Depuis
2004, Vanupié ne quitte plus sa guitare pour jouer ses mélodies, du métro
parisien jusqu’aux festivals et salles de musiques actuelles. Son premier
album, FreeBirds, est disponible
depuis le 22 octobre. Rencontre avec un artiste que l’évasion et la liberté
inspirent.
Peux-tu
présenter ton parcours aux lecteurs de Reggae
Vibes ?
J’ai commencé la musique aux alentours
de 8-9 ans et je n’ai plus lâché la guitare. Je faisais des petits concerts
dans la cour de l’école, du collège et du lycée. Ensuite, j’ai travaillé pendant
sept ans dans la publicité, en tant que directeur artistique et concepteur-rédacteur.
Vers 25 ans, je me suis arrêté pour essayer d’avoir une vie un peu plus cool,
plus libre. C’est là, en 2004-2005, que je me suis vraiment mis à faire de la
musique professionnellement.
FreeBirds est donc ton premier
album ?
Oui. En 2009, j’ai fait un 4 titres, I Land, une sorte de pré-prod du disque,
pour trouver des partenaires, un peu d’argent, quelques diffusions… On a
réenregistré les 4 titres pour les mettre sur l’album : « May I »,
« Good Morning », « Homeless » et « Heartfully
Speaking ».
Comment
se sont passés la composition et l’enregistrement de l’album ?
Après avoir fait I Land et ne pas avoir trouvé de partenaires, j’ai acheté du matos
et j’ai commencé à faire ça moi-même. Au bout de quatre ans de boulot tout seul
chez moi, j’ai rencontré Flox, artiste dub-électro anglais, et on a parlé de ce
que j’avais envie de faire. J’étais vraiment fan de sa musique depuis longtemps.
Il s’est mis à enregistrer les morceaux avec moi et ça a pris un an. On a gardé
beaucoup de choses que j’avais faites chez moi pendant ces quatre années. Le
reste a été enregistré chez Flox, pour les basses, les claviers… On a fait les
batteries dans un autre studio, un peu plus grand, pour avoir de la place.
L’enregistrement s’est fini en janvier, mais après, il y a encore eu beaucoup
de boulot, avec le mastering, les visuels, la promo… On a pris le temps de tout
faire dans de bonnes conditions. Le clip de « Close By » a ainsi été
mis en ligne récemment sur Internet. Je suis en train de voir quel autre morceau
je voudrais clipper. Ce sont des choses qui prennent beaucoup de temps. C’est
quasiment aussi long de faire un clip que de composer un titre… Il y aura
d’autres sorties début janvier et l’année prochaine.
De
quels instruments joues-tu ?
Sur scène, je fais de la guitare et je
chante. Pour enregistrer, j’ai touché un peu à tout, les claviers, les cuivres,
les percussions… Flox joue, lui aussi, beaucoup d’instruments. Il fait les
basses et pas mal de chœurs. On y a mis tout ce qu’on savait faire tous les
deux. Il n’y a que deux autres musiciens, pour la batterie et pour le solo de
claviers sur « Livin’in I Music ».
Comment
as-tu choisi le titre de l’album ?
FreeBirds,
ça donne une idée de liberté qui me plaît bien. C’est vraiment dans cet esprit
là que j’ai commencé à faire de la musique, à raconter des choses aux gens,
pour me libérer et pour libérer un peu tout le monde des trucs qu’on se met
dans la tête.
Et
d’où vient ton pseudonyme ?
Ça fait longtemps que je me balade pieds
nus, d’ailleurs je joue pieds nus sur scène. Pour la petite histoire, un copain
m’a vu arriver à une soirée avec une guitare, des sacs, pieds nus… et m’a dit
« t’es vraiment un va-nu-pieds, toi ! ». J’ai trouvé que ça me
correspondait bien. Quand on enlève ses chaussures, on sent des choses qu’on ne
sent pas quand on en porte…
Quels
artistes t’ont le plus marqué et inspiré ?
Pour en citer quelques uns, mais il y en
a tellement, Bob Marley déjà ! Je devais avoir 11 ans la première fois que
j’ai acheté un disque de Bob. Je me souviens avoir travaillé trois jours
entiers dans un champ à ramasser des groseilles pour me payer ce
disque-là et je l’ai écouté pendant deux ans ! Je l’ai vraiment
décortiqué, j’ai appris à parler anglais avec Bob Marley. Je suis allé
plusieurs fois dans les îles, aux Etats-Unis, en Angleterre… Les mélodies que
je crée se prêtent plutôt à la langue anglaise. Je suis ouvert à chanter en
français, mais c’est plus logique pour moi en anglais. Il y a Simon &
Garfunkel que j’ai beaucoup écouté quand j’étais gamin, Flox qui m’a beaucoup
aidé pour composer avant même de le connaître, Ben Harper aussi, j’aime sa
façon d’aborder le reggae et la musique en général… Ce sont toujours des
paroliers qui racontent des choses très concrètes de façon poétique. En termes
de couleurs musicales, j’ai mis tout ce que je voulais dans l’album, de
l’électro à la funk, en piochant vraiment partout !
Quand
as-tu commencé à jouer sur scène ?
J’ai commencé en 2005-2006, ça fait
cinq-six ans que je tourne vraiment pas mal. Depuis qu’on a fini l’album, j’ai
signé une licence avec une maison de disque et un tourneur, Music Action. Je
fais beaucoup de premières parties, notamment avec Groundation, Matisyahu,
Sinsemilia… Pour quasiment toutes, je suis seul en acoustique. Il y aura
quelques dates en trio et La Cigale, le 6 novembre, avec le band au complet et un
guitariste supplémentaire, celui de Flox, Claude Whipple. Je vais encore
beaucoup tourner cette année et la prochaine. Regardez bien si on passe près de
chez vous !
Quels
musiciens t’accompagnent sur scène ?
Jean-Michel Coret à la basse, Gaël Cadoux
aux claviers (Electro Deluxe), Nordine Houchat à la guitare (Sinsemilia) et
Flox à la batterie. C’est vraiment un honneur d’avoir mon arrangeur et
réalisateur sur scène avec moi !
Trois titres de l'album figurent sur la bande
originale du film Mon Ame Par Toi Guérie…
Comment est née cette collaboration ?
C’est arrivé suite à des concerts en ouverture du
documentaire Marley dans plusieurs
cinémas du Var, début 2013. Le directeur de ces salles, un ami de François Dupeyron,
réalisateur du film, a beaucoup aimé ma musique. Après des échanges et
rencontres, François Dupeyron a écouté l'album et m’a dit que c’est ce qu’il
voulait sur son film. Les trois titres
sont : « If I », « Homeless » et « FreeBirds ».
Quels
sont tes projets actuellement ?
Tourner au maximum, faire le plus de
concerts possibles, partout dans le monde, pouvoir diffuser largement le
premier album. Je joue encore très régulièrement dans le métro à Paris. Dès que
je ne suis pas sur une scène, je vais tout de suite jouer dans le métro !
Ensuite, je referai un album et une tournée… C’est ce qui me rend
heureux !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)
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