Mota Favela a composé son premier album,
J’Voyais…, avec l’aide d’un ami de
longue date, Rool, à la guitare et à la basse. Les textes qu’il écrit, en
français ou en espagnol, se déploient si naturellement sur ses grilles, que lorsqu’ils se laissent aller à partager ensemble quelques vibrations
acoustiques, ils mettent en chantier, il y a un peu plus de trois ans, un plus
ambitieux projet.
C’est en grandissant dans le même
quartier et en se croisant régulièrement qu’ils sont amenés à se fréquenter et
à parler musique. Mota Favela gravite dans le reggae-dancehall et la musique
latine, tandis que Rool s’aventure plutôt vers le blues, la soul ou le funk. Au
croisement de tous ces genres, ils se retrouvent dans un goût pour les textes
engagés, les flows affûtés et les instrumentales rythmées. Après s’être formé à
l’école des sound systems, avoir sorti un street album avec Rojah B, en 2007,
et des morceaux sur des séries de riddims pressés sur vinyle, notamment avec le
label Greatest Friends, Mota Favela devait s’octroyer le temps nécessaire pour
composer ce premier album et lui donner la forme souhaitée sur tous les plans.
Pour l’enregistrer, et compléter le duo, quelques musiciens du Lion Stepper
Band ont pris leurs instruments : Arthur Travert (batterie), César (trombone),
Beuz (sax ténor) et Greg (sax alto) – également membres de Dubamix – ainsi que
leur ingé son Rudy Nguyen au clavier, et les apparitions de Booya et Vincent
Combette à la basse. Le micro est aussi confié à des invités, Princess K-shu et
Kaoken, sans oublier que Rojah B et Terry Bible y ont laissé quelques chœurs. Au
final, sans que ça ne soit particulièrement voulu, tous les enregistrements se
sont déroulés dans les Yvelines, même s’ils proviennent de nombreux studios. Niveau
visuel, la pochette est signé Thomas Cabos de Matou Art et l’album Don Jer
Production Graphique. Depuis le 19 mars, J’Voyais…
est téléchargeable sur le site web de Mota Favela, ainsi que sur les
plateformes habituelles, disponible en CD dans les boutiques spécialisées
(Patate Records, Livity Reggae, Culture Indoor…). « J'ai surtout essayé de retranscrire le monde tel que je le vois de ma
banlieue et dans mes voyages en Amérique latine : un simple constat sur ce
qui m’entoure. J’y prends fait et cause pour mettre en lumière la détresse
humaine… Il y a l’envie de faire passer un message de tolérance, d'ouverture
d'esprit, par le biais d’émotions, car, ici, nous ne sommes pas, loin de là,
les plus à plaindre ! » La sortie de l’album a été accueillie en
première partie de Tiken Jah Fakoly à La Batterie, suivie de quelques concerts
plus intimistes en région parisienne. Des dates en sound system sont en
préparation… Qui vivra, que verra, caramba !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.