Après la sortie en 2016 de Only Irie Vibes avec le Rise & Shine
Band de Besançon, Leah Rosier est de retour avec un nouvel album, The Black Star Tracks. Fruit de la
collaboration avec l’équipe de Black Star Foundation basée comme elle à
Amsterdam, de leurs virées en Jamaïque et des musiciens du Firehouse Crew, les
vibrations irie sont toujours au rendez-vous !
Peux-tu
nous parler de ton amour de la musique reggae, quand as-tu commencé à en
écouter ?
Mon frère était un grand fan de reggae et de hip-hop, qu’il mettait très
fort dans sa chambre à côté de la mienne. C’est comme ça que j’ai découvert la
belle basse du reggae. Quand j’ai commencé à comprendre le message dans la
musique - l’esprit rebelle, l’attitude positive, les enseignements, la
spiritualité, l’amour et le respect, l’histoire et la culture de la Jamaïque -,
ma passion pour le reggae s’est encore renforcée.
Quels
sont tes trois groupes ou artistes favoris ? Quelle est la première
chanson que tu as écoutée aujourd’hui ?
J’en ai beaucoup plus que trois, mais si
je devais choisir… ce serait Bob Marley & The Wailers, Dennis Brown et
Damian Marley. La première chanson que j’ai entendue aujourd’hui a été
« Should I » de Dennis Brown. C’est une de celles que j’écoute pour
me réveiller.
Combien
de fois es-tu allée en Jamaïque ? Que ressens-tu pour ce pays ?
Je suis allée en Jamaïque trois fois, et
j’y retourne très bientôt en compagnie de Black Star Foundation, avec qui
j’ai fait mon album The Black Stars
Tracks. Ils vont en Jamaïque depuis des années. Nous logeons à Kingston chez
un de leurs amis. Personnellement, je n’aime pas y faire du tourisme, je vais
principalement en Jamaïque pour travailler sur ma musique, apprécier les
vibrations et pour méditer et avoir de l’inspiration. J’ai beaucoup voyagé, et
c’est certainement mon endroit favori. Le climat, la culture, la musique, les
gens, la nourriture, la ganja, les soirées en plein air… j’adore ! Il y a
tellement de musiciens et producteurs talentueux là-bas.
Quand
as-tu commencé à chanter et à écrire ta première chanson ? Te
souviens-tu de son titre ?
Ma mère dit que je chantais déjà quand
j’étais bébé. Vers seize ans, j’ai écrit ma première chanson en anglais sur ma
guitare acoustique à propos de quelqu’un que j’aimais secrètement. Je ne me
souviens plus du titre, mais ça disait : «You’re a closed door for me and I just can’t find the key ». (rires) Je n’ai jamais écrit une vraie
chanson en néerlandais, ma langue maternelle, seulement des poèmes et des
histoires.
Plus
jeune, tu étais mannequin. Combien d’années as-tu fait ce travail ?
Depuis que je suis petite, j’ai toujours
été modèle, ce qui était bien parce que je pouvais utiliser l’argent pour
prendre des cours de chant, de musique, de danse et de théâtre. J’avais l’ambition
d’être actrice ou chanteuse. J’ai fini mes études à dix-sept ans et j’ai eu un
bon job à Amsterdam, mais tout ce que je voulais, c’était voyager à travers le
monde. J’ai été « découverte » dans la rue par une agence de
mannequins. En quelques semaines, j’étais à Paris. Puis, huit ans durant, j’ai
travaillé à temps plein comme mannequin dans le monde entier. Je suis très
reconnaissante pour cette période, pas seulement parce que j’ai pu aller au
Japon, au Mexique, au Kenya et dans beaucoup d’autres pays, mais pour
l’expérience que j’ai acquise et que je peux utiliser dans mes projets actuels.
Pourquoi
as-tu choisi de changer pour une carrière musicale ?
La crise économique et toutes ces émissions
télévisées sur les mannequins ont vraiment changé l’industrie de la mode. Il
était devenu plus dur de trouver du travail et, vers 2011, j’en ai eu assez
d’attendre que le travail arrive, alors j’ai démissionné. Aussi, une certaine
expérience révélatrice m’a fait réaliser que je devais poursuivre ce que j’aime
vraiment : la musique. J’ai continué d’écrire et d’enregistrer des
chansons pendant que j’étais mannequin. J’ai décidé d’en mettre quelques-unes
en ligne, et j’ai rapidement commencé à me connecter et à collaborer avec des
musiciens et des producteurs partout dans le monde. Une autre chose que je
voulais vraiment était de travailler dans un coffeeshop à Amsterdam, d’où je
viens. Un en particulier qui a toujours eu de bonnes vibrations, alors j’ai
postulé pour un emploi et je l’ai eu. Je travaille là-bas depuis, c’est toujours
une bonne combinaison avec ma musique, car l’une de mes missions est d’aider à la
normalisation du cannabis, en particulier pour son usage médical.
Ton
nouvel album, The Black Star Tracks,
est sorti depuis le 17 novembre. Comment est né ce projet ?
Cet album est une collaboration avec Black Star Foundation d’Amsterdam,
d’où le nom Black Star Tracks. C’est
une organisation à but non lucratif qui promotionne, produit et programme du
reggae en Hollande depuis 2003. Nous avons beaucoup travaillé ensemble ces
dernières années. Nous sommes allés ensemble en Jamaïque deux fois. Après avoir
posé sur trois de leurs riddims, l’idée est venue de faire un album ensemble.
Je suis très reconnaissante d’avoir eu l’opportunité de pouvoir m’exprimer sur
tous ces bons riddims de Asher-E et The Firehouse Crew, ainsi que de bénéficier
du soutien total et des conseils de Dennis et Michelle de Black Star
Foundation.
Comment
as-tu rencontré l’équipe de Black Star Foundation et le Firehouse Crew ?
Un ami commun m’a présentée à Dennis et
Michelle après un de mes premiers shows en Hollande. Ils travaillent avec le
Firehouse Crew depuis des années, ils ont joué beaucoup de leurs riddims. J’ai
rencontré pour la première fois le Firehouse Crew il y a quelques années à
Amsterdam, ce sont des musiciens extraordinaires. J’ai aussi eu l’honneur
d’être en studio avec eux lors de l’enregistrement du riddim de « Smile
High Vibe ».
Quand
as-tu écrit les chansons de The Black
Star Tracks ?
La plupart des chansons ont été composées
sur cette dernière année et demi. Hormis « Butterflies », « Come
Rain Come Shine » et « Rude Boy » qui sont déjà sorties sur des
riddims de Black Star.
Que
feras-tu en 2018 ?
De la musique, parcourir le monde, vivre
pleinement, me sentir irie… Je vais d’abord aller en Jamaïque pour prendre
l’inspiration pour cette nouvelle année. Je ferai aussi une vidéo pour une des
chansons de The Black Star Tracks
là-bas… Voilà un bon début !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #58 - février/mars 2018)
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