lundi 14 septembre 2020

Netna

Voilà près de vingt ans que Netna est présente dans le circuit. Remarquée notamment par l’album Indeground, la chanteuse basée à Montpellier a continué ensuite à sortir des sons sous forme de Net’tapes, tout en se faisant plus discrète. De retour en mars 2019 avec un EP en collaboration avec Makoka Production, Second Souffle, l’artiste est loin d’avoir dit son dernier mot.

Parmi les moments marquants de son parcours musical, Netna cite la première partie de Capleton au Rockstore en 2003, le premier clip « Témoignage » avec Loro en 2007, le show avec Family Band à La Chapelle d’Abondance en 2009, le voyage pour le Big Up Festival à La Réunion en 2011, la sortie d’Indeground, son apparition au festival culturel de Fort-de-France et son voyage en Martinique en 2012… La Net’tape Etats DAME sort en 2013, suivie en 2015 d’Affect Infecté, avant de prendre un peu de recul et de faire le point.

« Deux semaines avant de recevoir les CDs d’Indeground, j'ai appris que j'étais enceinte. J'ai vite compris que mes plans et mes priorités ne seraient plus les mêmes, et ça a été le cas ! Je n'avais pas envie de laisser mon bébé les week-ends pour aller faire des répétitions, des concerts et des nuits blanches en studio, de passer mon temps à démarcher… Sur la première Net'tape, États DAME, mise en ligne en 2013, j'ai regroupé les chansons écrites pendant et après la sortie d'Indeground. Une façon de rester présente et de partager du son avec mon public sans trop m'absenter de chez moi. La Net'tape Affect Infecté, mise en ligne en 2015, porte bien son titre. C'était une période pendant laquelle je ne reconnaissais personne, en commençant par moi-même… J'enchaîne désaccord, inconfort et remise en question…  C'était la nuit noire de mon âme, le moment où j'enterrais mon ancien schéma, mais je ne le savais pas encore ! »

C’est Jagan de Makoka Production, rencontré initialement en 2004 à Liège, qui propose à Netna une collaboration. « En 2017, dans sa démarche de produire ou co-produire avec certains artistes, Jagan m’a contactée et envoyé un gros dossier rempli d'instrus. Il m’a proposé d'en choisir quelques-unes pour un projet et m’a ensuite apporté son soutien pour la musique, les mixes, les masters… J’étais dans un état d’esprit très maternel et préventif lors de l’écriture de ces chansons, avec l'envie de transmettre résilience et confiance, courage et honneur. En piochant dans le dossier envoyé par Jagan, j'ai fini avec sept morceaux qui se ressemblaient, tous reggae, enregistrés dans la même période. Ça a donné une tracklist relativement homogène et j'avais envie de m'arrêter à ça – à l'opposé d'Indeground, pour le coup. Après avoir réussi à me réconcilier avec mes émotions, nettoyer mon affect et retrouver l'envie de créer, m'est venu le titre Second Souffle. Pour moi, il symbolise ce moment où l'esprit et le corps s'habituent à l'effort et aux conditions nouvelles qui l'entourent. » Si Netna est enthousiaste des prochaines occasions de jouer sur scène les titres de Second Souffle et les anciens, en groupe, en sound system ou en acoustique, elle évoque l’idée d’un futur EP rap, comme un bon retour aux sources… A suivre !

Simba

https://fr-fr.facebook.com/NETNA.news/

(pour Reggae Vibes Magazine n°70 - mars/avril/mai 2020)

mardi 8 septembre 2020

Alambic

Le premier album d’Alambic est disponible depuis octobre dernier. Fruit de l’énergie à toute épreuve des six musiciens, Premier des Derniers fait allègrement disparaître la moindre pointe de morosité. Entre reggae, chanson française, et bonnes vibrations, la saveur de ces morceaux fait toujours son effet.

« Il a fallu dix jours de studio pour enregistrer l’album. Le temps d'ouvrir quelques bouteilles de vin, d'écrire les textes sur la nappe d'un bar, et le tour était joué. En réalité, vu que nous parlons de nos galères et de notre vécu, nous avons mis en musique plusieurs années de notre vie, en quelque sorte. Quant au titre, Premier des Derniers, depuis tout petit, on m'a toujours poussé à être le meilleur, que ce soit à l'école ou sur le terrain de foot. Il fallait toujours être le premier. Je n'ai jamais réussi à sortir du lot… J'ai mis cette frustration en musique, en espérant devenir un jour le champion des perdants : le « premier des derniers » ! ». Le sens de la formule pour des textes inspirés par le monde qui l’entoure : « Dans la rue, au bar, en soirée, à la salle de répète, sur scène, à la caisse du supermarché... Partout ! Il y a toujours des événements drôles qui se passent, qui méritent d'être racontés. En général, j’écris seul puis nous faisons la partie musicale ensemble. J'arrive avec une grille d'accords très basique et des paroles. Si le morceau plaît, alors c'est parti. Chacun trouve sa partie, nous faisons tourner ça tous ensemble et la chanson est là. »

Cinq clips sont déjà disponibles sur Youtube, dont le titre éponyme, « Rhumède », « 3ème Age », « Au Village » et « Pas de Problème ». Nous ne savons pas encore quand nous allons en faire d’autres, nous avons beaucoup de projets en tête en ce moment ! », confie Miguel, chanteur du groupe. Depuis la sortie de l'album en octobre 2019, Alambic a donné deux concerts, tout en commençant à monter la tournée et à mettre en place le nouveau live, qu’ils ont vraiment hâte de présenter. Pour cette tournée qui démarre en février, le groupe a fait une résidence dans un collège, où il a eu le plaisir d'échanger avec les élèves, dans l’énergie et la bonne humeur, comme ils savent faire. « Nous essayons de faire bouger les gens, nous voulons qu'ils passent un bon moment. Il y a tant de galères autour de nous, entre le travail, les relations, les fins de mois à boucler, les grèves, le gouvernement… Nous souhaitons être un petit rayon de soleil dans tout ça. Pour 2020, notre souhait est de faire un maximum de concerts, voyager, et continuer à défendre Premier des Derniers. Peut-être même pourrons-nous tout doucement envisager un deuxième album... »

Simba

https://alambicofficiel.com/

https://www.facebook.com/alambicofficiel/

(pour Reggae Vibes Magazine n°70 - mars/avril/mai 2020)

lundi 3 août 2020

Wailing Trees

Troisième album de Wailing Trees, Insert Sun sort le 6 mars. Si le groupe nous a déjà largement séduits avec The World Go Round et Change We Need, la confirmation est de rigueur avec ce nouveau disque. Rencontre avec Riwan, chanteur, et David, claviers, pour tout dévoiler de ce disque forcément ensoleillé.

« Nos deux premières sorties nous ont permis de comprendre quel était le son qu’on voulait pour notre musique. Avec The World Go Round, nous cherchions un son unique et vintage pour faire ressortir le côté roots et soul. Avec Change We Need, nous avons eu envie d’un son très reggae moderne, qui se rapproche des productions new roots actuelles. Mêmes choix dans la composition des morceaux, le premier album est fait de titres très arrangés, avec plusieurs univers au sein d’une même plage, alors que le deuxième recherche l’efficacité, avec des structures plus simples. Pour Insert Sun, ça a été vraiment très différent, nous avons souhaité prendre le temps, avoir plus de recul, et revenir plusieurs fois à l’ouvrage. Nous sommes allés à Saint-Etienne, au studio Mag, pour travailler avec Tony Bakk. Nous voulions vraiment mélanger sa vision et la nôtre. Insert Sun est certainement notre disque le plus lumineux et aussi celui qui contient les textes les plus introspectifs. Chaque titre reflète cette quête de trouver du soleil partout, même là où on ne le voit plus.. Comme dans « Game Over » qui traite d’avarice, d’appât du gain et des conséquences désastreuses qu’a le libéralisme, ou encore dans « No Place Like Home » pour se rappeler que les personnes qui font le plus de mal ont aussi été des enfants innocents. Ce que raconte cet album, c’est la recherche d’amour dans tout ce que la vie nous fait traverser. La lumière est partout pour celui qui sait regarder. »

Conscient de l’évolution actuelle du monde de la musique, le groupe reste à l’écoute de cette nouvelle donne : « Internet a beaucoup chamboulé l’industrie musicale, avec l’arrivée du téléchargement illégal et des plateformes d’écoute gratuite, mais a fait un bien fou aux auditeurs et aux petits artistes. Nous avons subitement eu accès à des tonnes de groupes et de morceaux venant des quatre coins du monde ! Une mine d’or pour les échanges culturels. Cette surabondance de projets musicaux complique aussi le développement et l’accès aux petits artistes qui sont rapidement noyés dans un flux énorme de musique et la découverte n’est  pas toujours évidente. »

Pour accompagner la sortie de ce disque, les Wailing Trees vont donner de nombreux concerts et sortir de nouveaux clips et autres vidéos comme les DisCover, des reprises de morceaux existants à la sauce Wailing Trees. Affaire à suivre.

Simba

http://www.wailingtrees.com/


(pour Reggae Vibes Magazine n°70 - mars/avril/mai 2020)

mardi 14 juillet 2020

Stick Figure - Interview

Les Américains de Stick Figure viennent de sortir leur septième album. Si leur nom commence seulement à se faire entendre dans l’Hexagone, ce nouvel album World On Fire a été n°1 du Billboard Reggae Charts pendant quatre semaines consécutives ! Avec ce disque et leurs concerts en première partie de Dub Inc. cet automne, c’est à notre tour de tomber sous le charme de ce groupe, mené par son chanteur, Scott Woodruff, qui se charge de tout, ou presque.

Comme pour les disques précédents, World On Fire a été écrit, produit et enregistré par Scott Woodruff, multi-instrumentiste autodidacte, au Great Stone Studios de Stick Figure, ancienne propriété de Green Day, à Oakland en Californie. World On Fire allonge la belle discographie du groupe, déjà composée de The Sound Of My Addiction (2006), Burnin’ Ocean (2008), Smoke Stack (2009), The Reprise Sessions (2010), Burial Ground (2012) et Set in Stone (2015). Tous sont sortis chez Woodruff Records, label créé lors du premier album. Seul au démarrage de l’aventure, Scott n’a jamais pu résister à l’envie de composer sa musique comme elle lui vient et de la mettre en boîte. Ces sont les rencontres qui amènent naturellement à lui d’autres musiciens qui intègrent progressivement le groupe. A partir de Burial Ground, les tournées prennent forme, les emmenant sur des scènes de plus en plus grandes et dans des festivals renommés comme Reggae On The River, California Roots Festival… Stick Figure mélange roots-reggae et dub avec profondeur et ce nouvel album de soixante-dix minutes offre une production et une qualité sonore exceptionnelle qui rendent tous ses titres de noblesse au groupe. Que vous connaissiez ou non Stick Figure, World On Fire devrait finir de mettre tout le monde d’accord. Interview avec Scott Woodruff, alors que la tournée avec Dub Inc. est sur le point de démarrer.

Comment est né Stick Figure? Qui sont les musiciens du groupe ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
J’ai commencé à faire de la musique tout seul de mon côté, comme un passe-temps, à Duxbury, dans le Massachusetts, quand j’étais adolescent. Plus tard, j’ai déménagé à San Diego et j’ai rencontré KBong (claviers) et Tommy (basse). Nous avons ajouté Kevin à la batterie quand nous avons commencé à tourner, et Johnny Cosmic à la guitare et aux chœurs quelques années plus tard.

Comment avez-vous commencé à faire de la musique ?
Mon ami d’enfance de l’autre côté de la rue avait toujours plein d’instruments de musique chez lui. Mes parents ont compris à quel point c’était naturel pour moi et ils m’ont acheté ma première batterie et ma première guitare quand j’avais douze ans. Peu de temps après j’ai eu un magnétophone double cassettes et j’ai appris comment enregistrer et superposer les instruments. C’était juste un loisir amusant au départ, mais j’ai tellement aimé ça plus que tout le reste ! J’ai eu la chance de pouvoir continuer et d’en être là aujourd’hui.

Quels sont les artistes qui vous ont le plus influencé ?
Si je dois choisir ceux qui m’ont le plus influencé et qui me viennent spontanément à l’esprit, je dirais Sublime, Barrington Levy, Seeed et Midnite.

Comment s’est fait le choix du nom Stick Figure ?
En grandissant mon surnom était Stick, à cause de mon nom de famille. J’avais envoyé ma musique à Sublime Archive et j’avais besoin d’un pseudo pour le faire. J’ai entré Stick Figure et c’est resté.

Qu’aimez-vous dans la musique reggae ? Pourquoi en avoir fait la base de votre musique ?
Quand j’étais adolescent, mon grand frère m’a initié au reggae. Ses vibrations et ses ondes ont résonné avec mon style de vie, grandissant près de la plage. Pour apprendre par moi-même à jouer de chaque instrument, je voulais apprendre mes chansons préférées et en faire des covers. La musique reggae et dub a vraiment influencé très tôt mon style.

World on Fire est votre septième album. Quand et comment se sont passées les sessions d’enregistrement au Great Stone Studios ?
J’ai commencé à enregistrer immédiatement quand nous avons reçu les clés par Green Day, qui était propriétaire de ce studio avant. Il a fallu trois ans en tout pour faire l’ensemble de l’album.

Quelle est l’histoire de cet album ? Que souhaites-tu dire aux lecteurs ?
Le thème général de l’album est de vivre le moment présent, de croire en soi-même et d’apprécier tout ce que le monde a à offrir.

Pourquoi avoir choisi le titre World On Fire ? Que signifie-t-il pour vous ?
Il y aura toujours des obstacles et des épreuves dans la vie mais je voulais délivrer un message d’espoir. Bien que nous ayons l’impression parfois de vivre dans un « monde en feu », dans un monde en danger, nous devons surmonter les difficultés pour aller vers le bien.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°69 - décembre 2019/janvier-février 2020)

mardi 21 avril 2020

Chinese Man - 15 ans - Interview

Le label Chinese Man Records fête quinze années d’activité ! Interview avec le boss Frédéric Maigne et les membres de Chinese Man pour évoquer les débuts de l’aventure jusqu’à la tournée des quinze ans, qui démarrera au printemps prochain, après la sortie d’un nouvel album réunissant Chinese Man, Scratch Bandits Crew et Baja Frequencia, The Groove Sessions Vol.5.

Pensiez-vous que l’aventure Chinese Man Records pourrait durer aussi longtemps ?
Frédéric Maigne : Pas vraiment... C’est l'idée de faire vivre des projets multi-artistiques qui a fait naître le collectif. Le premier, initié par les trois membres de Chinese Man, a été de sortir un vinyle à 500 exemplaires vendu de main en main, en 2004.
Sly (Chinese Man) : On ne peut pas dire que l'objectif à ce moment-là était de créer ce que CMR est devenu aujourd'hui. Mais le succès rencontré par le groupe et les opportunités ont fait que nous avons pu professionnaliser la structure.

Quel souvenir gardez-vous de la création du label ? Est-ce que ça avait été facile pour vous à l’époque ?
F. M. : Le label s'est créé sous la forme d'un collectif et pas d'un pur label de musique. Les choses ont beaucoup évolué au fil des années, pour passer d'un projet entre potes assez « artisanal » au label/tourneur qu'il est devenu.
High Ku (Chinese Man) : A l'origine du collectif, avec Matteo et Sly, nous nous sommes attelés à sortir notre premier projet, Pandi Groove. Notre but était de sortir un vinyle pour pouvoir le jouer en soirée. En fait, il a suffit de réunir assez d'argent pour presser 500 exemplaires !
F. M. : En parallèle, le collectif s'est assez vite lancé dans la production vidéo avec les deux premiers clips de l’album. Les trois événements marquants de la première année sont la sortie du vinyle Pandi Groove, le tournage du premier clip et la première soirée à Marseille Pandi Night en 2005.

Quels ont été les projets qui ont suivis ? Les premiers artistes avec lesquels vous avez travaillé ?
F. M. : Entre 2004 et 2007, il y a eu trois vinyles de Chinese Man, qui ont été réunis sur le premier CD sorti en 2007, The Groove Sessions Vol.1. Les titres étaient alors composés uniquement par les trois membres de Chinese Man. Dès 2009 et la sortie du second volume des Groove Sessions, les premiers featurings apparaissent et certains titres sont également produits par des artistes du collectif de la première heure, comme Leo Le Bug, par exemple.
Matteo (Chinese Man) : Nos premiers featurings viennent tous de la Bay Area, des rencontres faites lors d’un des premiers voyages fondateurs du collectif, en 2006, à San Francisco. Nous avons rencontré Mophono et Philip Drummond, tous deux producteurs et DJ, qui nous ont présentés pas mal de MCs issus de la scène des battles hip-hop : Cyph4, Plex, Lush One… Ce sont aussi les premiers MCs américains qui sont venus avec nous en tournée quelques années plus tard, quand nous avons commencé à faire de grosses scènes.

Quels ont été les grands moments du label au cours de ces quinze années ?
F. M. : C'est difficile de choisir quelques moments, parce qu'on commence à avoir fait pas mal de trucs en quinze ans ! Le premier concert live en 2009 à l'Affranchi à Marseille, la première date en tourbus et la rencontre avec de grands artistes que tu as écouté toute ta vie et qui se retrouvent à côté de toi en backstage, les premiers grands festivals (Solidays, Francofolies, Garorock...), certaines tournées à l'étranger, les concerts en Zénith, notamment le 10 Years Tour avec Deluxe… Chaque rencontre artistique a été réellement marquante, avec Taiwan MC, puis Youthstar, Scratch Bandits Crew, Tumi, et plus récemment Baja Frequencia ou ASM…
H. K. (Chinese Man) : Forcément, nous avons de supers souvenirs de festivals, de rencontres, de tournées à l'étranger… Faire des morceaux avec Chali 2na (Jurassic 5) ou Johnny Osbourne, partager la scène avec Method Man et le voir faire un concert entier avec un t-shirt Chinese Man, partir en tournée en Asie ou en Amérique du Sud tous ensemble…

Y a-t-il eu des périodes plus difficiles ?
F. M. : Pas vraiment... Tous les projets n'ont pas abouti et certaines périodes sont moins roses, mais ça fait partie du jeu. L'ambition du projet CMR a toujours été raisonnable et raisonné, ça nous a permis de grandir à une vitesse gérable et de minimiser les erreurs. Parallèlement, pour faire tourner le label, gérer quotidiennement l'équipe qui s'est beaucoup agrandie et développer tous les projets des artistes et notre modèle 360°, cela nécessite d'y passer beaucoup de temps, d'y mettre beaucoup d'énergie et d'avoir une équipe motivée, passionnée et super investie... C'est le cas et c'est aussi ce qui fait avancer le projet !

Pour fêter cet anniversaire, une tournée est prévue en mars/avril prochain intitulé The Groove Sessions Live, qui suivra la sortie de The Groove Sessions Vol.5 en février, réalisé par Chinese Man, Baja Frequencia et Scratch Bandits Crew. Que prévoyez-vous pour le show ?
Sly (Chinese Man) : Les morceaux du GS5 seront le fil rouge de ce nouveau show et seront interprétés par les trois groupes réunis sur scène, accompagnés de Youthstar et Miscellaneous. Nous jouerons également les classiques de chacun pour marquer nos quinze ans. Évidemment, la vidéo aura une place importante dans le show avec une toute nouvelle scénographie !

Que trouvera-t-on sur ce nouvel album ?
H. K. (Chinese Man) : En février dernier, nous nous sommes exilés pendant quinze jours entre les Cévennes et la Lozère. L'idée était de mélanger les styles et les inspirations de chacun en privilégiant la spontanéité des productions. On pourra sentir l'énergie tropicale de Baja Frequencia, la technique et le savoir-faire aux platines de Scratch Bandits Crew et le côté mélodique de Chinese Man. La plupart des MCs les plus proches du label ont aussi été invités à participer à ce nouvel album.

Comment imaginez-vous les quinze prochaines années de Chinese Man Records ? Quels sont vos souhaits ?
M. (Chinese Man) : L'idéal serait que le label évolue comme il a évolué ces quinze dernières années, lentement mais sûrement, en gardant une dimension humaine et notre façon de faire.
F. M. : Globalement, nous essayons de faire évoluer la structure en nous appuyant sur l'équipe du label, sur tous les talents qui entourent chaque groupe, et en développant nos points forts. Nous avons envie de sortir plus de choses, mais de le faire bien, et de continuer à développer la partie booking. Beaucoup de projets sont en cours avec ASM, Taiwan MC, Baja Frequencia, Youthstar, Rumble, Matteo, et des surprises aussi… On ne va pas s’ennuyer pour fêter les quinze ans du label !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°69 - décembre 2019/janvier-février 2020)

mardi 14 avril 2020

Baco & Urban Plant

Le 4 octobre est sorti le single « Désolé Les Enfants » de Baco & Urban Plant, annonciateur de l’album Rocking My Roots pour le printemps prochain. Un ambitieux projet en trois volets illustrant son style unique, le R’n’G, qui allie au rock-reggae-rap, le goma et ses percussions traditionnelles.
Originaire de Mayotte, Baco est de retour, après quelques années de silence, avec un disque en hommage à la diaspora du peuple noir. Auteur, chanteur et compositeur, Baco commence la guitare électrique alors qu’il n’a que dix ans. Il grandit à Mayotte et débarque plus tard à Paris, passant de la forêt tropicale à la jungle du béton. Inventeur du R’n’G pour mélanger toutes ses diverses influences, il marie les musiques actuelles et traditionnelles, plonge dans ses racines et dans le monde environnant, pour les rythmiques comme les thèmes qu’il aime explorer. Après avoir sorti trois albums solos et deux en collaborations, il planche sur le projet Rocking My Roots qu’il veut aussi profond et complet que possible. Le premier single « Désolé Les Enfants » est sorti le 4 octobre dernier en CD et vinyle. Il est accompagné de quatre titres qui donnent un aperçu de l’album dans sa globalité, quelques mois avant sa sortie.
Rocking My Roots, c’est un cri d’alerte, alors qu’à Mayotte le béton remplace peu à peu la forêt. Le plus grand lagon du monde est en danger… Baco se veut le porte-parole d’une population déboussolée et déracinée face à une terre malade. Le premier volet de ce futur album est dédié au style pur qu’est le R’n’G ; le second restitue la diversité des styles de cette diaspora ; le troisième est un live de cette combinaison. Une version collector de Rocking My Roots incluant un double vinyle, un DVD et une BD sortira en quantité limitée, proposant ainsi un objet hybride qui élargit le projet. « L’idée première de cet album est de célébrer la création musicale des Afro-descendants, particulièrement ceux de l’Amérique du nord et de la Jamaïque, ainsi que la diaspora dans son ensemble, et poser cette création sur un socle ternaire du continent-mère, afin de lui donner un seul roulement, un seul mouvement. Ce style, le R’n’G, est un emboitement du « R »,  autrement dit le reggae, le rock, le rap, et du « G », autrement dit le goma, terme bantou qui signifie tambour ou toute percussion à peau. Il est symbolisé dans le style par la pulsation ternaire. Le premier volume de l’album illustrera cet emboîtement R’n’G. Le  second est consacré aux styles qui y sont associés. Quant au dernier volume, c’est un live expérimental qui revient à l’origine du style. » Baco sera en tournée dans toute la France avec les musiciens de Urban Plant, composé de Aboubass à la basse, Alex à la guitare, Christian Bourdon à la batterie, Abbe au clavier et au violon, Valérie Tribord aux chœurs et Plissman l’ingénieur du son. En concert le 25 octobre dernier à La Dame de Canton, à Paris, le groupe se prépare pour la tournée de Rocking My Roots et a hâte de faire sonner son R’n’G sur scène.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°69 - décembre 2019/janvier-février 2020)

mardi 7 avril 2020

Mystical Faya

Alors que Chill Sessions tournent encore dans nos têtes et nos enceintes, Mystical Faya revient avec une nouvelle sortie reggae : Born Again, disponible depuis le 8 novembre, en CD, vinyle et digitale chez Khanti Records.
« Born Again signifie renaissance. Nous avons choisi ce titre parce que nous avions envie de prendre une nouvelle direction, trouver un nouveau son, une nouvelle identité. C'est le premier EP reggae avec tous les membres actuels du groupe. Comme un nouveau point de départ, c’est aussi le nom d’un morceau de l’EP qui parle de ce sentiment de renaissance que l’on peut ressentir lorsqu’on se relève de périodes difficiles… Les riddims ont été composés l'année dernière, suivis des textes et des arrangements, jusqu’au printemps », avance Loïc, le chanteur de Mystical Faya qui a enregistré dans son local entre novembre 2018 et mars 2019, avec Riké, son bassiste. « Puis, nous avons travaillé notre show pour la tournée de cette année, enchaîné une trentaine de dates et préparé la sortie de ce nouveau disque. Born Again contient cinq titres exclusifs, deux versions dub et un titre bonus. Nous avons sollicité quelques musiciens extérieurs, comme Zak, percussionniste, une section de cuivres menée par Tribuman sur le titre « Confusion » avec Marcus Gad… Grâce à son manager français, Thomas Garmier, Derajah est venu nous rejoindre à Besançon pour écrire avec nous « Jah Never Fail », le titre bonus qui était déjà sorti en digital fin 2017. Quant au mixage et au mastering, ils ont été réalisés au studio le Zèbre à Besançon par Thomas Jacquot, notre ingénieur du son. », confie Loïc, le frontman.
« Il était important pour nous de revenir assez vite vers le reggae après la parenthèse Chill Sessions. Nous avions envie de proposer au public de nouvelles chansons, dans la continuité des disques précédents, tout en faisant évoluer notre musique vers un style plus new roots. Nous avons cherché à innover en mêlant des sons électroniques et synthétiques à des sons plus classiques et traditionnels, tout en essayant de laisser transparaître davantage les influences musicales de chacun. Cet EP porte aussi un message moins engagé que le précédent album, Sleeping Souls, et des sujets auxquels chacun peut s’identifier. Les deux dubs sont l’œuvre de Riké. Une version dub de « What Goes Around » était une évidence pour nous tous. En revanche, ça a été une réelle surprise pour « Simplicity ». Riké nous a simplement dit qu'il avait quelque chose à proposer avec ce morceau et, cette version assez éloignée de l'originale, entre le dub et le remix, est des plus pertinentes ! » Avec ce nouvel EP en poche et leur renaissance musicale, les musiciens de Mystical Faya sont prêts à partager toutes leurs bonnes vibrations. « Nous avons vraiment hâte de reprendre la route en 2020 pour défendre cet EP en live ! En ce moment, nous bossons sur les arrangements du nouveau show pour le Born Again Tour, tout en commençant tranquillement à composer de nouvelles choses… Le clip de « Confusion » avec Marcus Gad va sortir et nous pensons à en tourner un autre, pour le titre « Youthman »… » À suivre ! 

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°69 - décembre 2019/janvier-février 2020)

mardi 31 mars 2020

Morgan Heritage - Interview

Loyalty est le douzième album studio de Morgan Heritage. Le trio vocal de l’une des plus légendaires familles jamaïcaines du reggae est reconnu dans le monde entier, en témoigne le Grammy pour Strictly Roots et les autres belles nominations.

Portée par les voix exceptionnelles de Peetah, Gramps et Mojo, la Morgan Heritage Family fait partie des valeurs sûres qui savent travailler le reggae en profondeur sans jamais perdre son essence. Sortie en août sur le label CTBC Music Group, le douzième album de la formation compte seize morceaux, au style rockaz comme ils savent faire. Interview avec le groupe entre deux concerts aux Etats-Unis. Co-produit avec, entre autres, Jerry Wonda, Jason J-Vibe Farmer, Shane Brown et Aston Barrett Jr., les Morgan ont aussi convié sur ce nouveau disque Popcaan, les artistes africains renommés Stonebwoy, Diamond Platnumz et Patoranking, les experts du reggae-rock Pepper et Iration, ainsi que la voix de Jeff Koinange, animateur des Emmy Awards, sur la piste d’introduction.

Comment pouvez-vous présenter en quelques mots votre nouvel album Loyalty ?
Loyalty est un disque qui exprime l’état universel de la musique reggae. Tous les styles actuels du reggae se trouvent sur cet album. Nous sommes fidèles à notre genre, et aussi ouverts à de multiples expérimentations.

Quel sens Loyalty a pour vous ? Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
Loyalty signifie pour nous la loyauté et le dévouement que nous accordons à la musique reggae. Et pas seulement nous, mais aussi les fans, les DJs de radio, les sound systems… Nous avons choisi ce titre parce que c'est exactement ce que nous ressentons, après plus de vingt ans d'activité. Nous restons fidèles à la marque Morgan Heritage, une famille, un groupe… Heritage for life !

C’est votre douzième album ! Quelle particularité a-t-il par rapport aux précédents ?
Il comporte toutes les sonorités possibles de reggae. Le spectre complet de cette musique se trouve sur cet album, en quelque sorte. D'où vient la musique, où elle se trouve, et où elle va…

Comment se sont passées les sessions ? Où l'avez-vous enregistré ?
Les sessions d'enregistrement ont été très stimulantes, et c'est ce qui nous a motivés à le faire avec tous les moyens nécessaires. C'était aussi amusant et édifiant. Il a été enregistré partout où nous pouvions le faire. Où que nous soyons, nous avons travaillé dessus. Nous avons pris dix-huit mois en tout pour faire cet album.

Il paraît que vous vous trouviez tous à un endroit différent lorsque vous l’avez terminé… Comment travaillez-vous ensemble quand vous êtes éloignés ?
C’est vrai, Mojo était au Kenya développant nos projets philanthropiques, Peetah à Miami pour finaliser la production de l’album et Gramps faisait le tour du monde avec son épouse pour la promotion des produits Masya CBD. Nous utilisons la technologie pour travailler et faire de la musique lorsque nous sommes tous à distance. Comme vous pouvez l’imaginer, il a fallu beaucoup d'appels vidéo et de téléconférences sur Whatsapp. (rires)

Sur quels projets travaillez-vous en dehors de la musique de Morgan Heritage ?
Nous travaillons notamment avec d'autres artistes, en tant que producteurs, auteurs-compositeurs… Nous faisons également beaucoup d'autres choses en dehors de la musique et ce serait génial d’en parler. Tout ça prend beaucoup de temps et, comme pour la musique, il est important de faire les choses bien.

Et qu’en est-il de vos carrières solos respectives ?
Rien de nouveau pour l’instant… Nous nous concentrons sur Loyalty. En ce moment, tout ne tourne qu’autour de ce nouvel album.

Avez-vous un disque préféré de Morgan Heritage ?
Pas vraiment, nous les aimons tous ! Chaque album représente une période différente de nos vies et de notre carrière. Nous les avons tous faits avec le cœur, et ils nous parlent.

Y aura-t-il des concerts du groupe en France bientôt ?
Oui, très bientôt. Nous sommes en tournée cette année et encore toute l’année prochaine, et allons passés sur tous les continents ! Nous aimons beaucoup le public français et l'amour qu'il a pour la musique reggae.

Au fil des années, vous êtes restés fidèles à votre style rockaz et jouez toujours des instruments. Quelle vision de la musique avez-vous ?
Notre vision est de faire notre musique comme nous le sentons et aussi de voir la musique évoluer de génération en génération. Le reggae, comme tous les autres genres, continuera à évoluer avec chaque génération à venir, et nous aimons ça !

Que pensez-vous de l'évolution et des nouvelles vibrations de la musique reggae ?
Elle est très variée. C'est plutôt beau et rafraîchissant. C’est vraiment ce que nous aimons.

Quels artistes aimez-vous actuellement ? Avec qui aimeriez-vous travailler ?
Nous aimons énormément d’artistes, la liste serait trop longue pour tous les citer ! Nous souhaiterions travailler avec tous les artistes qui nous ont inspirés au fil des ans, si c’était possible…

Pour finir, que voudriez-vous dire aux lecteurs de Reggae Vibes…
Ecoutez Loyalty, ça devrait vous plaire ! Et suivez-nous sur nos médias sociaux, Instagram, Facebook, Twitter… @MorganHeritage

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°68 - octobre/novembre 2019)

jeudi 26 mars 2020

David Cairol

Pour son troisième album, David Cairol met le reggae à l’honneur. Enregistré à Kingston avec des musiciens de renom, le chanteur explore pleinement son amour des rythmes jamaïcains. Sortie prévue l’année prochaine.
David commence par traduire les textes des Wailers, qui sont le déclic qui le fait chavirer dans la musique vers quatorze ans, puis s’achète une guitare, avant d’aligner ses premières rimes, à l’aube de ses dix-huit ans. Comme le veut la tradition, il commence par utiliser des faces b pour poser sa voix. Son tout premier concert a lieu à la Fête de l’Huma avant Idir. David écoute alors beaucoup de reggae roots, de la soul, du hip-hop, de la folk, de la world et du rock… Au croisement de toutes ces influences, son premier album, Initiales, qu’il réalise avec Natty de Sinsemilia, après une tournée où il fait la première partie du groupe, sort en 2013. Il enchaîne ensuite les concerts, avant de s’attaquer à son second album U.N.I., moins acoustique, plus moderne, et toujours aussi métissé, réalisé avec Jérôme Martineau-Ricotti, son batteur depuis les débuts. Cette suite discographique est le résultat d’un financement participatif où David en a profité pour apporter l’album en mains propres aux contributeurs et leur offrir un petit concert privé. « Pour aller au bout de mes idées, nous avons réalisé cette tournée en duo, guitares et caméra sous le bras, en voiture électrique, grâce à un partenariat avec Renault. Nous avons fait 4000 kms en Zoe en un mois, avec des concerts tous les soirs en France et même en Suisse ! »
Pour son troisième album, David Cairol a annoncé la couleur : il sera principalement reggae ! L’histoire commence en novembre 2017, lorsqu’il part en Jamaïque sur un coup de tête… « Ce voyage m’a totalement bouleversé. Les connexions se sont faites très rapidement, ça a été magique ! Le fait de vivre au son du reggae tous les jours m’a conforté dans l'idée qu’une partie de mon cœur est là-bas, c'était comme revenir à la maison… Le reggae est la musique qui me fait le plus vibrer. J’ai écrit quelques-uns des titres du prochain album dans la chambre où je logeais à Kingston durant cette période. » Avec Matthieu Bost qui réalise et supervise l’ensemble du disque, ils ne se sont pas privés de solliciter les meilleurs musiciens de l’île pour enregistrer : Earl Chinna Smith (guitare), Sly Dunbar (batterie), Daniel Axeman Thompson (basse), Bongo Herman et Harry T (percussions), Winston Bo-Pee (guitare), Dalton Browne et Latoya HD (chœurs), Stephen Stewart (claviers)… Grâce au réseau de Bost, ils sont rejoints par Courtney Bam Diedrick (batteur de Damian Marley), Winta James (claviers de Damian et producteur de Protoje), Hector Lewis (percussionniste et choriste de Chronixx), Danny Bassie (bassiste de Protoje) et Paris Lamont (claviers de Protoje). Quant aux featurings, on note la présence de Judy Mowatt, Var (Inna de Yard), Brinsley Forde (fondateur et chanteur d’Aswad)… Si la date de sortie et le titre n’ont pas encore été dévoilés, « Last Bus », est le premier clip diffusé sur la Toile. Trois autres sont prévus dans les prochains mois, pour patienter jusqu’à ce nouveau disque, qui promet de bien bonnes vibrations.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°68 - octobre/novembre 2019)

mardi 17 mars 2020

S'n'K

On vous avait parlé de Singah et son EP Overflow, tout en annonçant que le chanteur se consacre désormais à son duo avec le rappeur Kip’Poz, logiquement nommé S’n’K. Leur premier EP, From The Bedroom To The Stage, est sorti il y a tout juste un an, alors que son petit frère, S’n’K Fait Ses Gammes, vient de voir le jour, le 28 juin dernier.
Nos deux chanteurs se sont rencontrés lors d’une jam session La Petite Ecurie, au New Morning à Paris. Le courant est si bien passé que l’idée d’une collaboration reggae hip-hop émerge immédiatement. Leur premier EP From The Bedroom To The Stage est le résultat des enregistrements qu’ils ont faits ensemble chez Singah, puis au Dig Studio, avant sa sortie en octobre 2018. « Le titre symbolise exactement ce que ce projet nous a apporté. Nous avons commencé à le produire dans la chambre et, en parallèle, nous avons fait nos premiers concerts et scènes. Il nous a appris à travailler en duo, à explorer nos différences et nos points communs, pour obtenir un son qui met en valeur notre univers. Deux invités ont participé au projet, Scars et Joseph Cotton. La rencontre avec Scars s’est faite très vite, car il est l’un des premiers à nous avoir tendu la main pour nous faire jouer en dehors de Paris avec Selecta Antwan. Quant à Joseph Cotton, c’est au détour d’un concert où nous faisions sa première partie que le feeling est né. » La release party de ce premier EP a eu lieu à La Boule Noire en octobre dernier.
Sans perdre de temps, ils continuent de suivre leurs inspirations, ce qui laisse rapidement entrevoir la venue d’un second EP, intitulé Fait Ses Gammes, car le duo, alors en pleine exploration musicale, creuse peu à peu ses marques. De décembre 2018 à juin dernier, ils proposent un clip tous les mois des morceaux de ce deuxième projet, dont la moitié avec des invités, tels que Devi Reed, Volodia… « Il est dans la continuité du premier, mais plus abouti musicalement. Les instrumentaux ont tous été réalisés par Singah, avec parfois l’aide des artistes avec lesquels nous travaillions. Nous avons pu nous exprimer sur des thèmes plus larges, plus profonds, par exemple l’écologie, ou encore la problématique de la famille, qui sont des sujets qui nous tiennent à cœur… De plus, les featuring viennent tous d’univers différents et on a fait le choix de rejoindre leur style respectif pour proposer un projet varié. » S’n’K bosse maintenant sur son premier album et compte bien aller encore plus loin avec toutes les idées qu’ils ont en tête. Après une tournée d’été plutôt intense de près d’une trentaine de dates, le duo prépare déjà la release party de Fait Ses Gammes, qui aura lieu le 11 janvier prochain au FGO Barbara à Paris.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°68 - octobre/novembre 2019)