Nés à Babylone mais inspirés par Jah, les Soldiers Of Jah Army entament leur quatorzième année au service du reggae. Porteurs d’un message humaniste, ils refont parler d’eux en France avec la sortie d’un troisième album qui a toute sa place dans votre discothèque.
A quoi pensez-vous lorsqu’on vous parle de reggae made in USA ? « Etats Unis vous dîtes ?... Le reggae, ce n’est pas plutôt vers la Jamaïque qu’il faut chercher ? » Si les musiciens de la scène reggae d’Amérique du Nord dont nous avons connaissance se font plutôt rares, certains sont tout de même parvenus à se faire une place et à apporter leur touche personnelle à cette musique née un peu plus au sud, en Jamaïque. Les maîtres en la matière toujours cités sont Groundation, groupe qui a conquis l’Europe depuis de nombreuses années maintenant. Mais il y a aussi Soldiers Of Jah Army, communément appelé SOJA. A l’occasion de la sortie en France en novembre dernier de leur troisième opus Born in Babylon, petit retour sur leur carrière et le chemin parcouru depuis la création du groupe.
C’est à l’adolescence que les membres de SOJA se rencontrent. Jacob Hemphill (chant/guitare) et Bob Jefferson (basse) partagent une passion commune pour le rock et le hip-hop. Mais ces styles musicaux manquent d’une chose que le reggae possède par nature : la profondeur des messages, du sens. Avec des chanteurs tels que Burning Spear et Peter Tosh, ils découvrent que chaque morceau peut développer toute son intensité dans les paroles chantées. Ils rencontrent ensuite Patrick O’Shea (clavier), Ryan Berty (Batterie) et Ken Browenell (percussions). Ensemble, ils formeront Soliders Of Jah Army ou SOJA. Ils enregistrent leur premier disque avec l’ingénieur du son Jim Fox, qui croit vraiment en leur musique. Soldiers of Jah Army EP sort en 2000 et leur premier véritable album Peace in a Time of War en 2002. Celui-ci laisse des traces avec les titres « Rasta Courage », « True Love », « Non Partial Non Political ». Tous les regards se tournent alors vers eux. Le second album Get Wiser sort en 2006 et acquiert très vite un succès remarquable qui le place en bonne position dans les charts. En 2008, arrivée d’un nouvel EP intitulé Stars & Stripes puis en 2009 du DVD SOJA Live in Hawaï. Leur troisième album Born in Babylon vient d’atteindre les bacs et il est plutôt judicieux de se le procurer. Quinze titres à l’âme reggae teintés d’influences diverses et personnalisés à leur sauce. Des featuring notables avec Gentleman, Rebelution et Black Boo. SOJA raconte le reggae mais de leur point de vue, celui de jeunes ayant grandi et vécu au cœur des Etats-Unis. Nous avons profité de la sortie de cet album pour demander à Jacob Hemphill des nouvelles de nos "soldats de Jah" américains.
SOJA est né en 1997 à Washington DC. Votre troisième album intitulé Born In Babylon est sorti fin 2010. Que peux-tu nous dire du parcours effectué ?
Nous avons fait ce qui nous aimons, ce que ressentions comme bon depuis une dizaine d’années et le public apprécie l’évolution. Nous sommes vraiment très contents !
Qu’y a-t-il de nouveau sur cet album comparé aux précédents ? Vous avez dit que c’était l’album que vous aviez toujours voulu faire…
Oui, nous voulions faire un disque qui soit à la fois traditionnel et expérimental. C’est un peu notre style en ce moment, old school/new school. « Rest Of My Life », « I Don’t Wanna Wait », « Waking Up » sont plutôt roots alors que « Thunderstorms » et « Never Ever » beaucoup moins.
Comment s’est passée la rencontre avec Chris Boomer pour le single-hit « You & Me » ?
J’avais entendu Chris chanter les chœurs dans un cover band qui jouait au bar d’un hôtel. Je lui ai dit que je voulais écrire une chanson pour son groupe. Il est revenu à l’hôtel le lendemain et j’avais écrit « You & Me ». Ensuite son band a été dissout alors je l’ai invité à la chanter avec moi sur l’album. Tu connais la suite.
Quels artistes ont influencé votre musique et vous ont donné de l’inspiration ?
J’ai toujours écouté Bob Marley, Sade, Paul Simon et tous les auteurs-compositeurs qui font bien leur job. Ecrire en permanence peut être difficile et il y a beaucoup de problèmes liés à l’écriture.
Comment est la scène reggae aux Etats-Unis en général ?
Aux Etats-Unis, il n’y a pas beaucoup d’artistes jamaïcains. Il y a néanmoins beaucoup d’artistes américains.
Vivez-vous dans la foi Rasta ?
C’est une question qui mérite plus de temps que nous n’en avons ici pour y répondre bien. Mais une réponse rapide serait de dire que la vérité se trouve dans les détails.
Quel est le combat, les messages des Soldiers of Jah Army ?
Ce sont la Terre et les gens, tout simplement.
Vous avez joué en Europe et en France en 2007. Quels souvenirs gardez-vous du public français ?
Nous aimons le public français. La vibration est grande en France, très impressionnante. Nous sommes toujours contents d’avoir un échange et un retour chaleureux. Merci à la France.
Quoi de prévu pour les prochains mois et pour l’année 2011 ?
Nous avons un nouvel album que nous sommes en train de finir et, de mon côté, pas mal de projets sur lesquels je travaille en dehors de SOJA. Le projet solo de Chris Boomer en fait d’ailleurs partie.
Quelques mots pour les lecteurs de Reggae Vibes ?
Peut-être que nous nous devons de changer les choses, d’arrêter de parler et de commencer à écouter. Peut-être qu’il nous faut regarder ce monde moins comme un carré et plus comme un cercle. Merci à tous pour le soutien, nous continuerons aussi longtemps que vous le ferez.
Born In Babylon (Kingstone Records)
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011)
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