Il grandit à la fois dans le
roots reggae, le dancehall et le hip-hop, lorsqu’à son arrivée en France, il se
fait une place dans les chorales gospel et dans les sound systems, avant de
jouer plus tard accompagné de backing band… Jahspora
est le premier album du chanteur afro-caribéen Isiah Shaka, pseudonyme qui
combine une variante du prénom hébreu Isaïe, signifiant « Dieu est mon salut », qu’il donna à
son fils parti trop tôt, et un hommage à Shaka Zulu, roi guerrier d’Afrique du
Sud, qui combattit le colonialisme, symbole de courage et de témérité. Il réalise
cet opus avec l’aide de son frère Orphée, entre Paris et Montpellier, et
sollicite, entre autres, Charles Laube, batteur d’Alpha Blondy, Manjul, Ilon
Ba, guitariste de Baaba Maal… Le résultat offre un son chaud et organique qui reflète
leurs influences et leur énergie, disponible depuis avril dernier sur toutes les
plateformes de téléchargement. Intitulé Jahspora
en référence à la Diaspora, dispersion d’un peuple à travers le monde, et soulignant
avec cette orthographe l’unique source de tout, cet album réunit 16 titres
roots-reggae-dancehall, imprégnés de soul, de gospel et de hip-hop, un message
d’espoir délivré entre cris d’injustice et hymne à la vie. Les propos
conscients se sont imposés naturellement, le chanteur aspirant modestement à
apporter sa pierre à l’édifice, sans être ni prétentieux ou moralisateur,
simplement honnête et sincère, chacun ayant à apprendre les uns des autres. C’est
après avoir fait la première partie de Michael Rose de Black Uhuru et partagé
de bonnes vibrations en sa compagnie qu’est né le titre « Hard Times ».
Les autres invités sont le Guadeloupéen Issam (sur « Gunshot ») et le
riot malien Bass Dramé, sur l’ode à l’Afrique « Terre de mes
Ancêtres ». Des concerts avec le Artikal Band, des sound systems, de
nouveaux singles, dont un featuring avec Tiwony, des clips, une street tape en
préparation ainsi qu’un nouvel album qui commence à se profiler… Jahspora est la première pierre posée à
l’édifice Isiah Shaka.
Simba
(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)