Formé
en 1998 à Berlin, Seeed rapproche 11 musiciens, conduits par un époustouflant trio vocal composé de Peter Fox (aka Enuff), Frank Dellé
(aka Eased) et Demba Nabé (aka Ear). Initialement réuni par leur goût
pour le reggae, ils trouvent leurs marques dans un dancehall multiculturel,
bien à leur image. Hydroponique.
Seeed sort son premier album en 2001, New Dubie Conquerors, puis Music Monks et Next!, avant d’annoncer en 2007 la « séparation du
groupe ». Peter Fox et Frank Dellé en profitent pour réaliser des albums
solos, pendant que les fans se demandent si on aura bientôt des nouvelles de
Seeed… Il fallait se montrer patient : voici annoncée la sortie française,
le 23 septembre, du nouvel album du plus énergique combo allemand de la scène dancehall !
Rencontre avec Frank Dellé, après quatre concerts à Berlin, sous le soleil et
devant un public acquis.
Votre
nouvel album est sorti le 23 septembre en France. Pourquoi l’avez-vous appelé
simplement Seeed ?
Seeed a été formé en 1998. Nous avons
fait trois albums avec des titres différents, puis une coupure de plusieurs
années où nous avons sorti un CD/DVD live, travaillé sur nos projets perso… Nous
avons fait ce break après avoir longtemps joué ensemble. Du coup, cet album
marque un nouveau tournant dans notre aventure. C’était logique de revenir à
l’essentiel et de l’appeler juste Seeed.
Revenons
un instant sur votre discographie…
Nous avons sorti trois albums : le
premier, en 2001, s’appelait New Dubie
Conquerors, le second Music Monks
en 2003, et le troisième, en 2005, Next!.
Seeed est notre quatrième album
studio. Nous avons sorti aussi un album live, en 2006. Il y a l’album solo de
Peter, Stadtaffe, et le mien, Before I Grow Old, et il y a un album
Boundzound avec Demba. On peut donc dire qu’il y en a huit en tout !
Votre
musique n’est pas que reggae…
Effectivement, ce n’est pas que
reggae-dancehall. Nous ne chantons pas les clichés du reggae, les thèmes qu’on
aborde sont ce que nous vivons, pensons et voyons, le changement aussi… Il y a beaucoup
d’influences diverses : pop, hip-hop, soul…
Quelle
évolution constatez-vous dans votre musique ?
L’évolution ? Je pense que nous
avons grandi et appris. Quand nous avons commencé, certains avaient 15 ans,
d’autres 20, les influences étaient différentes… Nous avons aussi appris des
expériences de scène et de studio. La qualité du son est certainement
meilleure, les thèmes sont devenus plus réfléchis…. Ce n’est pas seulement
faire la fête et s’amuser. Même si nous ne sommes pas spécialement un groupe
politiquement engagé, nous avons plus de textes concernant ce qu’il se passe,
la situation dans le monde…
Pour
quelles raisons le groupe s’est-il séparé en 2007 ?
Nous n’avons jamais vraiment splitté,
c’était plutôt un break… Après 10 ans, on s’est dit que c’était le bon moment
pour faire une pause. On avait la possibilité de faire nos albums solo, Peter et
moi. Faire mon propre album était l’occasion d’aborder des sujets plus
personnels, qui n’ont pas forcément à voir avec le groupe, comme le fait
d’avoir perdu mon père, par exemple. C’était un long break pour se consacrer à
d’autres projets, pas une séparation. Ca nous a fait du bien et procurer encore
plus de plaisir à nous retrouver !
Peux-tu
nous dire quelques mots concernant la réalisation de ton album solo ?
C’était en 2009. En fait, il y a eu la
sortie de l’album de Peter et Boundzound en 2008, et le mien, l’année suivante.
L’album s’appelle Before I Grow Old.
Il a été enregistré avec 11 musiciens dont 2 issus de Seeed. C’était vraiment
super et, comme je disais, ça m’a permis de faire des choses plus personnelles
que ce qu’on fait avec le groupe. Pour Peter, son album est en allemand ;
du coup, c’est un grand succès ici ! Les gens comprennent les paroles,
alors qu’avec Seeed, c’est en anglais, c’est différent. Ceux qui nous ont
découvert avec nos albums solo peuvent ensuite découvrir Seeed… et inversement !
Seeed
devait se produire au Reggae Sun Ska, en France, cet été…
Oui, c’est une histoire tragique… Nous
étions très contents et enthousiastes de participer à un grand festival en
France. Nous avons pris l’avion jusqu’à Paris, puis Bordeaux, mais,
malheureusement, la programmation a été annulée… Nous étions tellement motivés,
c’est vraiment dommage !
Vous
avez récemment joué au Trabendo. A quand remontait la dernière fois où vous aviez
joué en France ?
Hum… Nous avons joué à l’Elysée
Montmartre, ce devait être en 2006, je crois… J’ai appris que c’était fermé
maintenant… La salle était pleine, c’était vraiment génial ! Tu vois, ce
que je trouve intéressant aussi, quand j’ai tourné pour mon album, c’est d’aller
dans un endroit où les gens ne te connaissent pas. C’est un challenge et tu
dois les convaincre.
Quoi
de prévu ces prochains mois ?
Nous avons beaucoup de concerts… en
Europe, en Belgique, en France… Nous avons hâte de revenir en France. Depuis
2006, ça fait longtemps ! Nous avions joué à Taratata aussi, je me
souviens. Je pense que le reggae est plus populaire en France qu’en Allemagne, la
culture africaine y a une grande place.
D’ailleurs,
comment avez-vous enregistré « Blink Blink » avec Féfé ?
La connexion s’est faite par Internet,
tout simplement. Comme ça, on avait des couplets en anglais et en français. On
s’est vu pour le tournage du clip à Berlin, ça nous a pris deux jours…
Quelques
mots pour nos lecteurs…
Je souhaite à Reggae Vibes Magazine et
ses lecteurs tout le meilleur. Soutenez la musique, soutenez l’amour, nous
serons là bientôt !
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #32 - octobre/novembre 2013)
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