vendredi 21 avril 2017

Marcel Salem - Interview

Bien que Marcel pratique le reggae depuis déjà un bon quart de siècle, son troisième album, Les Charognards, n’est sorti que le 3 décembre dernier, huit ans après Africa Vigilance. Comme toujours, Salem exprime ce que lui fait ressentir son cœur, l’humanité qui est en lui et lui fait dénoncer l’injustice qui perdure. Aidé en cela par une foi inébranlable en l’Afrique… et par quelques pouvoirs occultes.

Il se souvient de son père lui disant « tant que tu vis, tu peux apprendre »… Ces mots sont devenus son credo tout au long de son parcours, où finissent par se rejoindre les effets de l’aventure et la musique pour apaiser l’âme. L’univers de Salem entremêle reggae et tradition africaine, avec forcément beaucoup de choses à dire.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis un artiste sénégalais, auteur-compositeur-interprète, qui fait du reggae depuis maintenant vingt-cinq ans. Après avoir fait de la boxe,  je suis parti tenter l'aventure pendant douze ans dans toute l'Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, où j'écrivais, le soir, allongé sur mes cartons, ce que je ressentais au plus profond de moi, en m'accompagnant d'une vieille guitare. Pas facile, l'aventure…

Quand as-tu commencé à faire de la musique et à chanter ?
Je crois avoir toujours fait de la musique. Par contre, j'ai commencé à composer, en 1986, en Côte d'Ivoire et, surtout, lorsque je suis rentré au Sénégal, avec 800 Francs CFA (1,20 €) en poche, des douze années de ce long périple.  J'ai eu besoin d’exprimer ma douleur en chantant, notamment, d’avoir perdu toute trace de mon jeune frère qui était venu me rejoindre… 

Quel souvenir gardes-tu de la musique au Sénégal pendant ton enfance ?
Les chants en latin que chantait mon père à l'église le dimanche. Je suis toujours ému par ces moments lorsque je me les remémore.

Tu dis avoir été boxeur professionnel. Comment ça s’est passé ? Que retiens-tu de cette expérience ?
Oui, j'ai fait de la boxe pendant dix ans, entre 1975 et 1985. J'ai gagné 28 combats sur 32 ! Le dernier a eu lieu en Côte d'Ivoire. Je dirais que la boxe m'a beaucoup appris sur le respect de l'autre.

Tu as aussi beaucoup voyagé. Que t’ont apporté ces voyages sur le plan musical ?
L'aventure, comme je l'ai vécue, pendant douze ans, sans un sou, vivant de petits boulots qui permettent juste de manger le soir, ne peut qu'enrichir l’inspiration musicale. Une seule vie ne suffit pas pour écrire tout ce qui a été vu, entendu, enduré…

En dix ans, tu as sorti trois albums. Peux-tu présenter ta discographie ?
Le premier est Carroye 44, sorti en 2006, dont le titre est un hommage aux tirailleurs sénégalais. La chanson « Baapa » parlait, elle, du retour à la terre. Second album, en 2008, Africa Vigilance, car l'Afrique est un puits sans fond regorgeant de matières premières dans lequel vient se servir le monde entier pendant que la population ne mange pas à sa faim… Le troisième s’intitule Les Charognards, sorti le 9 décembre. Nous voyons les mêmes dirigeants au pouvoir depuis vingt, trente ou quarante ans, qui, non seulement ne le quittent pas, mais placent leurs propres fils pour leur succéder, sans parler de leur familles qui pillent les richesses du pays et liquident ou enferment tout opposant. Je voulais parler de tous ces gouvernants africains qui se prennent pour des rois, s'enrichissent sur le dos de leur peuple, de ces accords avec les Occidentaux pour nous maintenir dans la pauvreté… Les journalistes disent que je suis réactionnaire. Je suis comme je suis, je revendiquerai toute ma vie, et, malheureusement, de plus en plus, étant donné le chaos dans lequel le monde entier se trouve…

On sent que beaucoup de thèmes de l’album sont durs, voire tristes… Tu chantes en français mais aussi en patois. De quels dialectes s’agit-il ? T’arrive-t-il de chanter en anglais ?
L’inspiration vient de la vie en général, de ce qui se passe chaque jour, chaque heure… Non, je ne  chante pas en anglais, mais en sérère, mon dialecte natal, afin qu’il ne disparaisse jamais, en wolof, la langue nationale du Sénégal, en mandingue et en français, que j'ai appris bien plus tard.

Pourquoi s’est-il passé huit ans entre ton deuxième album et Les Charognards ?
Sortir un album a un coût très élevé. Je suis en autoproduction. Je préférerais sortir un album tous les deux ans, mais ce n’est pas possible dans ce contexte, et comme ça ne m’intéresse pas de sortir des albums commerciaux, ça prend du temps…

Quand et où a été enregistré l’album ?
J'ai enregistré cet album au mois d'avril 2016 à l'Auditorium de Saint Ouen à Paris avec Valess Assouan (basse), Eric Rico Delloye (batterie), Alex Armel (guitare), David Thierry Desert (percussions), Nana (chœurs), Philippe SlominskI (trompette), Thierry Farrugia (saxophone ténor), Michael Joussein (trombone) et Julien Daian (saxophone soprano).

Quels sont tes projets pour 2017 ?
D’abord, il va y avoir le concert au Zèbre de Belleville à Paris, le 4 février, ensuite direction le Sénégal pour trois concerts et la promotion de l'album, puis continuer vers le Burkina Faso…

Simba

https://www.facebook.com/marcelsalemofficiel

(pour Reggae Vibes Magazine #52 - février/mars 2017)

mardi 18 avril 2017

Meta & The Cornerstones - Messager d'harmonie

Installé depuis quelques temps à New York, le sénégalais Meta Dia et ses musiciens de The Cornerstones, sont de retour avec un nouvel album intitulé Hira, disponible le 17 février. Amour et spiritualité sont encore au rendez-vous de ce nouvel opus au reggae roots unique, qui colle des frissons, inspiré par la paix.

Bonjour Meta, peux-tu te présenter aux lecteurs de Reggae Vibes ?
Salutations à tous ! C’est un plaisir et un honneur, big up à Reggae Vibes Magazine et merci pour cet interview. Mon nom est Meta Dia, la pierre angulaire de Meta and The Cornerstones. Je suis né et j’ai grandi au Sénégal, mais je vis à New York maintenant. Je suis chanteur et compositeur, producteur de musique et messager de la paix, l’amour et l’harmonie.

Comment vas-tu ? As-tu joué de la musique aujourd’hui ?
Je suis reconnaissant, je remercie Dieu tout-puissant ! Je vis musique, donc je suis toujours en harmonie avec le monde, exprimant ce qui s’y passe avec mon stylo ou ma guitare. L’esprit chante toujours, qu’il soit content ou triste.

Hira, votre troisième album, sera disponible le 17 février. Peux-tu nous raconter l’histoire de son titre ?
Le titre m’est venu naturellement. Comme chacun sait, la vie est faite de hauts et de bas, d’obscurité et de lumière. Plus tu avances, plus tu apprends. Hira est une grotte dans les montagnes de la Mecque où le prophète a reçu le message divin par l’ange Gabriel. L‘idée que je partage à travers cet album se formule par une question : mais que se passe-t-il dans le monde actuellement ? La religion est utilisée pour promouvoir la haine, faire des reproches, ou alors elle est mal comprise par un petit groupe de personnes qui ont juste besoin d’ouvrir leurs cœurs. Les messagers sont venus avec des livres et de la réflexion, une fondation pure et spirituelle de la paix, un seul dieu. La patience est une vertu. Manifeste ton amour, voyage, fais briller tes lumières tout au long du chemin, apprends, pardonne, réalise de bonnes actions, transmets de l’amour et de la gentillesse et garde un cœur bon ! Métaphoriquement, Hira signifie l’esprit. Il faut se représenter de manière créative l’esprit comme une grotte. Automatiquement, la grotte nous paraît sombre. Pour voir la lumière, il faut être face à l’obscurité. Pour surmonter la peur, écoute l’ange – je veux dire la conscience, la voix intérieure – et tu verras la lumière.

Quand as-tu commencé à écrire les chansons de Hira ? Qu’avais-tu à l’esprit à ce moment-là ?
En fait, je ne peux pas vraiment dire quand j’ai commence à les écrire. Certaines sont anciennes, d’autres plus récentes, toutes réunies pour répandre le même message de paix. La guerre a toujours été présente sur terre, partout, de différentes manières. Déjà enfant, je me souviens avoir toujours cru en la paix, parce que quand quelqu’un est blessé, ça a des répercussions quelque part. Les thèmes n’ont pas changé, ma vérité est toujours la même. Mon premier album Forward Music abordait la paix, l’amour et l’harmonie. Mon second album Ancient Power était au sujet de la paix pour l’Afrique et l’expérience de mes voyages à Mayan River, Bahia, Jamaica… savoir ériger des ponts, aller partout avec de l’amour… Le nouvel album parle de spiritualité, rappelant aux frères et sœurs de ne pas être effrayé, de ne pas juger l’islam comme quelque chose de négatif, car l’islam est paix (salaam).

Comment s’est passée la réalisation de cet album ?
Nous avons commencé par réunir des fonds en demandant à nos fans, nos familles et amis de nous soutenir grâce à leur argent, leur temps, leurs efforts, leurs conseils, leur motivation et leur amour. Je les remercie tous ! Cet album a été enregistré en Angleterre au Real World Studio de Peter Gabriel, un lieu très beau et inspirant. J’ai produit l’ensemble de l’album et l’ai arrangé avec les Cornerstones. Nous avons contacté d’excellents musiciens des quatre coins du monde, issus de différents milieux musicaux. Du flamenco, de la bossa nova, du jazz classique du Ghana, de la soul-rock orientale avec une section de cuivres mélancolique des Pays-Bas pour donner de la texture et l’insérer dans une structure roots reggae. Nous avons fait des enregistrements dans différents studios, en France, aux Pays-Bas, à New York, puis l’album a été mixé aux Etats-Unis et en Jamaïque par Shane Brown (Jukeboxxx), James Bonzai Caruso et moi-même.

Qui est Concha Buika qui apparaît sur deux chansons, « Do » et « Regardless » ?
Concha Buika est une des meilleures vocalistes féminines, elle a d’ailleurs gagné un Grammy Award. Son chant me touche le cœur. Nous étions censés enregistrer une seule chanson mais les vibrations étaient si bonnes que nous en avons finalement fait deux ! Et nous travaillerons bientôt à nouveau ensemble…

Le premier album Forward Music est sorti en 2008, puis Ancient Power, en 2013… Que s’est-il passé pour le groupe depuis 2008 ?
Nous avons grandi et appris, en voyageant, en appréciant, en méditant, en pardonnant, en explorant… Le groupe est toujours le même. Il y a eu quelques transitions, de nouveaux musiciens nous ont rejoints, mais nous faisons tous partie de cette aventure. Parfois une mission appelle quelqu’un pour quelque chose, mais le plus important est que le message et la musique soient toujours là. La musique n’a pas de limites, elle rend libre.

Joueras-tu bientôt en France avec les Cornerstones ?
Oui, nous annoncerons bientôt les dates. Pour l’instant, nous sommes concentrés sur la sortie de Hira, le 17 février, avec la grâce de Dieu.

Connais-tu des artistes de reggae français ?
Oui, bien sûr ! Je pourrais tous les citer mais il n’y aurait pas assez de place dans le magazine. (rires) J’ai juste envie de dire « big up » à tous les groupes, chanteurs, médias, organisateurs, labels, festivals, fans et passionnés qui font vivre le reggae en France !

Quel est ton souhait pour 2017 ?
La paix dans le monde.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #52 - février/mars 2017)

samedi 15 avril 2017

Ras Divarius

L’instrument que Ras Divarius ne quitte plus depuis qu’il a quatre ans est bien celui qu’évoque logiquement son nom : le violon. Voilà trois années que le musicien en a fait sa marque de fabrique, ayant la bonne idée de faire glisser son archet sur des rythmiques reggae-dub, en studio d’enregistrement comme en live, lors de sessions en sound system. Frissons garantis !
Lorsque Ras Divarius revient sur ce qui l’a poussé à choisir le reggae, il explique que la découverte de ce genre musical s’est faite un jour très marquant pour lui, où sa vie s’est trouvée en grand danger… Epreuve difficile qu’il surmonte grâce à sa force morale et à cet amour grandissant pour la musique, en particulier le reggae-dub. Au moment où il fait la connaissance du sound system, avec ses murs d’enceintes, ses basses et ses rythmes interminables, l’envie lui vient d’essayer de poser sa touche personnelle. La rencontre du violon et des basses semble posséder la capacité de rendre les vibrations encore plus intenses… « Ce qui m’attire dans le reggae et le dub, c’est avant tout la musique en elle-même, ses sonorités, et aussi le côté underground ainsi que le message : paix, amour, tolérance, respect… Je fais de la scène depuis plus de dix ans. J’ai tourné avec de nombreuses formations, dans des styles très variés, mais, lorsque j’ai découvert le sound system, ce fut une évidence absolue : cette vibration, ces énergies, il y avait quelque chose à faire ! » Les premières prestations données par Ras Divarius ont lieu au printemps 2013, au Sound Meeting #3 et à la Dub Station #40 à Paris, avec Dub Livity. Leur dubmaker, Simon, est d’ailleurs à l’origine du pseudonyme tout indiqué du violoniste. Des collaborations solides sont nées, notamment avec Rootical Attack et Ashanti Selah, et de nouvelles ne cessent d’apparaître au fil des rencontres, avec, entre autres, Steppin’ Forward, Blackboard Jungle, Aba Shanti, Tozer, Zion Way, Mystical Rising… Dernières sorties en date pour apprécier les sublimes notes du musicien : « Gypsy Dub » avec Weeding Dub, « Violin Step » avec Ashanti Selah et Alpha Steppa, « Violin Dub » avec Michael Exodus (Exodub EP), ainsi qu’une apparition sur Sound From The Ark de The Rockers Disciples meets The Producers avec Blackboard Jungle. Et de nouveaux morceaux sont encore sur le point d’arriver… Touchant également à d’autres instruments, comme le piano, la guitare, le mélodica…, Ras Divarius travaille sur un premier album qu’il compte présenter cette année. En parallèle, l’artiste devrait plancher sur la mise en musique d’un spectacle de danse, ainsi que sur un documentaire… Même avec toutes ces occupations, il ne manquera pas d’en profiter pour jammer dès que l’occasion se présente !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #52 - février/mars 2017)

mercredi 12 avril 2017

Païaka

Comme pour leur précédent projet, Red, rebaptisé Redder Than Red une fois remixé par The Dub Shepherds, l’album Alive Anyway devient Alive In Many Ways, après être passé entre les mains d’une poignée de producteurs connaisseurs : Mahom, Dubmatix, TelDem Com’Unity, Ashkabad… Les huit pistes choisies pour compléter l’opus original sont disponibles en téléchargement depuis le 28 octobre et ont aussi donné naissance à un beau double vinyle qui réunit le tout, sorti le 11 novembre dernier, en édition limitée !
« Alive In Many Ways est un album remix de nos morceaux. Nous avons laissé les manettes à des artistes de différents horizons. On retrouve un peu de tout sur cette galette : électro, dub, dubstep… Pourtant, il y a une trame qui apparaît clairement en l'écoutant, celle de l'ouverture, du voyage, du changement… Nous sommes tous férus de dub et de musiques expérimentales, c’était logique de voir nos titres continuer leur vie autrement. Nous n’avons contacté que des artistes dont nous apprécions vraiment le travail. Nous avons découvert Ashkabad par hasard, en surfant sur le Net, et nous avons tout de suite accroché. Certains, comme Mahom et les Dub Shepherds, sont de véritables amis. Nous leur faisons une totale confiance, il était évident de travailler avec eux ! Nous entretenons aussi des relations amicales avec The Imposture et TelDem Com'unity depuis longtemps. James Laffite n'est autre que le trompettiste du groupe, un musicien complet qui passe beaucoup de temps à composer et arranger ses propres projets, dans des styles aussi variés que le rock, l'électro, le dub… Et enfin, travailler avec Dubmatix était un honneur, c’est une véritable pointure ! Ils connaissent tous notre univers, nous apprécions le leur, ça ne pouvait qu’être positif. Pour qu'ils soient le plus à l'aise possible et qu'ils se concentrent sur ce qui les inspire, nous les avons laissés totalement libres dans le choix des morceaux. (…) Depuis le début, nous savions qu’Alive In Many Ways aurait une version vinyle, c’est pourquoi il était préférable que quelques-uns restent à l’écart. Certains sont plus propices que d’autres à être remixés. La métamorphose de nos titres s'est presque déroulée sous nos yeux, c'était très intéressant ! « Tomorrow People » est proposé en deux versions, par Ashkabad et The Imposture, mais il n'y a qu'à les écouter pour se rendre compte qu’elles ont chacune leur place. Il était juste impossible pour nous de choisir ! C’est enrichissant de voir comment un même titre peut être travaillé dans des directions très différentes. C’est aussi ça la musique ! En ce moment, nous sommes en pleine période de composition, et il y a encore beaucoup de boulot… Nous ne pouvons en dire plus pour l’instant car, chez Païaka, composer est un processus assez long. Ce qui vous laisse le temps d’écouter Alive In Many Ways !  »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #52 - février/mars 2017)

dimanche 9 avril 2017

Resonators

Le combo anglais de Brighton, Resonators, a désormais un troisième album en poche, Imaginary People, sorti le 30 septembre dernier. Après avoir passé une bonne partie des quatre dernières années sur les routes à écumer les festivals, ce nouvel opus reggae-dub ouvre les portes de l’imagination au fil des neuf titres qu’il présente.
Né en 2006, le groupe Resonators est formé d’un duo de chanteuses et de six musiciens : Faye Houston, Kassia Zermon, George Berrills, Seth Tuffnell, Leroy Horns, Joe Atherton, Mike Shirley et Abraham Moughrabi. Batterie et basse étaient là en premier et ont posé les fondations du groupe. Les autres sont arrivés ensuite, au fur et à mesure de rencontres autant amicales que musicales. Dix ans plus tard, voilà qui représente beaucoup de temps passé ensemble, de musique jouée, de rigolades en tout genre… C’est toute cette richesse humaine qu’ils considèrent comme l’essence même de l’énergie que le groupe donne sur scène comme sur album. Si le reggae roots tient une place centrale dans leur musique depuis le début, attirés aussi par d’autres influences, il leur est tout naturel d’y apporter quelques touches soul, jazz, hip-hop, électro… Ce que Resonators aime dans le reggae-dub, ce sont les rythmes, le mouvement, l’énergie, la sincérité, la culture… Le dub permet d’élargir à l’infini les possibilités du reggae. Leur premier album éponyme est sorti en 2010. Ils ont ensuite fait quelques singles 7’’ avec Wahwah45s, avant un deuxième, The Constant, en 2012. Voici venu Imaginary People. Quand on leur demande comment parler de leur musique et de ce nouvel album, ils répondent : « Un reggae profond, plein d’âme, à l’attitude nerveuse et avec des bains psychédéliques de dub ! Cet album est très roots, parsemé de quelques moments hypnotiques. Chaque chanson raconte une histoire. Il y a des messages à propos de la confiance, le pardon, la guérison… L’album aborde des sujets difficiles et propose une approche positive contre les forces négatives qu’il y a dans le monde. » Réaliser Imaginary People a été un long processus. Les Resonators ont retrouvé Darren Mathers, avec qui ils travaillent depuis leur premier projet, pour les enregistrements de la section rythmique au 811 Studio à Cowfold, ainsi qu’à son propre studio, Jamtone, pour les cuivres et les percussions. Il s’est aussi chargé de mixer entièrement cet album. Abraham Moughrabi a enregistré guitares, claviers et voix à son studio Jinn, à Brighton. L’album étant déjà disponible depuis quelques mois, en CD, vinyle et digital, les Resonators continuent activement de faire de la musique, entre concerts et compos, et passeront par la France d’ici quelques semaines. Encore une bonne nouvelle !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #52 - février/mars 2017)