Matteo avoue qu’il n’avait jamais
vraiment songé à sortir un album solo avant un concert de Chinese Man à Lorient
où ils ont tellement mis le feu avec Youthstar qu’il a voulu conserver et
explorer cette énergie. Qu’il soit chez lui ou sur la route, le DJ et
producteur crée en permanence du son sans forcément savoir où cela va le mener.
Après la tournée d’été de Chinese Man en 2017, il passe beaucoup de temps à
Marseille et compose assidûment. A l’issue de plusieurs mois et de quelques
maquettes, Matteo se rend compte, avec l’équipe du label et ses compagnons de
route, qu’un album se profile à l’horizon. C’est aussi l’occasion de rencontrer
des artistes et de mélanger leurs talents, notamment des voix que reconnaîtront
immédiatement les fans de l’homme chinois comme Kendra Morris, Youthstar… et de
nouvelles collaborations comme CEZA d’Istanbul, Foreign Beggars, Priestess
d’Italie...
Ayant laissé libre court à ses
inspirations, cet disque est inclassable. Au croisement de l’électro et du
hip-hop dans toute leur largeur, Matteo ne s’est fixé aucune limite. Certains
morceaux existaient depuis déjà plusieurs années avant qu’ils ne soient
finalisés à cette occasion, d’autres sont nés naturellement à ce moment-là. « Je crois que j’avais besoin de
raconter des choses et que je l'ai fait avec Scaglia. J'avais envie de composer ce qui correspond à mes influences
actuelles et plus anciennes et me laisser libre dans les styles musicaux. Je me
suis un peu mis à l'épreuve, comme un challenge personnel. C'est une aventure
assez différente de Chinese Man. Certaines étapes vont plus vite en étant seul
à prendre les décisions, mais il y a aussi de grandes périodes de doutes. Je me
suis fait de bons vertiges par moments ! À trois, les phases de création
nécessitent un temps différent, homogène et consensuel. »
« Les
années passées sur la route, les projets incroyables que je vis grâce à Chinese
Man, ou encore ceux que j'entreprends de mon côté, sont très riches et j'ai cru
parfois me faire dépasser par ces multiples facettes artistiques… C’est une
adaptation permanente. Scaglia
raconte cette phase de transformation et de mutation. Kotaro Chiba s'est
inspiré de ces idées pour le visuel, qu’on souhaitait aussi pouvoir décliner en
plusieurs couleurs. Il était libre dans sa création mais j'avais très envie de
cette poésie. La rencontre de deux êtres, le caméléon et le personnage féminin,
on peut imaginer qu'elle l'apprivoise en quelque sorte. (…) Des dates sont
prévues cette année mais il n’y a pas de création live spécialement pour Scaglia. Je vais continuer à inviter spontanément
des artistes qui ont participé à l’album lors des prochains concerts. Pour la
suite, beaucoup de projets en vue, des voyages, et on m'a aussi confié la
réalisation de la bande originale du premier long métrage de Jezabel Marques-Nakache…
Cette année s’annonce vraiment très excitante. »
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine n°64 - février/mars 2019)