyalist Ina Paris » n'est pas vraiment un clip, mais plutôt un montage amusant pour illustrer la chanson. Quant à « Gipsy Rock », on a écrit le morceau en une nuit et on a fait le clip dans la foulée avec un téléphone portable. J'aime bien ces deux morceaux parce qu'ils me résument bien. Comme je disais précédemment, l’un est conscient, « Gipsy Rock », et l’autre party time, « Gyalist Ina Paris». Bien entendu, d’autres clips à venir rapidement. J'aime beaucoup illustrer mes morceaux, aussi bien avec des petits clips faits à la maison, qu'avec de belles productions bien ficelées.
Ce premier album a été l'occasion d'y inclure « It's a Shame », le titre qui t’a révélé...
J'ai décidé de remettre ce vieux track, mais avec un nouveau riddim. Et pour rester dans la tradition, je l'ai réenregistré en one shot dans les studios. Mes vieux morceaux, je les ai offerts sur le Net, donc autant faire découvrir des nouveautés. J'aime toujours évoluer et laisser libre cours à ma créativité : il y a tellement de sons qui m'inspirent que je ne sais pas si j'aurais assez d'une vie pour faire tout ce que j'aime et sortir tous mes morceaux ! J'espère vraiment que les gens apprécieront l'ensemble de mon univers musical, et pas n’être reconnu que pour un seul titre.
Quelle évolution constates-tu dans ton style et dans tes envies au fil des années ?
J'ai beaucoup posé en patois jamaïcain jusqu'à présent, mais j'aime de plus en plus écrire des chansons en anglais traditionnel. Il y a aussi davantage d'influences hip-hop et électro dans mes morceaux, auxquels j'ajoute des sons moins urbains mais qui me sont chers, comme le blues, la soul, les vieilles sonorités des années 80 etc. En général, j'écoute du dancehall, mais aussi plein d'autres musiques, des vieux classiques de funk ou des nouveautés qu'on peut entendre à la radio. Même si ce n'est pas toujours mon style, il faut reconnaître un certain savoir-faire, voire du talent à bon nombre de titres qu'on qualifie péjorativement de commerciaux, uniquement parce qu'ils sont largement diffusés et plébiscités. J'aime écouter Black Ryno, Robin Finck, Raphael Saadiq, Bootsy Collins, ou encore Vybz Kartel, et même Metronomy ! Je suis de la génération multi-style, qui aime évoluer sans étiquette, et je revendique le droit à la mixité des cultures.
Quand as-tu rejoint X-Ray Production ?
X-Ray m'avait déjà mis sur quelques unes de leurs soirées Here I Come, alors j'ai décidé de les contacter une fois que j'étais prêt à réaliser mon album. On a scellé notre collaboration en mars dernier, et on va être amené à bosser ensemble pendant encore longtemps !
La sortie de l'album est prévu pour octobre, quoi d’autre à l’agenda des prochains mois ?
On va défendre cet album sur scène jusqu'à la fin de l'été prochain et, notamment, lors du Dynamite Tour où on sillonnera la France en compagnie de General Levy et du groupe Papa Style & Baldas. Comme étapes importantes, le 3 décembre à Paris au Cabaret Sauvage, mais aussi à Bordeaux, Lille, Bourges, Lyon… J'ai aussi prévu de faire remixer quelques tracks de l'album par Aphrodite, Chinese Man et bien d'autres. Puis, sortir une série de vinyles où je collaborerai avec différents artistes que j'apprécie. Et, si tu veux tout savoir, j'ai déjà écrit une chanson pour mon prochain album !
Simba
http://www.bigaranx.com
(pour Reggae Vibes Magazine #21 - décembre 2011/janvier 2012)
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