Le
premier album de Pungle Lions, Round The
Corner, est sorti en septembre dernier. Damny et Rouzman, anciens membres
du groupe La Phaze, n’ont pas résisté à l’envie de démarrer un nouveau projet avec
l’intention d’exprimer les inspirations musicales qui leur trottent
inlassablement dans la tête. Rencontre avec Rouzman.
Que
s’est-il passé pour vous à la mise en sommeil de La Phaze ?
Après des années passées sur les routes,
nous avons pris le temps de nous poser un peu, de passer du temps chez nous, de
réfléchir à ce que nous voulions et ne voulions plus faire… Quand tu arrêtes un
projet qui t’as pris pas mal d’années, tu as besoin d’une petite période
d’adaptation. Même si tu as muri l’idée depuis un petit moment, que tu t’es
préparé à la fin de l’aventure, le jour où ça s’arrête, tu prends quand même un
petit coup sur la tête. C’est ce que ressent n’importe quelle personne qui cesse
une activité à laquelle il a consacré beaucoup de temps. D’une part, c’est
excitant, parce que ça redonne du sang neuf, et, d’autre part, tu ne sais pas
de quoi sera faite la suite… Vu le climat social et culturel en France en ce
moment, il y a forcément une certaine appréhension.
Comment est née l’idée du groupe Pungle Lions ?
Après cette petite période de
transition, nous avons eu envie de revenir à ce que nous savons faire et retrouver
les personnes avec qui nous aimons le faire. Avec Damny, nous avons commencé à nous
voir et à parler de ce qu’on faisait en ce moment. Nous avons décidé
d’enregistrer un titre parmi quelques ébauches qu’avait Damny sur son ordinateur,
sans prétention, ni ambition autre que celle de prendre du bon temps et
d’essayer de faire un bon morceau. De là est venue l’idée de se voir une fois
par mois – distance oblige, mais ça nous a permis aussi de démarrer en douceur
– pour enregistrer à chaque fois un titre original et une reprise revisitée. Tout
ça s’est fait dans le studio de Damny pour ensuite être poster gratuitement sur
le Net.
Quelles
ont été les premières compositions originales enregistrées en tant que Pungle
Lions ?
La première a été « Oh The Light »,
qui faisait partie du matériel qu’avait Damny dans ses fichiers, et c’est sur
ce titre que nous sommes tombés d’accord. Il collait à la vibe et à l’humeur
dans lequel nous nous trouvions à ce moment-là. Ensuite, il y a eu « Pretty
Gun » et « That’s Funny ».
Pourquoi
avez-vous décidé de démarrer par une série de 45 tours digitaux en
téléchargement ?
Nous avons gardé volontairement ce
rendez-vous mensuel pour ne pas s’enfermer dans le studio et enquiller les
titres les uns après les autres ! On ne voulait pas s’auto-influencer.
Avec, à chaque fois, ce mois de recul, on revenait avec une certaine fraicheur
et l’inspiration du moment. Ce qui explique la disparité entre certains
morceaux. Il y a les morceaux d’hiver et les morceaux d’été ! (rires) L’idée du 45 tours, c’est un
clin d’œil à notre côté old school. Nous nous revendiquons du rocksteady, du
punk-rock, des sons qui circulaient beaucoup en 45 tours. En sortant deux
titres à chaque fois, face A et face B, c’était le support idéal. Pour ce qui
est du digital, il faut vivre avec son temps, comme on dit. C’était aussi la
solution pour faire écouter nos chansons en quelques clics.
Peu de temps après est sorti l’EP That’s Funny. Etait-ce une étape nécessaire avant la préparation du premier album ?
En fait, c’était plus une stratégie du
label que notre idée. Le disque était prêt avant qu’on ne signe, c’était un
moyen de démarrer et d’officialiser notre collaboration avec Note A Bene.
Round The Corner est disponible depuis quelques mois. Quel est le fil conducteur de cet album ?
Nous avons voulu faire un disque
agréable à écouter et qui soit assez frais. Avec La Phaze, le propos était
engagé et axé sur le texte, la musique était aussi beaucoup plus agressive. Les
textes de Round The Corner sont tout aussi
importants, mais les choses sont racontées de manière plus positive, la musique
beaucoup plus dansante et mid-tempo. Nous souhaitons que ce disque fasse un peu
voyager l’auditeur, et, de préférence, au soleil !
Quelle est la particularité de votre musique selon toi ?
C’est une musique riche en influences.
On y trouve du reggae, du rocksteady, du punk-rock, un côté hip-hop/électro
dans la production… Bref, on a pioché dans notre discothèque d’ado jusqu’à
aujourd’hui et essayé de synthétiser tout ça avec le son de la production actuelle.
Que
représente pour vous cette nouvelle aventure musicale ?
Forcément, une certaine excitation,
comme pour tout projet qui démarre ! On retrouve un côté instinctif, qui avait
un peu disparu quand on enchaine beaucoup de concerts et plusieurs albums en
dix ans. C’est très rafraichissant d’un point de vue artistique, et, d’un autre
côté, nous savions que nous repartions de zéro, dans une période où le disque
et le réseau de la musique en France ne se portent pas au mieux, dès que ça sort
un peu des sentiers battus…
Que diriez-vous pour donner envie au public d’écouter Round The Corner et de venir vous voir en live ?
Soyez curieux, ne gobez pas forcément ce
que vous balance les médias. Il n’y a pas que Maître Gims ou Christine and the Queens !
C’est sûr, il faut fouiller un peu, se déplacer, mais il y a plein de groupes
qui s’autoproduisent et qui jouent tous les week-ends dans de petits endroits. Souvent,
l’énergie y est très bonne. En ce qui nous concerne, nous essayons de balancer
un set positif, dansant, dans la bonne humeur.
Comment se passent vos concerts ?
Pour cette année 2015, contrairement à
l’année précédente, nous avons davantage axé le show sur le côté sound system.
Nous avons décidé de dérouler le set comme le ferait un DJ. Nous avons amené de
l’habillage, des samples, des riddims, des petits interludes… Nous sommes
également passés à une basse séquencée, pour relever le côté électro, et avons
pris un guitariste. Nous serons notamment au Rockers ont du Cœur, chez nous, à
Nantes, le 12 décembre.
Quels
sont vos plans pour 2016 ?
Vu que l’album vient tout juste de
sortir, l’idéal serait de commencer par une belle tournée pour aller présenter
ce disque un peu partout !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #45 - décembre 2015/janvier 2016)
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