Ilements commence à chanter vers l’âge de douze ans. Il en a à peine
seize quand le Saint-Martinois Ambassador Junior Lion le prend avec lui en
tournée pour défendre son premier album. De The Burning Roach, il devient
Ilements, baptisé ainsi par des frères rasta jamaïcains, parce que sa musique
est aussi changeante que les éléments. A Saint-Martin, il grandit dans le
quartier chaud de French Quarter (Quartier d’Orléans, en français), baignant dans
la culture créole et afro caribéenne, dans le reggae et le dancehall. Il ne
peut résister à l’envie de transmettre sa culture par la musique. A ces styles
de prédilection s’ajoutent le blues, le jazz, le rocksteady, le ska… L’île
étant moitié française et moitié hollandaise, on y parle couramment anglais,
français et créole, ce qui influencera aussi son écriture. Il quitte son île en
2008 pour rejoindre Paris, puis plus tard l’Aquitaine, pour arriver à Toulouse.
En 2013 sort son premier EP Skin A Burn
sur le label parisien Street Rockaz Family et les premiers clips, « We All
Can Make It », « Ghetto Situation », « Weh Dem A Feel
Like »… Il aura fallu cinq ans pour finaliser ce premier projet qui permet
à Ilements de se faire connaître et donne lieu à de nombreuses scènes. Son
premier album Justice sort en 2016.
Après une écriture plutôt rapide des morceaux, il réalise cet album en
autoproduction avec RKF Production. L’artiste y montre la base de sa
personnalité musicale, du reggae roots and culture.
Enregistré entre 2016 et 2018, son nouvel album Cyaan Trap Me est sorti le 19 avril dernier. « Cyaan Trap Me signifie en
français : « tu ne peux pas me piéger ». Je trouve que c’est un beau
jeu de mots pour exprimer le fait que je ne rejoins aucunement les messages
délivrés par certains artistes dans ce milieu. Une chose intéressante, j’y ai
également introduit des riddims aux couleurs trap avec un flow reggae-dancehall.
Cet album est plus urbain. C’est un mélange de styles, de genres musicaux, mais
tout aussi conscient que Justice au final. Il fallait vraiment que je laisse sortir cette énergie
qui sommeillait en moi. Cyaan Trap Me est surtout un moment de liberté où j’ai pu
m’exprimer comme je le souhaitais, sans pour autant retourner ma veste. Ce
n’est rien de plus qu’un des nombreux chapitres de ce livre, un chapitre
musical de ma vie.» En sound system avec
Dreadlockless Sound, en acoustique avec Fyah et Zion à la guitare et à la
batterie, ou avec le Earthquake Family Band au complet, Ilements est toujours
prêt pour la scène et se fait une joie des concerts prévus pour l’automne et l’hiver.
Tout en travaillant à la sortie de quelques singles, un nouveau clip extrait de
Cyaan Trap Me est en préparation. On
parle également d’une sortie exclusive du disque en vinyle, de voyages en
Jamaïque avec le Earthquake Band et d’un nouvel album reggae… Rien ne semble
pouvoir arrêter Ilements !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine n°68 - octobre/novembre 2019)
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