mardi 31 mai 2016

Junior Kelly - Urban Poet (Irievibrations Records / Socadisc)

Voilà un bon moment maintenant que Junior Kelly est une valeur sûre du reggae. Toutefois, avec le temps, la fréquence de ses gros hits et de ses albums essentiels a peu à peu diminué. Comment ne pas penser à « Love So Nice », « Bless » ou « Smile » ? On attendait avec impatience une nouvelle sortie qui ferait l’effet d’une bombe. Urban Poet, son dixième album studio, est exactement ce qu’on avait envie d’entendre de Junior Kelly. Des titres comme « No Dig It Up » et « Power To The People » ont tout ce qu’il faut pour être les nouvelles hymnes du chanteur qui remueront les foules tout autour du globe. A cette dominante reggae qu’on lui connaît et qu’il maîtrise avec brio, il ajoute quelques atmosphères dancehall, soul, R&B et jazz qui se fondent parfaitement dans l’atmosphère de ce disque très riche. On aurait presque l’impression d’être en présence d’un « best of » tant les quinze chansons réunies ici sont de haut niveau ! Quel plaisir de constater que l’inspiration et le talent du chanteur sont intacts. Junior Kelly est sans aucun doute un poète urbain. Il a toujours ce grain de voix reconnaissable qui a des choses à exprimer et ne laisse froide aucune bonne instrumentale. Il va sans dire que tout le monde s’entendra bientôt pour classer déjà cet album parmi ses indispensables et meilleurs. Urban Poet a vraiment toute l’étoffe d’un grand cru !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

dimanche 29 mai 2016

Joe Pilgrim & The Ligerians - Intuitions (Soulnurse Records)

Rien qu’à la vue de la pochette et du titre de cet album, on sent déjà la vague mystique, voire tribale, qui en émane. Dans un style profondément roots porté par The Ligerians et la voix envoûtante de Joe Pilgrim, qui amène aisément dans ses lignes une dimension hautement spirituelle, Intuitions nous transporte dans une atmosphère apaisante et profonde. Comme une invitation à la méditation, il s’agit de l’exploration du for intérieur, au rythme des battements du cœur, juste en suivant la voix et aussi les chœurs, délicatement posés sur les instruments qui baladent leurs sonorités aux effets assurés… Les contes de Pilgrim se dévoilent en quatre chapitres, de trois pistes chacun : « Illusions and Crisis », « The Sparkling Light », « Intuitions » et « Incarnations ». Cet album nécessite certainement de prendre le temps de découvrir et d’apprécier toutes ses dimensions pour reconnaître la puissance de son ensemble. La recette de ce roots dub à la fois introspectif et collectif est plutôt enivrante. Si vous hésitez encore, commencez par visionner sur la Toile le clip de « Lion ». Il ne devrait pas en falloir plus pour vous donner envie d’écouter en intégralité Intuitions. Voilà de la nourriture pour l’esprit, autant qu’un régal pour les oreilles !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

vendredi 27 mai 2016

Naâman - Resistance

Avec son Deep Rockers, Naâman a conquis les foules en un rien de temps. Un nouvel album, Rays of Resistance, est disponible depuis le 30 octobre chez SoulBeats Records. Rencontre avec le chanteur, pour faire le bilan de ce premier essai et nous présenter sa suite, alors qu’il se ressource en terre hindoue.

Bonjour Naâman, s’il est temps de parler de ton nouvel album Rays of Resistance, que retiens-tu de 2015 ?
2015 a été une année particulièrement marquante pour moi, puisqu’elle a commencé par un recentrage, grâce à mes voyages au Népal, en Inde, puis au Liban, suivi d’un break de trois semaines en Jamaïque, où j’ai écrit la majeure partie de mon album Rays of Resistance. Sont venus ensuite les deux mois d’enregistrement au studio Haxo à Paris, puis la tournée estivale et la sortie de l’album. Nous avons eu la chance de jouer à de magnifiques festivals, les Francofolies de la Rochelle ou encore le Rototom Sunsplash à Benicassim, en Espagne… La tournée d’automne a été marquée par les terribles évènements du 13 novembre, qui nous ont tous profondément touchés… Au delà de la blessure, mon équipe et moi-même avons, à ce moment-là, pris réellement conscience du pouvoir de la musique et de son message d’amour. Nous sommes davantage soudés, c’est une raison supplémentaire de s’accrocher et continuer.

Que s’est-il passé depuis Deep Rockers Back A Yard ?
Depuis la sortie de l’album Back A Yard, il y a eu des concerts un peu partout, du Canada à la Chine, en passant par la Russie et la Nouvelle Calédonie… J’ai aussi fait plusieurs allers-retours en Jamaïque, où j’ai donné quelques lives avec des musiciens locaux. J’y ai d’ailleurs rencontré Massy et Triple avec qui on a enregistré l’EP Know Yourself. Ce projet a été l’occasion, pour notre association 1001prods, de créer le label Big Scoop Records, géré par Fatbabs, Peter LB et moi-même. Tout ce qui s’est passé ces trois dernières années a été l’occasion de renforcer nos liens, synchroniser et perfectionner le travail. Aujourd’hui, tout va pour le mieux, c’est un immense plaisir de travailler avec ceux qu’on aime !

Quand as-tu commencé à bosser sur ton album Rays of Resistance ?
Le travail démarre toujours avant qu’on s’en rende compte… Par exemple, le morceau « Karma » a été écrit sur la route en tournée, il y a au moins deux ans… « Garden of Destiny », avec Massy et Triple, date de l’été 2014, tout comme « My Days » avec Soom T… On a vraiment commencé à parler d’album avant que je parte au Népal en novembre. Fatbabs avait déjà des tas d’idées de riddims et les a travaillés avec les musiciens jusqu’à mon retour en France en mars 2015. C’est là que nous sommes entrés en studio et que nous avons débuté les enregistrements.

Comment présentes-tu ce nouveau projet ?
Cet album est un mélange de plein d’influences, les styles sont très variés. Nous nous sommes permis d’aller au fond des choses, sans trop se soucier de la durée ou de l’homogénéité. Sa particularité, c’est ce mélange de soul, reggae, hip hop, parfois blues, dans une énergie consciente et positive. 

Es-tu retourné en Jamaïque pour les enregistrements ? Avec qui as-tu travaillé ?
Nous avons choisi d’enregistrer l’album à Paris. Le premier ayant été fait à Kingston, nous nous sommes dit que ce serait bien de faire celui-ci 100% maison avec le Deep Rockers crew. Nous avons donc investi les studios Haxo, avec nos collègues Exl et Vinz, qui avaient déjà travaillé sur Back A Yard et Know Yourself en tant qu’ingénieurs. Pour le mastering, nous avons fait ça à La Source avec Jean-Pierre Chalbos. Nous avons eu le plaisir de travailler avec les choristes de Groundation, Kim et Sherida, qui ont fait un travail incroyable sur plusieurs titres. Je pense aussi à mon ami et artiste Adil Smaali qui a magnifié le morceau « Hopeful World » par sa prestation.

Tu es toujours accompagné de ton acolyte Fatbabs ! Vos envies musicales évoluent-elles dans le même sens ?
Fatbabs est le bras droit, on roule ensemble. Nos envies et goûts musicaux évoluent dans le même sens. Même si on n’a pas les mêmes influences, on aime les mêmes choses. Différentes racines, un seul arbre !

Que signifie pour toi le titre Rays of Resistance ?
Le mot « rays » fait référence à cette flamme intérieure qui brûle en chacun de nous. C’est en se reconnectant avec soi-même, avec son essence, que l’on peut se délester de ce qui nous empêche de briller. C’est de là que peut naitre la vraie « résistance », celle qui fait que l’amour reste vainqueur malgré le tumulte de nos émotions. Un homme libre est apte à penser consciencieusement et à mettre en place des solutions alternatives accessibles à tous, ce qui amènera à un éveil de la population et, qui sait, peut être à une réécriture de la constitution par le peuple pour le peuple ! Rays of Resistance est un appel à l’éveil, mêlé de vibes positives et de textes conscients.

Quelles ont été tes sources d’inspiration pour écrire les morceaux de cet album ?
Je m’inspire de tout ce qui m’entoure : les gens rencontrés, les paysages parcourus, les événements passés et les émotions traversées… J’ai une grande foi en l’humanité et c’est elle qui me donne l’envie d’écrire et de chanter. C’est elle qui est à la base de tous mes textes, diluée parmi les différents thèmes abordés. Il m’est aussi arrivé certaines choses ces dernières années qui ont poussé ma réflexion et alerté davantage ma conscience. Cette recherche de vérité, cette spiritualité, est ma principale source d’inspiration, aussi bien dans la vie que dans ma musique.

Quelle est l’histoire du morceau d’ouverture « Resistance » ?
Quand j’ai quitté la France en novembre 2014, l’assassinat du jeune manifestant Rémy Fraisse par les forces de l’ordre m’a profondément touché. Comment un jeune français faisant entendre sa voix chez lui pour protéger l’environnement ou quoique ce soit d’autre peut-il se faire tuer par son propre gouvernement ? Qui décide de nos vies ?... A mon retour, peu après les attentats de Charlie Hebdo, toute une trainée politique s’était réunie hypocritement pour la liberté d’expression. Le contraste a été fort et a fait monter en moi un sentiment de révolte face à leur manipulation aussi grossière qu’insultante. Jusqu’à quand va-t-on laisser une poignée de voleurs et d’assassins décider du sort de nos vies ? Les temps changent, les gens comprennent, et les nouvelles générations seront de plus en plus décidées à reprendre le contrôle du pays, trop longtemps laissé à une minorité malintentionnée… 

Y a-t-il un titre qui a été plus difficile à finaliser que les autres ?
« Pop Dem Bubble » a été pour moi le morceau le plus difficile à finaliser, car il ressemble beaucoup à ce qu’on a fait sur Back A Yard. J’ai du mal à trouver l’inspiration quand je tourne autour d’un même style. J’ai presque eu l’impression de travailler sur un deuxième « Skanking Shoes » !

Quelques mots à propos des invités qu’on trouve sur cet album : Nemir, Soom T, Massy The Creator & Triple…
Tous les invités sont des artistes dont nous apprécions le travail. Soom T, Massy et Triple sont des amis. Le côté humain est primordial, on obtient toujours un meilleurs rendu en travaillant avec des gens qu’on apprécie ! Nous avons emmené Soom T dans un univers différent de ce qu’elle fait d’habitude en l’invitant sur le morceau « My Days ». Nemir nous a fait le plaisir de participer au titre « Those Rays ». C’est un excellent artiste, dont on attend l’album avec impatience !

La tournée de Rays of Resistance a démarré quelques jours après sa sortie. Y a-t-il encore beaucoup de concerts au programme ?
La tournée va continuer jusqu’en octobre probablement. Il y aura encore beaucoup de dates, de festivals, en France et à l’étranger. Toute l’équipe est très motivée !

Comment avez-vous travaillé le nouveau show ?
C’est la première fois que mes musiciens jouent vraiment leur album sur scène, on l’a donc préparé avec plus de connaissance, d’amour et d’investissement. C’était aussi l’occasion pour nous de jouer des styles plus variés. Avoir un show de presque deux heures permet d’aller plus loin dans la musique. On est tous plutôt jeune dans le métier et c’est intéressant de voir la progression, les idées naissantes et les nouvelles possibilités. Mike, de Sinsemilia, nous file toujours un coup de main pour la mise en place du live. C’est un ami et une excellente référence dans d’innombrables domaines !

Pour finir, qu’écoutes-tu en ce moment ?
Mon petit frère a remis la main sur un vieux disque dur que j’avais adolescent ! J’écoute donc une playlist, aussi variée qu’interminable, de vieux roots, qui accompagne parfaitement l’écriture du prochain album, posé dans un backyard au sud de l’Inde !

Quels sont tes plans pour 2016 ?
2016 sera une année chargée de concerts, d’écriture et de composition. Mes plans sont de garder l’équilibre, alimenter la flamme… La suite vient toujours toute seule…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

mercredi 25 mai 2016

LMK - Jardin secret

La jeune et talentueuse LMK vient tout juste de sortir son premier album, Musical Garden, un an après avoir fait les présentations avec le très convaincant EP Starting Block. Rencontre avec une artiste qui déborde autant d’inspiration que de motivation et avec laquelle il va falloir compter pour longtemps.

Peux-tu présenter ton parcours en quelques mots ?
J'ai 21 ans et je suis originaire d'Annecy, en Haute-Savoie. Je suis née dans une famille de musiciens, j'ai eu la chance de commencer la musique très jeune. J'ai fait de la harpe pendant plus de dix ans et je chante aussi depuis toute petite, mais c'est vraiment à l’âge de 15 ans que j'ai commencé à sortir de ma salle de bain ! (rires)

Quels sont les trois albums qui t’ont le plus marquée et influencée, tous styles confondus ?
Il y en a beaucoup ! Mais si je ne devais en choisir que trois, ce serait The Score des Fugees, Distant Relatives de Nas & Damian Marley et Escape From Babylon d’Alborosie.

Tu as commencé en prenant le micro avec Anesthésia Sound, en Haute-Savoie. Quel souvenir gardes-tu de cette époque ?
Ah, c'était la belle époque ! J'en garde vraiment un souvenir génial, car c'est là que tout a démarré pour moi, autant comme chanteuse que spectatrice, car je ne connaissais pas du tout le milieu des sound systems. Je leur serai toujours reconnaissante de m'avoir fait découvrir cet univers et, surtout, de m'avoir poussée à prendre le micro.

Quel est le premier morceau que tu as enregistré ? C’était où ?
Le tout premier morceau que j'ai enregistré était un freestyle en featuring avec Nainx, un pote d’Annecy, qui avait de quoi enregistrer chez lui. Je me rappelle que j'étais vraiment stressée à l'idée d'entendre ma voix dans les enceintes…

Tu as commencé à travailler sur ton premier EP, Starting Block, en septembre 2013. Quel a été l’élément déclencheur ?
Je suis partie habiter à Lyon après le bac pour faire des études dans la mode – que j'ai vite arrêtées pour la musique, d'ailleurs. C'est là-bas que j'ai rencontré mon manager Doan, qui organisait beaucoup d'événements dans ce secteur. Il a commencé par me programmer sur de belles premières parties, puis il m'a proposé de produire un EP avec sa structure GCL Production, avec laquelle je travaille toujours actuellement.

Quel regard portes-tu aujourd’hui sur ce projet et ce qu’il t’a apporté ?
Avec du recul, je suis toujours assez dure avec moi-même pour ce qui concerne mes projets. Cela dit, je suis plutôt fière de Starting Block car c'est le tout premier. Il représente mes premières sessions dans un vrai studio. De plus, il m'a servi de carte de visite pour pouvoir faire de la scène et me faire connaître dans le milieu.

Ton premier album, Musical Garden, est sorti le 2 octobre chez SoulBeats Records et montre ta manière de toucher à différents styles : reggae, hip-hop, électro, acoustique… Que dirais-tu pour nous inviter à entrer dans ton jardin musical ?
Effectivement, on retrouve beaucoup de styles sur cet album. Je pense qu'il ne faut pas l'aborder comme un album reggae, mais plutôt comme un album influencé par le reggae. Je suis très éclectique dans la musique que j'écoute au quotidien donc, forcément, dans ma propre musique aussi. Si vous n'aimez pas les premières chansons, peut-être trouverez-vous votre bonheur dans les suivantes !

La sortie de l’album était annoncée initialement pour le début de l’année. Pourquoi a-t-elle été décalée ?
Nous avions effectivement le projet de sortir l'album en début d'année 2015, mais de nombreux paramètres nous ont retardés… Ce n'est pas simple de sortir un album !

Il paraît que tu travailles sur un EP avec ManuDigital et Jamafra… Peux-tu nous en dire quelques mots ?
Il y avait bien un EP prévu avec ManuDigital et Jamafra, mais nous avons dû le mettre de côté pour l'instant, faute de temps.

As-tu participé à d’autres projets ?
Oui. J'ai notamment travaillé sur un single avec le label Undisputed Records, qui a été mis en clip au mois de novembre et qui sortira prochainement.

On trouve ta présence sur l’album de Dubmatix, The French Sessions. Quand l’as-tu rencontré ?
La collaboration avec Dubmatix s'est faite grâce à son manager que j'ai rencontré au Reggae Sun Ska 2014 et qui m'a proposé de participer au projet. J'ai bien évidemment accepté !

Comment s’est passée la Tournée des Plages organisée par le Reggae Sun Ska ?
Je garde de très bons souvenirs de la Tournée des Plages. En plus d'avoir pu me faire connaître dans une région où je n'étais pas encore beaucoup allée, j'ai découvert des endroits magnifiques ! La tournée m'a aussi apporté beaucoup d'expérience scénique, car nous avons enchaîné plus de quinze dates. Nous étions vraiment une bonne équipe, nous avons passé des moments inoubliables.

Tu as enchaîné les concerts ces derniers temps. Pourra-t-on te retrouver sur toutes les routes de France dans les prochains mois ?
Oui. L'année 2016 s'annonce tout aussi chargée que 2015 ! Vous pouvez retrouver les dates sur ma page Facebook LMK.

Quels sont tes projets et souhaits pour 2016 ?
Mes projets pour 2016, ce sont des shows à travers toute la France et aller de plus en plus fréquemment à l’étranger, et le plus loin possible… Certains concerts seront accompagnés d’un live band, c’est quelque chose que je souhaite développer. Côté studio, j’ai quelques singles à sortir en début d’année, des featurings en préparation et un nouvel album qui verra aussi le jour courant 2016… Etant en train d'étudier plusieurs possibilités et la couleur à lui donner, je ne peux pas vous en dire plus pour le moment… Restez connectés !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

lundi 23 mai 2016

Général Lion I

Soldat du reggae depuis déjà une bonne quinzaine d’années, notamment avec Torody et Sylem au sein de Positiv Young Lion, Général Lion I s’est enfin décidé à sortir, en juillet dernier, son premier album solo intitulé Ensemble.
Général Lion I grandit en région parisienne, dans le 95, et commence à s’intéresser au reggae dès l’adolescence. Il prend ses premiers micros en 1996 avec le Corossol Sound. L’aventure Positiv Young Lion démarre en 2000, il s’applique alors avec ardeur à l’écriture et la composition. Il en sort Fo Nou Rassemblé en 2003, puis Indomptable, en 2007. Au fil du temps, il enregistre aussi bon nombre de featurings (avec Capleton, Taïro, Pierpoljak, Daddy Mory…) et des titres paraissent sur des compilations (Latitude Reggae, Cocktail Dancehall…). 2015 est l’année qui fait place à son premier album solo, Ensemble, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement. « Il a fallu un peu plus d’un an pour réaliser l'album. Avant, il y a eu la mixtape Real Général, puis j'ai commencé à préparer Ensemble, avec Jah Love Productions. C'est un album authentique, sans filtre, rempli d'émotions, qui reflète ma vie, mon vécu, mes souhaits et mes rêves… Il apporte de l'énergie pour affronter le quotidien, avec de la volonté et de la sincérité. J'ai rassemblé des compositeurs d'horizons différents pour répondre à la vibe que je voulais donner à ce projet. Pour la production et la plupart des titres ragga, notamment le feat avec Sizzla Kalonji « Black and White », j'ai collaboré avec Natty Bredda de Jah Love Productions, basé en Suisse, qui est aussi à l'origine de la sortie de cet album. On retrouve aussi Explicit Faya Production de Guyane, Julien Bové de l'équipe Reggae 94, Only Street Vibes Production, Early J Records, Gortex du label Kubb'z Muzik, Migthy Max du Soul Skankin' Sound… Ensemble, c'est comme un cri de ralliement que je voulais lancer, car je vois de plus en plus de communautés qui se divisent alors que la plupart d'entre nous est issue du brassage ethnique et culturel. J'ai voulu garder la même ligne, le même état d'esprit, que nous avions lors du premier album de Positiv Young Lion, Fo Nou Rassemblé. Une minorité sème la confusion, ce qui fait que ces valeurs d'unité et de solidarité se troublent… mais je pense qu’elles sont encore en nous ! » Du reggae, du dancehall, du hip-hop, les clips des titres les plus efficaces (« Ensemble », « Nerveux », « Hold Up Muzikal », « Monte Le Son », « Real Soldjah Raggamuffin ») ont été produits par Lyris Haye de Destroy Pictures de Guyane. Toujours déterminé, Général Lion I continue de regarder dans la même direction et travaille déjà sur un second album avec Jah Love Productions. Il est aussi question d’un nouvel opus de Positiv Young Lion en préparation… United we stand !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

samedi 21 mai 2016

Irie Souljah

D’origine espagnole, Irie Souljah présente depuis novembre un premier album fort prometteur, Immigrant, enrichi par l’expérience acquise précédemment au sein du groupe Mystic Souldiers et par sa vie à Kingston depuis deux ans.
Né en 1991 à  Barcelone, Josep Jordi Grau Saula aka Irie Souljah semble destiné dès le plus jeune âge à faire de la musique. L’anecdote raconte qu’il commençait déjà à chanter, alors qu’il savait à peine parler, fredonnant les airs qu’il entendait à la radio ou à la télévision. Vers l’âge de 4 ans, ses parents lui offrent sa première guitare, vu l’intérêt qu’il porte à la musique. Dès lors, il ne quittera plus l’instrument à cordes, et apprend par la suite la basse, le piano, la batterie… Il grandit en écoutant Stevie Wonder, Mickael Jackson, The Beatles… et découvre plus tard le reggae, conquis par Bob Marley, Peter Tosh, Burning Spear, Bunny Wailer, Sizzla, Capleton, Richie Spice… En 2008, il devient chanteur du groupe Reggae Soldiers, rebaptisé Mystic Souldiers deux ans plus tard, qu’il quitte pour poursuivre sa route en solo sous l’appellation Irie Souljah, déclinaison du nom de groupe qui apparaît comme une évidence. Cette première aventure marque son entrée dans le milieu de la musique, lui permet d’apprendre à travailler en groupe et, professionnellement, d’approfondir ses qualités artistiques et son identité. C’est en février 2014 qu’il commence à plancher sur son premier album, Immigrant, inspiré par sa venue en Jamaïque, où il décide de poser ses valises. Irie Souljah obtient rapidement la reconnaissance de nombreuses figures des musiques jamaïcaines, tels que Sly & Robbie, Earl Chinna Smith, Flabba Holt… et se rapproche naturellement de la scène reggae revival incarnée par Chronixx, Kabaka Pyramid, Jah 9, Jesse Royal… avec qui il partage les mêmes valeurs, une vision de la vie et un profond amour de la musique, fortement inspiré par la foi Rastafari, les enseignements d’Hailé Sélassié et la richesse de ce que la vie peut apprendre. Immigrant, avec ses dix titres et trois versions dub, a entièrement été enregistré en Jamaïque chez Nice Time Productions. Premier single « Learn & Grow », chaque piste est un petit bout de son aventure sur l’île. Le terme Immigrant évoque des questions très actuelles, ainsi que sa propre situation. Résidant en Jamaïque, le chanteur venu d’Espagne considère la vie à Kingston comme douce, mais aussi dure. « C’est une bonne chose d’y faire de la musique puisqu’il y a beaucoup de musiciens, de producteurs, de studios et d’artistes talentueux. Mais, en dehors de cela, la pauvreté prédomine. Beaucoup de gens souffrent et se battent pour survivre. La Jamaïque est un endroit très puissant, qui regorge d’énergie, le bon et le mauvais s’y côtoient de très près. Il faut être prudent et suivre les bonnes vibrations ! » Après une tournée européenne au côté de Cocoa Tea en juin dernier, des concerts en compagnie de The Black Army Band sont prévus sur notre continent pour le printemps. Irie Souljah a vraiment hâte de partager avec nous ce premier album.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

jeudi 19 mai 2016

Yellam

Yellam, que vous avez certainement connu grâce à Turn Up The Sound, est de retour depuis novembre avec un nouvel EP intitulé Get On Board. L’occasion de faire tomber le « Junior » et d’annoncer, pour le printemps, la sortie de son second album, The Musical Train.
Nouvelle étape de son parcours, Yellam introduit Get On Board, sans manquer de s’arrêter sur ce qui l’a occupé ces derniers temps et de laisser échapper quelques mots sur le tant attendu prochain opus. « Turn Up The Sound est sorti en 2013. Beaucoup de concerts ont été programmés suite à ce premier album. J’ai eu la chance de faire le Reggae Sun Ska en sound system cette année-là, puis en live band l’année suivante. Les rencontres ont permis de travailler sur le prochain album, The Musical Train, qui devrait sortir vers mars/avril. Avec Irie Ites, Dibyz et maintenant Bleu Citron, notre nouveau tourneur, nous avons décidé de sortir un petit format avant l’album, comme un ticket d’embarquement, avec deux morceaux-phares sortis sur le label Irie Ites (« Rub-a-Dub Anthem » et « Summertime Girlfriend ») et un sur l’album de Dubmatix (« Let The Good Time Roll »), accompagnés de deux tunes exclusifs enregistrés en septembre dernier, dont « Beggin’ », un peu plus hybride qui tend vers la soul, le hip-hop, et même le jazz… représentatif de l’ouverture que l’on souhaite donner à notre musique. Le résultat est Get On Board, disponible au format digital sur toutes les plateformes de téléchargement depuis novembre. Concernant le nouvel album, qui va arriver d’ici quelques semaines, nous avons bossé dessus tout au long de l’année 2015 et il a été enregistré au Studio Harry J, en Jamaïque, en octobre. Le titre de cet opus, The Musical Train, correspond à mon état d’esprit lorsque je fais de la musique. Avec le Green & Fresh, nous sommes une famille soudée. Nous nous voyons un peu comme un train qui avance, tout le monde est bienvenu à bord, mais attention, il ne s’arrête pas ! Ça reflète aussi les voyages, entre la Jamaïque, l’Angleterre, la France… L’univers de cet album sonne vraiment roots, grâce aux Roots Radics, qui ont joué sur une bonne partie des instrus. C’est un voyage assez old school avec des touches de moderne. La collaboration avec The Roots Radics était un rêve devenu réalité ! J’ai hâte de vous présentez cet album d’ici peu ! Pour Get On Board et la suite des projets, j’ai décidé de ne garder que le nom Yellam. Quand j’ai commencé, en 2007, je n’avais pas la particule « Junior ». Ensuite, les Jamaïcains que j’ai rencontrés avec Irie Ites, comme Spectacular, Chezidek… m’ont donné ce surnom, comme je fais un peu plus jeune que mon âge, et c’est resté. Aujourd’hui, je l’enlève, car il me semble avoir pris de la maturité. Il devrait y avoir pas mal de concerts en 2016 avec le Green & Fresh Band, et aussi une tournée prévue juste après la sortie de l’album, en France, en Europe, et, vers la fin de l’année, en Jamaïque, je l’espère… Pour l’instant, place à Get on Board, The Musical Train est en route ! » Prenez déjà votre billet, le train conduit par Yellam est à quai !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

mardi 17 mai 2016

Leah Rosier

Le premier album de Leah Rosier, High Paw, est sorti en août 2012. Depuis, la chanteuse hollandaise a pris le micro dans toute l’Europe, et même récemment en Jamaïque. Son second opus, Only Irie Vibes, arrive le 26 février, réalisé avec le Rise & Shine Band de Besançon.
C’est en 2011 que Leah rencontre les membres du Rise & Shine Band, avec qui le feeling passe immédiatement ; ils sont les parfaits musiciens pour l’accompagner sur scène. En 2014, ils enregistrent le clip de « Enough is Enough » sur le Pitaya riddim qu’ils ont composé. Leah joue aussi régulièrement avec le sound system et label Black Star Foundation, originaire d’Amsterdam tout comme elle, qui supporte et promotionne la musique reggae depuis plus de dix ans. En janvier 2015, ils partent ensemble en Jamaïque pour un voyage mystique, quelques shows, et l’enregistrement de quelques collaborations qui figurent sur Only Irie Vibes. Côté actu, une des récentes sorties sur le label Black Star Foundation a été le Lovely Girl riddim. Leah y pose le morceau « Rude Boy », dont ils ont ensuite tourné le clip, mais aussi les chœurs sur quatre titres de la série. Ayant plus d’une corde à son arc, on lui doit également le dessin du visuel qui illustre le riddim. Leah et le Rise & Shine Band commencent à travailler sur le nouvel album à l’été 2014. Après avoir avancé à distance sur les chansons pendant plusieurs mois, elle se rend à Besançon en avril 2015 pour cinq semaines, en vue d’enregistrer les voix finales. L’album a été enregistré, mixé et masterisé par le producteur et ingénieur du son Thomas Jacquot au studio Le Zèbre. « Only Irie Vibes, autrement dit : laissez-vous porter par les bonnes vibrations ! Les styles qu’on retrouve sur l’album sont variés. Tous les textes ont été écrits par moi-même, ils sont nés au cours des cinq dernières années et viennent du fond du coeur. Je chante à propos de mon expérience de la vie, de la lutte contre les forces négatives, l’amour, et aussi de mes espoirs, mes rêves, ma vision du monde… Only Irie Vibes inclut deux collaborations avec des artistes jamaïcains, enregistrées à Kingston en janvier 2015 : le premier est un groupe légendaire, The Mighty Diamonds, le second est un jeune chanteur prometteur, Jahbar I. Only Irie Vibes est le titre de la première chanson de l’album. Si on veut se sentir « irie », je crois qu’il faut simplement garder des vibrations positives dans nos actes et nos pensées ! » Leah Rosier est aussi le visage de l’ouvrage Génération H, tome 2, d’Alexandre Grondeau. Elle fait partie des nombreux artistes qui ont participé au Génération H riddim reload, une nouvelle version du célèbre Police in Helicopter riddim. Le morceau est forcément très fumant et Leah Rosier ne cache pas que, travaillant dans un coffeeshop à Amsterdam, elle se retrouve dans l’esprit de la Génération H dont parlent ses romans, et qu’elle approuve la légalisation de l’herbe. Pour la suite du programme : un nouveau voyage en Jamaïque est prévu pour très bientôt et, juste après, Leah et ses musiciens seront sur les routes pour promotionner l’album et continuer à composer… Only Irie Vibes !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)

dimanche 15 mai 2016

Mardjenal

Depuis la sortie de Smile à l’automne 2013, Mardjenal a fait un paquet de concerts, joué dans des lieux mythiques comme La Cigale, le Zénith de Rouen, le Reggae Sun Ska Festival, rencontré de nombreux artistes et personnalités musicales, sillonné la France dans ses grandes largeurs, jusqu’à la Réunion, d’où il est originaire. Fruit mûr de cette période intense : ce nouvel EP éponyme qui en dit long sur ses intentions.
Mardjenal est disponible en CD et digital depuis le 1er décembre chez Evidence Music. La rencontre avec le label s’est faite au réveillon de l’année 2015 où Mardjenal se retrouve à jouer avec Little Lion Sound à Val d’Isère. Nicolas Meury fait aussi tourner le label Evidence Music à Genève depuis début 2013. Sur la même longueur d’ondes, une collaboration démarre avec le label suisse, concrétisée, moins d’un an plus tard, par la sortie de ce projet. Les onze pistes, dont deux dubs, qui le composent, ont été enregistrées au Fruits Records studio, à l’Alternative Audio studio, à l’Evidence Music studio et même au domicile du chanteur, à Annecy, pour les instrus hip-hop. Le tout a été mixé par Nicolas Meury au studio d’Evidence et masterisé par Greg Dubuis au Studio du Flon. « De manière générale, j'écris sur ce que je vis, ce que j'observe, et sur des choses qui me tiennent à cœur. L'univers de cet EP est clair-obscur, avec des thèmes très positifs, comme « Love » et « Je Danse », mais aussi des textes plus sombres, comme « Tears », ou plus revendicateurs, comme « Control » et « Make It ». Pour la composition, le morceau « Tears » a été réalisé avec les musiciens de Mardjenal Syndicate ; le morceau « Sentiments », avec mon ami, collègue et beatmaker Oskool ; le morceau « Mardjenal » est passé entre les mains de Djanta qui a ajouté sa patte via quelques arrangements. Pour le reste, ça sort de mes rêves, mon cœur, ma tête… Cet EP, c'est comme une bonne discussion avec des amis, un coucher de soleil sur la plage, un voyage sur une île... » Une tournée est prévue pour 2016, dont une série de dates organisées par CO2 Activity et Baco Records, en compagnie de Phases Cachées et Volodia, ainsi que Scars ; des clips sont aussi en préparation… Pour l’avenir, Mardjenal souhaite juste continuer de faire un maximum de musique, en studio comme sur scène, de profiter des bons moments, de voyager, et pourquoi pas vers d’autres continents… Ce ne sont pas les envies qui manquent !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #46 - février/mars 2016)