Les membres du groupe Danakil
célèbrent la naissance de leur label Baco. Tous fondateurs à part égale de ce
nouveau projet plein d’ambition, leur volonté est d’aller plus loin dans
l’autoproduction et l’indépendance musicale. Les neuf musiciens entendent
développer une structure où appliquer le modèle de développement mis en place,
notamment, pour Natty Jean et Brahim.
Pour le choix du nom, rien de
plus simple : comme le projet a été mis en place à Bamako et que « baco »
signifie « de l’autre côté », ce terme reflète le côté alternatif caractéristique
du label visant à travailler différemment. Garder une certaine éthique par
rapport au produit leur semble fondamental. Constat actuel : les albums
sont chers en magasin, d’où la crise du secteur et l’utilisation de moyens
illégaux pour se procurer la musique. Les marges qui sont appliquées sont trop
importantes pour rendre l’objet facilement accessible et attrayant. Déjà, lors
de la tournée promotionnelle d’Echos du
Temps, Danakil avait offert un album pour une place de concert achetée,
dans l’idée de redonner le goût de l’objet CD. Les premières sorties du label
sont les opus de Brahim, Sans Haine,
et de leur protégé Natty Jean, Santa
Yalla. Pour respecter cette ligne de conduite, ces digipacks ne dépassent
pas les 10€ sur les points de vente. Les deux albums, réalisés respectivement
avec Kubix et Manjul, ont été bien accueillis, et les premiers retours sont positifs,
même s’il est encore trop tôt pour en faire le bilan. Preuve en est, c’est sur
la qualité que mise Baco Records plus que sur la quantité. Ce développement
artistique, ils l’adressent à ceux qui auraient peut-être des difficultés à
trouver un label mais dont le talent mérite d’être connu. A propos des sorties à
venir, aucun nom n’est encore clairement divulgué, si ce n’est le prochain
album de Danakil, qui sera un CD/DVD live, prévu pour l’automne. Cependant,
rien n’indique que le label se consacrera uniquement à des artistes
francophones, pas plus qu’il n’est censé se limiter uniquement au reggae. Rencontres
et coups de cœurs joueront certainement un rôle dans les prochaines
collaborations. L’idée est également de pouvoir vendre les projets pour la
scène, que les artistes aient une réelle existence live et que les albums vivent
aussi en tournée. Mais l’équipe ne prévoit pas de se charger de cette partie on stage, se consacrant exclusivement à
la production phonographique, elle entend laisser cette tâche à ses partenaires
et autres structures concernées. Le tourneur de Natty Jean n’est autre que
celui de Danakil, Music Action, ce qui lui offre une plus grande visibilité
nationale pour faire connaître Santa
Yalla. Avec la création de ce label, Danakil met donc à profit son
expérience et sa renommée pour soutenir d’autres artistes talentueux et leur
ouvrir la voie. Voilà qui semble annonciateur de très heureux présages !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #24 - juin/juillet 2012)
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