jeudi 30 novembre 2017

Straïka D - Interview

Parmi les artistes incontournables de la scène française, on ne présente plus Straika D, dont les débuts remontent à 1991 en Martinique. Après bon nombre de singles, de participation à des one riddims et des concerts incessants, Straika D vient de sortir Cœur de Feu, un nouvel album à écouter d’urgence, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement. La flamme continue de brûler.

Voilà déjà plus de vingt-cinq ans que tu fais du reggae ! Que penses-tu de ton parcours ?
J’en suis plutôt satisfait. J’ai commencé assez jeune et je me rends compte qu’au fur à mesure j’ai avancé et progressé dans mon art. Je suis vraiment très satisfait de mon parcours dans l’ensemble.

Quels sont les souvenirs les plus marquants qui te viennent à l’esprit ?
Déjà, toute la période où j’ai débuté, en Martinique, les rencontres avec les pionniers du mouvement, comme MC Janik, Metal Sound… Je me souviens notamment d’un freestyle de Daddy Yod et MC Solaar alors que j’étais animateur radio ! Ce sont toutes ces rencontres-là qui m’ont donné envie de prendre ce chemin. Les sorties d’albums ont aussi été des moments marquants, comme celle de mon premier album Free D.O.M., en 2004… La première fois qu’un de mes morceaux est apparu sur une compilation, c’était en 1993 ! La musique m’a emmené assez loin. J’ai eu la chance de chanter en Afrique, notamment en Ethiopie, en Ouganda, au Sénégal… Ça fait partie des grands moments aussi.

As-tu une idée du nombre de chansons que tu as écrit depuis ?
Entre celles qui sont sorties et celles qui ne sont pas sorties, ça en fait tellement ! Plusieurs centaines, je dirais… J’ai écrit ma première chanson vers l’âge de 12 ans.

Ton nouvel album, Cœur de Feu, vient de sortir le 22 mai. Ce ne serait donc que ton deuxième album ?
Oui, on peut dire que c’est mon deuxième album solo, dans le sens où il a été travaillé avec un seul compositeur et pensé en tant qu’album. Je considère Hits 2 Hts comme un album, même si c’était une compilation de titres qui étaient déjà sortis en single avec quelques inédits. Sinon, il y a eu celui avec Matinda et Yaniss Odua, High Tunes.

Pourquoi s’est-il passé autant de temps entre Free D.O.M. et ce nouvel album ?
Etant donné que je suis assez productif en matière de singles et de mixtapes, je n’ai pas vraiment ressenti le besoin de me concentrer sur un projet perso avant, en fait. Au bout d’un moment vient l’envie de présenter quelque chose de différent. Travailler avec un seul compositeur sur douze titres permet aussi de pouvoir mettre en place un show live cohérent qui plaise au public.

Qui a composé les instrumentales ?
Hervé Castelnau, un compositeur de La Réunion que j’ai rencontré il y a trois ans. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à travailler sur l’album.

Au niveau des textes, quelles ont été tes sources d’inspiration ?
C’est un album un peu plus intimiste, où j’en dis davantage sur moi, où je parle de ce que j’ai vu et vécu… Par exemple, « I Love You » est une chanson que j’ai écrite pour mon fils. C’est un peu un cahier d’expériences vécues ces dernières années que je souhaite partager avec les gens. J’ai, en quelque sorte, voulu les exprimer en les posant sur la table et en leur donnant vie par la musique. Les enregistrements des voix ont eu lieu sur Paris, au Studio Tell Them, étalés sur deux à trois ans.

Pourquoi ce titre de Cœur de Feu ?
Cœur de Feu, parce que le reggae est une musique caribéenne, qui vient du cœur et du soleil. C’est une référence au soleil et à tout ce qu’il représente.

On retrouve des sons roots, du dancehall, du français, du créole… As-tu toujours autant envie de toucher à toute la diversité qui existe dans le reggae ?
Oui, ça me permet d’explorer et je ne vois pas me limiter à un seul style. Le reggae est mon univers mais j’ai toujours aimé le hip-hop aussi. Je fais les choses comme elles me viennent, naturellement…

Quelle évolution constates-tu entre Free D.O.M. et Cœur de Feu ?
C’est différent car la réalisation de l’album Free D.O.M. a été une école pour moi. C’est Tyrone Downie des Wailers qui avait réalisé cet album. Tout ce que j’ai appris, et le temps de mûrir tout ça, j’ai essayé de le mettre en pratique sur Cœur de Feu.

Plusieurs clips sont déjà sortis…
Oui, le premier a été « Nos Rêves », ensuite « Cratère » et « Ça vaut de l’or ». D’autres ont été tournés mais pas encore diffusés…

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Je bosse sur de la production, je compose des riddims et enregistre des artistes. Il y a quelques sons qui vont sortir sur mon label Straikadisk prochainement. Je ne peux pas dire quand, mais ça avance !

Que penses-tu de l’évolution du reggae depuis que tu en écoutes ?
C’est une musique qui sait se renouveler et garder ses bases également. Il y a toujours une scène très vivante, aussi bien roots que dancehall. C’est un mouvement en perpétuelle progression, c’est ce qui le rend intéressant.

Et que penses-tu du public reggae ?
Je vois de plus en plus de supporters de la scène reggae, de plus en plus de festivals… Même si ce n’est pas une musique mainstream, il y a toujours des gens pour la soutenir, un phénomène de transmission existe… Il ne s’épuise pas et c’est plutôt motivant. Big up à vous !

Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #56 - octobre/novembre 2017)

lundi 27 novembre 2017

Chronixx - Chronology (Zincfence)

Qui n’est pas tombé amoureux de la voix de Chronixx dès la première chanson entendue ?! On attendait avec impatience un premier album du chanteur, après une pelletée de singles plus que prometteurs pas prêts de tomber aux oubliettes, le terrible EP Dread and Terrible et quelques mixtapes ultra-convaincantes, dont Start A Fyah et Roots & Chalice. Depuis 2012, Chronixx nous a éblouis par ses talents vocaux, au point d’être vu comme le meilleur prétendant pour attiser la flamme du reggae à son plus haut niveau et marcher sur les pas de l’éternel Bob Marley… Il aura quand même fallu cinq ans pour voir arriver Chronology. Sorti en juillet, cet opus se devait de tenir toutes les promesses et les espoirs que porte la nouvelle génération du reggae. Lourde tâche, quoi qu’il en soit. Le titre de l’album est de circonstance – faut-il rappeler que Chronicle est son père ? Seize morceaux sont réunis ici, de cette patte reggae revival qui offre respectueusement un renouveau bien actuel au reggae roots. Avec des messages conscients, des réflexions sensées, des considérations rastas et des sentiments exprimés, le chanteur a conçu un album très riche. C’est ce qui rend nécessaire plusieurs écoutes pour pouvoir pleinement s’en imprégner. Rien de trop facile et prévisible, la musique se doit d’être travaillée soigneusement et cela se ressent chaque minute. Une fois qu’on s’est laissé prendre dans cette chronologie, les vibrations révèlent toutes leurs mesures. Le fond et la forme se rencontrent au sein des seize histoires que raconte celui qu’on appelait autrefois Little Chronicle. Un seul invité au micro, et il est on ne peut plus logique qu’il s’agisse de son paternel, sur l’excellent « Big Bad Sound ». Les singles « Majesty » et « Likes » sont déjà dans nos tablettes. Le premier album de Chronixx existe désormais dans l’histoire  et il est bon de se dire que ce n’est que le début !

Simba

Tracklist :
01. Spanish Town Rockin’
02. Big Bad Sound feat. Chronicle
03. Skankin’ Sweet
04. Ghetto Paradise
05. Country Boy
06. Smile Jamaica
07. I Can
08. Selassie Children
09. Black Is Beautiful
10. Majesty
11. Loneliness
12. Likes
13. Tell Me Now
14. Legend
15. Christina
16. I Know Love

dimanche 12 novembre 2017

Subajah - Architect (autoproduction)

Après le déjà beaucoup apprécié Voice Of Freedom EP en 2013, Subajah a conçu un premier album, Architect, sorti en mars dernier, qui mérite d’en parler à son voisin. Ce chanteur basé à Londres, pas encore très connu sur notre territoire – ce qui ne devrait pas tarder à changer avec un tel talent et un tel album – fait du deep roots, qui offre en grande quantité de l’âme et des vibrations. Le rythme de l’ensemble est celui du cœur et il n’y a rien de plus apaisant. Architect fait référence à la puissance divine, comme à celle de l’homme qui bâtit son propre univers depuis des millénaires. Le titre éponyme démarre et termine l’écoute pour boucler parfaitement la boucle de cette première pierre maîtresse exprimant en toute sensibilité l’univers de Subajah. Il y a de quoi réfléchir et méditer. Le roots est parfaitement honoré et on sent la sincérité avec laquelle l’artiste fait sa musique accompagné du Architects Band. Des invités jamaïcains, Lutan Fyah et Addis Pablo, et aussi africains, Meta Dia et Youssouf Diabate, le londonien Bongo Kanny, et, comme le veut la tradition, des pistes dub qui clôturent l’album dans les plus grandes hauteurs… Quel plaisir, les singles « Walls Of Babylon », « Hold You » et « Free Mindz » font aussi partie de la tracklist ! Avec tout ça, vous imaginez bien qu’il serait dommage de passer à côté de ce disque !

Simba

Tracklist :
01. Architect
02. Farmers
03. Good Morning
04. Africa Is Calling feat. Youssouf Diabate
05. Walls Of Babylon
06. Jah Garden
07. Along The Way feat. Lutan Fyah
08. Steady feat. Meta Dia
09. Hold You
10. Keep It Royal feat. Bongo Kanny
11. Win Or Loose
12.  Free Minds
13. Words
14. Jah Garden dub
15. Farmers dub
16. Walls Of dub
17. Architect dub feat. Addis Pablo

lundi 6 novembre 2017

Chinese Man - Shikantaza (Chinese Man Records)

Si on peut commencer à dresser la liste des albums essentiels sortis en 2017, celui de Chinese Man vient évidemment à l’esprit. Ce n’est pas pour rien que les français sont un phénomène. Shikantaza est le genre d’album qu’on écoute sur la durée, dont on ne peut s’empêcher de laisser tourner un morceau ou la totalité, et qu’on conseille sans arrêt à qui veut bien l’entendre. Pas un seul maillon faible dans ces seize pistes qui frôlent la perfection ! A les écouter, dans l’ordre ou le désordre, le plaisir est toujours aussi bon. Chinese Man sait comment mélanger les genres, l’ancien et le moderne, en obtenant un son toujours authentique, parfaitement ficelé, qui envoie du lourd. Reggae, hip-hop, électro, dub… se mêlent et s’emmêlent, en en prenant juste ce qu’il faut en fonction de la mixture, à faire oublier les limites de chaque genre. (Il faut dire que l’album est rangé dans le rayon électro chez bon nombre de disquaires…) C’est ce talent qui leur permet de toucher vraiment tous ces publics, des plus puristes aux éclectiques. Impossible de résister, les rythmes sont entraînants, les sonorités enivrantes, les voix et les flows convaincants, les thèmes éclairants, sans oublier les samples au poil et les compositions pointues… Le voyage que propose Chinese Man est intense et énigmatique, c’est bien pour ça qu’on y revient sans cesse, en explorer tous les recoins – avec de bonnes basses de préférence. Plusieurs clips révèlent aussi en images l’univers de Chinese Man, à visionner sur la Toile : « Shikantaza », « Liar », « Escape », « Golden Age »… Pour apprécier pleinement les sons, les visuels et toutes les vibrations qui existent dans le vortex de l’Homme Chinois, à voir sur scène absolument !

Simba

Tracklist :
01. Shikantaza  
02. Liar feat. Kendra Morris & Dillon Cooper
03. Maläd           
04. Step Back    
05. The New Crown feat. A-F-R-O, A.S.M & Taiwan MC
06. Escape         
07. Stone Cold feat. Mariama
08. Modern Slave feat. R.A. The Rugged Man
09. Warriors      
10. What You Need feat. Vinnie DeWayne, Myke Bogan & Tre Redeau
11. Wolf              
12. Blah! feat. Youthstar, Taiwan MC & Illaman
13. Golden Age               
14. L'Aurore      
15. Anvoyé        
16. Good Night

mercredi 1 novembre 2017

Nattali Rize "Rebel Frequency" (Baco Records)

Il est des albums qu’on sait pertinemment, avant même de les avoir entendus, qu’ils ne passeront pas inaperçus et qu’ils laisseront des traces indélébiles sur leur passage. Les écoutes répétées ne font que le confirmer, Rebel Frequency de Nattali Rize fait partie de cette catégorie. Déjà, on se réjouit d’une nouvelle voix féminine dans le paysage, avec une identité forte, aussi bien dans son timbre et ses sonorités, que dans les thématiques qui lui tiennent à cœur. Nattali Rize a des choses à dire et à partager, ça ne fait pas le moindre doute, et elle compte bien les faire passer à travers une mixture musicale à laquelle il est presque impossible de résister. Les douze pistes de l’album laissent une large place à ces considérations tournées vers l’humanité et l’essence même de l’évolution des consciences. Il suffit de parcourir les titres pour s’en rendre compte. Bien qu’il s’agisse du premier album solo de cet artiste d’origine australienne, on a le fond et la forme, avec des rythmiques majoritairement new-roots et roots-reggae, qui font vibrer les instruments, relevées de temps à autre par une note d’électro (« Rebel Frequency »), sans oublier une pointe de dancehall et de dub (« Heart Of A Lion » feat. Notis, « Ever Rizing Dub »…). Ces fréquences rebelles sont comme une lumière qui éclaire la voie. Finalement, la seule chose qu’on regrette, c’est que l’album passe aussi vite ! Procurez-vous Rebel Frequency dès maintenant, l’ère rebelle est en marche…

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

samedi 28 octobre 2017

Scars

En juin 2014, Scars sortait son premier album solo, Plus Aucun Doute, après plus de dix ans d’expériences musicales diverses, qui ont vu, notamment, passer L’F.I.J. et les mixtapes Jamaican Art. Toujours aussi déterminé, Scars présente un second opus aux vibrations reggae, dancehall, hip-hop, intitulé Je Suis Comme Ça, encore plus personnel et affirmé.

Peux-tu te présenter et revenir sur ton parcours ?
Je suis Scars, artiste reggae-dancehall normand, originaire du Havre et vivant à Rouen depuis une dizaine d’années. J’ai sorti mon premier album, Plus Aucun Doute, en juin 2014, puis Je Suis Comme Ça fin mars dernier. Très actif dans le milieu sound system avec Selecta Antwan du Terminal Sound, nous avons fait environ 300 dates depuis 2012. Depuis peu, je tourne également avec mon backing band, Medical Team (Kubix, Vales, Jason, Micka, Moïra, Dominique).

Ton dernier projet s’intitule Je Suis Comme Ça, disponible depuis le 15 mars en digital, suivi, le 31 mars, du format CD. Que s’est-il passé après la sortie de Plus Aucun Doute, en 2014 ?
J’ai promotionné cet album et l’ai défendu sur scène à travers la France, la Belgique, le Vietnam, le Cambodge… J’ai d’ailleurs eu le privilège d’être élu « Révélation Reggae de l’Année » aux Victoires du Reggae 2015, organisées par Reggae.fr. Quel bonheur que mon premier album soit si bien accueilli !

Quel bilan tires-tu de ce premier album solo ?
J’en suis très satisfait, même si j’ai vite eu un goût d’inachevé… Je n’ai pas toujours pu bosser directement avec les personnes que je souhaitais, et j’ai du prendre quelques riddims déjà sortis, en demandant les droits aux compositeurs. En revanche, j’ai adoré le processus créatif autour des rythmiques qu’on a pu créer sur mesure pour certains titres. C’était aussi ma première expérience dans un studio professionnel, mon premier projet produit, la première fois que j’invitais des artistes comme Daddy Mory, Médine, Dragon Davy… et aussi mes potes de toujours, Naâman et Def !

Que t’a-t-il apporté en termes d’expériences ?
J’ai pu apprendre rapidement le travail en studio, l’intérêt de maquetter et de modifier les riddims en fonction des textes pour faire évoluer chaque morceau, la conception des featuring en studio, la rigueur de l’écriture quand on sait que les textes vont figurer sur un album… J’ai aussi appris ce qu’était la promotion, représenter un album, défendre un projet en live, avec tous les codes à respecter, etc.

Quand as-tu commencé à travailler sur Je Suis Comme Ça ?
Dès le lendemain de la sortie de Plus Aucun Doute ! J’avais de grandes ambitions en termes de création pour cet album, donc je m y suis mis au plus vite.

Deux singles et clips ont accompagné sa sortie, « Ensemble » et « Merci », deux thèmes chers au reggae ! Dans quel état d’esprit étais-tu lors de l’écriture de ces titres ?
Pour « Merci », l’idée était de faire un morceau pour remercier les gens qui m’avaient élu « Révélation de l’Année 2015 » aux Victoires du Reggae. Cette récompense a été une telle surprise, que j’ai écrit ce texte un peu dans l’urgence et le plus sincèrement possible. Pour « Ensemble », j’ai été très marqué, comme beaucoup, par les attentats de novembre 2015… Suite au climat anxiogène et aux tensions intercommunautaires, j’ai eu envie de délivrer un message d’unité et de tolérance. Force est de constater que vivre ensemble, s’ouvrir et apprendre des autres ne semble pas évident pour tout le monde… Tant qu’il y aura du racisme, de la xénophobie, de l’obscurantisme, je continuerai à écrire des morceaux sur le thème primordial du « vivre ensemble ».

Qu’avais-tu envie d’exprimer sur cet album ? Quels sont les thèmes principaux que l’on y retrouve ?
Je me suis rendu compte, à la sortie du premier album, que je ne m'étais pas vraiment livré, ni présenté. J'ai eu envie de corriger le tir en faisait un second album plus personnel. Il y a, évidemment, le morceau éponyme, qui est une description de qui je suis, mes choix, mes qualités et mes défauts, avec, en conclusion, le constat qu’on évolue mais qu’on ne change pas vraiment… Je parle aussi des voyages et du fait d’apprendre à se connaître soi-même en sortant de sa routine quotidienne, des relations entre les hommes et les femmes, d’anecdotes du cabinet médical où je travaille, de ma ville du Havre, du fait de ne jamais désespérer, des femmes indépendantes, de mes habitudes du week-end… et l’album s’achève sur un morceau très introspectif.

Par qui ont été réalisées les instrumentales ?
Sur cet album, j’ai travaillé avec ManuDigital, Tom Fire, Cisko, D&H, Dreadsquad, Moker, Kubix et TG.

Où ont été enregistré les voix ?
J’ai enregistré l’album chez Dig Studio à Paris, tout comme le premier.

On retrouve plusieurs invités sur cet album : Taïro, Neg’Marrons, Krys, Kenyon, Dasha… Comment se sont passées ces collaborations ? Avais-tu déjà travaillé avec ces artistes ?
On se connaît maintenant très bien avec Taïro et Kenyon, grâce aux tournées qu’on a partagées. J’avais déjà joué plusieurs fois avec les Neg'Marrons et Krys, mais on ne se connaissait pas vraiment… C’est un grand honneur qu’ils aient été curieux, puis motivés de faire ces morceaux avec moi. J’ai découvert Dasha à la radio et sur les chaînes musicales lors de mon voyage en Martinique l’année dernière. J’ai immédiatement flashé sur sa voix et je lui ai proposé le morceau.

Comment se sont passées ces dates en première partie de Taïro ?
Une superbe tournée, couronnée par un Olympia avec Taïro, un vrai rêve de gosse ! Une belle saison de concerts, puisque j’avais participé, quelques mois plus tôt, à l’Olympia de Naâman. Il y a aussi eu ma Release Party à Rouen, au 106, la salle où tout a vraiment commencé, en 2012, avec la première partie de Stephen Marley… Le live est quasiment la finalité de la musique selon moi, le moment où tu la partages avec le public de la meilleure façon qui soit ! Beaucoup de dates à venir cet été, avec la tournée des bars des plages du Sud-Ouest, des dates avec Naâman au Lavandou et au No Logo, des festivals, Summer Vibrations, Zion Garden, Festival des 1000 Lumières…

Quels sont tes projets et souhaits pour les prochains mois ?
J’espère continuer à donner beaucoup de concerts, aller à la rencontre du public, faire de nouveaux morceaux et continuer à voyager. J’ai conscience de la chance que j’ai et je vis chaque instant à fond, car on ne sait jamais quand tout ça s’arrêtera… Je ne veux avoir aucun regret !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

mercredi 25 octobre 2017

Soom T

Il y a sept ans, Soom T sortait son premier album, Ode 2 A Carrot, montrant efficacement tous ses talents et son intérêt pour les ganja tunes. En voici une version revisitée, nouvellement orthographiée Ode To A Karrot, offrant des compositions originales des pistes initiales, augmentées de quelques exclusivités. Que diriez-vous d’une bonne bouffée de THC en compagnie de Soom T ?

Ton nouvel album, Ode To A Karrot, est sorti le 19 mai dernier. C’est une version revisitée de ton premier album, Ode 2 A Carrot, sorti en 2010. Comment est née cette idée ?
J’avais tous les a cappellas et des amis ont décidé de les remixer. Les remixes étaient tellement géniaux que nous avons décidé de faire un album. Alors j’ai commencé à travailler sur de nouvelles pistes qui exploreraient aussi les effets néfastes de l’abus de cannabis, afin de créer un tout nouvel album avec des compositions entièrement originales. C’est en 2013 que les premiers remixes sont arrivés, de Helgeland 8 Bit Squad. Il aura fallu quatre ans en tout pour finir le projet.

Que souhaitais-tu obtenir avec cette nouvelle version ?
Je pense qu’il est important d’être plus responsable dans le message et montrer que ce n’est pas simplement une célébration de la marijuana, mais avoir aussi un regard responsable sur tous ses aspects, y compris le côté obscur de l’abus de cannabis.  L’idée principale reste que cette plante ne devrait pas être illégale. L’ensemble du concept me permet de remettre sur la table le débat sur la légalisation, ce qui est utile car on se rend compte de ses propriétés thérapeutiques sur de nombreuses personnes. Je n’ai jamais été complètement satisfaite par l’album original sorti en 2010 car beaucoup de chansons comme « Boom Shiva », « Ganja Ganja » ou « Puff The Police », par exemple, ne sont pas des compositions originales. Ce nouveau LP a permis que la totalité des compositions soient entièrement originales.

Que penses-tu de ton premier album, avec sept ans de recul ?
Je le creuse toujours et ce sera toujours une étape importante dans ce projet ganja. Les pistes les plus faibles ont été abandonnées et remplacées par de nouvelles, ce qui rend l’album plus audacieux. La qualité de la production est aussi d’un niveau supérieur.

Toutes les chansons de ce nouvel Ode To A Karrot parlent de la weed ! Pourquoi consacrer un album entier à ce thème ?
C’est le but. Tout cet album est une célébration à une plante que Dieu nous a donnée, qui peut guérir le cancer, un médicament naturel pour de nombreuses pathologies, de la dépression à l’arthrite, avec un effet analgésique naturel, et un traitement pour de nombreuses maladies mentales aussi. Le chanvre est également connu pour nettoyer et rajeunir le sol dans lequel il pousse, l’entretenir pour une croissance future, et servir également à la fabrication de vêtements, papier et bien d’autres objets utiles.  Il y a d’innombrables avantages à l’utilisation de cette plante. La Bible nous dit d’utiliser toutes les plantes à graines. L’utilisation du cannabis devrait être favorisée et défendue, comme la possibilité de choisir des médicaments naturels et non être obligé de prendre des médicaments pharmaceutiques nocifs ayant des effets secondaires.

Avec qui as-tu travaillé sur ce nouvel opus ?
Matthias Oestrem et Didrik Maroe de Helgeland 8 Bit Squad ont produit dix morceaux de l’album. Jstar, mon DJ et sélecteur de longue date, a remixé « Junglo Peace ». Le producteur de Glasgow Konchis a remixé « Weed Is Sweeter ». ManuDigital et Alex Dupuis ont créé « Thank The Dealer » et « Easy Weed », ils ont aussi remixé « Saved By A Ganja Leaf ». Xavier Waks a mixé l’ensemble de l’album au 31DB Studios à Paris et il a été masterisé par Simon Capony. Ils ont tous fait un excellent travail et ce disque témoigne des efforts collectifs de ces professionnels de talent. Sans eux, je n’aurais pas pu le faire !

Ode To A Karrot est disponible en digital, CD et double vinyle. Penses-tu qu’il soit important de continuer à sortir la musique sur support physique ?
Oui. Rien ne vaut le fait de tenir la pochette entre les mains et d’écouter un album sur un lecteur CD ou une platine vinyle. Malgré les évolutions de l’industrie musicale, je crois que les gens doivent pouvoir acquérir physiquement la musique. Ce n’est pas quelque chose que le téléchargement peut remplacer. Le succès des vinyles et CDs avec leurs pochettes prouve ce besoin d’avoir une représentation visuelle et artistique de ce que nous sommes en train d’écouter. Il est aussi important pour beaucoup d’avoir accès aux paroles et aux autres informations de l’album.

Tu seras en tournée cet été. Comment est le nouveau show live ?
Génial ! J’apprécie vraiment de voir comment il se développe. Le groupe est excellent, ce sont de très bons musiciens. Nous avons Thomas à la batterie, Molood aux claviers, Gregory à la guitare et Thierry à la basse, ainsi que Xavier Waks aux machines. Je suis très excitée par l’aventure avec le groupe. « Ganja Ganja » sonne maintenant comme une chanson rock ! Je serai partout en Europe avec les DJs Jstar, DUB 4 et Kunta Zion High Foundation, et aussi sur de nombreux festivals avec le groupe, dont le Couleur Café Festival et le No Logo.

Quels sont les albums que tu écoutes en boucle en ce moment ?
Le nouvel album de Stand High Patrol, The shift. Tous leurs albums sont des tueries ! Solo Banton Higher Levels, Michael Kiwanuka Home Again, Reggae Loves Soul avec Marina P… Ceux-là tournent non-stop chez moi en ce moment !

Quels sont tes prochains projets musicaux ?
J’ai un album intitulé Born Again produit par un ami de longue date, Farshad Emam, qui sortira en novembre prochain. Je travaille aussi sur un album reggae live avec Alex Dupuis et ManuDigital de Flash Hit Records. J’ai également un album de chants chrétiens en préparation. Il devrait être prêt en 2018, au profit de l’organisme de bienfaisance Future Foundations que je soutiens.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

dimanche 22 octobre 2017

Lion D

L’italien Lion D vient de sortir, le 2 mai, un nouvel album intitulé Mandala, sur le label Sugar Cane Records. Inaugurant son nouveau pseudonyme, David Lion, il reflète toute la maturité acquise au long de quatre albums et plus de dix années de reggae au compteur. Le lion n’a pas fini d’arpenter les bonnes vibes.

Comment as-tu découvert le reggae ?
J’avais environ 16-17 ans quand j’ai découvert le reggae et tout a commencé après avoir vu une vidéo d’un concert de Bob Marley & The Wailers ! Je n’avais encore jamais vu ou entendu quelque chose comme ça avant, j’en suis tout de suite tombé amoureux !

Quelles sont tes principales influences musicales ?
J’ai eu beaucoup d’influences au fil des années et toutes ont joué un rôle important dans ma carrière. Elles m’ont construit et aidé à grandir pour devenir l’artiste que je suis aujourd’hui. La liste est longue et va des plus célèbres artistes reggae au ska, rocksteady, rub-a-dub, digital reggae, mais aussi new roots et un peu dancehall. Ces influences sont variées, je les ai intégrées et mélangées pour créer mon propre style, c’est pourquoi mon objectif principal est d’essayer d’être moi-même. Je ne veux pas sonner comme un autre artiste, je veux être vrai et authentique, unique.

Quelle est la première chanson que tu as enregistrée ? Ton premier concert ?
La première chanson que j’ai enregistrée a été « Keep The Fire Burnin’ » au Kaya Sound Studio à Rimini, sortie en 2006. Et le premier show, ça devait être un peu avant… A l’époque, je n’avais pas vraiment de groupe avec lequel je jouais, mais je faisais partie d’un sound system avec des amis et je prenais le micro pour ambiancer leurs événements dancehall.

On te connaît depuis longtemps en tant que Lion D. Quand as-tu décidé de changer de nom pour David Lion ? Et pourquoi ?
La vie est un voyage et la musique aussi. Dans la vie, tu apprends, tu grandis, tu te poses des questions, tu changes… J’ai récemment sorti un nouvel album, Mandala, sur un nouveau label, Sugar Cane Records. Je savais que cet album serait différent des précédents, donc j’ai senti que c’était le moment de changer, et ce nouveau nom reflète tous les changements et étapes que j’ai connus en tant qu’artiste et en tant qu’homme.

Tu as déjà sorti quatre albums depuis 2009 sous le nom Lion D (The Burning MelodyReap What You SowBring Back The VibesHeartical Soul). Belle discographie !
Pour être honnête, je ne la vois pas vraiment comme une discographie, je préfère la voir comme une image prise sous différentes perspectives… Pour moi, c’est plutôt un retour dans le passé, à travers l’espace et le temps, un voyage étape par étape, année après année, chanson après chanson, album après album, qui m’a amené là où je suis aujourd’hui… Et je suis sûr que le voyage a encore beaucoup à offrir !

Quel genre de musique voulais-tu pour ce nouvel album, Mandala ?
Mon but était de réaliser un album qui corresponde le mieux à ce moment particulier de ma carrière. Un reggae qui n’a pas perdu son authenticité, mais en même temps capable d’aller au-delà des limites du genre, un album avec des influences soul, pop et world… Vu que j’ai le privilège de collaborer avec des musiciens, auteurs et chanteurs passionnants, ce projet est aussi le résultat d’un super travail d’équipe.

Quand as-tu commencé à écrire les chansons de cet album ? Qu’est-ce qui t’a inspiré ?
J’ai commencé à travailler sur Mandala il y a environ un an. Ce qui m’a inspiré le plus pour écrire les chansons de cet album ? Entre autres, la vie, le monde dans lequel nous vivons, notre époque, ma situation actuelle, mes rêves et aspirations, mon habileté à lire entre les lignes…

Pourquoi avoir choisi le titre Mandala ? Que souhaitais-tu exprimer sur cet album ?
Un mandala est statique et dynamique en même temps. C’est un cercle qui capture l’image entière, le processus complet. Je pense avoir beaucoup changé, comme personne et comme artiste, et cela se reflète dans ma musique, dans l’écriture de mes chansons et mes différentes manières de chanter aussi… Je voulais représenter ce moment de changement, et comme je le mentionne dans le morceau final, m’ouvrir moi-même, me dévoiler comme un mandala et montrer mes vraies couleurs… Je souhaitais aussi aller au-delà des vieux stéréotypes du reggae, donc j’ai eu une approche totalement différente avec ce projet, comparé aux précédents. Je suis davantage moi-même sur cet album, plus humain et sincère, beaucoup plus mature… Ecoutez-le !

On retrouve la combinaison avec Anthony B « Peaceful Warrior » et aussi « Lost In The Desert » avec Jah Sun et Raphael. Comment as-tu choisi ces chanteurs pour ces featurings ?
A propos de « Lost In The Desert », je voulais une chanson capable d’incarner l’esprit de cette nouvelle équipe, Sugar Cane Records, donc j’ai choisi de travailler avec Jah Sun et Raphael, deux artistes du label. Pour « Peaceful Warrior », je cherchais vraiment un guerrier, j’ai logiquement opté pour l’original fireman Anthony B.

Qui a fait le visuel de la pochette ?
La pochette de l’album a été réalisée par l’illustrateur et designer graphique Alessandro Benassi.

As-tu des concerts prévus ? Avec quels musiciens joues-tu sur scène ?
Oui, l’été est la meilleure période pour les concerts et festivals. Malheureusement, je ne viens pas en France cet été, mais j’ai des concerts en Italie et en Europe ! Je tourne principalement avec mon groupe, The Sound Rebels, même si je suis parfois accompagné d’autres backing bands ou DJ.

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
Tourner autant que possible pour promotionner le nouvel album, Mandala. A côté de ça, il y a quelques nouveaux projets sur lesquels je travaille en studio, mais je ne peux rien dire pour l’instant… C’est trop tôt et je préfère garder le suspense !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

mercredi 18 octobre 2017

Mark Wonder

Le 16 juin dernier est sorti le nouvel opus du jamaïcain Mark Wonder, Dragon Slayer, en CD et digital. Neuvième album à son actif, ce dernier, chez Irie Ites Records, est des plus aboutis. Composé avec les incontournables Roots Radics, ainsi qu’avec Mafia & Fluxy, son timbre de voix unique trouve sa place dans l’alliance parfaite des mélodies roots dont ils ont le secret et de ses messages conscients et sensés.
Mark Andrew Thompson est né à Kingston en Jamaïque. Ayant toujours baigné dans la musique, il commence sa carrière en 1985 et se renomme Mark Wonder, en hommage à son artiste favori, Stevie Wonder. C’est le roots and culture qui devient son style de prédilection, nourri par les pionniers du roots reggae, notamment Dennis Brown, Burning Spear ou encore Bob Andy, mais aussi fortement touché par les voix soul américaines de Curtis Mayfield, Sam Cooke, Marvin Gaye… Ses deux premiers albums sortent en 1998, Signs Of Time et Jeremiah. Il y aura ensuite Break The Ice (2005), Victory: The Mystery Unfolds (2007), Battle Axe EP (2009), True Story Of Mark Wonder (2010), Working Wonders (2012) et Scroll Of The Levite (2015).Deux décennies plus tard, le message reste le même. Ce qui importe pour lui est la vérité dans toutes ses dimensions, ainsi que l’amour et la paix. En défenseur de la foi rasta, ses propos militants rencontrent des mélodies puissantes, sans jamais manquer d’inspiration. Le chanteur a eu l’occasion, au fil des années, de travailler avec les plus actifs labels que nous connaissons, Addis Records, Al Ta Fa An, Oneness, Digital B, Irievibrations, Special Delivery… Tous ses albums sont disponibles sur les plateformes de téléchargement légal, posant également régulièrement sur les nouveaux riddims. C’est suite à sa prestation au Spring Fest d’Irie Ites en 2010 qu’ils commencent à enregistrer ensemble et à travailler sur un album. Toutes les pistes de Dragon Slayer ont été mis en boîte dans leur studio en France, sauf un, au Big Dread Studio à Kingston. Surnommé fréquemment le Dragon Slayer, la chanson éponyme intitule logiquement ce nouvel opus, toujours aussi déterminé et combatif. Voilà qui mérite qu’on souligne que Mark Wonder est le genre d’artiste sur lequel on peut compter, aussi bien sur la durée qu’en terme de qualité. Vivement recommandé !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

dimanche 15 octobre 2017

Jah Sun

L’américain Jah Sun vient de sortir un nouvel album, Between The Lines, sur Sugar Cane Records. Dix ans se sont écoulés depuis The Height Of Light, le premier opus, qui lui ont permis d’affirmer son style et son talent, accumulant progressivement une poignée de hits incontournables, dont « Foundation » avec Kabaka Pyramid, « Ganjah Don » avec Alborosie ou encore « Never Give Up ».
C’est dans le hip-hop qu’il fait ses premières armes, devenant très tôt MC, et, vers l’âge de 15 ans, il commence déjà à prendre la musique très au sérieux. On l’appelle alors Majai. Lorsqu’il s’oriente un peu plus tard vers le reggae, découvrant toute sa richesse artistique ainsi que la culture Rastafari, il reprend alors son véritable prénom, Jason, avant d’opter finalement pour Jah Sun. Son premier album sort en 2006, The Height Of Light, laissant entendre les traces de son passage du hip-hop vers le reggae, notamment au niveau du chant. D’autres lui succèdent : Battle The Dragon (2012), Rise As One (2013) et New Paradigm (2015), qui lui permettent de jouer dans plus d’une vingtaine de pays dans le monde ! Le nouvel opus s’intitule Between The Lines, chez Sugar Cane Records, disponible sur les plateformes de téléchargement digital depuis le 28 avril. De l’hiver 2015 jusqu’à fin 2016, il planche sur ce nouvel album, qu’il veut le reflet de son évolution et de toutes ses inspirations musicales. Enregistré au Prairie Sun Studio à Cotati, Californie, studio vintage et analogique, le chanteur a sollicité les musiciens de Dubtonic Kru, House Of Riddim, Sugar Cane, et aussi invité le Shengen Clan, Dean Fraser et Nikki Burt, pour donner brillamment vie à ces nouvelles vibrations. « Cet album représente pour moi un tournant, musicalement et personnellement. J’ai connu beaucoup de changements et je voulais un album qui ne soit pas uniquement reggae, mais qui exprime aussi mes autres influences. Après vingt-deux ans à porter des dreadlocks, j’ai pris la décision de les couper… C’était une question importante pour moi car je me sentais vraiment connecté à ma personnalité avec elles. Mais j’ai senti au fond de moi-même que c’était le bon moment. (…) Toutes les chansons ont été écrites différemment. Ça dépend de ce qui me vient. Certaines semblent s’écrire d’elles-mêmes, en fonction de ce qu’il se passe autour. Ce sont les expériences de la vie qui font naître les chansons. J’essaie d’y mettre des vibrations positives, un peu d’espoir et de réflexion, que nous partageons ensuite en live avec le public. La tournée européenne commence avec le Summerjam Festival en Allemagne. Je serai en Europe jusqu’à la mi-août. Nous avons ensuite une tournée aux Etats-Unis et en Amérique Latine… La mission continue ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)