Voilà près de deux décennies que Baron Black est devenu une figure de la scène reggae dancehall. 2011 est pourtant l’année de son premier album solo. Celui-ci s’intitule Tradisyon Mwen et révèle les facettes restées dans l’ombre du Martiniquais.
En fondant au début des années 1990, avec son alter-ego King Kalabash, la Big Famili, union de forces artistiques, Baron Black participe à plusieurs disques, des centaines de scènes et de nombreux featuring. Des années d’expérience accumulées jusqu’à sentir l’envie de ce premier album solo. Il compose le titre d’ouverture, « Man Mwe », pour sa mère alors qu’elle est condamnée par la maladie. Ce sera le point de départ du projet : réaliser un opus orienté vers les racines et les traditions, revenir sur l’identité de tout un peuple. Des textes en créole sur des instrumentaux calés sur le tempo du nyabinghi. Mêlant retour vers les origines et réalité actuelle, Baron Black aborde aussi bien les inégalités sociales et l’amour que ce qui touche directement à l’actualité, comme les guerres, les grèves… Lui qu’on avait l’habitude de côtoyer en vrai toaster adopte sur certains titres un chant à la manière des anciens, à qui il doit toute l’inspiration de cet album authentique. Ceci n’est pas si surprenant puisqu’il s’avoue influencé aussi bien par U-Roy, Capleton, Tiger que Gregory Isaacs, Dennis Brown ou Garnett Silk. Enregistré dans son studio Black House à Pantin, trois années ont été nécessaires pour réunir la matière sonore de Tradisyon Mwen. L’aventure n’a pas manqué d’accueillir quelques invités au passage, comme Neg Lyrical et Natwal. Des concerts acoustiques pour présenter les vibrations de cet opus sont prévus pour l’année prochaine. En attendant, Baron Black et King Kalabash sont toujours parés pour le sound system et un nouveau street album de la Big Famili est également en préparation.
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #21 - décembre 2011/janvier 2012)
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