Azuleski et Goodjiu, le duo de Baja
Frequencia, étaient tous deux DJs et organisateurs d’événements à Marseille
avec les collectifs Massilia Hi-Fi et Backdoor. C’est lors d’un mix à quatre
mains, en 2013, pour une de leur soirée tropicale, qu’ils se baptisent Baja
Frequencia. Puisque le set est d’influence latine et lourd en basses, une
référence à la basse fréquence en espagnol coule de source, mais avec une
petite faute d’orthographe involontaire à la française qui est finalement restée.
« Nous
aimons vraiment jongler avec différents univers musicaux et les faire se
rencontrer : passer du hip-hop au moombahton, puis du Bmore au gabber, ou
du baile funk au dancehall… Nous nous identifions à la scène global bass.
Elle rassemble des producteurs des
quatre coins de la planète qui touchent aux styles émergeants de musique
électronique, métissés d’influences folkloriques de tout horizon. » Ce qui ne les empêche pas d’ajouter :
« Le reggae/dancehall représente
énormément pour nous, c’est comme ça que nous avons commencé ! Nous avons
joué, chacun de notre côté, dans des groupes de reggae auparavant [Azuleski à
la basse et Goodjiu à la batterie]. Nous avons aussi produit quelques pistes
dub et des bootlegs ou remixes. La culture sound system fait assurément partie
de notre ADN.»
Après plusieurs projets courts, dont Tropicat (2015), Catzilla (2017), et le récent Crisis
pour annoncer la sortie de l’album dès février dernier, le duo a commencé à
plancher sur Hot Kats début 2018. La majeure
partie de sa réalisation a eu lieu entre mars et septembre, tandis que les
collaborations ont démarré durant l’été. Quinze pistes qui accueillent de
nombreuses voix féminines, notamment La Dame Blanche, Paloma Pradal, Blimes,
Dai Burger, Warrior Queen… mais aussi, Skarra Mucci, sur « Mad
Grade », avec qui ils avaient déjà enregistré l’explosif « Badman A
Badman », dont le clip a été tourné dans les rues de Marseille. « Nous
aimons travailler avec Skarra Mucci, il n’a pas peur des défis ! Chaque
fois que nous lui avons envoyé un riddim, pourtant assez éloigné de son univers
musical habituel, nous avons réussi à créer un morceau qui fonctionne et avec
une réelle originalité. »
L’inspiration
de Hot Kats ne tient pas uniquement à
l’animal auquel ils avaient déjà fait référence, mais aussi à l’album Hot Ratz de Frank Zappa, dont ils ont également
décliné la pochette. Azuleski avoue l’avoir énormément écouté, le citant comme
un de ses favoris. « Après l’EP Catzilla, nous voulions garder ce côté détournement et
avons poursuivi dans cette lignée, cette fois-ci, avec le nom d’un disque, plutôt
que celui d’un film. Hot Kats sonnait
bien et ça nous correspondait. La pochette de Zappa nous a tout de suite donné
des idées de réinterprétation ! C’est Julien Loïs, connu notamment pour
les visuels de Chinese Man, qui l’a réalisée, en partant de ce que nous avions
imaginé. » Hot Kats est disponible en vinyle, CD et digital depuis le 12
avril. Baja Frequencia sera sur
scène été et automne… Tenez-vous prêts !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine n°66 - juin/juillet 2019)