mercredi 19 février 2014

Vanupié - Libre comme l'air

Depuis 2004, Vanupié ne quitte plus sa guitare pour jouer ses mélodies, du métro parisien jusqu’aux festivals et salles de musiques actuelles. Son premier album, FreeBirds, est disponible depuis le 22 octobre. Rencontre avec un artiste que l’évasion et la liberté inspirent.

Peux-tu présenter ton parcours aux lecteurs de Reggae Vibes ?
J’ai commencé la musique aux alentours de 8-9 ans et je n’ai plus lâché la guitare. Je faisais des petits concerts dans la cour de l’école, du collège et du lycée. Ensuite, j’ai travaillé pendant sept ans dans la publicité, en tant que directeur artistique et concepteur-rédacteur. Vers 25 ans, je me suis arrêté pour essayer d’avoir une vie un peu plus cool, plus libre. C’est là, en 2004-2005, que je me suis vraiment mis à faire de la musique professionnellement.

FreeBirds est donc ton premier album ?
Oui. En 2009, j’ai fait un 4 titres, I Land, une sorte de pré-prod du disque, pour trouver des partenaires, un peu d’argent, quelques diffusions… On a réenregistré les 4 titres pour les mettre sur l’album : « May I », « Good Morning », « Homeless » et « Heartfully Speaking ».

Comment se sont passés la composition et l’enregistrement de l’album ?
Après avoir fait I Land et ne pas avoir trouvé de partenaires, j’ai acheté du matos et j’ai commencé à faire ça moi-même. Au bout de quatre ans de boulot tout seul chez moi, j’ai rencontré Flox, artiste dub-électro anglais, et on a parlé de ce que j’avais envie de faire. J’étais vraiment fan de sa musique depuis longtemps. Il s’est mis à enregistrer les morceaux avec moi et ça a pris un an. On a gardé beaucoup de choses que j’avais faites chez moi pendant ces quatre années. Le reste a été enregistré chez Flox, pour les basses, les claviers… On a fait les batteries dans un autre studio, un peu plus grand, pour avoir de la place. L’enregistrement s’est fini en janvier, mais après, il y a encore eu beaucoup de boulot, avec le mastering, les visuels, la promo… On a pris le temps de tout faire dans de bonnes conditions. Le clip de « Close By » a ainsi été mis en ligne récemment sur Internet. Je suis en train de voir quel autre morceau je voudrais clipper. Ce sont des choses qui prennent beaucoup de temps. C’est quasiment aussi long de faire un clip que de composer un titre… Il y aura d’autres sorties début janvier et l’année prochaine.

De quels instruments joues-tu ?
Sur scène, je fais de la guitare et je chante. Pour enregistrer, j’ai touché un peu à tout, les claviers, les cuivres, les percussions… Flox joue, lui aussi, beaucoup d’instruments. Il fait les basses et pas mal de chœurs. On y a mis tout ce qu’on savait faire tous les deux. Il n’y a que deux autres musiciens, pour la batterie et pour le solo de claviers sur « Livin’in I Music ».

Comment as-tu choisi le titre de l’album ?
FreeBirds, ça donne une idée de liberté qui me plaît bien. C’est vraiment dans cet esprit là que j’ai commencé à faire de la musique, à raconter des choses aux gens, pour me libérer et pour libérer un peu tout le monde des trucs qu’on se met dans la tête.

Et d’où vient ton pseudonyme ?
Ça fait longtemps que je me balade pieds nus, d’ailleurs je joue pieds nus sur scène. Pour la petite histoire, un copain m’a vu arriver à une soirée avec une guitare, des sacs, pieds nus… et m’a dit « t’es vraiment un va-nu-pieds, toi ! ». J’ai trouvé que ça me correspondait bien. Quand on enlève ses chaussures, on sent des choses qu’on ne sent pas quand on en porte…

Quels artistes t’ont le plus marqué et inspiré ?
Pour en citer quelques uns, mais il y en a tellement, Bob Marley déjà ! Je devais avoir 11 ans la première fois que j’ai acheté un disque de Bob. Je me souviens avoir travaillé trois jours entiers dans un champ à ramasser des groseilles pour me payer ce disque-là et je l’ai écouté pendant deux ans ! Je l’ai vraiment décortiqué, j’ai appris à parler anglais avec Bob Marley. Je suis allé plusieurs fois dans les îles, aux Etats-Unis, en Angleterre… Les mélodies que je crée se prêtent plutôt à la langue anglaise. Je suis ouvert à chanter en français, mais c’est plus logique pour moi en anglais. Il y a Simon & Garfunkel que j’ai beaucoup écouté quand j’étais gamin, Flox qui m’a beaucoup aidé pour composer avant même de le connaître, Ben Harper aussi, j’aime sa façon d’aborder le reggae et la musique en général… Ce sont toujours des paroliers qui racontent des choses très concrètes de façon poétique. En termes de couleurs musicales, j’ai mis tout ce que je voulais dans l’album, de l’électro à la funk, en piochant vraiment partout !

Quand as-tu commencé à jouer sur scène ?
J’ai commencé en 2005-2006, ça fait cinq-six ans que je tourne vraiment pas mal. Depuis qu’on a fini l’album, j’ai signé une licence avec une maison de disque et un tourneur, Music Action. Je fais beaucoup de premières parties, notamment avec Groundation, Matisyahu, Sinsemilia… Pour quasiment toutes, je suis seul en acoustique. Il y aura quelques dates en trio et La Cigale, le 6 novembre, avec le band au complet et un guitariste supplémentaire, celui de Flox, Claude Whipple. Je vais encore beaucoup tourner cette année et la prochaine. Regardez bien si on passe près de chez vous !

Quels musiciens t’accompagnent sur scène ?
Jean-Michel Coret à la basse, Gaël Cadoux aux claviers (Electro Deluxe), Nordine Houchat à la guitare (Sinsemilia) et Flox à la batterie. C’est vraiment un honneur d’avoir mon arrangeur et réalisateur sur scène avec moi !

Trois titres de l'album figurent sur la bande originale du film Mon Ame Par Toi Guérie… Comment est née cette collaboration ?
C’est arrivé suite à des concerts en ouverture du documentaire Marley dans plusieurs cinémas du Var, début 2013. Le directeur de ces salles, un ami de François Dupeyron, réalisateur du film, a beaucoup aimé ma musique. Après des échanges et rencontres, François Dupeyron a écouté l'album et m’a dit que c’est ce qu’il voulait sur son film. Les trois titres sont : « If I », « Homeless » et « FreeBirds ».

Quels sont tes projets actuellement ?
Tourner au maximum, faire le plus de concerts possibles, partout dans le monde, pouvoir diffuser largement le premier album. Je joue encore très régulièrement dans le métro à Paris. Dès que je ne suis pas sur une scène, je vais tout de suite jouer dans le métro ! Ensuite, je referai un album et une tournée… C’est ce qui me rend heureux !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

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