Depuis la sortie de « Rebel
Love » et de l’EP New Era Frequency,
il était certain qu’on allait de plus en plus souvent entendre la voix de
Nattali Rize. Son premier album, Rebel
Frequency, vient de sortir et il donne vraiment de quoi se réjouir. En tournée
avec Protoje, la chanteuse australienne a pris le temps d’échanger avec nous
sur sa musique à l’âme rebelle.
Rebel
Frequency est disponible depuis le 24 mars en France
chez Baco Records. C’est ton premier album sous le nom de Nattali Rize. Quand
et comment est né ce projet ?
Rebel Frequency est né d’un profond processus de
composition d’une musique jamaïcaine vivante et aussi du désir personnel de
continuer à amplifier la voix et l’essence d’une liberté totale. Le besoin
inhérent de ne pas juste faire de la musique rebelle, mais de la perpétuer et
de la délivrer, en résonnant dans les cœurs et les esprits de tous ceux qui
peuvent l’entendre. Les chansons de l’album ont commencé à prendre forme il y a
environ deux ans. Certaines sont nouvelles, comme « Hypocrisy »,
« Fly Away », « Evolutionary »… D’autres un peu plus
anciennes...
Qui est Notis Heavyweightrockaz ? Quand
avez-vous commencé à faire de la musique ensemble ?
Notis
Heavyweightrockaz est un duo basse-batterie. Nous avons commencé à faire de la
musique ensemble la nuit où nous nous sommes rencontrés, en 2013, en Australie,
quand le batteur de Notis, Unga Barunga, était en tournée avec Jimmy Cliff.
J’ai accueilli les membres du groupe chez moi
et nous avons commencé à jammer. Nous avons écrit et enregistré le tout
premier single de Nattali Rize & Notis cette nuit-là, « Rebel
Love », avec Zuggu Dan qui tournait aussi avec Jimmy comme guitariste.
Depuis, nous avons décidé de bosser ensemble à travers le projet Nattali Rize
& Notis et avons enregistré l’EP 9 titres New Era Frequency en 2014, à Kingston principalement.
« Rebel Love » est un véritable
hit ! Comment avez-vous eu l’idée de transformer « Soul Rebel »
de Bob Marley en chanson d’amour ?
« Rebel
Love » a été écrite très naturellement, presque toute seule. Nous étions
juste en train de chanter et jammer, puis « Soul Rebel » est devenue
puissante… En particulier pour moi, car la grande majorité de mes chansons parlent
de conscience et de liberté. J’écris rarement des chansons d’amour, celle-ci
est un bon équilibre entre amour et âme rebelle, ce qui me correspond
bien !
Tu utilises souvent le mot
« rebel ». Quel sens ce mot recouvre-t-il pour toi ?
La
rébellion est une chose, un sentiment, un mot, une action… qui vient d’un lieu
de pensée qui se situe en dehors du paradigme actuel d’oppression des
possibilités humaines, c’est-à-dire le capitalisme et les systèmes mondiaux constitués.
Il vient de la croyance qu’un autre monde n’est pas seulement possible, mais
qu’il se réalise…
Qu’as-tu ressenti en travaillant sur
l’album Rebel Frequency ?
Ça
a été un gros boulot. Après avoir écrit, enregistré, réalisé les détails et,
enfin, fini un album, on ressent une grande émotion, presque comme si son
existence était évidente. Rebel Frequency
est là depuis un bon moment, peut-être même plus longtemps que je ne le pense…
On retrouve sur l’album les deux
combinaisons qu’on a pu découvrir l’année dernière, avec Kabaka Pyramid
(« Generation Will Rize ») et Julian Marley (« Natty Rides
Again »). Comment avez-vous décidé de faire un morceau ensemble ?
Je
suis une grande fan de ces deux artistes. J’ai rencontré Julian en Australie où
nous avons tourné ensemble. Quand nous étions à Kingston, je lui ai joué
quelques mélodies et il en a choisi une de notre guitariste, OneRebel. Pour
Kabaka, nous nous sommes rencontrés la nuit où nous avons enregistré sa partie
sur « Generation Will Rize ». J’avais laissé de la place sur cette
chanson pour un invité, j’attendais de trouver la bonne voix et la bonne
énergie. Quand je l’ai vu chanter à Kingston, avec son style conscient au parfait
niveau pour la chanson que j’avais écrite avec Notis, nous sommes allés le voir
et il est venu enregistrer. Il y aura certainement d’autres collaborations
Rize-Pyramid à venir !
Tu sembles proche de la nouvelle
génération à qui on doit le mouvement reggae
revival. Dre Island et Jah9 sont présents sur « Evolutionary »,
Raging Fyah sur « Fly Away »…
Quand
tu passes du temps à un endroit, tu te connectes avec les gens qui t’entourent.
Pour moi qui suis musicienne, ces personnes sont des artistes, des musiciens,
qui forment aussi une communauté consciente en Jamaïque. Je suis reconnaissante
que leur talent amplifie les intentions et les fréquences de l’album. Ce sont
des artistes et des personnes incroyables !
Y a-t-il d’autres artistes avec qui tu
aimerais collaborer ?
Oui,
j’aimerais bien chanter avec Ini Kamoze, Burning Spear, Samory I… et beaucoup
d’autres !
A l’instar du single « One
People », toutes les chansons de l’album parle de l’évolution de
l’humanité… De quels changements penses-tu que nous ayons besoin pour aller
vers un monde meilleur ?
La
vraie révolution se trouve dans l’évolution de nos consciences et de nos
esprits. Cela signifie que nous devons apprendre à nous aimer et à nous
connaître nous-mêmes, c’est ainsi que nous pourrons connaître et aimer les
autres. Notre émancipation personnelle de l’esclavage mental aura
inévitablement un effet positif sur l’émancipation de tous. Jusqu’à ce jour,
nous allons continuer à avancer ensemble et se rappeler que nous avons le
pouvoir de décider de nos destinées, de créer nos propres réalités, de rêver et
imaginer un nouveau monde, avec une véritable paix, prospérité et liberté.
Avant Nattali Rize & Notis, tu chantais
au sein du groupe australien Blue King Brown, depuis 2006. A quoi ressemblait
cette aventure musicale ?
Blue
King Brown est ma famille australienne. Il représente mon évolution musicale,
depuis jouer dans les rues jusqu’à monter sur de très grandes scènes… Le groupe
s’est fait un nom sur toute la planète, bien qu’il ne sorte pas souvent
d’Australie, et il continue encore aujourd’hui…
Tu joues en première partie de Protoje en
Europe actuellement. Que penses-tu de la France ?
J’aime
beaucoup la France ! Les shows avec Protoje sont incroyables. Celui à
Paris au Trianon, le 19 avril, est l’un des plus mémorables que nous ayons fait
en Europe ces derniers mois ! Le public est très accueillant et soutient
vraiment le mouvement. Nous remercions Baco Records et Protoje pour tous ces
puissants moments de roots, reggae, rebelle & Rize music !
Pour finir, quelques mots pour les
lecteurs de Reggae Vibes…
Continuez
à croire en votre capacité à être vos propres maîtres, à vous émerveiller et
vous connecter avec vous-mêmes afin que les vibrations positives se projettent
dans vos réalités et vos mondes. Vous êtes le futur, écrivez-le avec vos
propres mots, pensées et cœurs. Purifie l’intérieur et cela se reflètera sur
l’extérieur… Rize !
Simba
(Reggae Vibes Magazine #54 - juin/juillet 2017)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.