mercredi 22 juillet 2015

Steff Tej & Ejectés

Le groupe Les Ejectés a fêté en 2013 ses 25 ans de carrière. Devenu depuis Steff Tej & Ejectés, l’événement méritait bien de marquer le coup avec la sortie d’une compilation des meilleurs titres de ce quart de siècle musical : Since 1988 vol.1 sera disponible le 14 avril.
Avant la naissance du groupe, Steff, son fondateur, est immobilisé pendant plusieurs mois chez lui et il en profite pour ressortir tous ses vieux disques, des Clashs, Specials, Blues Brothers, Madness, Toots & The Maytals, Bob Marley, Steel Pulse, Beastie Boys… Après ce voyage dans le temps et une fois de nouveau sur pied, Steff quitte le groupe de punk dont il fait partie et se lance dans cette nouvelle aventure. Six à son commencement, réunis sous l’appellation Les Ejectés, ils sont rejoints en 1992 par des choristes et un guitariste supplémentaire, ce qui les amène à supprimer le déterminant et à ne garder que Ejectés, pour marquer le changement. Depuis 2010, la formule est réduite à trois ou quatre musiciens et devient Steff Tej & Ejectés, avec à la barre, Matthieu (basse et chœurs), Julien (batterie et chœurs), Steff (chant, guitare et harmonica), et, parfois, le renfort de François (clavier). La forme et le nom ont peut-être évolué à plusieurs reprises, mais l’esprit et l’âme du groupe sont restés les mêmes. Le terme « rockskaroots », fruit de leur invention, est idéal pour définir leur style, qui prend principalement sa source dans les musiques jamaïcaines et anglo-saxonnes, mais avec des textes en français ! En 2013, le groupe fête ses 25 ans d’existence ! L’occasion est parfaite pour sortir une compilation retraçant toutes ces années. Il s’agit de Since 1988 vol.1 qui sort le 14 avril sur leur label Les Disques du Tigre, avec un peu de retard sur la date anniversaire, mais qui explore comme il se doit les 25 ans d’albums du groupe, avec les titres phares, des versions inédites, et un exclusif, le tout remasterisé, et disponible en double vinyle, CD et téléchargement. Il n’a pas été facile de choisir les morceaux à compiler et il aurait même pu s’agir d’un triple album ! La sélection a du être affiné pour finalement n’en garder que 24, et pour l’ordre, le choix s’est porté sur une cohérence globale d’écoute plutôt que sur une chronologie. En 25 ans, les Ejectés ont sorti 9 albums studio (dont un de reprises), 2 lives, une compilation en 1998 (uniquement disponible en Espagne), soit douze projets en tout ! Et aussi, des concerts dans plus d’une vingtaine de pays, des sourires, des rencontres fabuleuses, des découvertes… ce qui n’est pas encore prêt de s’arrêter, puisqu’avec l’arrivée imminente de cette compilation, l’agenda de Steff Tej & Ejectés commence déjà à se remplir pour les prochains mois. Un nouveau titre va également sortir sur un projet du Centre Social Raymond IV de Toulouse, « Je Me Nourris De Mes Amis », un nouvel album est en cours de préparation, un clip avec une équipe de breakdance est aussi en réflexion… Même avec 25 ans dans les jambes, l’Ejecté en chef a toujours autant d’énergie à revendre !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)

lundi 20 juillet 2015

Suga Roy & Conrad Crystal

The Kings Book, le quatrième album de Suga Roy et Conrad Crystal, est disponible en France depuis le 16 mars. Sorti l’année dernière en Jamaïque et aux Etats-Unis, le voici enfin arrivé de ce côté de l’Atlantique.
Suga Roy et Conrad Crystal commencent très tôt à chanter et ne se consacrent plus qu’à ça, dès qu’ils quittent l’école. Chacun démarre une carrière solo de son côté. Suga Roy fait « Dancehall Nice Again », « Can’t Fool Jah » feat. Jah Mali, « Girl Mission »… Conrad Crystal sort son premier hit avec « True Love Will Never Die », qui sera à l’origine de leur première collaboration, à l’occasion d’une nouvelle version en duo pour Fire Ball Records, label créé par Suga Roy en 2001, dont le Wanga riddim a été la première production. Il y en aura beaucoup d’autres, notamment des albums de Sizzla, Anthony B… et aussi le premier de Suga Roy & The Fire Ball Crew, Meditation, en 2013 – le second étant en préparation. Après l’enregistrement de « True Love Will Never Die », ils entament une nouvelle combinaison en reprenant « Love Overdue » de Gregory Isaacs, puis une troisième « Education Wise »… Ils enregistrent ensemble pour d’autres labels (Digital B, Stone Love, Taxi…), jusqu’à ce que l’idée d’un album à leurs deux noms sonne comme une évidence. Highest Grade sort en 2007. Le premier d’une longue série, puisqu’arrive ensuite Suga Roy & Conrad Crystal meet The Great Reggae Icons en 2009, regroupant des featurings avec les plus grandes voix du reggae (Marcia Griffiths, Toots & The Maytals, U Roy, Max Romeo, Inner Circle, Mighty Diamonds, The Congos, Lee Scratch Perry, Dillinger, Barrington Levy, Eek-A-Mouse, Chaka Demus & Pliers…). Deux ans plus tard, Universal Tribute to Gregory Isaacs atteint les bacs. Le duo fait un hommage à l’un des plus grands chanteurs de l’histoire des musiques jamaïcaines, qui vient alors tout juste de nous quitter, en reprenant dix-huit titres de sa si belle discographie. Les autrichiens de House of Riddim se chargent de quatorze des instrumentaux du projet. Suga Roy et Conrad Crystal sont aujourd’hui de retour avec The Kings Book, un album de roots reggae moderne, produit par Fire Ball et Oneness Records. Chaque chanson est un chapitre de ce livre musical, inspiré de la vie et de leurs expériences personnelles. L’enregistrement a démarré en 2012, lorsqu’ils étaient en Allemagne. Ils ont contacté Morry de Oneness Records, totalement conquis par ses instrumentaux, et lui ont ensuite proposé de faire un album ensemble. Une partie des chansons a donc été enregistrée en Allemagne et le reste en Jamaïque. Tous les instrumentaux ont été composés par Morry et joués par des musiciens européens. Quelques invités ont été sollicités, et pas des moindres : Gappy Ranks, Alborosie, Cocoa Tea, Natural Black et Maikal X. Malheureusement, la tournée française qui devait accompagner la sortie de ce nouvel album a été annulée… Il faudra attendre encore un peu avant d’apprécier le duo jamaïcain sur scène. Suga Roy et Conrad Crystal espèrent bien trouver très prochainement d’autres partenaires qui leur permettront de partager leurs vibrations en live !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)

vendredi 17 juillet 2015

DJ Gil

Gilles Boulard, martiniquais de 34 ans, mieux connu sous le nom de DJ Gil, est l’une des figures emblématiques du reggae-dancehall antillais. DJ, compositeur, producteur, ingénieur du son, on lui doit des collaborations avec Paille, Kalash, Valley… et, depuis l’été dernier, un premier album, Just As I Am, 21 titres qu’il a composés, mixés et produits, dancehall, reggae, zouk… Un seul mot d’ordre : y réunir tout ce qu’il aime vraiment.
Gilles commence à animer des anniversaires et soirées entre amis vers l’âge de 16 ans. Environ trois ans plus tard, il opte pour le nom simple et efficace de DJ Gil. Il rencontre sur sa route DJ Jeff, très populaire à l’époque, qui lui propose de faire ses premières parties lors des Nostalgie Nights. Il part ensuite en Guadeloupe, puis à Toulouse, pour poursuivre ses études, tout en continuant son activité musicale. A son retour en Martinique, en 2003, il décroche une émission de radio spécialisée reggae/dancehall, sur Radio Liberté, qu’il anime pendant deux ans. C’est vers 2001 qu’il se met à la composition, grâce à la démocratisation de la musique assistée par ordinateur, n’ayant aucune formation musicale. Le premier titre commercialisé dont il est le compositeur est « Mové Tune Bay » de Paille et Byronn pour une compilation. On ne compte plus depuis le nombre d’artistes avec lesquels il a été amené à travailler, ni le nombre d’albums auxquels il a collaboré ! Le moment était venu de mettre ses talents à son propre service, c’est chose faite avec ce premier opus. Sorti sur le label Don’s Music de Don Miguel, Just As I Am est un projet très personnel, car il a souhaité que celui-ci lui corresponde parfaitement, au niveau des styles et des artistes sollicités. Certains connus, d’autres moins, des jeunes et des plus anciens, ils ont tous en commun de proposer un travail qu’affectionne particulièrement Gilles : Aidonia, Chico, Paille, Pompis, Valley, Lieutenant, Saïk, Politik Nai, G Whizz, Konshens, Ikaya, Wayne Wonder… Just As I Am est le juste reflet de l’univers musical de DJ Gil. La grande surprise de cette sortie a été l’engouement suscité par « La Choré du Sud » de Douks, qui, n’étant destiné qu’à être un petit interlude distrayant, d’à peine 1 min 45, a pourtant conquis le public à travers les générations. Pour la petite histoire, Douks avait l’habitude, depuis deux ou trois ans, d’entraîner le public avec lui dans ce petit délire en fin de soirée… Gilles lui a proposé de l’inclure sur son projet, sans se douter un seul instant du succès populaire qui en découlerait. Avec encore une vingtaine de morceaux en poche qui n’ont pas pu figurer sur ce premier opus, DJ Gil compte bien les sortir très bientôt. Il travaille aussi actuellement sur le prochain album de Paille… Authentique est DJ Gil, la musique reconnaissante…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)

mercredi 15 juillet 2015

MC Sanka

Après la sortie de Wanted Laboratory il y a un an, MC Sanka a déjà un nouvel EP en poche : Marre, en téléchargement depuis le 21 février.
Petit rappel : avant l’arrivée de son premier album Wanted Laboratory, MC Sanka avait déjà à son actif cinq street albums, qui lui ont permis de se faire la main : Derrière Le Mic (2005), Conscious Time (2006), Message (2007), Raggamuffin Soldat (2008) et Ça Avance (2010). Pour ce premier opus, la composition des riddims reggae, ragga, digital… avait été confiée à Dr Bud de Stone Faya. Une tournée promotionnelle d’une douzaine de dates, le Wanted LaboraTour, s’est déroulée l’été dernier, suivie par quelques concerts jusqu’à la fin de l’année, tout en travaillant assidûment sur le nouveau venu. Entre temps, le cinq titres Reggae Records vol.1 est sorti en mai 2014, dont trois avec MC Sanka. L’idée consistait à regrouper des artistes locaux sur des instrumentaux de Bief Orkester. On y retrouve également Young MC et Metisson. Un featuring de Straïka D avec nos trois chanteurs, « Donne-Leur Le Son », fait l’ouverture. Un volume 2 verra certainement le jour par la suite. Tous les titres qui composent l’EP Marre étaient déjà écrits depuis un bon moment. Le MC les avait gardés bien au chaud pendant la sortie de Wanted Laboratory et sa promotion. De quoi en a-t-il marre ? « Marre de voir les riches s'enrichir et les pauvres s'appauvrir, marre de toutes les inégalités, marre de la violence, marre des lobbys, marre d'entendre des mensonges venant de nos dirigeants, marre de voir des gens mourir de faim et de soif en 2015, alors que certains vivent dans l’opulence et l'abondance, marre de la finance, marre du capitalisme, du libéralisme, marre de la fraude fiscale, marre de l'exploitation humaine, marre du trafic d'armes… Marre ! » Il s’agit d’un projet reggae-ragga-hip-hop, engagé, puissant et original, disponible le 21 février en téléchargement légal sur les plateformes avec, simultanément, la diffusion du premier clip sur le titre éponyme. Celui-ci s’adresse aux dirigeants, aux patrons, à ceux à qui profite ce système, et MC Sanka ne garde pas sa langue dans sa poche ! Le second clip sera celui de « Plus de Love », qui clôture la lecture avec une bonne touche d’espoir. Un ou deux autres devraient encore arriver, notamment sur « Mauvaise Journée », qui raconte l’histoire fictive de la journée d’un musicien où rien ne se passe comme il faudrait. Les quatre premiers instrumentaux ont été composés par Buroclub, un ami de longue date de MC Sanka, et le dernier par Postiv Movement. Des shows en sound system sont prévus pour l’été. Les nouveaux projets ne manquent pas, surtout qu’une bonne partie des morceaux est déjà mis en boîte : un projet avec Dr Bud, un EP trois titres avec un autre beatmaker, un single avec le producteur dub Injahm, un EP avec Positiv Movement… MC Sanka en a peut-être marre, mais pas de faire de la musique !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)

lundi 13 juillet 2015

The HandCart meets Tahiti

The HandCart Meets Tahiti représente la rencontre entre Tahiti et Marseille via Kingston. En avril 2014, le HandCart Band se rend à Tahiti, invité par Moana, le propriétaire de Blackstone Productions, et y rencontre de nombreux artistes locaux bourrés de talent. Le fruit de leur collaboration sortira en septembre.
Le HandCart Band est formé de Philippe Renart (batterie), Laurent « Al » Albertini (basse), Claude Fages (clavier), Johann Martin et Sébastien Kassapian (guitares), Jérémie Matteo et Valentin Halin (cuivres), Laurent Longubardo (ingénieur du son). Pour revenir rapidement sur le parcours du groupe, celui-ci est né en 2004 à l’occasion du Festival de la Paix à Aubagne dans le but d’accompagner sur scène Linval Thompson et Ras Shiloh. Al part ensuite en Jamaïque avec des riddims qu’ils ont composés. En 2007, le DST riddim sort sur une production de DJ Sunshine, réunissant des artistes jamaïcains en vue (Morgan Heritage, Junior Kelly, Fantan Mojah, Cecile, I Wayne, Chuck Fenda…). L’année suivante, plusieurs instrumentaux du HandCart se retrouvent sur des albums (Mission In Progress de Morgan Heritage, Stronger de Fantan Mojah…). Ils signent en édition avec Greensleeves. En 2009, le HandCart produit l’album de Linval Thompson, Ghetto Living, et l’accompagne en tournée européenne. 2010 marque la création du label The HandCart Market, afin de diffuser leur musique aux quatre coins du monde, et ils signent en distribution avec VP. Grâce à Music Action, le groupe ne cesse de tourner en Europe avec de grands noms, comme Linval Thompson, Mighty Diamonds, The Abyssinians, Pablo Moses, Dennis Alcapone… Pour cette année, deux projets sont en cours de réalisation : un album avec l’artiste anglais Young Lords et un album enregistré à Tahiti, avec des artistes polynésiens, intitulé The HandCart Meets Tahiti. Son histoire démarre en décembre 2013, quand Laurent part à Tahiti pour travailler sur l’album de Moana, alias Jansé Wesson. Il est impressionné par la quantité de chanteurs exceptionnels qui s’y trouvent et livre ses impressions à Al dès son retour. En avril 2014, Laurent et Al partent pour Tahiti finir l’album de Jansé Wesson, avec quantité de riddims dans leurs bagages. En quelques semaines, les pistes du projet The HandCart Meets Tahiti sont prêtes. Enregistré au studio Deep N High à Tahiti et mixé au studio Maraboo à Marseille, l’album a ensuite été masterisé par Translab à Paris. Le premier single, « Lost Island », de la jeune chanteuse Ashley, est sorti en novembre sur les ondes radio, accompagné d’un clip aux saveurs locales produit par Blackstone Productions. Le projet regroupe des artistes chantant en français, anglais et tahitien, pour répandre amour et messages conscients : Mimifé, Manahune, G-Natty, Doctor Lang, Torea, Jansé Wesson, Nilo Gima, Teriitua, Uratua, Didjelirium, GG Player… Blackstone Productions et The HandCart annoncent d’ores et déjà la troisième édition du concert solidarité United For Jamaica, le vendredi 16 octobre, au Royal Tahitien à Tahiti, avec Danakil, Yaniss Odua, Young Lords et les artistes de ce beau projet. D’autres clips sont également programmés d’ici sa sortie en septembre. Voilà qui promet un bel été !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)

vendredi 10 juillet 2015

Daddy Clean

Présent dans le circuit depuis plus de dix ans, avec des projets réguliers sortis en CD, vinyle et téléchargement, le lillois Daddy Clean travaille actuellement sur son premier album. Son parcours en dit long sur sa persévérance.
« J’ai toujours été attiré par le chant, depuis ma plus tendre enfance. Je m’entraînais à chanter par-dessus les disques que j’écoutais ! En 2003, quand mon frère MC Sick m’a proposé de faire quelques essais sur des faces B de 45 tours, avec son acolyte Selecta Original, dans leur sound system naissant +2Vibes Sound, j’ai tout de suite été intéressé pour intégrer l’équipe ! J’ai commencé le chant avec le reggae, qui est vraiment mon domaine de prédilection. Mais mon style est très large, puisque j’écoute de tout : rock, hip-hop, chanson française, dancehall… Mon flow est un mélange de tout ça. Pour citer les artistes qui m’ont le plus influencé, je dirais en premier les Beatles, pour les mélodies et la créativité ; Peter Tosh, Bob Marley, Steel Pulse, pour leur côté musical et engagé ; Rockin Squat et Akhenaton, pour leurs textes profonds et sociaux ; et, en vrac, Les Ogres de Barback, Nirvana, Les Têtes Raides, Thiéfaine, Soundgarden, Björk… Je m’inspire de ma vie, de mes expériences, mes proches. J’aime parler des problèmes sociaux, du climat, de l’amour, des relations humaines… Des thèmes qui sont très souvent abordés dans le reggae. Mais j’aime aussi parler de choses plus personnelles et même parfois un peu ego-trip, c’est mon côté dancehall et clash ! Mon premier projet solo, le street album Comme Je Suis, a été réalisé en 2008 et enregistré dans un studio de la région lilloise, le studio C & P. C’était ma première expérience professionnelle dans la musique, avec des journées complètes d’enregistrement, de travail de mix et de mastering. Ensuite, il y a eu : 2 Façons, 1 Style en 2008, Défragmentation en 2009, Concrete Tape 1 en 2010, Daddy Clean & Yanneck B at Hungry Studio en 2012, En Version Originale et Concrete Tape 2 & 3 en 2013, et enfin Summer Tape l’année dernière. Tous ces projets ont servi d’entraînement à tous les niveaux, vocalement, mélodiquement… J’ai senti une progression à chaque sortie, me rapprochant peu à peu de mon propre style. Pour Concrete Tape 2 & 3, nous avons lancé une promotion proportionnelle à nos moyens (affiches, flyers, pub sur le Net, vidéo clips…). Grâce à cela, j’ai fait plus d’une cinquantaine de dates depuis sa sortie, accompagné par mon sound system de cœur, Holy Night sound. Pour la Summer Tape, le bilan est aussi positif, étant donné qu’elle n’a rien coûté ! C’est une compilation de titres sortis sur des projets à droite et à gauche, ainsi que quelques inédits, dont « Je Chante en Français ». Elle m’a permis d’avoir un peu d’actu musicale pour mes fans, qui attendaient de nouvelles choses depuis 2013. En ce moment, je travaille très dur sur l’album et j’ai déjà maquetté une trentaine de morceaux. J’espère pouvoir le sortir en 2016, si tout se passe bien. Je n’ai ni le titre, ni l’univers… Mais ce qui est sûr, c’est qu’il sera différent de tous mes précédents projets ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)

mercredi 8 juillet 2015

Duke Production

Le label suisse Duke Production est né en 2012, à l’initiative de deux frères, qui jouent de la musique ensemble depuis toujours, et ont formé, quelques années plus tôt, The Giants. David et Yves Ducrey concrétisent ainsi leur souhait de sortir leurs propres productions, en toute liberté.
Les frères Duke commencent la musique vers l’âge de 6 ou 7 ans avec les cuivres, en suivant une formation académique. Ils jouent d’abord dans des orchestres locaux, puis avec des amis, et goûtent aussi à d’autres instruments (guitare, batterie…). C’est à leur famille qu’ils doivent leur passion pour la musique, écoutant de tout, en grande quantité, dès le plus jeune âge. Lorsqu’ils découvrent le reggae, ils ont immédiatement envie d’en jouer à leur tour. Les années et rencontres les amènent à rejoindre la section cuivre ou rythmique de groupes tels que Blindside, Bendabesuka, ZMO, The Rootsiders… Après toutes ces années d’aventures musicales en tout genre, ils montent à eux deux The Giants. Ils enregistrent « Jah Jah Come » avec Putus Roots des Mystic Revelation of Rastafari, qui les fait sérieusement envisager l’idée de monter leur propre label, afin de produire leurs sons et de promouvoir des artistes méconnus. Ce single sera, quelques mois plus tard, la première sortie de Duke Production. Leurs styles de prédilection ? Roots, early dancehall et dub. Le catalogue se complète peu à peu avec, à ce jour, deux vinyles, quatre singles et un dub en digital, un album de The Giants, ainsi qu’un dub mix sur l’album de Kenyatta Hill. Le duo a déjà eu l’occasion de travailler avec les voix de Putus Roots, Jahnett Tafari, Dooley, Ian Grant, et aussi les musiciens, Pascal Reuse, Olivier Magarotto, Manu Monnet, Amandine Posse et Mickaël Roux. Plusieurs productions sont en cours, le prochain single, « Farmer » de Putus Roots, sortira en vinyle accompagné d’une version dub. The Giants planchent sur de nouveaux riddims, un album, et des lives font aussi partie du plan… Les frères Duke sont armés !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)

lundi 6 juillet 2015

Ruffi-Ann

Sharon Peterkin, celle qui se faisait appeler Lady Shabba, a pris un virage à 180° sous le nom de Ruffi-Ann, confirmé par l’album Save The Juvenile, produit par Dean Fraser. Après une décennie de dancehall ultra chaud, il était temps pour elle de tourner la page et de rejoindre le reggae conscient, cette fois-ci bien décidée à utiliser la musique pour véhiculer des messages engagés.
Au début des années 1990, Ruffi-Ann commence à fréquenter les sound systems et à écouter des cassettes, totalement conquise par le style de Shabba Ranks et Sister Nancy, qui ne seront pas pour rien dans la direction que prennent ses premiers pas dans la musique. Elle démarre avec le Black Magic Sound vers l’âge de 15 ans. En 1992, elle enregistre son premier morceau, « Stick To You Man », produit par Steely & Clevie, et monte aussi pour la première fois sur scène, au Dancehall Nice Again de Portmore. Lady Shabba fera beaucoup de hits dancehall, des plus suggestifs, dont « Ram Ram » et « Love You », qui lui valent une belle renommée, jusqu’en 1999, où la dancehall queen disparaît, laissant la place à Ruffi-Ann… La Jamaïcaine est fermement décidée à prendre un nouveau nom, plus à son image, et à arrêter l’impertinence, au profit de rythmes plus posés et de pensées plus réfléchies. Son propre vécu, et notamment son rôle de mère, lui ont donné envie de délivrer une musique positive et bienveillante. En 2010, la voilà enfin prête pour commencer à travailler sur le premier album signé Ruffi-Ann, et le résultat donne Save The Juvenile : un album roots-rock-reggae rempli de messages positifs et de préoccupations sociétales. Le titre d’ouverture, « Save The Juvenile », est d’abord sorti en 2009, atteignant les ondes des radios jamaïcaines, et offrant un avant-goût des aspirations actuelles de la chanteuse. Il a été coproduit avec le label Charmax Music de Max Romeo, qu’elle a rencontré à Greenwich Farm à Kingston, avant qu’il ne l’invite à son studio, où l’alchimie a immédiatement pris, les poussant à composer ensemble ce titre. Cela a suffi à lui faire mettre peu après en chantier ce premier opus. Produit par Dean Fraser, qu’on sait perfectionniste – et surtout être l’un des plus talentueux musiciens et producteurs de notre époque -, Save The Juvenile est sorti en janvier 2014 en Jamaïque, sur le label Canon Production, et est disponible en France depuis le 9 mars. Pour l’occasion, Ruffi-Ann a ajouté un duo inédit avec Bunny Wailer, « Baddest », pour compléter les seize autres titres coécrits avec son partenaire David Laing. Bonne nouvelle, Ruffi-Ann est de passage en France accompagnée du Fire One Band !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #41 - avril/mai 2015)