En
juin 2014, Scars sortait son premier album solo, Plus Aucun Doute, après plus de dix ans d’expériences musicales
diverses, qui ont vu, notamment, passer L’F.I.J. et les mixtapes Jamaican Art. Toujours aussi déterminé,
Scars présente un second opus aux vibrations reggae, dancehall, hip-hop,
intitulé Je Suis Comme Ça, encore plus personnel et
affirmé.
Peux-tu
te présenter et revenir sur ton parcours ?
Je suis Scars, artiste reggae-dancehall normand,
originaire du Havre et vivant à Rouen depuis une dizaine d’années. J’ai sorti mon premier album, Plus Aucun Doute, en juin 2014, puis Je Suis Comme Ça fin mars dernier. Très actif dans le milieu sound system avec
Selecta Antwan du Terminal Sound, nous avons fait environ 300 dates depuis 2012.
Depuis peu, je tourne également avec mon backing band, Medical Team (Kubix,
Vales, Jason, Micka, Moïra, Dominique).
Ton
dernier projet s’intitule Je Suis Comme Ça, disponible depuis le
15 mars en digital, suivi, le 31 mars, du format CD. Que s’est-il passé après
la sortie de Plus Aucun Doute, en
2014 ?
J’ai promotionné cet album et l’ai défendu sur scène à
travers la France, la Belgique, le Vietnam, le Cambodge… J’ai d’ailleurs eu le privilège d’être élu « Révélation
Reggae de l’Année » aux Victoires du
Reggae 2015, organisées par Reggae.fr. Quel bonheur que mon premier album
soit si bien accueilli !
Quel
bilan tires-tu de ce premier album solo ?
J’en suis très satisfait, même si j’ai vite eu un goût
d’inachevé… Je n’ai pas toujours pu bosser
directement avec les personnes que je souhaitais, et j’ai du prendre quelques
riddims déjà sortis, en demandant les droits aux compositeurs. En revanche, j’ai adoré le processus créatif
autour des rythmiques qu’on a pu créer sur mesure pour certains titres. C’était aussi ma première expérience dans un studio
professionnel, mon premier projet produit, la première fois que j’invitais des artistes
comme Daddy Mory, Médine, Dragon Davy… et aussi mes potes de toujours, Naâman
et Def !
Que
t’a-t-il apporté en termes d’expériences ?
J’ai pu apprendre rapidement le travail en studio, l’intérêt
de maquetter et de modifier les riddims en fonction des textes pour faire
évoluer chaque morceau, la conception des featuring en studio, la rigueur de l’écriture
quand on sait que les textes vont figurer sur un album…
J’ai aussi appris ce qu’était la promotion, représenter un album,
défendre un projet en live, avec tous les codes à respecter, etc.
Quand
as-tu commencé à travailler sur Je Suis
Comme Ça ?
Dès le lendemain de la sortie de Plus Aucun Doute ! J’avais de grandes ambitions en termes de
création pour cet album, donc je m y suis mis au plus vite.
Deux
singles et clips ont accompagné sa sortie, « Ensemble » et
« Merci », deux thèmes chers au reggae ! Dans quel état d’esprit
étais-tu lors de l’écriture de ces titres ?
Pour « Merci », l’idée était de faire un
morceau pour remercier les gens qui m’avaient élu « Révélation de l’Année
2015 » aux Victoires du Reggae. Cette récompense a été une telle surprise, que
j’ai écrit ce texte un peu dans l’urgence et le plus sincèrement possible. Pour « Ensemble », j’ai été très marqué,
comme beaucoup, par les attentats de novembre 2015…
Suite au climat anxiogène et aux tensions intercommunautaires, j’ai eu
envie de délivrer un message d’unité et de tolérance.
Force est de constater que vivre ensemble, s’ouvrir et apprendre des
autres ne semble pas évident pour tout le monde… Tant
qu’il y aura du racisme, de la xénophobie, de l’obscurantisme, je continuerai à
écrire des morceaux sur le thème primordial du « vivre ensemble ».
Qu’avais-tu
envie d’exprimer sur cet album ? Quels sont les thèmes principaux que l’on
y retrouve ?
Je me suis rendu compte, à la sortie du premier album,
que je ne m'étais pas vraiment livré, ni présenté. J'ai
eu envie de corriger le tir en faisait un second album plus personnel. Il y a, évidemment, le morceau éponyme, qui est
une description de qui je suis, mes choix, mes qualités et mes défauts, avec,
en conclusion, le constat qu’on évolue mais qu’on ne change pas vraiment… Je parle aussi des voyages et du fait d’apprendre
à se connaître soi-même en sortant de sa routine quotidienne, des relations entre
les hommes et les femmes, d’anecdotes du cabinet médical où je travaille, de ma
ville du Havre, du fait de ne jamais désespérer, des femmes indépendantes, de
mes habitudes du week-end… et l’album s’achève sur un morceau très introspectif.
Par
qui ont été réalisées les instrumentales ?
Sur cet album, j’ai travaillé avec ManuDigital, Tom
Fire, Cisko, D&H, Dreadsquad, Moker, Kubix et TG.
Où
ont été enregistré les voix ?
J’ai enregistré l’album chez Dig Studio à Paris, tout
comme le premier.
On
retrouve plusieurs invités sur cet album : Taïro, Neg’Marrons, Krys,
Kenyon, Dasha… Comment se sont passées ces collaborations ? Avais-tu déjà
travaillé avec ces artistes ?
On se connaît maintenant très bien avec Taïro et
Kenyon, grâce aux tournées qu’on a partagées. J’avais
déjà joué plusieurs fois avec les Neg'Marrons et Krys, mais on ne se
connaissait pas vraiment… C’est un grand
honneur qu’ils aient été curieux, puis motivés de faire ces morceaux avec moi. J’ai découvert Dasha à la radio et sur les
chaînes musicales lors de mon voyage en Martinique l’année dernière. J’ai immédiatement flashé sur sa voix et je lui
ai proposé le morceau.
Comment
se sont passées ces dates en première partie de Taïro ?
Une superbe tournée, couronnée par un Olympia avec Taïro,
un vrai rêve de gosse ! Une belle saison de
concerts, puisque j’avais participé, quelques mois plus tôt, à l’Olympia de
Naâman. Il y a aussi eu ma Release Party à
Rouen, au 106, la salle où tout a vraiment commencé, en 2012, avec la première
partie de Stephen Marley… Le live est
quasiment la finalité de la musique selon moi, le moment où tu la partages avec
le public de la meilleure façon qui soit ! Beaucoup
de dates à venir cet été, avec la tournée des bars des plages du Sud-Ouest, des
dates avec Naâman au Lavandou et au No Logo, des festivals, Summer Vibrations,
Zion Garden, Festival des 1000 Lumières…
Quels
sont tes projets et souhaits pour les prochains mois ?
J’espère continuer à donner beaucoup de concerts,
aller à la rencontre du public, faire de nouveaux morceaux et continuer à
voyager. J’ai conscience de la chance que j’ai
et je vis chaque instant à fond, car on ne sait jamais quand tout ça s’arrêtera…
Je ne veux avoir aucun regret !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)