mardi 24 avril 2018

Top Albums 2017


  1. Chinese Man Shikantaza (Chinese Man Records)
  2. L’Entourloop Le Savoir Faire (X-Ray Prod)
  3. Inna De Yard The Soul Of Jamaica (Chapter Two/Wagram)
  4. Nattali Rize Rebel Frequency (Baco Records)
  5. SOJA Poetry In Motion (ATO Records)
  6. Alborosie Soul Pirate Acoustic (Baco Records)
  7. Jesse Royal Lily Of Da Valley (Easy Star/Bertus)
  8. Chronixx Chronology (Soul Circle Music)
  9. Yaniss Odua Nouvelle Donne (Caan Dun Music)
  10. Ginjah Roots (Stingray Records)

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)

vendredi 20 avril 2018

Leah Rosier - Interview

Après la sortie en 2016 de Only Irie Vibes avec le Rise & Shine Band de Besançon, Leah Rosier est de retour avec un nouvel album, The Black Star Tracks. Fruit de la collaboration avec l’équipe de Black Star Foundation basée comme elle à Amsterdam, de leurs virées en Jamaïque et des musiciens du Firehouse Crew, les vibrations irie sont toujours au rendez-vous !

Peux-tu nous parler de ton amour de la musique reggae, quand as-tu commencé à en écouter ?
Mon frère était un grand fan de reggae et de hip-hop, qu’il mettait très fort dans sa chambre à côté de la mienne. C’est comme ça que j’ai découvert la belle basse du reggae. Quand j’ai commencé à comprendre le message dans la musique - l’esprit rebelle, l’attitude positive, les enseignements, la spiritualité, l’amour et le respect, l’histoire et la culture de la Jamaïque -, ma passion pour le reggae s’est encore renforcée.

Quels sont tes trois groupes ou artistes favoris ? Quelle est la première chanson que tu as écoutée aujourd’hui ?
J’en ai beaucoup plus que trois, mais si je devais choisir… ce serait Bob Marley & The Wailers, Dennis Brown et Damian Marley. La première chanson que j’ai entendue aujourd’hui a été « Should I » de Dennis Brown. C’est une de celles que j’écoute pour me réveiller.

Combien de fois es-tu allée en Jamaïque ? Que ressens-tu pour ce pays ?
Je suis allée en Jamaïque trois fois, et j’y retourne très bientôt en compagnie de Black Star Foundation, avec qui j’ai fait mon album The Black Stars Tracks. Ils vont en Jamaïque depuis des années. Nous logeons à Kingston chez un de leurs amis. Personnellement, je n’aime pas y faire du tourisme, je vais principalement en Jamaïque pour travailler sur ma musique, apprécier les vibrations et pour méditer et avoir de l’inspiration. J’ai beaucoup voyagé, et c’est certainement mon endroit favori. Le climat, la culture, la musique, les gens, la nourriture, la ganja, les soirées en plein air… j’adore ! Il y a tellement de musiciens et producteurs talentueux là-bas.

Quand as-tu commencé à chanter et à écrire ta première chanson ? Te souviens-tu de son titre ?
Ma mère dit que je chantais déjà quand j’étais bébé. Vers seize ans, j’ai écrit ma première chanson en anglais sur ma guitare acoustique à propos de quelqu’un que j’aimais secrètement. Je ne me souviens plus du titre, mais ça disait : «You’re a closed door for me and I just can’t find the key ». (rires) Je n’ai jamais écrit une vraie chanson en néerlandais, ma langue maternelle, seulement des poèmes et des histoires.  

Plus jeune, tu étais mannequin. Combien d’années as-tu fait ce travail ?
Depuis que je suis petite, j’ai toujours été modèle, ce qui était bien parce que je pouvais utiliser l’argent pour prendre des cours de chant, de musique, de danse et de théâtre. J’avais l’ambition d’être actrice ou chanteuse. J’ai fini mes études à dix-sept ans et j’ai eu un bon job à Amsterdam, mais tout ce que je voulais, c’était voyager à travers le monde. J’ai été « découverte » dans la rue par une agence de mannequins. En quelques semaines, j’étais à Paris. Puis, huit ans durant, j’ai travaillé à temps plein comme mannequin dans le monde entier. Je suis très reconnaissante pour cette période, pas seulement parce que j’ai pu aller au Japon, au Mexique, au Kenya et dans beaucoup d’autres pays, mais pour l’expérience que j’ai acquise et que je peux utiliser dans mes projets actuels.

Pourquoi as-tu choisi de changer pour une carrière musicale ?
La crise économique et toutes ces émissions télévisées sur les mannequins ont vraiment changé l’industrie de la mode. Il était devenu plus dur de trouver du travail et, vers 2011, j’en ai eu assez d’attendre que le travail arrive, alors j’ai démissionné. Aussi, une certaine expérience révélatrice m’a fait réaliser que je devais poursuivre ce que j’aime vraiment : la musique. J’ai continué d’écrire et d’enregistrer des chansons pendant que j’étais mannequin. J’ai décidé d’en mettre quelques-unes en ligne, et j’ai rapidement commencé à me connecter et à collaborer avec des musiciens et des producteurs partout dans le monde. Une autre chose que je voulais vraiment était de travailler dans un coffeeshop à Amsterdam, d’où je viens. Un en particulier qui a toujours eu de bonnes vibrations, alors j’ai postulé pour un emploi et je l’ai eu. Je travaille là-bas depuis, c’est toujours une bonne combinaison avec ma musique, car l’une de mes missions est d’aider à la normalisation du cannabis, en particulier pour son usage médical.

Ton nouvel album, The Black Star Tracks, est sorti depuis le 17 novembre. Comment est né ce projet ?
Cet album est une collaboration avec Black Star Foundation d’Amsterdam, d’où le nom Black Star Tracks. C’est une organisation à but non lucratif qui promotionne, produit et programme du reggae en Hollande depuis 2003. Nous avons beaucoup travaillé ensemble ces dernières années. Nous sommes allés ensemble en Jamaïque deux fois. Après avoir posé sur trois de leurs riddims, l’idée est venue de faire un album ensemble. Je suis très reconnaissante d’avoir eu l’opportunité de pouvoir m’exprimer sur tous ces bons riddims de Asher-E et The Firehouse Crew, ainsi que de bénéficier du soutien total et des conseils de Dennis et Michelle de Black Star Foundation.

Comment as-tu rencontré l’équipe de Black Star Foundation et le Firehouse Crew ?
Un ami commun m’a présentée à Dennis et Michelle après un de mes premiers shows en Hollande. Ils travaillent avec le Firehouse Crew depuis des années, ils ont joué beaucoup de leurs riddims. J’ai rencontré pour la première fois le Firehouse Crew il y a quelques années à Amsterdam, ce sont des musiciens extraordinaires. J’ai aussi eu l’honneur d’être en studio avec eux lors de l’enregistrement du riddim de « Smile High Vibe ».

Quand as-tu écrit les chansons de The Black Star Tracks ?
La plupart des chansons ont été composées sur cette dernière année et demi. Hormis « Butterflies », « Come Rain Come Shine » et « Rude Boy » qui sont déjà sorties sur des riddims de Black Star.

Que feras-tu en 2018 ?
De la musique, parcourir le monde, vivre pleinement, me sentir irie… Je vais d’abord aller en Jamaïque pour prendre l’inspiration pour cette nouvelle année. Je ferai aussi une vidéo pour une des chansons de The Black Star Tracks là-bas… Voilà un bon début !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)

lundi 16 avril 2018

Hollie Cook - Interview

Hollie Cook présente un nouvel album intitulé Vessel Of Love, disponible le 26 janvier. Sorti chez Merge Records, l’Anglaise est heureuse de commencer l’année avec ce nouvel opus en poche et de partir en tournée dès février pour faire vivre et découvrir en live ces compositions toutes chaudes en compagnie du General Roots Band. Interview en toute simplicité avec la fille de Paul Cook, batteur des Sex Pistols, à l’aube de cette nouvelle année.

Depuis son premier album éponyme en 2011, suivi de Twice en 2014, Hollie Cook a conquis tous les publics avec sa voix savoureuse et son style inclassable qui rendent à coup sûr les instrumentales envoûtantes. En 2012, Prince Fatty a même repris ce premier disque pour pousser encore plus loin les vibrations et obtenir une nouvelle version complète justement nommée, Prince Fatty presents Hollie Cook In Dub. On attendait avec impatience des nouvelles de la chanteuse installée à Londres, pour le plaisir d’entendre sa délicieuse voix sur des rythmiques bien dosées comme elle l’a déjà si bien fait, avec entre autres les morceaux « Postman », « That Very Night », « Milk and Honey », « Looking For Real Love »… Le premier extrait annonçant ce nouvel album, « Angel Fire », est sorti l’été dernier. Il nous tardait d’en écouter davantage, déjà convaincu d’un nouvel album à la hauteur de ses talents.

Comment vas-tu, Hollie ?
Vraiment bien, merci. Je me sens excitée par rapport à tout ce qui va se passer cette année !

Ton nouvel album, Vessel Of Love, sort le 26 janvier. Comment peux-tu le présenter en quelques mots ?
Salut tout le monde, voici mon nouvel album Vessel Of Love ! Ça faisait un moment que je n’avais pas fait un disque, et je suis vraiment très contente d’avoir attendu de manière à ce qu’il sonne comme je le voulais. J’espère qu’il vous plaira aussi.

Pourquoi as-tu choisi le titre de Vessel Of Love ?
Le label ne voulait pas que j’utilise le titre original que j’avais choisi, car c’est le titre d’une chanson très connue… J’ai donc fini par l’appeler Vessel Of Love pour m’amuser. C’est le nom d’une des chansons de l’album. Elle parle de se chercher soi-même et du sens de la vie, de décider d’avancer avec tout l’amour qu’on peut rassembler.

Après plusieurs années chez Mr Bongo, qui a sorti tes précédents albums et leurs singles, tu as rejoint un label américain. Quand as-tu rencontré Merge Records ?
Peut-être il y a deux ans, ou trois… Juste avant que je commence à travailler sur cet album.

Avec quels producteurs as-tu bossé pour les enregistrements ?
Martin « Youth » Glover [U2, Guns N’Roses, Paul Mc Cartney, The Verve…] a produit l’album et mes amis et musiciens de General Roots de Londres en ont joué la majeure partie. J’ai enregistré les voix à Londres et en Espagne en 2016.

Le premier single a été « Angel Fire », il y a quelques mois. Y en a-t-il d’autres ?
Oui, « Survive » et « Freefalling » sont sortis en octobre. Le nouveau s’appelle « Stay Alive » et sort en janvier.

Comment as-tu écrit les chansons de cet album ? Quelle a été ton inspiration ?
Je les ai écrites dans ma tête et, ensuite, j’ai pris un crayon et j’ai étoffé les idées des paroles et la mélodie. Les relations entre toutes les dynamiques sont ma principale source d’inspiration. On peut dire que nous avons des perspectives différentes par rapport à ce que nous vivons à travers le temps et les émotions.

Vessel Of Love est ton troisième album, après Hollie Cook en 2011 et Twice en 2014. Que penses-tu de ces deux albums, avec un peu de recul ?
Je pense qu’ils sont super ! C’est génial d’avoir trois albums à mon actif maintenant. Je trouve  que c’est difficile de ne pas écouter ce que je fais de manière critique, mais je me sens optimiste en voyant mon évolution en tant que musicienne, chanteuse et interprète. J’ai l’impression d’avoir appris et progressé depuis que j’ai fait mon premier album.

Penses-tu que ta musique a réellement changé depuis ?
Dans une certaine mesure, oui c’est ce que je pense. C’est plutôt quelque chose qui a grandi que vraiment changé. De la même manière que nous grandissons et changeons en tant que personne. Vous êtes toujours le même mais les choses deviennent différentes au fur et à mesure.

Il y a aussi eu l’album In Dub avec Prince Fatty en 2012…
Je ne me souviens plus vraiment de comment ça a commencé, c’était probablement l’idée de Fatty. Je n’ai pas de souvenir spécialement pour cet album. C’est juste Fatty qui a fait ce qu’il fait de mieux !

Est-il possible que tu refasses un album dub un jour ?
Peut-être qu’il y en aura un autre un jour, oui.

Qu’aimes-tu le plus dans la musique reggae et dub ?
Le ressenti. Son âme est vraiment différente et particulière.

Que feras-tu en 2018 ?
J’espère donner beaucoup de concerts ! Je démarre une tournée en février qui, avec un peu de chance, se poursuivra jusqu’à l’été et l’année prochaine. Ça fait un an que je n’ai pas joué et c’est ce qui me manque le plus !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)

jeudi 12 avril 2018

Black Star Foundation

Black Star Foundation fête cette année ses quinze ans d’existence, alors que vient juste de sortir, en novembre dernier, le World Of Righteousness riddim avec la participation de Luciano, Anthony B, Marlon Asher, Leah Rosier… Basée à Amsterdam, voilà une petite organisation qui fait de bien grandes choses !
L’idée de Black Star Foundation est née au Ghana. Michelle, la fondatrice, travaille alors pour une compagnie néerlandaise qui a un deuxième bureau à Accra et rencontre là-bas beaucoup de musiciens et chanteurs talentueux. Elle lance le projet Black Star Foundation pour stimuler la communication avec les pays occidentaux et rapprocher les gens de cultures différentes par le biais de l’art, et en particulier la musique. De retour à Amsterdam, l’activité démarre avec une tournée de l’artiste ghanéen Black Prophet en 2003. Elle commence également à organiser des concerts et tournées pour des artistes hollandais. Au fur et à mesure, l’équipe se concentre de plus en plus sur la musique reggae. En 2005, Michelle s’allie à Den-Den, ce qui marque la naissance du Black Star Sound. Ils rencontrent peu de temps après Asher-E, l’homme qui mixe toutes leurs productions et dubplates. Jahforth est le dernier membre à les avoir rejoints. Originaire de Jamaïque, il vit à Amsterdam et officie en tant que MC au sein du Black Star Sound depuis 2014. C’est en 2006 que Den-Den crée le label, qui compte à ce jour six albums, deux singles et quatre riddims. Organisation d’événements, tournées, management, production, sound system… la fine équipe est sur tous les fronts ! Elle vient d’ailleurs tout juste de sortir un nouveau riddim. Composé par Asher-E dans son propre home studio, à Deventer, en 2009, le tout premier morceau enregistré dessus portait le nom « World Of Righteousness », qui sera donné au riddim pour sa sortie quelques années plus tard. En 2010, Brainpower choisit l’instrumental pour une version sur laquelle ils ajoutent du violon, qui figure sur son album Dub & Dwars. L’année suivante, Marlon Asher enregistre « Trouble » lors de sa tournée aux Pays-Bas… Les prémisses d’une série sur cet instrumental sont alors dans la boîte, mais c’est au cours de ces deux dernières années qu’ont été enregistrées toutes les autres chansons, obtenant au final dix pistes. Parmi les grands noms, Luciano, Anthony B et Mickey General, qu’ils connaissent depuis longtemps ; trois chanteurs néerlandais de leur entourage sont aussi au rendez-vous, Leah Rosier, Rapha Pico et Robina Souilljee… Disponible en téléchargement légal et en CD, la rythmique new-roots du World Of Righteousness riddim devrait aisément faire le tour du monde. Le 15 avril prochain aura lieu la soirée des quinze ans de Black Star Foundation au Melkweg à Amsterdam. A cette occasion, de nombreux artistes seront présents pour un événement musical d’envergure, avec aussi une exposition de photos, de la nourriture jamaïcaine, le merchandising du label… Avant cela, destination Jamaïque pour Michelle et ses acolytes, puis la mise en ligne de la nouvelle version de leur site web, les bonnes vibrations continuent de se propager.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)

dimanche 8 avril 2018

Embassy Of Zion

Basé en Seine-et-Marne, le groupe Embassy Of Zion est né en mars 2014, alors qu’il donnait son premier concert, bien déterminé à faire sonner de bonnes vibrations reggae roots et deep dub. Les musiciens planchent immédiatement sur un premier album, Legend and History est sorti en juin 2016. Le train est en marche.
Johan (guitariste), Youbi (claviériste) et Pato (chanteur) se sont rencontrés il y a une quinzaine d’années grâce à un ami commun, Rem-I. Pato intègre alors le groupe de reggae dans lequel jouent déjà les trois autres, appelé Kantoo Vibes. Ils font des concerts ensemble pendant plus de dix ans avant de créer Embassy Of Zion, avec Sandrine et Maya (choristes), Raalem (batteur, ancien percussionniste de Saï-Saï) et Peter (bassiste). Bien qu’ils soient issus de cultures et styles différents – du reggae roots aux musiques africaines en passant par la soul et le dancehall – tous se retrouvent dans cette vision où Zion s’oppose à Babylone, représentant un endroit où l’on se ressource et où l’on se sent vraiment bien. Legend and History est leur premier album, enregistré avec le producteur et ingénieur du son Mr Haze, en analogique et en one shot, au studio Roots Vibes. Pierre aka L’Illustre est venu muni de ses caméras pour capturer les vibrations en prise directe et pouvoir, notamment, en faire un clip pour « Only One Road ». En quête de vérité, les seize pistes de l’album, dont cinq versions dub, évoquent des thèmes militants. « Nous abordons des sujets qui critiquent la mondialisation, la décadence des élites et des sociétés dites humanistes et modernes qui, pourtant, assassinent au nom de la liberté, l’égalité et la fraternité… Nous rappelons que l’autonomie, l’espérance, l’éducation, la paix, l’amour et l’unité, dans le respect de chaque culture, sont des clés pour l’émancipation de l’homme… Nous avons aussi des textes plus mystiques, comme « Siloah », et d’autres qui racontent des histoires de gens ordinaires, comme « Conscious Slave »… Nous souhaitons véhiculer des messages positifs et contestataires, de la même manière que les anciens le faisaient avant nous. Leur héritage se doit d’être vivant et créé à partir de tout ce qu’ils nous ont laissé de meilleur ! » Si les exemplaires CDs de Legend and History sont déjà tous écoulés, l’album est disponible sur les plateformes de téléchargement. Le groupe a d’ores et déjà prévu d’entrer en studio en mars prochain pour enregistrer une suite, travaillant aussi sur un projet avec un sound system dub UK pour pousser encore plus loin le volume et l’intensité en live… Vous voilà prévenus !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)

mercredi 4 avril 2018

Foresta & Royal Blu

Producteur de musique et de vidéo clips à Berlin depuis 2009, Foresta vient de monter son propre label Foresta Music, orienté notamment vers le hip-hop, la soul, et aussi le reggae, qu’il écoute massivement depuis plus de quinze ans. Nouvelle sortie, Sing With God, un EP de 5 titres au croisement de toutes ses influences avec le chanteur jamaïcain Royal Blu. En voilà deux qui ont bien fait de se rencontrer !
En 2015, un ami de Foresta lui envoie la musique de Royal Blu. Il accroche immédiatement et le contacte dans la foulée. Royal Blu connait déjà son travail et se trouve tout à fait partant pour un morceau ensemble. Foresta lui envoie quelques riddims et part en Jamaïque trois mois plus tard. Ils enregistrent alors « Believe » avec Lila Iké (sorti en août 2016). Quelques jours après, Foresta propose à Royal Blu, qui avait exactement la même idée en tête, de faire d’autres morceaux en vue d’un album court. Voilà comment a démarré le projet de l’EP Sing With God, disponible depuis le 24 novembre. Cela aura pris deux ans en tout, ayant souhaité bien faire les choses et être réunis lors des sessions d’enregistrement au studio Quik Keyz à Kingston. « Sing With God » s’oppose au célèbre « Dance With The Devil ». Royal Blu souhaitait apporter une sorte de positivité à l’énergie exprimée, sans y voir nécessairement une connotation religieuse. Son inspiration est issue d’une profonde introspection qui a donné des mots à ces cinq pistes originales. Il s’agit de s’accorder positivement avec soi-même, chacun pouvant y voir sa propre interprétation.
Le chanteur jamaïcain a toujours baigné dans la musique et a fait sa première scène au Live From Kingston en 2012, au côté de Chronixx, Iba Mahr et Keida. Il sort régulièrement des morceaux avec différents labels. De son côté, Foresta a commencé la musique en 2009, composant auparavant uniquement de petites parties au piano. L’une de ses premières importantes réalisations a été le Youth riddim, qui regroupe de nombreux chanteurs allemands. En plus de la production instrumentale, l’homme exerce aussi dans la production vidéo et affiche à son actif plus d’une cinquantaine de clips. Après six années à faire bouger la scène berlinoise avec Urban Tree Music, il décide de monter son propre label, Foresta Music, fin 2015, pour donner vie à ses propres projets. Démarrant cette nouvelle année par un séjour de trois mois en Jamaïque, il a déjà quelques riddims dans les tiroirs sur lesquels il compte bien bosser et d’autres idées en tête… Ensemble ou séparément, ces deux-là devraient nous donner des nouvelles très rapidement. Juste le temps d’apprécier le délicieux fruit de leur collaboration : Sing With God.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)