dimanche 24 février 2013

Netna - Interview

Après son premier street album, Indeground, sorti l’année dernière, Netna revient avec une NET’tape intitulé Etats Dame, en téléchargement gratuit, avant un nouvel album. Actuellement en Martinique, Netna continue d’avancer. Interview.

Pourquoi avoir choisi le titre Etats DAME, et cette orthographe ?
C’est venu assez simplement. C’est un jeu de mots qui souligne le fait que je chante mes états d’âme et le fait que je ne me considère plus comme novice en la matière. Beaucoup de lyrics partent de mon ressenti, mon analyse… J’observe, je constate, j’appelle, je demande, je sous-entends…

Que contient ce projet ? Comment s'est passée sa réalisation ?
Depuis la finalisation de la tracklist de mon street album Indeground, sorti en 2011, je n’ai cessé d’écrire, que ce soit simplement pour le kiff d’un riddim ou pour répondre aux demandes de dubplates, one riddim, compiles… J’ai donc décidé de regrouper certains de ces sons et d’en faire une NET’tape. Le petit plus, elle a été mixée par DJ Rolex, un super DJ hip-hop ! C’est une façon pour moi de réunir une nouvelle fois les univers reggae, dancehall et hip-hop. Pour le master et le visuel, je suis restée fidèle à l’équipe qui m’a soutenue pour mon premier projet : Master by OBL et GraFik deSign by Dizzy Line.

Comment s’est fait le choix des intrus et riddims ?
Le choix s’est fait à la vibe... Les sons sont là parce que j’avais l’inspiration directe sur les instrus. Et, au lieu de garder les lyrics et travailler avec des compositeurs et musiciens, j’ai envoyé le projet en mode mixtape sur les faces B.

On y retrouve aussi quelques dubplates pour des sound systems, comment les as-tu choisis ? Tu en fais souvent ?
Oui, je suis une artiste sound system depuis mes débuts, c’est mon école ! Le dubplate fait partie de cet univers. On m’en demande pas mal, par période, que ce soit pour des sound clashs ou juste pour le set des sound systems et DJs. Ceci dit, je fais des « specials » parce que j’aime écrire du neuf à chaque fois en fonction de ce que le Selecta veut. Ceux que j’ai sélectionnés pour la tape font partie des plus élaborés, ou les plus représentatifs d’un style (reggae, dancehall, clash…).

Cette NET’tape est disponible en téléchargement gratuit en attendant la sortie du prochain album. Pour quand est-elle prévue ? Dans quel style sera ce nouvel album ?
Sortir ce projet à moindre coût permet justement de se concentrer sur la réalisation d’un album, avec tout ce que cela implique comme investissement, tout en donnant (et c’est bien le cas de le dire) du son au public. C’est une manière aussi de le mobiliser et le rendre réactif. Ce n’est pas vraiment « en attendant » parce que la NET’tape est un projet entier qui a son chemin à faire, même s’il est composé de dubplates, de faces B… La gratuité ne traduit pas une médiocrité. Je n’ai pas fixé la date de sortie pour le projet à venir. Je me concentre pour l’instant sur le contenu, la création, le chemin que j’ai envie de prendre… Le style sera reggae, dancehall, hip hop… urban styles en fusion !

Quelle évolution constates-tu dans ta musique au fil des années ?
J’ai toujours défendu des causes, je me suis toujours battue (positivement) avec mon son. Je constate que mon inspiration s’élargit aussi avec la maturité, l’épanouissement, et l’envie simple de ne pas être constamment dans un combat. Bien sûr, je continuerai  à véhiculer un message d’espoir et d’amour, mais toujours fidèle à mes états d’âme. Je ne cherche plus à chanter ce que nous devrions vivre, mais plutôt à vivre ma musique !

Y a-t-il de nouvelles envies que tu aimerais explorer à l’avenir ?
Rien ne me vient à l’esprit en termes de « nouvelles » envies, mais j’ai envie de tourner en live avec musiciens, danseurs, choristes… proposer un big show ! Durant mon séjour en Martinique, j'essaie de prendre les bonnes connexions et de diffuser ma musique ici tant que j'y suis. Affaire à suivre dès mon retour de Martinique en 2013…

Simba


vendredi 22 février 2013

Lord Bitum & Friends vol.3

Depuis octobre, le troisième volet de Lord Bitum & Friends est disponible. Une nouvelle fois le singjay français, connu aussi pour sa présence dans K2R Riddim et Bass Maker, revient avec une flopée de titres enregistrés avec les amis. Son premier album solo est annoncé pour le début de l’année prochaine. Comme Lord Bitum possède de nombreuses facettes, il pourrait bien nous surprendre. Nous avons profité de la sortie de ce nouveau projet pour prendre quelques nouvelles.

Voici le 3ème volume de Lord Bitum & Friends, sur quelle période a-t-il été conçu ?
Bitum & Friends Vol.3 a été conçu entre mars et août 2012, sachant que certains morceaux étaient déjà dans la boite bien avant... Bitum & Friends, c'est un concept de featuring qui se font aux détours de rencontres artistiques. Du coup, dès que je rencontre un "coup de cœur", nous mettons une combinaison en route, ce qui fait que certains peuvent être enregistrés bien avant que le projet soit mis en place.

Où peut-on se le procurer ?
Bitum & Friends Vol.3 est téléchargeable au prix de 4,90€ sur toutes les plateformes de téléchargements légales. Une fois de plus, j'ai voulu que ce soit un produit abordable pour tous, d'où le prix pour 20 titres. Ils sont déclarés à la SACEM. Il y a donc 3 titres que je n'ai pas pu mettre en téléchargement légal, ils sont offerts sur : http://www.tidouz.com/lord-bitum-friends-vol3/ Je pense très prochainement sortir le Vol.3 en CD physique, comme les deux précédents, pour le vendre lors de mes concerts et pour contenter les gens encore hermétiques au téléchargement...

Donc, c’est toujours un plaisir de réaliser des combinaisons avec les artistes rencontrés ?
C'est plus qu'un plaisir de partager des vibes avec des artistes que j'apprécie ou que j'ai découverts ! Pouvoir m'insérer dans leurs univers est très riche et formateur pour moi, c'est aussi un des buts des Bitum & Friends... Mon envie est de réaliser au moins 10 volumes, en essayant de ne pas avoir les mêmes artistes sur chaque, même si certains "friends" incontournables seront souvent présents...

Y a-t-il des anecdotes particulières qui te viennent à l’esprit concernant ce volume 3 ?
Chaque feat est une anecdote à part entière, finalement. Mais pour cet opus, j'ai eu le plaisir de travailler avec DJ Redeyes qui est le concepteur de 75% des riddims. Daddy Dar-K, que j'apprécie particulièrement, a répondu à mon invitation une fois de plus, très vite, à peine le riddim envoyé, sachant que nous n'avons jamais eu l'occasion de nous rencontrer… Le sujet qu'il explore me tient à cœur, une fois de plus. Je trouve que nous avons beaucoup de similitudes tous les deux et c'est ce qui fait que la combinaison fonctionne bien. J'ai fait une petite tournée à la montagne avec un groupe découvert et apprécié tant sur le plan humain qu'artistique, il s’agit de Grime Sin composé de Tomawok, Titine Boy et Mesh M18 qui, malgré leur complémentarité, sont très différents. J'ai donc pu partager un riddim avec chacun d'entre eux, un prochain featuring avec le groupe au complet est prévu... Avec Mesh M18 nous avons posé sur un riddim de ManuDigital, que j'apprécie beaucoup aussi. Comme quoi des combinaisons amènent d'autres, et c'est ce qui est très fédérateur. DJ Kayalik de Massilia Sound System m'a contacté, il y a quelques mois, me demandant de poser sur un de ses riddims faisant partie de son nouveau projet perso club-électro. J'adore les défis et l'éclectisme. Tout naturellement, j'ai accepté et j'ai mis ce titre aussi sur la tracklist avec son autorisation.

L’influence hip-hop semble de plus en plus présente…
Je ne pense pas que le hip hop soit forcément plus présent dans cet opus que dans les autres. Je dirais qu'il n'est pas très reggae roots, c'est sûr… Mais, on y trouve autant de hip hop que de dancehall, dubstep, ou grime, et un peu de reggae quand même. Les contenus des Bitum & Friends dépendent aussi des artistes invités, la plupart du temps ce sont eux qui choisissent styles, riddims et thèmes...

Envisages-tu un volume 4 ?
Bien entendu ! Au départ, j'avais en projet de réaliser un Bitum & Friends International, qui réunirait uniquement des artistes étrangers. Finalement, les mises en contact sont tellement nombreuses qu'à chaque finalisation d'un volume, certains featuring sont en suspens, par manque de temps, et restent en attente pour le volume suivant. Ca a été le cas pour le Vol.3, du coup j'ai déjà de la matière pour le Vol.4...

Qu’en est-il de ton premier album solo ? Quand sera-t-il disponible ?
Même Pas Mort, mon album officiel, devrait voir le jour début 2013. Il est actuellement en "fignolage" et en mixage...

Peux-tu déjà nous en dire quelques mots ? Avec quelle équipe travailles-tu ?
Cet album me tient vraiment à cœur, car les sujets sont très personnels. Il y a un gros travail effectué musicalement et au niveau de l’écriture. Il sera composé d'une quinzaine de titres dont 3 featuring de taille... J'ai travaillé avec mon écurie 149 Rec/149 Band (ex Babyclone), avec qui nous n'avons pas lésiné sur les moyens. Chœurs féminins, sections de cuivre et sections de cordes figureront sur cet album.

Quels sont les projets pour les prochains mois ?
Bitum & Friends Vol.4, des projets de compilations reggae pour lesquelles on m'a contacté…  Toujours un maximum de concerts et de sound system… Un démarchage promotionnel intensif pour l'album Même Pas Mort... A noter que, depuis peu, j'ai eu l'honneur et la joie d'intégrer le collectif Les Deejays du Soleil et Les Baletis du Papet avec Papet J (Massilia Sound System), je me retrouve donc ponctuellement sur scène avec lui.

Simba


mercredi 20 février 2013

Tony Nephtali - Premier album "Croisades"

Depuis le 26 octobre dernier, le premier album de Tony Nephtali intitulé Croisades est disponible.

Originaire de Moselle, Tony Nephtali a commencé à jouer de la musique et à monter sur scène il y a plus de dix ans. Ayant grandi et appris, Croisades est le résultat de toutes ces années à peaufiner son reggae au fur et à mesure des répétitions, concerts et rencontres. Profondément touché par le roots des années 70 et la culture Rasta, sa musique se démarque par sa dimension consciente et spirituelle. C’est accompagné du 57 Roots Band que Tony Nephtali diffuse son message en live.

« Pour cet album, on a travaillé avec l'équipe de RIC, Fred Hormain et Gilbert Manfrin pour les sections cuivres. Bien sûr, les musiciens du 57 Roots Band sont venus mettre leur touche et leur vibes, ainsi que Gino pour les batteries. Ce sont toutes mes compositions. On a invité SxS et Dj Slump pour "Le Son d'Acier", un morceau un peu plus hip hop. "Love Intention" a été remixé par Roots Raid pour clôturer l'album, et les morceaux acoustiques proviennent du studio Galaxy. "I’n’I" est tiré de notre passage en juillet dernier au Colonna Sonora Festival de Turin en Italie. Le tout a été mixé par Gary la Machette aka Marc Muller de Machette. »

Et le choix du titre Croisades pour réunir ces 12 morceaux, qui parlent de la foi, de la paix, de l’amour universel, n’a pas été laissé au hasard. « Croisades, c'est une marche vers la scène musicale. On tient à se faire notre place, et cette Croisade est d'autant plus spirituelle que, dans nos esprits, on se doit de retrouver et redonner du crédit à nos valeurs et principes, qui sont si facilement tachés dans notre monde actuel. Tony Nephtali joue pour tout le monde, c'est pour ça que Rems a conçu, pour le visuel de la pochette, cette carte aux "trésors", où figurent les "symboles" représentant les religions distinctives, notamment présentes dans notre Vallée de la Fensch... et au milieu Le Lion Conquérant ! »

La sortie de l’album a été honorée le jour-même à l’occasion d’un concert à la salle culturelle de Rombas en compagnie de Sawuri et Green Spirit Sound System. Travaillant sur un nouveau set avec ses musiciens pour les shows de l’année à venir, vous croiserez peut-être aussi la route de Tony Nephtali version acoustique ou sound system. Pour vous procurer l’album, ou toute autre info utile : www.facebook.com/tonynephtali  

Simba

vendredi 15 février 2013

Chronixx - Start A Fyah mixtape (Major Lazer)

Il est grand temps de parler un peu de Chronixx… Vous ne vous trompez pas, il est bien question de ce nom si fréquemment mentionné ces derniers temps au sein de la sphère reggae, considéré comme une des révélations de l’année passée, avec notamment les titres « Warrior » et « They Don’t Know » ainsi que son passage au Sting. Nouveau venu de l’île jamaïcaine, Chronixx est le fils de Chronicle. Sa voix claire et son style à la fois authentique et profond apportent une bouffée d’air frais au sein d’une scène dancehall difficilement aussi créative que productive. Chronixx pourrait bien conquérir très rapidement de nouveaux adeptes… D’autant plus depuis la mise en ligne fin novembre de la mixtape Start A Fyah, de Major Lazer. Voilà qui a de quoi conforter tout l’intérêt à porter au jeune jamaïcain, en garantir la qualité et assurer de toucher au plus large. Start A Fyah, à écouter et à télécharger impérativement, présente toute l’étendue des vibrations de Chronixx, conseillant de veiller à garder, à partir de maintenant, un œil et une oreille sur lui. Résumé en 22 pistes, y figurent ses derniers singles (« Warrior », « They Don’t Know », « Behind Curtain », « Beat & A Mic »…), quelques titres posés sur de récentes séries de riddims (« Start A Fyah » Game Theory riddim, « Somewhere » Perfect Key riddim, « Ex » Shamballa riddim, « I Am Chronixx » Yard Rock riddim…), des interludes qui laissent la parole au chanteur. Même si la première moitié sonne en grande partie électronique avant d’aller s'aventurer vers le one drop ou autre, le charme opère vocalement. Il déjoue la facilité ou la banalité et se démarque en toutes circonstances, quel que soit le tempo. Comment ne pas être convaincu après l’écoute de cette mixtape ? On ne demande qu’à le laisser utiliser sa voix sur toutes sortes de riddims, aucun ne semble être un obstacle pour elle. Il ne reste qu’à patienter jusqu’aux prochaines sorties, un album, des scènes… Jusqu’où iront les talents de Chronixx, ce n’est assurément que le début !

Simba

Tracklist :
01. Start A Fyah
02. Warrior
03. Modern Warfare
04. Take It Easy Freestyle (Major Lazer)
05. Odd Ras Remix (Major Lazer)
06. ZJ Liquid Skit - Behind Curtain / Medley (Major Lazer)
07. When I See You
08. Ex
09. I Am Chronixx
10. Stepping Hard
11. Chronixx Speaks / Perfect Tree
12. Plant It
13. Somewhere
14. Capitalist
15. No Love For You Freestyle (Major Lazer)
16. Free
17. Beat & A Mic
18. Rain Music
19. Di Youth Dem (Major Lazer)
20. Artchibella Freestyle (Major lazer)
21. Chronixx Speaks / They Dont Know
22. Get Free Freestyle (Major Lazer)

lundi 11 février 2013

Takana Zion - Kakilambe (RKF/Black Mafia)

Le long de ses trois précédents albums, Takana Zion a prouvé qu’il maîtrisait parfaitement le reggae, mais pouvait aussi dompter le dancehall, sans oublier d’explorer, par petites touches, les styles avoisinants. Pour son quatrième effort, le Guinéen ouvre une parenthèse africaine. Ce nouvel opus, intitulé Kakilambe, n’est pas reggae à la manière de ses prédécesseurs… Il se veut africain, mais surtout mondial. Takana Zion revient à ses racines soussous avec 16 titres qui font place à divers instruments traditionnels du continent ; les rythmiques reggae y sont par conséquent moins présentes, de même que les langues française et anglaise. Dès le titre d’ouverture, la fraîcheur du balafon, puis le battement des percussions, ou encore l’énergie de l’électro africaine, même si elle peut surprendre, sont définitivement entraînants. La combinaison avec Sizzla, « Mama Africa », est l’un des titres les plus accrocheurs de la tracklist, originale et puissamment livrée. Sollicitant le talent de DJ Redeyes, ils sont parvenus ensemble à harmoniser cette pièce musicale. Le souhait de proposer un disque aux multiples couleurs et à la dimension universelle semble atteint. Même si on se réjouit d’avance du prochain reggae de Takana Zion, Kakilambe possède une réelle dimension mystique à laquelle il est vraiment agréable de succomber…

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #27 - décembre 2012/janvier 2013)

dimanche 10 février 2013

Agana - Rootsteady (Agana Music)

Agana a trouvé le mot pour qualifier au mieux sa musique, Rootsteady, qui donne son nom à son premier album international. Cependant, il est loin d’être novice en la matière et vous avez probablement écouté les albums de son père, Alpha Blondy… Ce n’est pas pour cela qu’Agana ne possède pas sa propre patte, qu’il a eu le temps d’affiner durant son parcours d’apprentissage. Cette réédition, élaborée avec Richie Stevens, ouvre de nouvelles possibilités. A l’écoute de Rootsteady, il apparaît immédiatement que l’artiste ne se cantonne pas à un seul style et aime goûter et mélanger diverses inspirations, diverses langues. Des rythmes reggae, africains, voire plus rock qui accompagnent des thèmes où il ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de parler de la corruption en Afrique (« Apologie K »), l’insécurité (« Insécurité Sociale ») ou la spiritualité (« Mes Prières »)… Directes et explicites, ses paroles vont droit au but. Le disque passe bien vite mais est, sans nul doute, annonciateur de bons présages quant aux prochaines productions de l’artiste. La recette du rootsteady paraît si bien équilibrée qu’elle pourrait vite faire des adeptes.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #27 - décembre 2012/janvier 2013)

vendredi 8 février 2013

Riddimkilla - Just Spread The Vybz


L’idée du site Riddimkilla.com naît sur le forum anglais de discussions Skrewface Dancehall, avec, comme leitmotiv, de partager une profonde passion, parfaitement résumé par l’explicite credo « just spread the vybz » !

En 2002, Riddimkilla fait son apparition sur la toile à l’initiative de Jean-François Gouait, qui réalise la première version du site, et de Titom, Jchante, Jahnouzz, Tek et Chuck (Fundamental Sound). Très vite, d’autres passionnés se joignent à eux : Pearo, Sanders, Mishkai, Fyah, Gaps, ainsi que Slim Jay (Dub Fi Dub) et KLM (Babtoopal Sound). Enfin, toute dernière arrivée cette année, Mimi, la touche féminine du crew. Depuis les débuts, ce portail web propose, entre autres, des riddims en écoute, les mix mensuels connus sous le nom de Riddimkillamix et le rendez-vous radiophonique Riddimkilla Show, des news, les sorties d’albums, des vidéos, l’agenda des concerts et des sounds, des photos et compte rendus de soirées, des interviews… L’évolution et l’expansion croissante du web ces dix dernières années les oblige à se tenir à jour concernant les moyens de communication que mettent à disposition les nouvelles technologies. Riddimkilla a fait peau neuve cinq fois pour arriver à la version en ligne actuellement et a connu logiquement quelques courtes périodes hors service. Aussi, pendant environ six mois, l’envie d’élargir l’audience pousse l’équipe à passer le site en anglais pour gagner en lectorat potentiel. La fréquentation est alors multipliée par deux, notamment grâce au soutien de DjRobRyder et ses riddim mix. Une forte audience au Kenya se révèle, mais celle de la France s’effrite peu à peu, certains internautes se détournant de la plateforme devenue anglophone… C’est précisément ce constat qui les pousse à revenir à une version française et ainsi continuer de développer des partenariats concerts et soirées sur le pays. L’équipe met aussi un point d’honneur à proposer des articles ayant réellement du contenu et ne cesse de suivre et d’analyser l’actualité. « Les ventes sont en berne, mais, heureusement, certains artistes arrivent à surprendre et à sortir du lot, comme par exemple Tommy Lee Sparta, qui a fait la différence cette année, surtout auprès des jeunes. Sinon il faut libérer Buju, Kartel et Busy, la scène les réclame ! »

Force est de constater que, malgré les sorties toujours plus nombreuses du côté des labels, la qualité reste rare et que la diffusion de la musique a radicalement changé. « Il est clair que l’outil Internet a pris une place considérable dans la promotion du reggae/dancehall, mais il ne faut pas se voiler la face : c’est aussi devenu un énorme bordel promotionnel, où les nouveaux titres n’ont une durée de vie que de quelques jours… La diffusion des clips en vidéos HD a explosé et le web est un outil parfait pour ce type de média, il nous permet d’ouvrir une fenêtre directement sur la Jamaïque… » Niveau partenariat, l’équipe de Riddimkilla est très liée à RideDiRiddim.com, le site de DJRobRyder, la jeune plateforme Yaadvideo.com et soutient le Reggae Juice radio show de Blues Party, qui accueille régulièrement des invités, dont dernièrement Tarrus Riley, Taïro, Anthony Que, Tomawok…  Ils ont eu l’opportunité, cet été, de couvrir les prises du Rototom Sunsplash Festival, avec Scaro Levi de Sound Addict TV. Une collaboration existe également avec ManuDigital et ses vidéos Digital Sessions : « Un concept vraiment original avec, tous les dix jours, le live d’un artiste aux côté de ManuDigital sur un riddim joué avec le mythique Sleng Teng Keyboard utilisé par King Jammy’s, le Casio MT40. Déjà cinq sessions en ligne, avec Taïro, Brahim, Pierpoljak, Don Camilo et Tiwony !  »
Malgré les aléas de l’aventure, leur motivation de diffuser les bonnes vibrations ne s’est aucunement altérée, ni même l’inspiration. « Concernant l’avenir, on espère être encore là dans 10 ans pour en parler avec toi dans un nouveau numéro de Reggae Vibes ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #27 - décembre 2012/janvier 2013)

mercredi 6 février 2013

Agana - L'Alpha et l'Omega

Originaire de Côte d’Ivoire et immergé dans les sonorités depuis son plus jeune âge, Agana n’est autre que le fils du grand Alpha Blondy. Avec son premier album international, Rootsteady, Agana a, semble-t-il, trouvé ses marques et recueilli une attention justement méritée. Rencontre.

Bonjour Agana, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Agana, artiste, musicien, chanteur, troubadour... J’aime les vieux riddims de mon continent et je suis surtout très réfractaire à l'hypocrisie de l'establishment…

Ce n’est pas rien d’être le fils d’Alpha Blondy… Quand t’es-tu rendu compte que tu voulais, toi aussi, faire de la musique ?
Je me suis jamais vraiment posé la question, je l'ai simplement fait.

Quels sont les artistes qui t’ont le plus marqué ?
Beaucoup d'artistes m'ont accompagné au cours de mon existence, qu’ils soient pro ou amateurs. Mais il y a trois albums que j'emporte avec moi partout où je vais : No Nuclear War de Peter Tosh, Resistance de Burning Spear et Jah Heavy Load (Haile I Hymn) de Ijahman.

Rootsteady est ton premier album international, mais tu fais de la musique depuis 1995, quel a été ton parcours ?
1996, précisément, avec l’album The Day. Puis, j’ai fait un saut au théâtre dans une pièce nommée Le Paradis Infernal. Je n'ai pas manqué l'occasion de m'associer à un organisme national pour une campagne contre le sida. Ensuite, après la tournée promo de The Day, ma bande et moi avons attaqué l’album Massif, donné quelques concerts et, juste après, Patriote. La conception de ces deux derniers a été terrible pour moi… La synthèse de mes influences n’y était pas maitrisée, mon art me consumait… Alors, j'ai fait un break, j'ai voyagé et enregistré ici et là ce qui allait devenir Rootsteady.

Que tires-tu de ces expériences ?
Après The Day, je me suis fait la main avec les deux autres dont la promo a été difficile. A ce qu'on dit, c'est comme ça que le métier rentre… Certains titres seront repris sur mes prochains albums, ils sont vraiment d'actualité aujourd'hui, tant ils parlent de la nature humaine. Je suis le premier surpris quand j'y pense !

Ton dernier album s’intitule Rootsteady, est-ce le mot qui définit le mieux ton style ?
Yes, radicalement !

Comment s’est passée sa réalisation ?
C’était le parcours du combattant ! Le projet a débuté à Abidjan avec mes musiciens (Soumahoro Abbas, Jannot la baguette et Hugues Agbo) et s’est finalisé à Paris, en passant par Londres… Une belle épopée ! Ma boîte Starclash m'a proposé de faire cette réédition avec Richie Stevens comme directeur artistique. La difficulté a été de garder une homogénéité dans la coloration et la dynamique sonore de cet album, ce qui manquait sur la première édition. Nous avons supprimé des titres et dépoussiéré certains. Je profite de cette occasion pour dire merci à Sun Adam's, Georges Kouakou, pour les arrangements cuivres, et à Camus, mon « doyen », pour ses coups de machette ! Respect à Ellinghan pour le titre « Tarzan », au Studio de la Grande Armée et surtout au studio Axlr pour leur professionnalisme, leur sérénité à toute épreuve !

Quels sont les musiciens qui t’accompagnent ?
Ils sont légion et changent au gré des situations. Il y a des fidèles et des passants... (rires)

Tu ne te cantonnes pas exclusivement au reggae, quelles sont les influences que tu aimes explorer ?
Tout ce que la flore musicale me permet d’apprécier, je n'ai pas de limite dans ma création. J'aime le beau, alors je m'enivre parfois du groove de mes contemporains : jazz, rock, latino, traditionnel… et j'en passe ! Je suis open.

Cet album est à la fois engagé, militant, social et spirituel… Beaucoup de sujets te touchent, comment écris-tu tes textes ?
Juste au feeling. Je suis une éponge : l’émotion, le ressenti des gens qui m'entourent, le parfum des choses que je perçois, dictent mon écriture. La violence des actes et la douceur d'un regard font partie de moi, alors j’évolue en fonction.

Que penses-tu sur la situation actuelle en Côte d’Ivoire et dans le reste du monde ?
Longue sera la route pour parvenir à la paix en Côte d’Ivoire. La paix ne se décrète pas, elle se construit et se consolide avec le temps. J’attends de ce nouveau régime une démarche dans ce sens et non dans des effets d'annonces. Il faut libérer les prisonniers politiques et faire table raz de ce passé. Dans la guerre, il n’y a pas de vainqueur, il n'y a que des victimes… Chacun a défendu ses positions. Mais aujourd'hui la grande famille d'Eburnie doit se retrouver et se parler sans hypocrisie et courbettes minables. Quant au monde, il est en pleine mutation, alors ne perdons pas une miette de tous ces changements. L'avenir nous réserve des surprises. Je peux déjà dire que le Printemps arabe va finir par ressembler à un automne très froid… Wait and see !

Tu dénonces la corruption comme le mal du continent africain, crois-tu qu’il soit possible d’en venir à bout ?....
Venir à bout de la corruption en Afrique ! (rires) C 'est un style de vie d’être corrompu sur ce grand continent. C'est un cancer qui nous a été légué par nos colonisateurs, qui ont bien pris soin de corrompre nos esprits à des pratiques perverses, aux reniements de nos ancêtres, et j'en passe… Beaucoup de loups déguisés en agneaux sévissent dans nos rangs. Malheureusement, nos frères ont épousé des valeurs qui ne sont pas les leurs, alors si le sel perd de sa saveur qui la lui rendra ? Je me pose la même question tous les jours : suis-je assez propre pour faire la leçon aux autres ?... C'est la responsabilité de chacun de se délivrer de son mal.

Travailles-tu sur un nouvel album ?
J'ai en démo plusieurs titres du prochain, des featuring à l'horizon… Nous sommes entrain de voir où le boucler. Mon manager penche pour la Jamaïque, et moi pour les USA. Pas de date fixée pour sa sortie, mais sachez qu'il se nomme Zoo Babylone

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
J'aime le secret de la gestation. Le moment venu, vous serez mes témoins. Maintenant, place à la tournée promo !

As-tu quelques mots à dire aux lecteurs de Reggae Vibes ?
Longue vie à Reggae Vibes et à ses lecteurs. Finie la révolution, place à l’évolution. La vérité est une mosaïque, seule l'essence est universelle. « Peace and love » ne sont que des mots, ils ne prennent sens que dans les actes. La pauvreté n'est pas un style et le « much money in your pocket » n'est pas une fin en soi. Je vous souhaite la paix du cœur et de l'esprit. J’espère surtout vous voir sur nos routes musicales afin d’échanger de bonnes vibes....Merci !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #27 - décembre 2012/janvier 2013)

lundi 4 février 2013

Takana Zion - Retour aux sources

Takana Zion vient tout juste de concocter un nouvel album, enregistré avec DJ Redeyes, entre Conakry et Paris, dont la sortie est programmée pour le 19 novembre : Kakilambe. Actuellement en Guinée, Takana Zion s’est fait un plaisir de nous dire quelques mots sur ce nouveau projet plus africain que jamaïcain.

Voici déjà ton quatrième album, on peut dire que tu ne perds pas de temps ! Kakilambe est annoncé comme assez différent du précédent, Rasta Government. Comment le présentes-tu ?
Oui, c’est vrai ! Il est assez différent dans la composition des textes et de la musique, il y a plusieurs univers. Mais ça reste dans la continuité de ce que je fais. Il y a toujours eu beaucoup de diversité dans ma musique. Là, c’était vraiment voulu, pour donner une image du paysage culturel africain et, plus précisément, celui de la Guinée. On a composé cet album en Guinée dans mon propre studio, qui porte le nom de mon grand-père, le Kanamacina studio, et une autre partie a été faite en France, pour enregistrer les basses, saxophones et les chœurs. Sinon, on a joué avec beaucoup d’instruments africains, notamment de la Guinée et du Mali, comme le balafon, le djembé… Il y a aussi un peu d’électro africaine, mais je n’ai pas oublié le reggae, auquel j’ai consacré 2 ou 3 morceaux. Une bonne partie de l’album est chantée en soussou, la langue maternelle de mon ethnie. Le morceau qui introduit l’album, « Abada », chante l’alphabet soussou et l’histoire de ce peuple. Elle a été falsifiée et il était important pour moi de la réhabiliter. Kakilambe sonne plus africain et aussi plus mondial. Il est ouvert à toutes les couleurs, avec la mystique et la tradition de l’Afrique. C’est un album qui parle plus en mélodie qu’en verbe…

Que représente le visuel de la pochette ?
Le visuel représente justement le masque qu’on appelle en Guinée « kakilambe ». C’est un masque qui augmente de taille, jusqu’à atteindre 3 ou 4 mètres de long, et ça représente aussi un esprit qui vit dans l’eau. Pour moi, Kakilambe, ça signifie l’ascension, parce que c’est quelque chose qui grandit.

Pourquoi avoir choisi DJ Redeyes pour cet album ?
DJ Redeyes a une bonne vibration. On s’est rencontré dans une soirée et il m’a dit qu’il aimait bien ma vibes, qu’il aimerait bien faire quelque chose avec moi. On partait sur une idée de dubplate ou quelque chose comme ça. Ca ne s’est pas fait, mais il voulait vraiment qu’on travaille ensemble. Je suis retourné en Afrique et je l’ai recontacté. Sizzla a voulu faire un featuring avec moi et directement il m’a donné un bon riddim pour ça. Sizzla m’a appelé et m’a dit « Takana, I want to do a featuring with you right now ! » J’ai vu qu’il y avait le bon truc chez DJ Redeyes pour moi, d’où l’idée d’en faire un projet, incluant ce featuring-là (« Mama Africa »). Je l’ai immédiatement fait venir en Guinée pour travailler ensemble, faire un album culturel à dimension internationale. Il a accepté ma proposition et, franchement, c’était une très belle expérience, j’espère qu’il y en aura encore plusieurs.

Comment s’est passé l’enregistrement entre Conakry et Paris ?
D’abord, DJ Redeyes est venu en Guinée. On a enregistré en seize jours de studio. Il y avait trop de vibes à Conakry, on a même eu une coupure de courant ! On était au studio Kanamacina et on avait de bonnes inspirations qui venaient. Là, on commence à enregistrer et le courant s’en va ! On a du attendre deux heures ! C’était très difficile, mais une bonne expérience. On a pu enregistrer tout ce qu’il fallait et Redeyes était content de voir la Guinée. Ensuite, c’est moi qui ai pris l’avion pour venir en France. J’ai invité quelques bons musiciens, notamment certains de Tiken Jah Fakoly, au studio RKF de Redeyes, où on a terminé l’autre partie et où le son a été mixé.

En voyant la tracklist de Kakilambe, on dirait qu’il y ait peu de textes en français…
Il y a un seul morceau en français ! Initialement, il y en avait deux : « Je m’en vais » et « Ce Matin ». Mais, « Je m’en vais » était un peu trop R’n’B pour l’album. C’est un bon morceau, je le garde pour un autre projet.

Souhaitais-tu que cet album se distingue des précédents ?
Avec tout ce qui se passe dans le monde et l’actualité, il fallait que je me concentre sur ce qu’il se fait dans mon pays pour bien le mettre en valeur. Je ne peux pas me permettre de faire tout le temps du reggae, ou de chanter uniquement en anglais. Je viens d’un pays qui a beaucoup de richesses culturelles, il faut que je travaille bien sur mon message, que je fasse en sorte que les gens le comprennent. 90% des personnes en Guinée parlent ma langue maternelle, le soussou. Je pense que Kakilambe remplit bien cette vocation de transmission du message. Ca n’a rien à voir avec les autres albums, qui sont reggae au moins à 80%. Rasta Government, c’est un album 100% reggae. Celui-ci c’est un album 100% musique mondiale, world music, musique africaine…

Il paraît que tu seras en France au printemps 2013…
Oui, je viens en France au printemps 2013 pour présenter l’album ! J’espère que toute la France va aimer mon album !

Bamako, Kingston, Conakry, Paris… où penses-tu enregistrer le prochain ?
Mon prochain album, je veux le faire à Kingston ! Je suis déjà allé dans le studio de Harry J, mais cette fois, je souhaite travailler dans le studio de Bob Marley, la légende ! Mon prochain album s’appellera Good Life, la belle vie, et ce sera vraiment reggae…

Que penses-tu de la situation actuelle dans le monde ?
Il y a un manque d’amour dans le monde. Les hommes se sont arrangés pour faire en sorte que l’argent soit plus respecté que Dieu tout-puissant. Une bonne partie de l’humanité est perdue… Nous devons apprendre à nos enfants à croire en l’amour. Nous représentons l’Afrique pour faire savoir au monde qu’elle a besoin d’être rétablie. Il y a beaucoup de jeunes en Afrique, mais il n’y a pas beaucoup de travail. Il faut que l’Afrique soit en paix pour que le monde entier soit en paix. C’est le berceau de l’humanité… Nous sommes des enfants de Dieu. Dieu et notre père et le monde est notre famille. C’est de tout ça que Kakilambe parle ! Ca parle du travail, du respect, de la tradition…

Tu crois à la victoire du bien sur le mal ?
Le bien l’emporte tous les jours, mais ça prend beaucoup de temps. La vérité ne vient pas s’imposer comme ça, il faut qu’on soit libre du mensonge pour voir la vérité. Le mensonge n’est là que pour un instant, la vérité demeure pour l’éternité…

Pour finir, un petit mot pour les lecteurs de Reggae Vibes…
Maximum Respect à tous les lecteurs de Reggae Vibes ! One Love à vous tous ! Big up à Reggae Vibes Magazine qui fait la promotion de la culture et de la musique reggae. C’est beaucoup de bénédiction, beaucoup de force, et beaucoup d’amour surtout. Big up à vous depuis la Guinée Conakry !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #27 - décembre 2012/janvier 2013)

samedi 2 février 2013

King Riddim

Entre 1995 et 2005, King Riddim a fait partie de ces groupes pionniers du reggae en France. L’album La Jungle a marqué les esprits au début du millénaire, les conduisant sur toutes les scènes de l’Hexagone. Depuis plusieurs années, l’aventure King Riddim semblait terminée... L’automne 2012 accueille Renaissance et voit le retour de Sly et Bombass, bien préparés à faire vibrer les enceintes.
En demandant à Sly ce qu’il s’est passé après la sortie du live il y a sept ans, il explique : « Ce n’était pas l’inspiration qui nous manquait...C’est juste que nous avions le sentiment d’être arrivé au bout d’un projet. Nous nous étions enfermés dans un certain style sans vraiment pouvoir nous renouveler. L’unique solution était donc de se séparer et de passer à autre chose pour prendre du recul. » Les années ont passé jusqu’à ce que l’envie d’un nouveau projet commun émerge, lié : « D’abord, au contexte politique et au climat social de ces dernières années qui nous ont incités à nous indigner en musique ; ensuite, la scène nous manquait profondément ; et enfin, après s’être séparés, nous avons réellement pris conscience que beaucoup s’étaient reconnus à travers King Riddim et que la nostalgie d’une certaine époque planait sur la scène du reggae francophone. Beaucoup nous ont découverts alors que la formation avait déjà éclaté ! De là est né le désir de partager à nouveau notre passion avec un public toujours grandissant. » Le résultat donne Renaissance, disque qui contient 10 titres originaux, aux influences roots, new-roots et hip-hop, deux en anglais, dont « Let Dem Know » qui invite Selwin Brown du groupe Steel Pulse. Composé et mixé au Studio Dynamix de Sly, le mastering a été confié à Florent Sabaton de chez Color Sound (David Guetta, Kanye West…). Chaque élément a été mûrement réfléchi à chaque étape de la création. « C’est avant tout une renaissance artistique : les textes sont plus matures et la musique plus ensoleillée. Le but est de la rendre accessible à tous et pas seulement aux inconditionnels du reggae. Les messages ont une dimension universelle, tout comme les riddims, pour lesquels nous avons puisé dans les styles et les sons qui nous font vibrer sans aucune barrière. C’est aussi une restructuration du groupe, avec un nouveau batteur, un guitariste et des choristes qui se sont greffés au noyau. » Soyez prêts d’ici quelques mois à assister à la Renaissance des King Riddim sur scène !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #27 - décembre 2012/janvier 2013)

vendredi 1 février 2013

The Jahmaican Horse

Guillaume (guitariste), Max (bassiste) et Jonas (batteur), les trois membres fondateurs du groupe The Jahmaican Horse, se sont rencontrés sur les bancs du lycée, animés par le désir de jouer le reggae qu’ils écoutent avec ferveur depuis plusieurs années. Ils choisissent leur nom en référence à la mystique associée à la venue d’Haile Selassie sur l’île, en 1966, tout en faisant un clin d’œil aux chevaux qui vivent à côté de leur local de répétition.
Quelques mois plus tard, ils rencontrent le chanteur Black’Ali et commencent à faire des représentations sur scène. Leur souhait d’enregistrer leurs premières compositions les amènent, en 2009, à sortir un EP qui s’écoule à 700 exemplaires. C’est lors des enregistrements qu’ils rencontrent les musiciens qui vont compléter la formation : Lucas (trompettiste) et Pierre (saxophoniste), puis, lors d’un concert, Simon (percussionniste). Si chacun a ses propres influences musicales, ils sont unanimes concernant Bob Marley, Burning Spear, Mighty Diamonds, Israel Vibration, The Abyssinians, Barrington Levy, Midnite, Anthony B, Anthony Que… mais aussi des artistes militants comme Tiken Jah Fakoly ou Takana Zion. Depuis le 12 septembre dernier, leur premier opus, Consciousness, est présent sur les plateformes de téléchargement légal et d’écoute, incluant une combinaison avec Kyjah et une seconde avec Lyricson, sur « Welcome Jah ». L’album physique est disponible sur leur site Internet, avant qu’il ne soit diffusé plus largement. Enregistré au studio Métronome, à domicile près de Cholet, il a ensuite été mixé en Bretagne au Studio W par Florian Weber. Le titre de l’album, Consciousness, reflète leur désir de prise de conscience au sein du système actuel et leur forte affection pour le continent africain. En pleine préparation d’une tournée pour l’année prochaine, The Jahmaican Horse semble être à l’aube de son expansion…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #27 - décembre 2012/janvier 2013)