Nous avions fait une interview il y a quelques
mois, à l’occasion de Ode To A Karrot.
Voici la sortie de Born Again, un
projet totalement différent du précédent. Peux-tu présenter ce nouvel album et
expliquer ce qu’il représente ?
Born Again est un disque très personnel qui se
rapporte plus à mon voyage spirituel et émotionnel que tout ce que j’ai osé
faire avant. Il aborde ma foi en Dieu, mon chemin en tant que chrétienne
protestante et ma perception du monde, ce que je vois, la situation politique,
l’état de notre existence dans un monde corrompu, l’état de la religion, et une
réponse pleine d’espoir à tous ces sujets sombres…
Quand as-tu commencé à travailler
dessus ? Pourquoi as-tu choisi de travailler avec Farshad Emam pour ce
nouvel album ?
J’ai
rencontré Farshad il y a cinq ans sur Strong Foundation Radio à Paris. Farshad est
un personnage plus grand que nature. Il était impossible de ne pas être touché
par son approche passionnée de la musique, son oreille musicale éclairée et
éclectique, son amour pour les bonnes plantes du Seigneur… Nous avons eu un bon
lien sur sa station de radio, et je suis restée en contact avec lui parce qu’il
a toujours de la bonne musique et de captivantes discussions. Il est le genre
de talent avec qui n’importe quel artiste voudrait travailler ! Je le vois
plus comme un vieil ami que comme un collègue de travail. Et c’est ce que les
camarades doivent faire… Etre créatif et partager nos joies, c’est ce qui nous
rend humains.
Quelle est la première chanson que tu as
écrite ?
« Some
Folks », en freestyle sur sa station de radio, pour être exact.
Ode
To A Karrot parlait uniquement de la marijuana. Quels
sont les sujets abordés sur Born Again ?
Pour
compléter ce que je disais juste avant, il est question de la distinction entre
le bien et le mal, les confusions, les pièges et les difficultés à vivre dans
la société moderne. C’est la voix rayée d’une femme seule dans le désert,
cherchant les réponses à ses souffrances, et une conclusion pleine d’espoir qui
pointe vers le chemin du ciel par la foi en les précieux enseignements de
Jésus. « Stand My Sister » est une recherche douloureuse de réponses
et « Me Away » en est la réponse rédemptrice.
Que signifie exactement « Born Again »
pour toi ?
Avoir
l’opportunité et se sentir libre grâce à Dieu de commencer une nouvelle vie, être
pardonné de tous les péchés par la repentance. Il s’agit d’apprendre une
nouvelle approche sainte de la vie comme un nouveau-né. Accepter et laver
toutes les blessures, les déceptions et les bouleversements de l’existence et
recommencer avec une approche plus sage et sainte. Il s’agit de renaître en esprit
et en vérité.
L’album est très varié : reggae,
hip-hop, soul, pop rock… Quelles vibrations recherchais-tu ?
J’ai
voulu explorer les racines de ma jeunesse comme un rappeur de hip-hop et faire
des expérimentations avec la soul, sans délaisser bien sûr ma zone de confort, le reggae. Je
pense que nous avons créé quelque chose de beaucoup plus éclectique grâce aux
contributions de l’artiste de musiques du monde Alessandro Bellado, du
producteur de Shaman Culture Edwin Cardot, et des musiciens Raphaël Morel et
Vincent Lépinaux.
Comment as-tu choisi le style de chaque
morceau. Ecris-tu les paroles d’abord ?
Pour
au moins un quart de l’album, j’ai écrit les paroles en jouant avec Vincent,
Alessandro, Raphaël et Farshad dans les montagnes d’Evian. Nous avons
littéralement créé de nouvelles chansons en groupe pendant une semaine de
résidence et les résultats étaient très réjouissants. Les vibrations sont nées
alors que l’un d’entre nous commençait à fredonner, chanter, jouer d’un
instrument… Les chansons ont ensuite pris forme progressivement.
En 2015, nous écoutions Free As A Bird. Que penses-tu de cet
album maintenant avec un peu de recul ?
Je
l’adore toujours autant ! Sa qualité est indéniable. Tom Fire, Romain de
Chapter Two et Fixi seront toujours des héros pour ça. Je pense que c’était un
bon tremplin dans mon parcours musical, et je me suis inspiré d’un esprit
artistique plus personnel. Je joue toujours beaucoup de chansons de cet album
sur scène et j’adore de plus en plus les interpréter au fur et à mesure que le
temps passe.
Quelles différences y a-t-il entre Free As A Bird, Ode To A Karrot et Born Again ?
Je
pense que l’écoute des trois albums donnera cette réponse. Je suis une personne
qui grandit sans cesse et une artiste en constante évolution. Chacun m’a
apporté de l’expérience, de la pratique, de la sagesse et de l’inspiration.
Que vas-tu faire dans les prochains
mois ?
Etre
en résidence pour perfectionner le groupe pour la tournée estivale, travailler
sur de futurs albums, voyager, sans oublier de se connecter avec les amis, les
proches et la famille du sound system… Je travaille également sur ma nouvelle
nuit, Dub From Above, à Bristol. La
prochaine aura lieu en mai et, le 16 juin, ce sera un Birthday Bash au Black Swan où j’invite quelques sound systems
proches pour un énorme événement. Vous êtes tous les bienvenus, en particulier
l’équipe de Reggae Vibes et ses lecteurs !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine n°59 - avril/mai 2018)
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