lundi 14 septembre 2020

Netna

Voilà près de vingt ans que Netna est présente dans le circuit. Remarquée notamment par l’album Indeground, la chanteuse basée à Montpellier a continué ensuite à sortir des sons sous forme de Net’tapes, tout en se faisant plus discrète. De retour en mars 2019 avec un EP en collaboration avec Makoka Production, Second Souffle, l’artiste est loin d’avoir dit son dernier mot.

Parmi les moments marquants de son parcours musical, Netna cite la première partie de Capleton au Rockstore en 2003, le premier clip « Témoignage » avec Loro en 2007, le show avec Family Band à La Chapelle d’Abondance en 2009, le voyage pour le Big Up Festival à La Réunion en 2011, la sortie d’Indeground, son apparition au festival culturel de Fort-de-France et son voyage en Martinique en 2012… La Net’tape Etats DAME sort en 2013, suivie en 2015 d’Affect Infecté, avant de prendre un peu de recul et de faire le point.

« Deux semaines avant de recevoir les CDs d’Indeground, j'ai appris que j'étais enceinte. J'ai vite compris que mes plans et mes priorités ne seraient plus les mêmes, et ça a été le cas ! Je n'avais pas envie de laisser mon bébé les week-ends pour aller faire des répétitions, des concerts et des nuits blanches en studio, de passer mon temps à démarcher… Sur la première Net'tape, États DAME, mise en ligne en 2013, j'ai regroupé les chansons écrites pendant et après la sortie d'Indeground. Une façon de rester présente et de partager du son avec mon public sans trop m'absenter de chez moi. La Net'tape Affect Infecté, mise en ligne en 2015, porte bien son titre. C'était une période pendant laquelle je ne reconnaissais personne, en commençant par moi-même… J'enchaîne désaccord, inconfort et remise en question…  C'était la nuit noire de mon âme, le moment où j'enterrais mon ancien schéma, mais je ne le savais pas encore ! »

C’est Jagan de Makoka Production, rencontré initialement en 2004 à Liège, qui propose à Netna une collaboration. « En 2017, dans sa démarche de produire ou co-produire avec certains artistes, Jagan m’a contactée et envoyé un gros dossier rempli d'instrus. Il m’a proposé d'en choisir quelques-unes pour un projet et m’a ensuite apporté son soutien pour la musique, les mixes, les masters… J’étais dans un état d’esprit très maternel et préventif lors de l’écriture de ces chansons, avec l'envie de transmettre résilience et confiance, courage et honneur. En piochant dans le dossier envoyé par Jagan, j'ai fini avec sept morceaux qui se ressemblaient, tous reggae, enregistrés dans la même période. Ça a donné une tracklist relativement homogène et j'avais envie de m'arrêter à ça – à l'opposé d'Indeground, pour le coup. Après avoir réussi à me réconcilier avec mes émotions, nettoyer mon affect et retrouver l'envie de créer, m'est venu le titre Second Souffle. Pour moi, il symbolise ce moment où l'esprit et le corps s'habituent à l'effort et aux conditions nouvelles qui l'entourent. » Si Netna est enthousiaste des prochaines occasions de jouer sur scène les titres de Second Souffle et les anciens, en groupe, en sound system ou en acoustique, elle évoque l’idée d’un futur EP rap, comme un bon retour aux sources… A suivre !

Simba

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(pour Reggae Vibes Magazine n°70 - mars/avril/mai 2020)

mardi 8 septembre 2020

Alambic

Le premier album d’Alambic est disponible depuis octobre dernier. Fruit de l’énergie à toute épreuve des six musiciens, Premier des Derniers fait allègrement disparaître la moindre pointe de morosité. Entre reggae, chanson française, et bonnes vibrations, la saveur de ces morceaux fait toujours son effet.

« Il a fallu dix jours de studio pour enregistrer l’album. Le temps d'ouvrir quelques bouteilles de vin, d'écrire les textes sur la nappe d'un bar, et le tour était joué. En réalité, vu que nous parlons de nos galères et de notre vécu, nous avons mis en musique plusieurs années de notre vie, en quelque sorte. Quant au titre, Premier des Derniers, depuis tout petit, on m'a toujours poussé à être le meilleur, que ce soit à l'école ou sur le terrain de foot. Il fallait toujours être le premier. Je n'ai jamais réussi à sortir du lot… J'ai mis cette frustration en musique, en espérant devenir un jour le champion des perdants : le « premier des derniers » ! ». Le sens de la formule pour des textes inspirés par le monde qui l’entoure : « Dans la rue, au bar, en soirée, à la salle de répète, sur scène, à la caisse du supermarché... Partout ! Il y a toujours des événements drôles qui se passent, qui méritent d'être racontés. En général, j’écris seul puis nous faisons la partie musicale ensemble. J'arrive avec une grille d'accords très basique et des paroles. Si le morceau plaît, alors c'est parti. Chacun trouve sa partie, nous faisons tourner ça tous ensemble et la chanson est là. »

Cinq clips sont déjà disponibles sur Youtube, dont le titre éponyme, « Rhumède », « 3ème Age », « Au Village » et « Pas de Problème ». Nous ne savons pas encore quand nous allons en faire d’autres, nous avons beaucoup de projets en tête en ce moment ! », confie Miguel, chanteur du groupe. Depuis la sortie de l'album en octobre 2019, Alambic a donné deux concerts, tout en commençant à monter la tournée et à mettre en place le nouveau live, qu’ils ont vraiment hâte de présenter. Pour cette tournée qui démarre en février, le groupe a fait une résidence dans un collège, où il a eu le plaisir d'échanger avec les élèves, dans l’énergie et la bonne humeur, comme ils savent faire. « Nous essayons de faire bouger les gens, nous voulons qu'ils passent un bon moment. Il y a tant de galères autour de nous, entre le travail, les relations, les fins de mois à boucler, les grèves, le gouvernement… Nous souhaitons être un petit rayon de soleil dans tout ça. Pour 2020, notre souhait est de faire un maximum de concerts, voyager, et continuer à défendre Premier des Derniers. Peut-être même pourrons-nous tout doucement envisager un deuxième album... »

Simba

https://alambicofficiel.com/

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(pour Reggae Vibes Magazine n°70 - mars/avril/mai 2020)