vendredi 23 août 2013

A la rencontre de Datsé

Après le tournage du clip de « T’es qu’un jaloux », extrait de son street album Crois en tes rêves et à visionner très bientôt sur la Toile, Datsé est toujours sur la route, plus motivé et inspiré que jamais. Bonne occasion pour une petite interview avec le chanteur !

Ton street album Crois en tes rêves est sorti il y a quelques mois. Comment s’est passée sa réalisation ?
Le street album est sortie le 24 décembre, en pré-commande sur I-tunes, et le 11 février en physique. Ce projet a été réalisé avec les musiciens de Tiken Jah Fakoly, avec qui je travaille depuis plus de 10 ans. Il est très éclectique, avec différentes couleurs musicales, en passant par le roots, le reggae, le hip-hop et le dancehall, des sonorités un peu orientales… Les thèmes que j’aborde sont assez personnels. Je parle de ma vie, de mon enfance, de violences conjugales faites aux femmes, de mes parents, des politiciens et des sujets d’actualité… Il contient 12 titres dont 3 Interludes.

Le titre est plein de sens. Pourquoi ce choix ?
J’ai longtemps réfléchi au titre… Finalement, j’ai opté pour « Crois en tes rêves », c’est un des morceaux du projet. Je trouve qu’il me représente bien et reflète mon parcours. C’est aussi une manière de passer un message aux jeunes et moins jeunes, leur dire qu’avec beaucoup de courage et de volonté on peut arriver à atteindre ses objectifs et qu’il ne faut en aucun cas baisser les bras, même si parfois ce n’est pas facile.

Comment peut-on se le procurer ?
Il est disponible sur I-Tunes et 200 plateformes de téléchargement légal, également disponible en VPC à mon adresse postale (Bayram Sedat – BP 50053 – 77793 Nemours Cedex) en espérant commencer à le mettre dans quelques magasins spécialisés… 

D’où vient le nom Datsé ?
C'est l'anagramme de mon prénom, Sédat. Plus jeune, mes potes préféraient m'appeler comme ça. Comme j'ai trouvé que ça m'allait bien, j'ai décidé de le garder pour la scène et de leur faire un petit clin d'œil ! 

Comment est née ta passion pour la musique ? Quels sont les artistes qui t’ont marqué ?
Depuis tout jeune, mon grand frère m'a bercé avec les cassettes de Puppa Leslie, Tonton David, Daddy Nuttea, Raggasonic, Sai Sai, Kery James, Mc Solaar… Et, c'est à mes 18 ans que j'ai ressenti le besoin d'écrire ce que je vivais et de l'exprimer à ma manière. J'ai grandi aussi avec le rap, mais j'ai aimé le reggae parce qu'il y avait un message plus profond. Après, j'ai découvert des artistes jamaïcains comme Gregory Isaacs, qui reste mon chanteur préféré, Israel Vibration ou Steel Pulse. J'écoute aussi des artistes comme Gentleman ou Matisyahu, qui m'influencent énormément. 

Ton premier maxi est sorti en 2004 ?
Oui. J'avais signé avec un label et on avait un album prêt, qui n'a jamais vu le jour, ça c’était en 2001… Du coup, j'ai décidé de prendre les choses en main et de sortir un 4 titres avec les moyens du bord, une carte de visite pour me présenter. Nous en avons sorti 1000 exemplaires, vendus de main à main et dans les magasins spécialisés.

Quand est sorti le street album qui a suivi ?
Le street album est sorti en 2007, juste un ou deux ans après le 45 Tours « Au Secours ». Il était composé de 10 titres, dont les featuring avec Ras Mac Bean, Brahim, Dragon Davy, Merlot, Nesta. 

Que constates-tu dans l’évolution de ta musique ?
De la maturité, je me suis beaucoup enrichi musicalement. Ce projet a mis quelques années à sortir et j’ai écrit beaucoup entre temps, avec une autre manière de créer mes mélodies et mes textes.

Tu fais de gros plateaux en Ile-de-France. Comment se passent ces dates ? Qui est Bulo Ara Production ?
En l’espace de deux ans je me suis retrouvé à partager des grandes scènes avec les grands noms du reggae ragga français. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes comme Taïro et Pierpoljak, qui ont su me faire confiance à travers mon travail et qui m’ont proposé de chanter un titre qu’ils avaient chacun écrit. C’est un honneur d’avoir l’opportunité de côtoyer ces artistes et de chanter des titres qu’eux mêmes ont écrit !
Bulo Ara Production est une structure mise en place lors de mon premier projet, le maxi 4 titres en 2004. C’était une manière de commencer à me structurer en indépendant et à me présenter avec cette marque de fabrique, en rencontrant les professionnels de ce milieu. Nous avons ensuite sorti les autres projets. J’ai voulu amener des artistes dans ma région, le 77, comme il n’y avait pas beaucoup de concerts reggae, et le destin a fait que nous sommes devenus une structure qui organise de gros plateaux en région parisienne et aux quatre coins de la France !

Quels sont les projets à venir ? Et pour l’été ?
Nous venons tout juste de clipper un titre qui s’appelle « T’es qu’un jaloux », la sortie arrive bientôt ! Ce titre a créé un engouement sur scène et au niveau de son concept, avec les t-shirts qui partent comme des petits pains. J’ai quelques dates pour cet été, quelques festivals, mais je pense faire une petite pause pour commencer à travailler son mon album, ça me tient beaucoup à cœur. Nous réfléchissons aussi à un gros plateau en live en région parisienne d’ici la rentrée de septembre, avec de très grosses surprises… Les infos vont tomber !

Simba


mardi 20 août 2013

*Worldwide Love* mixtape on YouTube

**Worldwide Love** mixtape by Raggadikal Sound on YouTube!

**Worldwide Love** mixtape by Raggadikal Sound
selected by Simba - mixed by Natural Mat
artwork by Tidouz - special dubplate by Tony Nephtali

01. T.O.K. - Live it up (confessions acoustic riddim) - 02. Busy Signal - Worldwide love (no doubt riddim) - 03. Capleton - A so we stay (no doubt riddim) - 04. Tony Curtis - No war (no doubt riddim) - 05. Pressure - Put down your gun (no doubt riddim) - 06. Dub Inc & Tarrus Riley - No doubt (no doubt riddim) - 07. Meta Dia - Daylight (no doubt riddim) - 08. Ce'cile - Rise up (the message riddim) - 09. Jah Vinci - Nice again (scriptures riddim) - 10. Chronixx - Most I (scriptures riddim) - 11. TOK - Crying out (scriptures riddim) - 12. Da Professor - I know why (scriptures riddim) - 13. Alaine - Up (cardiac bass riddim) - 14. Alaine - Revolution song (street soul riddim) - 15. Lyricson - Be strong (street soul riddim) - 16. Loyal Flames - Keep focus (focus riddim) - 17. Jah9 - Warning - 18. Ikaya - Rasta heart - 19. Ikaya - Protection (broken hearts riddim) - 20. Pressure - Stand firm (broken hearts riddim) - 21. Da Professor - Listen (broken hearts riddim) - 22. Da Professor - Peace & unity - 23. Protoje, Kymani Marley & Da Professor - Rub a dub soldiers - 24. Konshens - World citizen - 25. Kabaka Pyramid - War, crime and violence (melodical fyah riddim) - 26. Kabaka Pyramid - Worldwide love (worldwide love riddim) - 27. Nico D - Elevate (worldwide love riddim) - 28. Virtus - War next door (worldwide love riddim) - 29. Pressure - Destined for greatness (worldwide love riddim) - 30. Alborosie & Junior Reid - Respect - 31. Queen Ifrica - Why (imoka riddim) - 32. Lutan Fyah - Uplift the youth (imoka riddim) - 33. Terry Linen - Say a prayer for the world (imoka riddim) - 34. Gentleman - Moment of truth (cognition riddim) - 35. Morgan Heritage - Rampage (cognition riddim) - 36. Capleton - Liberation time (cognition riddim) - 37. Damian Marley, Stephen Marley & Capleton - It was written - 38. Damian Marley & Nas - Strong will continue - 39. Chronixx - Warrior - 40. Jah9 - New name - 41. Tony Nephtali - Love intention (dubplate) - 42. SOJA & Danakil - Everything changes

samedi 17 août 2013

Assoh Babylas - Taximan (MVS Distribution)

Après un premier album, La Mort Des Justes, sorti en 2006, l’artiste originaire du Bénin Assoh Babylas livre un nouvel opus de reggae roots africain, Taximan, de la même facture que ceux de Tiken Jah Fakoly, Alpha Blondy, Takana Zion, Les Frères de la Rue, Bafing Kul… Assoh Babylas ne manque pas non plus de thèmes engagés et vivants. L’album ouvre sur « Ma Bible » avec foi et respect pour les anciens, enchaînant sur la politique corrompue de l’Afrique (« Cercle de Feu »), la solidarité avec le peuple ivoirien (« Ivoirité »), les promesses d’Eldorado Européen à laquelle est sujette la gente féminine africaine (« Elles »), la violence (« Otages »), et l’oppression (« Rendez Vous »)… Ces quinze pistes, dont une version dub planante en guise de conclusion (« La Dote In Dub ») et deux remarquables combinaisons (« Kings Of Abomey » feat. Andrew Diamond et « Brother’s Songs » feat. Ismaël Isaac), laissent couler la voix chaude et authentique d’Assoh Babylas, qui alterne français et dialectes, pour exprimer toutes les interrogations qui lui trottent dans la tête, sur des rythmes et mélodies ensoleillés, colorés, dansants et aussi touchants… Soutenus par des chœurs, des percussions et cuivres qui prennent toute leur dimension dans un univers où se côtoie l’actuel et le traditionnel. Une écoute de Taximan suffit à y prendre goût.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

jeudi 15 août 2013

Patko - Enfant de Jah

Né en Guyane française de parents surinamiens, Patko rejoint Paris en 2001, avant de s’installer à Grenoble, en 2005, où il mûrit son reggae new roots riche et diversifié, métissé des cultures sud-américaine, africaine, antillaise et occidentale. Auteur, compositeur et interprète, Patko présente son premier album, Just Take It Easy, sorti le 29 avril.

Peux-tu nous parler un peu de toi et de tes débuts dans la musique ?
Patko, c’est un surnom qui vient de mon pays d’origine, le Suriname. Ma famille m’a toujours appelé comme ça et c’est resté. J’ai baigné très tôt dans la musique. Mon oncle, Paul Intro, était un sélecteur très populaire au Suriname. Il avait un mur de son, je le regardais souvent quand il enregistrait des jingles. Le week-end, je le voyais charger le matos pour aller jouer et, quand on est un petit gars, on ne peut qu’être attiré par ça ! Un autre oncle, lui aussi sélecta, m’a appris quelques grilles d’accords à la guitare, puis au clavier. A l’heure où les autres enfants du village d’Acarouany jouaient au foot, je boeufais avec mon oncle presque tous les après-midi ! Ca a développé mon oreille musicale de chercher les accords des chansons qu’on écoutait sur cassettes ! C’était vraiment une belle époque…
Par la suite, j’ai fait partie d’un groupe reggae, Enfants de Jah, à Mana, en Guyane française, avant de me mettre au chant. Mais comme j’étais quelqu’un d’assez réservé, ce n’était pas facile… Les encouragements des filles du village m’ont beaucoup motivé ! (rires) Puis, j’ai eu envie de bouger. Je n’étais pas du tout attiré par l’école. Du coup, j’ai tout lâché en 1ère pour me consacrer à la musique. J’ai tout de suite eu envie d’aller en métropole et, à mon arrivée, je suis resté quelques mois sur Paris à squatter chez des amis. Je me suis presque retrouvé à la rue… Un pote d’enfance, qui était à Tours, m’a hébergé et c’est là que j’ai croisé Mighty Killa lors d’un open mic. Après, je suis parti pour Grenoble, où j’ai pu me poser et continuer à faire de la musique, à la maison cette fois.

Y a-t-il des artistes qui t’ont marqué ? De quels instruments joues-tu ?
Je suis inspiré par tout ce qui m’entoure et j’ai beaucoup de respect pour les bons artistes, surtout quand il y a de l’originalité. Je joue un peu de basse, guitare et clavier, mais pas suffisamment pour en jouer sur scène.

Quelles ont été tes expériences avant ce projet et que t’ont-elles apporté ?
Avec Myg, un autre beat maker, on a monté un petit label. On a bossé sur le projet Shaby, qui a eu une signature chez Wagram. A l’époque, il y avait l’émission Graines de Star, elle était toute jeune pour concourir. Au final, ça a été pour moi une grosse déception… Puis, on a composé des titres pour une compile avec presque tous les bons artistes du moment, Tiwony, Straika, Mighty Killa, Lyricson, Rosta Damaniak… mais cette compile n’est jamais sortie, on manquait d‘expérience. Ensuite, le one riddim Flame of Life, l’occasion d‘entendre Takana Zion, Lyricson, Straika, et même Colonel Reyel avant qu’ils ne touchent le grand public. Chacune de ces étapes a été un véritable cadeau du ciel. A cette époque, je rêvais de composer pour un album tout entier… J’ai eu le No Gun riddim sur l’album K Libre de Mighty Killa, Messages de Lyricson et For The Next Generation de Maxxo.

Ton premier album s’intitule Just Take It Easy, une invitation à la paix. Quelles sont les sources d’inspiration des textes que tu écris ?
Mes inspirations ? Le départ de la Guyane, l’arrivée en France, ma vie privée, les différentes rencontres, les échanges culturels, la vie au quotidien…

C’est un album métissé dans les styles et les langues (anglais, patois jamaïcain, créole et français), à ton image. Comment conçois-tu ta musique ?
Elle est le carrefour de plusieurs identités musicales dont le reggae est la vibe dominante. On me dit souvent que ma musique englobe plusieurs styles et que le dosage est intéressant, donc une fois que vous aurez l’album, n’hésitez pas à me faire un retour ! (rires)

Comment se sont passés son enregistrement et sa réalisation en France comme en Jamaïque ?
La plupart des instruments ont été enregistrés en France en home studio et les drums en Jamaïque. Le mix et mastering ont été faits à Grenoble par le magicien Don Pablo. Et, très franchement, même Fitzroy a été bluffé par son taf quand il l’a entendu. Donc respect Don Pablo !

Avec quelle équipe et quels musiciens as-tu travaillé ?
La plupart des batteries sont de Fitzroy Green (Alborosie, Luciano…). Il y a Ivan Boucheras, un keyboard d’exception (Maxxo, Mighty Cut, The Soulsonics), Jo Coco (Mighty Cut, Clinton Fearon, Broussaï, Cornell Campbell, The Viceroys, Sir Jean…), Eldé, que l’on connaît en tant que chanteur et qui est aussi un excellent bassiste, Djuka à la guitare (L’Année du Singe, Shaady), Rafi (Jah King) et Jimmy aux chœurs. J’ai moi-même joué les claviers sur certains titres et on a bossé les arrangements avec Benjamin Chambaz, mon technicien son façade.

Y a-t-il des évènements prévus pour accompagner la sortie de l’album ?
L’album est sorti le 29 avril. Premier concert, le 23 mai à l’Ampérage de Grenoble, et quelques uns cet été. On prépare surtout une belle tournée pour l’automne. Côté vidéo, le clip de « Mama » a été réalisé par Antoine Dubois, une bête de réalisateur ! On vient de finir le montage de « Just Take It Easy » dont une petite partie a été tournée à Los Angeles, Oakland et San Francisco pendant mon séjour le mois dernier. Là, je pense à clipper « Dom Tom », titre que j’affectionne particulièrement…

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
Au programme, enregistrements, compos autant que possible, tenter de faire une tournée aux USA avec Dubtonic Kru, avec qui j’ai passé du temps en studio en Californie, récemment. Je vais peut être travailler avec Sir Jean sur son album solo. Il y a aussi un projet avec Aboubass, ancien chef d’orchestre du Solar System, avec qui on collabore depuis maintenant  un an… Pas mal de choses à venir, mais je préfère en parler une fois que ce sera plus sûr…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

mardi 13 août 2013

Naaman - Grandeur d'âme

Révélation des Victoires du Reggae 2013, Naâman est l’un des artistes émergents les plus prometteurs de la bouillonnante scène hexagonale. Le 4 juin sera disponible Deep Rockers, Back A Yard, réédition de sa première mixtape concoctée avec Fatbabs dans une nouvelle version enregistrée au Studio Harry J de Kingston, avec Sam Clayton, Stephen Stewart, Sly Dunbar, Daniel « Axeman » Thompson, Dalton Browne… Ca valait bien une rencontre.

Bonjour Naâman, peux-tu te présenter en quelques mots…
Je suis Naâman, auteur et chanteur reggae/hip-hop de 23 ans, originaire de Dieppe en Normandie. J'ai découvert la musique un peu avant l'adolescence avec Bob Marley, et je pense qu'elle est aujourd'hui un des principaux vecteurs d'émotion, d'idée ou de valeur, au-delà de l'entertainment. C'est pourquoi je m'efforce d'y mettre ce qu'il y a de meilleur en moi.

D’où vient ton nom d’artiste ?
Mes parents m'ont élevé et sensibilisé à la religion catholique. J'ai grandi avec, autour de moi, des gens cultivant ou cherchant leur spiritualité, et aussi rencontré certains qui savaient comment rendre cette spiritualité accessible, voire indispensable. Naâman vient de la Bible, c'est le nom d'un commandant qui a été guéri de la lèpre par sa foi. C’est une sorte de parallèle avec ce que la musique a pu m’apporter dans la vie. J’ai choisi ce nom moi-même, ce ne sont pas les gens qui me l’ont donné ! Il aura du sens tant que j'aurai la force d'écrire et de tenir un micro.

A quel moment et dans quelles conditions as-tu commencé à faire de la musique ?
J’ai commencé à jouer de la guitare à l’entrée au collège. Mon père d'abord, puis mon prof d'histoire m'ont appris quelques accords. J'ai ensuite écrit mes premiers textes. A partir de 16 ans, on a monté un sound system, Natural B. Pour moi, ça consistait surtout à prendre le micro en soirée sur des faces B, la meilleure école !

Quand as-tu rencontré Fatbabs ?
Quand j'ai quitté Dieppe pour les études, en 2008. J’ai d'abord rencontré mon riddim maker Incut, avec qui j’ai fait les premiers enregistrements vidéo, « Bandolero », « Name Of Lord »… Le tout début ! Il y avait un milieu hip-hop et reggae bien développé sur Caen. Certaines prods d’un ami commun, Madtom, un MC caennais, venaient de Fatbabs. On a bien accroché direct, on a fait « Rumours A Gwaan » et on s’est dit pourquoi pas faire une mixtape ensemble. On a fait Deep Rockers en cinq-six mois.

Deep Rockers est sortie en 2012. Comment l’avez-vous enregistrée et réalisée ?
Tout s’est fait en auto-prod avec notre asso 1001ProdsRecords. Fatbabs composait les riddims chez lui et j’allais enregistrer de mon côté, chez Tarantula Studio. On a fait mixer le tout par une connaissance et on l’a sorti comme ça. C’était vraiment le premier travail d’auto-prod, avec un petit mastering, un tout petit budget… Franchement, on ne s’attendait pas à ça ! J'avais quelque chose à présenter, qui avait du sens, un concept… Les gens qui nous soutenaient déjà ont apprécié et fait tourner : on s'est retrouvé à PartyTime, au Reggae Sun Ska 2012…

Deep Rockers, Back A Yard sort le 4 juin. Comment est venue l’idée de ce projet ?
L’idée de base avec le premier opus était de rendre hommage au roots jamaïcain, à Joe Higgs, Delroy Wilson, The Wailers, The Gladiators ou encore Tenor Saw… Et ça s'arrêtait là. La première étincelle de Back A Yard est venue de Soulbeats Records qui, ayant appris mes intentions de voyage vers les Caraïbes, nous a proposés de faire un remix de Deep Rockers en Jamaïque. Au début, je n’étais pas tellement chaud parce que je voulais faire quelque chose de nouveau. Mais le deal a changé… Quand j'étais aux Iles Vierges, j'ai appris que Deep Rockers avait été bien apprécié à Kingston par l'équipe de Stephen Stewart, et qu'ils nous proposaient de retravailler entièrement le projet avec des musiciens légendaires comme Sly, Dalton ou Axeman. Réenregistrer, parfait ! On voulait du neuf, c'était l'occasion. Soulbeats a suivi l'idée et Fatbabs, mon manager Peter et mon cameraman Faya m'ont rejoint en Jamaïque pour le Nouvel An, on a passé une dizaine de jours en studio…

Comment se sont passés les enregistrements au studio Harry J ?
On a été accueillis par Sam Clayton et Stephen Stewart début Janvier. On ne savait pas trop où on allait en fait, mais ça s’est super bien passé ! Tous les musiciens étaient intéressés par le projet. Le découpage des samples de Fatbabs a apporté un truc différent. Il y a eu de très bons moments, presque magiques et d’autres un peu plus compliqués, parce que le business en Jamaïque est omniprésent dans la musique, il faut savoir faire la part des choses… Les gars ont quitté la Jamaïque, je suis resté pour enregistrer quelques voix et je devais partir avec le master final. Je suis parti deux semaines plus tard avec un pré-édit et une promesse de la part de Stephen Stewart. On a reçu un travail riche mais qui ne nous correspondait pas vraiment… On a remis la main à la patte en France, Fatbabs et ExL ont refait un édit, on a enregistré des cuivres, des voix, des chœurs, on a remixé et remasterisé le tout en deux petites semaines seulement !

Y a-t-il des anecdotes jamaïcaines particulières ?
Ouais ! Par exemple, le featuring avec Cutty Ranks. En Jamaïque, on était chez Massy et Joan, du label Dam Rude Records. On squattait le studio Nanook, je faisais des maquettes de voix pour les sessions studio Harry J, sur Burlington Avenue. Il y a beaucoup de passage, Stone love font leur soirée en haut de la rue… Cutty Ranks entre, juste pour dire bonjour. Il a kiffé le riddim, posé un refrain en deux secondes, qu’il a écrit en à peine plus, juste parce qu’il avait envie de le faire ! Ça, c’est la petite anecdote du featuring de l’album. Des anecdotes, il y en a beaucoup…

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
La sortie de l’album va être l’occasion d’une fête au New Morning, le 13 Juin, avec, en première partie, Join Da Tease. On va réaliser un clip d’un des titres de l’album aussi, pour apporter une image à Deep Rockers, Back A Yard. Comme projet, faire cette tournée ! On prévoit aussi deux semaines en août à l’étranger : Deep Rockers, Back A Yard en mode sound system, avec mon DJ Fatbabs. Sinon, ce sera en band tout l’été, septembre et octobre également. Certainement, un petit voyage cet hiver pour partir autre part, enrichir encore la musique. Ce sont vraiment les voyages qui permettent de créer de nouvelles choses. Objectif : trouver une nouvelle destination et mettre le cap !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

dimanche 11 août 2013

Sir Hill

Au croisement des influences des musiques jamaïcaines, du hip-hop, de la soul afro-américaine… et de leur évolution depuis les années 1970, on trouve le chanteur strasbourgeois Sir Hill. A l’image des textes qu’il écrit et chante, il détourne son prénom de manière à lui donner des consonances anglophones, frappé d’un goût pour cette langue et par le talent des Jamaïcains, vocalement comme scéniquement.
Depuis 2006, Sir Hill fait son bout de chemin, enregistrant des singles pour des compilations ou mixtapes et proposant un premier maxi 7 titres reggae-dancehall auto-produit en 2007, Check It Out, qui lui permet d’apprendre toutes les étapes de la création d’un CD, avant de réaliser, en collaboration avec Yzazz de Skweez, le mix album In Time, avec Hill Vibz Crew à la co-production et au mix, joignant les services de Selecta Nyah. In Time réunit, en frôlant la vingtaine de pistes, les morceaux enregistrés ces dernières années, suivant la trame d’une mixtape, tout en conservant le format d’un album. Après sa sortie, en septembre 2011, deux titres du projet ont été tournés en images, « A Woman Like You » et « Find A Place ». Sur scène, Sir Hill maîtrise aussi bien l’acoustique que le sound system, qui révèlent chacun une partie de son style original et de sa personnalité. Concentré sur la composition d’un album pour lequel il souhaite prendre le temps nécessaire du travail bien fait, c’est d’un band pour accompagner le chanteur dont il sera question dans de prochaines actualités. Nouvelles venues sur Internet, les Hill Cam proposent de courtes vidéos de ses titres joués version acoustique ou de cover, l’occasion d’accueillir à la maison des chanteurs et musiciens d’horizons divers pour allier partage et rencontres, à la fois musicales et humaines. Sir Hill continue d’explorer toutes les vibrations…

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

vendredi 9 août 2013

Volodia

Animé par une irrépressible envie de chanter, c’est vers l’âge de 13 ans que Volodia commence à exercer sa voix, s’initiant ensuite aux percussions et à la guitare dans un premier groupe de reggae-ska, Bagarang Braddaz. Il choisit son deuxième prénom comme pseudonyme lorsqu’il rejoint Cheeko et D’Clik, au sein de la formation hip-hop parisienne Phases Cachées.
Le son qui passe dans ses oreilles va du vieux roots jamaïcain, à commencer par Peter Tosh et Bob Marley, aux icônes de la nouvelle génération (Damian Marley, Richie Spice, Alborosie…), en passant par les combos francophones comme K2R Riddim, Raspigaous, Mister Gang…, jusqu’au hip-hop de Saïan Supa Crew, Hocus Pocus, Oxmo Puccino, sans compter des détours par Ben Harper, Michael Bublé ou Michael Jackson. Imbibé par l’univers hip-hop de Phases Cachées depuis 2007, le souhait d’exprimer ses vibrations reggae l’amène à sortir un premier EP solo en 2010, Je Suis, en téléchargement gratuit. Totale autoproduction, il y signe les textes, les riddims, l’enregistrement et le mixage, se présentant ainsi en toute simplicité et authenticité. A l’été 2012, nouveau projet à récupérer sur la Toile, intitulé Mécanique. Il s’agit cette fois de faces B revisitées selon son inspiration, incluant « Une Minute de Silence ». En collaboration avec Simpol, ils sortent de la même manière D’un Pôle à l’Autre. Les rencontres multiplient les clips, les featuring, avec Lord Bitum, Tribuman, Scars, Maya Vibes, Mesh M18, Faye…, ainsi que les scènes en compagnie des sound systems Raggadikal, Angata, Promising… Volodia explore des sujets à la fois introspectifs, universels et positifs, tandis qu’avec Phases Cachées, ils ne cessent de jouer avec les mots, les flows, les rythmes sur des thèmes actuels, reflets de leur génération. Alors que, jusqu’ici, il avait mixé et enregistré les précédents projets du groupe (La Préphase et Phases B), Damien « Bobby » Coutrot a pris soin du mixage de leur premier opus, Boule à Facettes, disponible le 27 mai chez Baco Records. Une actualité en plein mouvement, qui n’empêche pas Volodia de songer tout doucement à un premier album…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

mercredi 7 août 2013

Cap Roots

C’est en l’an 2000 que Roger Giannini, aka Rodger Sound System, décide de fonder Cap Roots pour pouvoir jouer les dubplates jamaïcains et anglais qu’il diffuse habituellement en sound system. Il choisit ce nom en référence aux chantiers navals de Saint-Nazaire où il travaille et avec l’idée sous-jacente de cap vers les racines.
Accompagné de Vincent Barbin à la batterie et Yann Tournay à la guitare, leurs inspirations vont des maîtres incontestables du dub jamaïcain (Lee Scratch Perry, King Tubby, Sly & Robbie…) aux anglais The Clash, Mad Professor ou Adrian Sherwood, suivis par la nouvelle vague composée de Zion Train, Irations Steppas, The Disciples…, sans oublier la musique africaine, source majeure de leur identité sonore. Premier projet, Dub Heritage, un album hommage aux grands maîtres du dub qui ont ouvert la voie sur ce style nouveau et expérimental, est sorti en 2007. Le volume 2 de cette trilogie, Dub Africa, hommage aux racines africaines, est disponible depuis le 20 avril, soutenu par les collectivités locales de leur secteur. Des sons dub reggae et afro-jamaïcains confiés à la basse, la batterie et la guitare, pendant que le trombone et le mélodica s’aventurent vers le funk et le jazz. En somme, des rythmes tribaux mêlés à des effets psychédéliques. Enregistré au studio Ohm de Saint-Nazaire, avec la participation du trombone de Martin Berlugue, on y trouve, sur deux titres, la voix du chanteur et producteur anglais Idren Natural, du groupe InI Oneness. L’album s’achève d’ailleurs sur « Always For Jah », où le meneur du projet rencontre au micro le MC anglais. Et, comme il ne manque assurément pas de polyvalence, en plus d’y toucher la basse, les machines, le mélodica, les percussions, d’être à l’origine des compositions et des arrangements, Roger s’est également chargé de confectionner les visuels de l’album. Yann Tournay en a assuré le mastering. Une tournée se profile sur l’ouest pour Cap Roots, avant, ils l’espèrent, de se diriger vers le reste du territoire et même au-delà des frontières. En novembre, aura lieu le Cap Roots Station Festival, organisé par l’association Cap Roots, tout en travaillant le dernier volet, d’inspiration classique et minimaliste, pour lequel ils solliciteront des élèves du Conservatoire de musique. En attendant de découvrir ce nouveau voyage, cap vers l’Afrique.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

lundi 5 août 2013

Obidaya

Le groupe Obidaya est né en 2008 de la rencontre de quatre chanteurs-auteurs-compositeurs. Don Hadriannos, Baba, Bélier et Aurel officiaient déjà dans d’autres formations de la scène reggae parisienne, chantant les mêmes classiques jamaïcains des Abyssinians, Gladiators ou Meditations. Pour accompagner leurs quatre voix, ils se sont entourés de sept musiciens amoureux de roots.
Porté par l’envie de composer un reggae roots authentique et original, la particularité d’Obidaya tient au fait que chaque chanteur a sa propre identité musicale, son style, son timbre et ses influences. Chacun écrit, compose et interprète ses chansons, mais c’est tous les quatre qu’ils procèdent aux arrangements et fignolent les chœurs. Il en découle une diversité des thèmes et des atmosphères propres à chaque personnalité, tous inspirés à chanter en anglais. Le premier album, disponible depuis le 29 avril, porte le nom du groupe, Obidaya, titre du 31ème livre de l’ancien testament (Obediah), qui vient de l’hébreu ancien et signifie « serviteur du seigneur », qu’ils ont choisi en écoutant une chanson de Devon Irons. Ils donnent leur premier concert fin 2009 et de nombreuses dates parisiennes s’ensuivent, avant de gagner la province et d’entrer l’année suivante en studio pour saisir le fruit de leur inspiration. Deux ans de travail sont réunis sur cet opus autoproduit, distribué par Musicast. L’univers musical d’Obidaya se veut riche, s’aventurant vers les sonorités early roots, rocksteady ou africaines. En bonus, l’album contient des versions dub, dont celles de « Have Faith » et « Sweet Reggae Music » signées respectivement par Dubmatix et Sonde. « Le reggae nous touche par son message d'amour et d'unité, mais également d'éveil et de combat contre l'oppression. C'est le message de Rastafari. Ce n'est pas forcément fumer et avoir des dreads, c'est savoir d'où l'on vient et se connaitre soi-même. Comprendre la beauté de la nature et réaliser de quoi nos mains sont capables. La musique est notre moyen de propager ces enseignements. Nous voulons perpétuer une façon de jouer, inspirée par le blues, la soul et le jazz. Jouer le reggae dans la tradition jamaïcaine, tout en apportant une touche personnelle et actuelle... » La suite du programme pour Obidaya consistera à défendre cet album sur scène cet été, un premier clip est en préparation et, sans doute, l’inspiration naissante pour un second opus…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

samedi 3 août 2013

Spyda Team

Mickee 3000 et Caporal Nigga, les acolytes de Spyda Team, ont de nombreuses années de micro derrière eux. Voici venu 3000 Niggawatts, leur premier album, énergique concentré de l’alchimie de leur collaboration, qu’ils doivent à une certaine session dubplate en 2004…
Elevés à l’école des sound systems, Mickee 3000 et Caporal Nigga ont bien fait de se rencontrer. Sur la même longueur d’onde musicale, ils savent parfaitement se compléter. Tout a commencé sur la Toile - d’où leur patronyme -, partageant leurs sons gratuitement, à l’aube de la diffusion incontournable de la musique par le web. Après les mixtapes Spyda Thing, Electroshock et Spyda Sound System (ou Spyda & Friends), ainsi que leurs projets solo respectifs, à télécharger, il était temps pour eux de poser leur style et leur travail en commun. La sortie nationale de 3000 Niggawatts, produit par La Toile Productions et distribué par Couleurs Music Publishing, a eu lieu le 16 avril dernier. Véritable immersion dans le sound system, ces années de parcours musical côte à côte ont donné naissance à 17 titres, reggae, dancehall, hip-hop et même soca, résolument dynamiques, parmi lesquels de subtiles interludes où ils évoquent avec dérision les clichés du milieu (« Enquête Explosive », « Badgyal Attack »…). Il y est fait place à des compositeurs de talent chez qui ils ont choisi le meilleur (Stephen McGregor, Delly Ranks, TNT, Dj Redeyes, Demolisha, Traxx, Mao) et à des invités de marque qu’il était évident d’accueillir (Taïro, Daddy Mory, Aidonia, Siaka, Dry, Lylah). L’ensemble du projet a pris quatre ans pour être finalisé avec la création, l’année passée, du label La Toile Productions et de leur propre studio. Troisième clip disponible, « Un Autre Jour », featuring Taïro. Les scènes qui accompagnent cet album ont démarré le 3 avril dernier avec le I-Dwins band en première partie de Busy Signal au Cabaret Sauvage. Spydatisation, la mini web-série qui ouvre les portes de l’univers mouvementé des Spyda Team, a offert, en février, un premier épisode hors série en amont, « Exercice de Rapidité », lié à la polémique autour du clip de « Faya Burn », et depuis peu, un nouveau est à découvrir chaque semaine. Laissez-vous prendre dans leur Toile.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)

jeudi 1 août 2013

Dubmatix

Dubmatix, le Canadien incontournable du dub-reggae, revient avec un nouvel album, Rebel Massive, sorti le 22 avril, sur le label Echo Beach. Premier extrait et premier clip, pour faire dignement vibrer les enceintes à ses couleurs, « Pull Up Selector » featuring Eek-a-Mouse et Leroy « Horsemouth » Wallace.
Après System Shakedown en 2010, suivi de nombreuses scènes en solo ou avec le renfort d’un MC, du double LP Clash Of The Titans – System Shakedown Remixes, de compositions pour deux films (Rasta, A Soul’s Journey et Home Again) ainsi que de boucles et de samples… Dubmatix a pris le temps de peaufiner chaque détail de Rebel Massive, son cinquième album en dix ans. Une nouvelle fois, le producteur fait place à une flopée de voix séduisantes (Horace Andy, Luciano, U Roy, Cornell Campbell, Eek-a-Mouse, Prince Jazzbo…) pour agrémenter les instrumentales dont il a le secret. Il continue d’expérimenter les nouveaux styles, arrangements ou techniques dans ses productions roots, dub, stepper… En bonus, la dernière piste laisse tout le loisir de créer son propre « Liberation Remix », livrant les différents samples avec lesquels laisser s’exprimer sa créativité. Curieux et enthousiaste à l’idée de découvrir l’inspiration de ceux qui se prêteront au jeu, les meilleurs seront ensuite dévoilés sur son site web et les réseaux sociaux affiliés. Ce nouvel opus combine l’esprit rebel et combattant (« Show Down », « It’s A Clash », « Can’t Put Us Down », « Ease Up The Pressure », « Free Up »…) à son revers massive et aimant (« She’s In Love », « Seed Of Love & Life », « Liberation »…). Tous les morceaux ont été composés et enregistrés à Toronto dans son propre studio, sauf « Pull Up Selector » qui a été conçu à Nancy lors des dates de l’automne dernier ; à noter que, depuis ses débuts, Jesse aime le public français qui le lui rend bien. En tournée pour le printemps et l’été, Dubmatix nous donne également rendez-vous sur PartyTime.fr, en direct, tous les premiers lundi du mois, pour The Bassement Sessions, comme chaque semaine sur CIUT FM à Toronto en compagnie de Prince Blanco, et, pourquoi pas, les diffuser dans le monde entier dès que l’occasion se fera jour. En attendant d’autres nouvelles du Canadien, Rebel Massive est dans les bacs !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #30 - juin/juillet 2013)