dimanche 20 février 2011

Bibiche Reggae Partie - Queen Omega / Mo'Kalamity / Tony Nephtali (12 février 2011 - Bibiche)

Pour la 14ème édition de l’évènement reggae de Lorraine connu sous le nom de Bibiche Reggae Partie, une fois de plus le rendez-vous était pris pour honorer la naissance du grand Bob Marley six décennies plus tôt. L’évènement était programmé pour le 12 février 2011 dès 20h30. Une affiche qui avait de quoi ravir les massives par son originalité et par les vibrations musicales proposées. Au programme, Queen Omega & The Jam Flavor Band, accompagnés de Mo’Kalamity & The Wizards, et des lorrains de Tony Nephtali & Band et du Green Spirit Sound System. Rien que ça ! Vibes féminines à l’honneur pour l’occasion. Etant donné la rareté des évènements où ces demoiselles sont sur le devant de la scène, on ne pouvait qu’apprécier un rendez-vous qui fasse place à l’une des meilleures chanteuses de la vague nu-roots et à la sublime capverdienne du reggae. 
Voilà quatorze éditions déjà que Bibiche Reggae Partie fait danser les massives de Lorraine. Le village a de quoi en étonner plus d’un, et pourtant ce rendez-vous se présente pour beaucoup comme un indispensable à faire chaque année tant les vibrations qu’on peut y partager et y puiser sont profondes. L’année passée, le Foyer socioculturel de Bibiche avait communié avec Chezidek pour un moment magique et spirituel, amorcé par les vibrations de Broussai et Zamalska. Une soirée intense que nombreux avaient quitté en se promettant de ne pas rater la prochaine. On pouvait faire confiance aux organisateurs pour rester dans le même esprit et proposer un plateau tout aussi appétissant. Chose faite avec cette affiche à la large part féminine. 
 Dès 20h45, arrivée de Tony Nephtali & Band sur scène. Un nom certainement évocateur pour les adeptes de reggae music qui gardent un œil sur les concerts programmés en Lorraine. Et si ce n’est pas le cas, un nom que vous ne tarderez pas à retenir, tant il est sûr que vous en entendrez de plus en plus parler. Le groupe vient d’enregistrer son premier album intitulé Croisades, sortie le 5 mars prochain, et pour lequel ils vous invitent au Rider’s Park à Messancy le jour-même à fêter l’évènement avec eux. A leur côté, Zamalska, Green Spirit et Shiraze, mais aussi expo graff, photos, stand… Vibrations culturelles et musicales en prévision. Le son de Tony Nephtali se veut roots, conscient et même engagé. Ils entrent en scène avec « The Heathen » de Bob Marley pour enchaîner ensuite sur leurs compositions « Everyday », « Notre Père », « Trouve », « Laisse Les Croire », « Les Maux »… On ne peut que gagner en espoir à l’écoute de tant de détermination et de foi. Le public apprécie bien la mise en jambe. Qui se plaindrait d’une première partie qui a toute l’envergure pour se frayer un chemin et se faire une place dans l’univers du reggae en France ?
Changement de plateau, on se détend, on se ballade, on apprécie l’instant. La campagne doit avoir le mérite d’apaiser tous les esprits. Ce ne sont que des sourires, de la bonne humeur et des bonnes vibrations que le public échange. C’est maintenant à Mo’Kalamity d’offrir sa musique et sa voix suave. Cette artiste d’origine capverdienne n’est pas novice en matière de reggae. Deux albums à son actif et de nombreuses scènes. Une des rares femmes en France à faire du reggae à la sonorité roots. Elle entre sur scène d’une beauté resplendissante qui n’est finalement que le juste reflet de la voix qu’elle possède. Accompagné de The Wizards, c’est parti pour un moment de reggae roots profond aux accents soul. Très rapidement, on ne peut qu’être convaincu que le talent ne l’a pas épargné et qu’il existe bel et bien des femmes qui possèdent le niveau même si on a si peu souvent l’occasion de le constater. Elle chante aussi bien en français qu’en anglais avec des textes qui font toujours sens. « Keep On Fighting », « Vision », « Jah Love », « Petit Bonhomme », « Autour de Toi »… Du reggae qui réchauffe le cœur et qui entretient parfaitement la plénitude et la sérénité qui règnent dans les lieux.
C’est maintenant à Queen Omega de nous conquérir avec sa voix puissante. Elle est accompagnée du Jam Flavor Band avec qui elle est actuellement en tournée. Originaire de Trinidad, Queen Omega est présente dans le reggae depuis de nombreuses années maintenant. Elle a sorti plusieurs albums, collaboré à des compilations (KingStone Effect), posé sur des riddims notables de Special Delivery (Judgement Time riddim, Dis Ya Time riddim…), Greatest Friends (Blue riddim) ou Babyclone Band (Datta riddim). Guidée par la foi en Selassie I, Queen Omega s’impose aisément comme une des figures féminines majeures de la scène nu-roots. Les vibrations du reggae sont vraiment à l’honneur ce soir et Queen Omega les valorise de sa voix qui sonne : « Simplicity », « Judgement »… La salle est en osmose. Avant même la fin de la soirée, on peut déjà assurer qu’on dira aux absents qu’ils avaient tort…
Pour laisser l’ambiance retomber tranquillement, sound system vibrations avec Green Spirit. Et oui, toutes les bonnes choses ont une fin ! C’est confirmé, on ne manquera pas de surveiller la prochaine édition ! Bibiche sait créer dans la mémoire des massives des souvenirs marquants qui leur donneront toujours le sourire et qui résultent d’un climat 100% good vibes à rendre accro.
Maximum Respect à toute l’équipe, aux artistes, aux massives pour cette alchimie placée sous le signe du reggae. 

Simba

Flying To Jamaica #5 - Taïro / Komposti / Irie Crew (22 janvier 2011 - L'Autre Canal - Nancy)

Pour le 7ème anniversaire d’Irie Crew, fêté à l’occasion de la 5ème édition de Flying To Jamaica, Cultural Jam Session et L’Autre Canal avaient prévu depuis de nombreuses semaines une affiche largement apte à combler les adeptes toujours plus nombreux. Pour accompagner le sound system élu de notre cœur, deux invités : Taïro, un des chanteurs les plus talentueux de la scène française et que nous n’avions pas encore eu l’occasion d’apprécier en Lorraine, et les finlandais du Komposti sound. Une soirée à ne manquer sous aucun prétexte et qui annonçait également le retour des vibrations pour 2011. Départ programmé dès 23h le samedi 22 janvier à L’Autre Canal !
Cinquième volet de Flying To Jamaica, instauré depuis septembre 2009 et qui s’impose comme un rendez-vous incontournable pour les fans de reggae-dancehall de Lorraine. Avec toujours plus de public qui répond présent à l’appel, il semble que le travail porte ses fruits au fil des années. Comme il s’agissait également de fêter le 7ème anniversaire d’Irie Crew, dont on ne peut que constater leur détermination et leur place méritée dans le milieu, nous pouvions présager que la programmation ravirait les massives, qu’elle saurait viser ce dont ils ont vraiment envie. Pour ce faire, trois invités étaient annoncés à l’origine. Sur le plan sound system, deux crew : Komposti sound et 4ward Squad (finalement absent) ; pour parfaire le tout, un chanteur… La précédente édition avait accueilli le duo féminin suédois Serengeti, la seconde en janvier 2010 le jamaïcain Nature, et l’on se souvient comme la température était chaude ! Cette fois, l’invité sera français. Aucune suspicion à avoir, c’est l’un des meilleurs chanteurs de la scène reggae française qu’Irie Crew a pensé à inviter sur scène à ses côtés pour cette occasion. Taïro ! Vous y croyez, vous ? Depuis le temps qu’il était attendu ! Cultural Jam Session a toujours le flair pour sentir ce genre de choses et on les en remercie.
Le début des festivités était annoncé pour 23h comme habituellement, et les massives, conscients de la courte durée de ces moments d’une intensité inégalée, ne risquaient pas de manquer le départ. Les lieux se remplissent sans attendre et très vite, la nécessité de s’être procuré une prévente dans les réseaux habituels est évidente. C’est une certitude maintenant concernant Flying To Jamaica, il vaut mieux être paré. Komposti sound se charge d’introduire, VG pour nous servir. Nu-roots, dancehall, on ne perd pas de temps (TOK, Burro Banton, Ward 21, Konshens, Tarrus Riley, Jah Cure, Romain Virgo, Buju Banton…), autant se mettre dedans au plus vite. En quelques dizaines de minutes à peine, la petite salle de L’Autre Canal est comble et les massives dans la danse. On ne peut qu’avoir le sourire aux lèvres que l’évènement tant attendu soit enfin arrivé. Ensuite, Irie Crew reprend le contrôle, toujours largement au niveau, avec pour introduire un spécial signé Gyptian « Hold You », annonciateur d’une sélection chargée en bonnes vibes. Un mix alternant big tunes et dubplates du crew sans aucune faiblesse (TOK, Capleton, Vybz Kartel…). On parle d’un invité surprise, d’un chanteur qui ouvrirait la scène pour Taïro… C’est effectivement le cas. Il est 1h30, Dragon Davy apparaît sur scène. En voilà un invité surprise de taille ! Vous connaissez certainement Soundkail ? Dragon Davy est l’un de ses deux représentants. Vous connaissez peut-être même le titre qui figurait sur leur album Racaille Sound System en featuring avec Taïro justement ? « Enfant De La Terre », remarquable et vibrant. Dragon Davy a l’énergie en lui. Le public est complètement chaud pour les quelques morceaux qu’il est venu leur offrir ce soir. Vers 2h, c’est au tour de celui que tout le monde attend, celui qu’on appelait « l’homme aux milles featuring mais qui n’a pas d’album » avant que le chef d’œuvre Chœurs et Ame sorte en janvier 2009. Après avoir longtemps participé à différents projets et fait de nombreux featuring avec des artistes du hip-hop notamment, l’album de Taïro qui se faisait attendre a enfin atteint les bacs en début 2009. Celui-ci a été l’occasion de prouver qu’il était vraiment un artiste complet et bourré de talent. Aussi bien chanteur que M.C., aussi bien porteur de message que de textes à la thématique plus personnelle. C’est un peu de tout son parcours depuis plus d’une dizaine d’années que Taïro est venu partagé avec le public nancéien ce soir : « Je Ne t’Aime Plus », « Si J’Avais Pas Connu Cette Fille », « L’Animal Geint », « Elle Vit »… mais aussi « Essaye Encore »… Que du bonheur à L’Autre Canal ! Tout le monde est captivé, la connexion est totale. Après près d’une heure de show, Irie Crew lance une nouvelle sélection. Du nu-roots au dancehall en passant par le hip-hop. Du bon son jusqu’au bout. C’est l’occasion de faire honneur au gâteau qui a été préparé avec amour par de fervents massives. C’est dire l’importance qu’un sound peut prendre dans le cœur de ses fans. Puis Komposti sound revient en force. La salle se vide lentement et quand les lumières se rallument, nombreux sont ceux qui n’avaient pas vu le temps passer. Dur de se dire qu’il va falloir attendre trois mois avant la prochaine édition… Mais Cultural Jam Session ne saurait nous laisser sans rien. Un autre big artiste français à ne pas rater est prévu pour le vendredi 18 février au Hublot : Blacko aka Afrikaf (ex-Sniper) ! Surtout, prévoyez vos préventes et procurez-vous au plus vite si ce n’est pas déjà fait l’album Enfant Du Soleil en téléchargement libre sur Internet et à faire tourner autour de soi au maximum ! On finira en annonçant la sortie imminente de la compilation From France To Jamaica sur le label Undisputed Records, sélection par Irie Crew des meilleurs titres sortis sur les labels français en 2010 où l’on retrouve entre autres Sizzla, Anthony B, Konshens, Million Stylez etc. Que du bon son, évidemment !
Big up & maximum respect à tous !

Simba
Reggae City Reporter


(pour Reggae-Est, NancyByNight et ReggaeMag.fr)

Dub In VO & Dubmatix présentent "Breakdown System"

Pour garder le rythme et passer tranquillement l’hiver, DBDC annonce la sortie d’une nouvelle production qui n’est autre qu’un split vinyl aux vibrations dub, drum n bass, dubstep issu de la rencontre entre les lorrains de Dub In VO et le canadien renommé de Dubmatix. Une production où figurent des invités de qualité croisés sur les tournées 2009 et 2010 parmi lesquels Kulcha Ites, Dennis Alcapone et Mighty Howard. 
En partenariat avec Culture Dub, Reggae-Est.fr, CD1D.
Sortie officielle le 4 décembre 2010

Actuellement disponible chez DBDC
Et sur http://www.cd1d.com dès janvier 2011

DUB IN VO RELEASE SPLIT VINYL
LE 4 DECEMBRE 2010 A L’AUTRE CANAL A NANCY
(JDM d’Hiver : Israel Vibration, Gérard Baste (ex-Svinkels)…)

Le groupe Dub In VO se place dans l’électro live laissant libre court à son imagination pour mêler dub, électro, drum n bass, dubstep…
Officiant sur la scène européenne depuis 2006, un premier LP sort en collaboration avec Dubmatix et s’écoule à 500 exemplaires. En 2008, l’album The Needle, riche en invités notables (Charly de Sayag Jazz Machine, Rudy de JMPZ, Marc Urani de Groundation…), produit par DBDC et distribué par Mosaïc se vend à plus de 1000 exemplaires en moins de 18 mois. Depuis début 2010, le groupe est composé de 4 musiciens accros aux sons : Toma Copier à la batterie, Ben Cahen à la basse, Digital Garden aux machines et Alx aux samples et fx. Lors de la Dub Invasion au Glaz’art en août 2010, ils innovent avec une formule sound system réunissant les deux machinistes.

Contact label
DBDC
Maison Eclusière n°4
54850 Messein

La Boutique des Artistes

C’est en 2007 que Gil décide de créer un site de vente en ligne nommée LaBoutiqueDesArtistes.com qui se présente comme un diffuseur de la culture rasta et de certains artistes reggae. Présentation d’une structure qui se met en quatre pour satisfaire les amateurs.

Cette boutique en ligne dédiée à la promotion d’artistes reggae et au mouvement rasta est composée d’une petite équipe menée par Gil. Au début des années 1980, Gil découvre le reggae et assiste même au concert de Bob Marley au Bourget. La passion est en marche mais pendant de longues années, il ne voit pas comment en faire une activité professionnelle, n’étant lui-même pas musicien. Il fait ses débuts en suivant Pierpoljak en tournée pour l’album Stim Turban, vendant t-shirts, affiches et CDs. De là, les contacts se développent et les demandes avec. C’est en multipliant tournées et concerts, en côtoyant toujours plus le public qu’il en cerne les besoins et décide de créer cette boutique en ligne en 2007. Elle répond au constat d’un cruel manque d’originalité et d’une grande banalité des produits associés au reggae et à sa culture proposés sur le web. Il y a bien des disquaires en ligne très professionnels, mais lorsque l’on cherche à se procurer autre chose que des albums ou des vinyls, la tâche devient plus ardue et moins concluante. Voilà ce qui le motive à se lancer dans cette aventure. La Boutique Des Artistes souhaite faciliter l’accès à tout un patrimoine culturel avec pour seul objectif : offrir au public reggae des articles originaux, de qualité et rares dans les meilleures conditions possibles. La France regorge de talents dans la communauté reggae qu’il s’agisse aussi bien de musiciens, que de peintres, écrivains ou artisans. La Boutique Des Artistes a choisi de se baptiser ainsi car elle se positionne comme une plateforme qui fait le lien entre les artistes et le public. Le site présente une gamme diversifiée de vêtements à destination des femmes, des hommes mais aussi des enfants. On y trouve également une section spéciale « Jamaïque », des sacs et tentures, des bijoux rastas (notamment des croix éthiopiennes), une section décoration d’intérieur toute récente et qui devrait se développer, et une consacrée à la musique où se procurer albums autoproduits, spécialités dub, DVD, et tambours rastas. 

Le site a également créé une structure permettant d’éditer des livres, constant la pauvreté des lectures sur la culture rasta disponible en français. L’activité démarre avec la réédition de l’ouvrage Jah Rastafari de Boris Lutanie, dès 2007. L’année suivante, ils saisissent l’opportunité d’éditer la traduction française de la Kebra Negast. Puis, le Guide Des Dreadlocks et, plus récemment, Les Pionniers du Reggae en France. Ils souhaitent ainsi favoriser l’approche culturelle et rectifier certains clichés qui persistent sur le mouvement rasta. L’équipe met un point d’honneur a respecté l’éthique du développement durable. Elle privilégie des produits respectueux de l’environnement dans ses impressions, ses emballages et les encres utilisées (partenariat avec la marque 111). Ceci est associé à une approche équitable qui fait place aux fabrications africaines comme pour les t-shirts rastas. Ouverts à tout partenariat et proposition, l’équipe de La Boutique Des Artistes restent disponibles pour étudier tout projet. Vous l’avez compris, le bonheur ne se trouve parfois qu’à portée d’un seul clic !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #15 - décembre 2010/janvier 2011)

Blacko - Le soleil pour ambition

Tout le monde a en tête Blacko, le raggaman du groupe de rap français Sniper. Celui qui chantait avec Soprano le titre qui nous a bercés toute l’année 2007 « Ferme Les Yeux Et Imagine-Toi », l’auteur de nombreux featuring avec des artistes aussi bien hip-hop que du ragga frenchy. Celui qu’on appelle aussi Lionkaf, Solitary Lion et maintenant Afrikaf… 

Fondu dans cette masse d’informations, il y a un homme, Karl Appela, à qui nous avons demandé de revenir un peu sur son parcours personnel dans la musique et sur son identité actuelle, avec la diffusion sur Internet en téléchargement gratuit de son premier album solo intitulé Enfant Du Soleil.

Pour commencer, tu as de nombreux pseudos, comment doit-on t’appeler ?
Je suis Karl Appela quelque soit le pseudo que je puisse utiliser. Le public me connaît principalement sous le nom de Blacko mais il peut s’attendre à me retrouver sous d’autres appellations. C’est dommage et triste de se résumer à un seul pseudo. Je pense que ça dépend de la tendance du moment. Mais quoi qu’il arrive, je reste toujours Karl Appela ; ça, ça ne change pas !

Comment se sont passés tes débuts dans la musique et l’envie d’en faire ? Quels sont les artistes qui t’ont le plus influencé ?
Très jeune, vers l’âge 7 ans, j’ai écouté du reggae. Il y a l’album Uprising de Bob Marley qui m’a vraiment marqué, je l’écoutais tout le temps. Après, vers 11 ans, c’était plutôt le rap jusqu’à 18-19 ans avec les pionniers de l’époque comme NTM ou IAM. C’est pour ça que je suis toujours entre reggae et rap. J’aime beaucoup le reggae roots, tout ce qu’il y a jusqu’au début des années 80, avant le son digital, comme Linval Thompson, Junior Reid ou Michael Rose de l’époque, ça me parle…

Que peux-tu dire de l’aventure Sniper ? Est-ce vraiment fini ?
C’est le passé, c’est fini depuis 2007. Il y a beaucoup d’autres choses devant moi maintenant. Quoi qu’on puisse en dire, c’est totalement terminé et si le groupe revient ce sera sans moi. 

Comment a eu lieu la collaboration avec Soprano sur le titre « Ferme Les Yeux Et Imagine-Toi » qui a connu un grand succès et t’a placé sous les projecteurs ?
C’est à force de se rencontrer derrière les scènes. Soprano voulait qu’on fasse un tune ensemble. Ca a donné ce titre. Il l’a mis sur son album et le reste a suivi. La notoriété de Sniper et celle des Psy 4 y est pour beaucoup dans cette rencontre musicale. 

Comment présenterais-tu en quelques mots ton premier album, Enfant Du Soleil, qu’on peut trouver en téléchargement gratuit sur Internet depuis plusieurs mois ?
Déjà c’est un album 100% reggae francophone. C’est aussi mon premier album reggae et probablement pas le dernier. J’avais hésité entre Enfant du Soleil et Etats d’Ame pour le titre, car j’y parle de ce que je ressens. Je suis un récepteur, je me contente de donner ce que je reçois, je ne sais pas si ce sont vraiment des messages. Ce sont des textes complètement personnels, pas de fabulations comme on peut avoir dans le rap bien souvent. J’y parle beaucoup de spiritualité car c’est tout ce que j’ai depuis le jour de ma naissance (5 février 1979, ndr) dans ce monde trop virtuel. Certains évènements comme les accidents de scooter que j’ai eus m’ont permis de prendre conscience de questions existentielles que Babylone ne veut pas qu’on se pose. Simplement, je les exprime avec sincérité.

Où en sont aujourd’hui tes relations avec Desh Music, qui devait sortir l’album et avec qui tu es en procédure judiciaire depuis ?
Quand je pense à Desh Music, je vois une pierre tombale. Or, ma musique c’est un oiseau et il doit voler. Nos relations sont plutôt mauvaises, nous sommes toujours en procédure mais je ne suis pas trop l’affaire. Ils ne vont certainement pas lâcher et on va avoir de leurs nouvelles dans les mois qui viennent.

Tu fais partie de Roaring Music en tant que chanteur et music maker. En quoi cela consiste-t-il ?
Roaring Music est une structure qui vient de se mettre en place. C'est un collectif de quelques personnes. On a été bloqué par les procès et la sortie de l'album Enfant Du Soleil mais on ne lâche pas ! Il y aura aussi mon second album à venir en téléchargement gratuit sur internet, notamment sur mon site. On part dans l'optique de gagner nos vies sur scène. Là, nous sommes en pleine préparation pour une tournée live avec nos propres musiciens, pour 2011

Le clip de « Chante » vient d’être réalisé et mis sur Internet. Comment cela s’est-il passé et pourquoi ce choix ?
C’était le premier morceau de l’album à la base et il peut parler à tout le monde, il est très accessible. Tout le monde chante ! C’est le premier clip mais beaucoup d’autres vont suivre sur « Déracinés », « Douce France », « Regarde-Moi »… C’est quelque chose qu’on a aimé faire et c’est un bon moyen de diffusion alors, oui, de nombreux autres clips à venir d’ici la sortie du deuxième album. 

Te considères-tu au fond de toi comme un rasta ?
Non. Si tu écoutes « Homme Parmi Les Hommes », tu comprends. Je suis un homme parmi les hommes. Je crois en cette planète bleue sur laquelle je suis entouré de vies humaines. On met des frontières, des étiquettes partout. Babylone veut tenir tout le monde en esclavage. Il y a pourtant qu’une planète bleue. Je serai pour une politique du peuple, une religion du peuple tout simplement.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ton second album qui est annoncé pour bientôt ?
Il sera plus éclectique dans les sons, plus hip-hop, mais toujours issu de la même inspiration. On espère qu’il sera prêt pour l’hiver, pour la fin de l’année… D’ici-là, des clips, des dates, on ne va pas chômer ! 

Que penses-tu de la scène reggae actuelle en France, en Jamaïque et dans les Antilles ?
C’était vraiment bien le reggae à l’époque de Bob Marley et d’Island Record. Mais il y a un élan de conscience dans cette musique qui dérange et c’est pour ça qu’elle est si peu sur le devant de la scène. Je trouve parfois dommage qu’on laisse peu de place aux artistes français dans de gros évènements, comme le dernier Garance Festival. C’est une scène très riche et de qualité pour ce qui est du reggae. Pour le dancehall, je ne peux pas dire, ce n’est pas mon créneau…

Pour finir, quelques mots d’encouragement pour les lecteurs de Reggae Vibes ?
Continuez d’écouter du reggae et diffusez-le encore plus ! Ne serait-ce qu’en ouvrant ta fenêtre, en faisant découvrir à ton voisin. Qu’on soit encore plus nombreux, qu’il y ait plus de concerts, un maximum de reggae music !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #15 - décembre 2010/janvier 2011)

Les Frères de la Rue

Le 8 novembre dernier est sorti le nouvel album des Frères de la Rue, Ton Attitude, sur le label Yagba Sound. Bon voyage dans le goumbé reggae !
Ce groupe naît en Côte d’Ivoire, en 1991, autour de deux frères, Galaïfa et El Mouroura, guidés naturellement vers la musique par une mère qui pratiquait le chant. En 1995, après leur passage au Fescapo, leur premier album Fanta Sidibé sort en Côte d’Ivoire ainsi qu’au Burkina. C’est alors le début d’un voyage musical qui dépasse les frontières. En 1998, ils débarquent en France avec plein d’idées pour poursuivre l’aventure des Frères de la Rue. Ils enregistrent un quatre titres en 2003 Avant Tout y a La Vie, puis une musique pour le court métrage Paraboles de Rémi Besançon, un titre pour la compilation Fnac Autoprod Musiques du Monde… Influencés par la musique mandingue, la chanson française et le reggae africain, Les Frères de la Rue ont créé leur style à part entière au croisement de ces diverses vibrations. Ils l’appellent le « goumbé reggae ». Le goumbé est un style traditionnel originaire du sud ouest de l’Afrique qui mêle tempo et chant. Ils y ont ajouté la guitare skank du reggae qui donne du tonic et en ont fait le goumbé reggae. Métis dans les styles, ils le sont également dans les langues manipulées. Français, Djoula et Moré se côtoient harmonieusement sur l’album. Ainsi ils s’adressent aussi bien à leur pays d’origine qu’à leur public français. Avec ce nouvel opus, ils veulent retourner à la source, se mettre face aux anciens, partager de la joie et de l’amour. Inspirés par la foi dans laquelle ils ont été éduqué et par le monde qui les entoure, leurs textes abordent notamment la politique, la religion, les traditions… Leur tournée commencera le 15 janvier 2011 par une date au New Morning. De nombreux festivals et concerts suivront tout au long de l’année 2011. Ces petits frères d’Alpha Blondy et de Tiken Jah Fakoly pourraient bien vous faire souhaiter davantage de reggae venu d’Afrique. « A bao bao à tous les frères et sœurs et bienvenue dans le goumbé reggae ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #15 - décembre 2010/janvier 2011)

Bad Weed Krew

Bad Weed Krew est une bande de mauvaise herbe à l’inspiration reggae-dub foisonnante.
Le Bad Weed Krew a été créé en 2005 par Basskwal. Après avoir évolué dans Foutafamilia de 1994 à 2000 puis travaillé à l’élaboration du premier album d’A.R.M. Posse, il part dans les Cévennes et décide de monter un collectif qui réunira toutes les bonnes connexions rencontrées au fil des années. Il choisit de le baptiser Bad Weed Krew pour toute l’ambiguïté de l’expression « Bad Weed » et « Krew » pour l’idée d’ouverture qui est à l’origine de ce projet musical. Dans la lancée, suit le montage d’une association à laquelle se greffe un label, tous deux nommés The Big One, et d’un studio The Green Ark (en hommage au célèbre Black Ark de Lee Perry). L’album Watta World, sorti il y a quelques mois, est le premier fruit mûr de ces cinq années de travail accompli. C’est un album original de pur reggae-dub qui regroupe, sur 19 titres, deux riddims : Watta World, un instrumental one drop roots reggae à la sonorité mélancolique, sombre et spirituelle, et Don’t Give Up, sur un style rockers, qui répond à la première, armée d’espoir et de rage de vaincre. Pour chaque riddim, des versions différentes posées par les chanteurs du collectif basés aussi bien à Londres (Jah Free, Gary James) qu’à Paris (Junior Cony, Killa Carltoon, Mr Skiwi) ou à Montpellier (Rhum J, Miles…). La diversité est à l’honneur et cela se constate également dans les influences musicales présentes (dub, raï, hip-hop, blues…) ainsi que dans les langues chantées. Pas de français, mais de l’anglais, de l’arabe, du créole… Cet album se veut métisse, intemporel, universel. Des versions dub, des remix, des vinyls issus de ces sessions devraient sortir dans les prochains mois. Cet album s’annonce comme le premier d’une série dont le concept est de travailler le développement d’un riddim dans toute sa subtilité avec toujours plus d’influences et de nouveaux chanteurs et musiciens. Pour la suite, c’est le montage d’une tournée qui est prévu pour le Bad Weed Krew. Objectif : aller sur les routes et balancer leurs bonnes vibes !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #15 - décembre 2010/janvier 2011)

JDM d'Hiver - Israel Vibration (04 décembre 2010 - L'Autre Canal - Nancy)

Pour la troisième édition de la version hiver du festival réputé de Lorraine qu’on appelle Le Jardin du Michel, l’équipe de Turbul’lance et L’Autre Canal avaient concocté une programmation variée mêlant reggae, hip-hop et électro. En tête d’affiche, les incontournables jamaïcains d’Israel Vibration venus annoncer la sortie de leur nouvel album intitulé Reggae Knights. Pour compléter le tout : Gérard Baste (ex-Svinkels), The Subs, les lorrains de Dub In VO et Incredible Polo. Démarrage le samedi 4 décembre 2010 dès 20h !
Avec une programmation de la sorte, certitude que L’Autre Canal se remplirait aisément. L’année passée, pour la seconde édition de ce Jardin d’Hiver du Michel, l’équipe nous avait invités à apprécier Babylon Circus, Beat Assaillant ou encore le sound system allemand Higher Level. Distribuée dans les deux salles, la proposition musicale avait eu de quoi satisfaire le public présent. Du coup, nous pouvions nous attendre à une programmation d’envergure au moins égale pour ce nouveau volet. Avec Israel Vibration comme invité de marque, le niveau était annoncé.
Ce sont Incredible Polo et Gérard Baste qui ouvrent le bal. Ca grouille de monde à L’Autre Canal. Bon esprit, il fait froid dehors mais les âmes présentes ont en eux toute la chaleur bienvenue pour partager ensemble un bon moment. 22h30, arrivée des jamaïcains sur scène. Qui se lasserait de les voir et de les revoir encore ! Leur carrière atteste de leur place dans l’histoire du reggae music. Plus de trois décennies et aucun affaiblissement ! Toujours présents à l’appel, toujours présents dans les bacs et toujours armés de leur foi Rastafari ! Bien que, depuis quelques années déjà, les soldats ne soient plus que deux (Skelly et Wiss) à représenter Israel Vibration – Apple ayant préféré poursuivre son chemin musical en solo – cela n’altère en rien ce que propage leur musique. En tournée française et européenne pour la sortie de leur nouvel album Reggae Knights, les deux chanteurs d’Israel Vibration restent fidèles à eux-mêmes, pour notre plus grand plaisir. Mais comment revisiter plus d’une dizaine d’albums et présenter le nouveau en à peine plus d’une heure ? « Cool And Calm », « On The Rock », « The Same Song »… La grande salle de L’Autre Canal est complètement comble, les yeux rivés sur la scène que ce soit des gradins à la fosse. L’énergie est de la partie, on assiste même à du pogo dans la fosse ! Rien à voir avec le dernier passage d’Israel Vibration à L’Autre Canal deux ans auparavant aux côtés d’Anthony B où l’ambiance était restée plus tranquille pendant leur show. Skelly et Wiss clôturent leur set dans une bonne humeur générale. Changement de salle, évolution dans la musique, c’est au tour de Dub In VO d’enflammer le public. Les Lorrains sont également là pour fêter un évènement. Le jour même est marqué par la sortie officielle du split vinyl BreakDown System avec le canadien Dubmatix. L’art du dub n’a pas de frontière ! Un objet inédit à se procurer pour bien passer l’hiver. Le groupe plonge la salle dans un univers cinématographique par la projection d’une intro vidéo (visible sur leur MySpace). Succession de rythmes dub, dnb, dubtep qui met le public en transe et transforme les lieux en un véritable club. Après une heure de set riche en infrabasses, les amateurs ont pu continuer leur parcours en passant par l'espace merchandising afin de se procurer le fameux split vinyl et les t-shirts du groupe. A noter qu’il est possible d’acquérir BreakDown System au Mange Disques de Nancy ainsi qu’à la Fnac, ou en contactant le label DBDC. Dès janvier, il sera également en vente sur CD1D.com. Partout où on regarde, ça foisonne de monde aussi bien dans la salle, les couloirs, près du bar ou au coin fumeur. On vous l’a dit bonne ambiance et convivialité générale. Pour finir, ce sont les belges de The Subs qui prennent possession de la grande salle. De l’électro en guise de conclusion. Même si ça ne peut pas satisfaire tout le monde, peu importe, on en profite jusqu’au bout. Les habitués du dancefloor ont matière à se laisser aller et les autres peuvent continuer de profiter des lieux et de partager de bons moments. 1h30 du matin annonce l’extinction du son, il est temps de quitter L’Autre Canal. Cette soirée est passée bien vite, riches aussi bien en vibrations musicales qu’humaines. On ne manquera pas de garder un œil sur la prochaine édition et même, avant ça, de réserver le premier week-end de juin 2011 qui accueillera la 7ème programmation du Festival du Jardin du Michel à Bulligny. Des premiers noms déjà forts alléchants : Groundation, Raggasonic, Patrice, Chinese Man, Les Ogres de Barback, Beat Torrent, Lexicon… A suivre !
Merci à toute l’équipe !

Simba
Reggae City Reporter


Tiken Jah Fakoly (28 novembre 2010 - L'Autre Canal - Nancy)

Après avoir accueilli en octobre Alpha Blondy à l’occasion des NJP sous le chapiteau bondé de la pépinière de Nancy, novembre faisait place au second grand représentant engagé de Côte d’Ivoire : Tiken Jah Fakoly. L’évènement programmé par Label LN se tenait le dimanche 28 novembre 2010 à L’Autre Canal dès 19h. En première partie, un artiste sénégalais : Doudou Diouf.
Pour ce concert, il s’agissait de maîtriser les horaires. 19h avait été annoncé et il était préférable d’être à l’heure car la montée sur scène de Doudou Diouf s’est faite sans attendre. Ils proposent une session acoustique aux accents reggae et afro-beat mêlés. Le public intéressé par cette découverte est attentif et frappe dans les mains quand le signal est donné. Ce soir, diversité de génération et de culture se côtoient. Petit entracte pendant que les musiciens de Tiken Jah s’installent sur scène. 19h40, voilà le moment d’accueillir l’artiste ! Pour l’occasion, la scène a été décorée au thème du dernier album. Sur le fond, ce sont les mots « Tiken Jah Fakoly – African Revolution » qui vont accompagner le show. Et sur chaque côté de celle-ci, trois drapeaux verticaux dédiés aux grands représentants africains, parmi lesquels Haile Selassie Rastafari. Ceci annonce l’atmosphère du concert qui va suivre. Tiken Jah, comme toujours, est venu délivrer des messages et il serait appréciable que tout le public présent en mesure l’impact. L’homme ne mâche pas ses mots quand il parle de politique et de prise en main du peuple africain. Il commence par « Il Faut Se Lever », « Promesses Bla Bla » puis un titre du dernier album « Sors De Ma Télé ». Les morceaux des différents albums s’enchaînent, notamment « Ouvrez Les Frontières ». On peut se rendre compte que la discographie de Tiken Jah commence à peser, que les spectateurs connaissent les paroles et qu’ils sont sous le charme du charisme de ce représentant africain du reggae. Avec ses musiciens, il propose un medley qui traverse son parcours, ce qui atteste qu’il ne sera malheureusement pas possible de jouer tous les morceaux que chacun voudrait entendre. On passe par « Y en a Marre », « On A Tout Compris », « Quitte Le Pouvoir » « Le Balayeur »… La révolution africaine est là et à en juger par la foule qui habite L’Autre Canal en ce dimanche soir les soldats pourraient être plus nombreux qu’on ne le croit. Comme Tiken Jah a plus d’un tour dans son sac, il poursuit par une session acoustique. Après avoir quitté son ensemble traditionnel, il revient sur scène pour cette nouvelle vibration. Trois morceaux sont joués dans cet esprit dont une formidable version du titre « Plus Rien Ne M’Etonne ». Le public découvre un Tiken Jah qu’il connaît moins. Un interlude juste bien mesuré pour garder connecté le public. Retour des musiciens pour quelques derniers morceaux toniques et profonds : « Political War », « African Revolution »… Deux heures de concert où Tiken Jah a donné tout ce qu’il avait et a été fidèle à lui-même. Si le public est resté relativement calme par rapport à l’intensité du moment, il n’en reste pas moins que l’on peut apprécier l’évolution de la portée de la musique de Tiken Jah Fakoly au fil des années. Les albums et les concerts se sont succédés et l’artiste n’a jamais faibli : Mangercratie (1999), Cours d’Histoire (2000), Françafrique (2002), Coup De Gueule (2004), L’Africain (2007), African Revolution (2010), Live à Paris (2008)… des pièces à avoir dans sa discothèque ! Il est 21h45 lorsque le show s’achève. Un beau moment, tourné vers l’Afrique et du conscient à foison. Pour parfaire le tableau, on aurait pu souhaiter un tout petit plus de chaleur humaine, de mise en avant des musiciens et de sons à la sonorité claquante qui prend aux tripes. Mais ce ne sont que des points de détail qui n’entachent en rien le mystique et le magique qu’ont offert Tiken Jah Fakoly et ses musiciens au public nancéien. Merci à tous !

Simba

(pour ReggaeMag.fr)

samedi 19 février 2011

Yaniss Odua / Irie Crew / Buschwerk (19 novembre 2010 - Le Hublot - Nancy)

Moins de deux mois après la 4ème édition de Flying To Jamaica qui avait reçu au côté d’Irie Crew Serengeti ft. Lady Louise ainsi que Dee Buzz, Cultural Jam Session nous proposait une soirée mettant à l’honneur un artiste antillais que le public nancéien porte dans son cœur : Yaniss Odua ! Après plusieurs passages sur nos terres lorraines - notamment deux soirées encore présentes à l’esprit tant l’ambiance y était massive : version sound system en janvier 2008 à  L’Autre Canal à l’occasion des 4 ans de Irie Crew, et backé par le Faya Soldiers Band en novembre 2009 à La Chapelle des Trinitaires partageant l’affiche avec Straïka D et Aka Koxx -, Yaniss Odua posait à nouveau le pied en Lorraine pour une session sound system menée par Irie Crew. Un petit feedback riche en vibes complété par la venue du sound system allemand Buschwerk. Le rendez-vous était fixé le vendredi 19 novembre au Hublot dès 20h pour cet évènement de haut niveau !
Entrée en matière signée Irie Crew : T-zion et I-nity, ou l’art et la manière de pratiquer le sound system comme il se doit ! Les massives ont répondu à l’appel pour cette nouvelle venue de Yaniss Odua à Nancy. En attendant que l’homme monte sur scène, on se met dans la danse. Irie Crew sait nous proposer des morceaux tout nouveaux du cru 2010 avec Damian marley & Nas, Jah vinci, Vybz kartel, Konshens, Gyptian, Tarrus Riley mais aussi des classiques roots et des incontournables Sizzla, Capleton, Shabba Ranks, Barrington Levy, un gros passage rub-a-dub et un bon tribute à Gregory Isaacs qui nous a quitté récemment. On sirote du punch en passant un agréable moment. Les tunes s’enchaînent et donnent la cadence. La même interrogation commence à poindre dans tous les esprits : mais quand va-t-il monter sur scène ? Ca ne saurait tarder. Peu avant minuit, I-nity annonce le grand moment de la soirée. En route pour Jah Kingdom avec Yaniss Odua ! Il apparaît sur scène, le sourire aux lèvres et plein d’énergie. Le public est ravi, prêt à danser et à chanter sur les morceaux qu’il connaît par cœur. Depuis Yon Pa Yon sorti en 2002, l’album qui l’a révélé et où figuraient les titres-phares « La Caraïbe » et « Mal Au Cœur ». Yaniss a poursuivi son petit bout de chemin. On avait pu le retrouver ensuite sur High Tunes en 2007 au côté de Straïka D et Matinda, puis en 2008 sur le Hits 2 Hits qui lui était consacré. Ce soir, Yaniss Odua est venu apporter un petit peu de tout son parcours au public nancéien. Des vibes reggae, dancehall, conscientes et déterminées, tout ce qu’on aime. « Caribbean Ting », « Qui Est-Ce Qui », « Pas Comme Ca », « Mal Au Cœur »… une vingtaine de riddims chevauchés jusqu’au final avec « La Caraïbe », toujours riche en émotions tant la connexion est générale. Pour finir la soirée, place au sound system allemand Buschwerk pour une sélection nu-roots dancehall tandis que Le Hublot se vide tranquillement. On aurait bien voulu un peu plus de Yaniss Odua mais toutes les bonnes choses ont une fin !
Maximum respect à tous : Yaniss Odua, Irie Crew, Buschwerk, Cultural Jam Session, Le Hublot, la sécurité et tous les massives présents !
Prochain rendez-vous le 22 janvier 2011 à L’Autre Canal : Flying To Jamaica #5 ! Les sound systems Komposti et 4ward Squad ainsi qu’un invité exclusif, Taïro ! Autant dire que Cultural Jam Session sait comment nous rendre accro à sa programmation !

Simba
Reggae City Reporter


Lord Bitum / Raggadikal Sound / Natural Mat (10 novembre 2010 - Le Clou - Nancy)

L’habituel 11 novembre férié se voulait annonciateur d’un long week-end qui méritait d’en profiter un maximum avec de bonnes vibrations. Et pour ne pas en perdre une miette, pourquoi ne pas commencer dès le mercredi 10 novembre au soir ? Pour cela, rien de plus simple ! Depuis plusieurs semaines était annoncée la venue de Lord Bitum accompagné du Raggadikal sound au Clou à Nancy pour démarrer les festivités directement au top niveau. Evènement immanquable et qui se voulait gratuit en plus ! A l’affiche, pour compléter le tout : Natural Mat aux platines. Sound system vibrations au Clou dès 21h !
C’est dans un Clou complètement aménagé pour l’occasion, laissant un maximum d’espace libre pour les nombreux massives attendus ce soir, que le Raggadikal Sound et Natural Mat avaient installé leur sono. Tout était réuni pour apprécier toute l’ampleur de la musique reggae dans un esprit sound system. Un warm up signé Natural Mat mettant à l’honneur le nu-roots (Jah Cure, Fantan Mojah, Morgan Heritage…) après avoir introduit avec un respectueux titre du grand Gregory Isaacs. Le Clou se remplit tranquillement. On boit un verre, on discute, on se laisse porter naturellement par le rythme de la musique. Raggadikal prend la relève, Imanity pour nous servir. On poursuit sur la même lancée. Pourquoi en changer ? Cette direction semble la bonne à la vue des massives présents au Clou qui commencent à se déhancher sérieusement. C’est le moment d’accueillir l’invité de la soirée, celui qu’on attendait avec impatience de voir prendre le micro à Nancy : Lord Bitum ! Lion Gools aux platines pour lui donner le tempo. Qui n’a pas déjà entendu parler de K2R Riddim où Lord Bitum a chanté pendant plusieurs années ? Qui n’a pas déjà apprécié un featuring où il partageait le micro ? Et bien, si ce n’est pas encore fait, le moment est venu. On ne manquera pas de préciser qu’il est toujours possible de se procurer le volume 1 de Lord Bitum & Friends mais aussi de miser sur cet artiste au talent incontestable sur MyMajorCompany : http://www.mymajorcompany.com/Artistes/lordbitum/. Le public nancéien n’avait pas encore eu l’occasion d’apprécier les vibes de Lord Bitum dans sa ville. Ce soir, ce sera chose faite. C’est pourquoi Le Clou a été investi sans attendre. Avec Lord Bitum c’est reggae, ragga, jungle… Pas de limite mais que des good vibes ! Ils enchaînent ses titres, communique avec le public qui lui donne le change. On apprécie « Je Ne Lâcherai Pas l’Affaire », « Bizness », « Fenomenomic »… La température monte au Clou. Et puisque la nuit n’a pas encore touché à sa fin, Lord Bitum quitte le micro pour nous proposer sa sélection aux platines. Reggae et jungle se côtoient. C’est dans un esprit complètement détendu et festif qu’on profite du moment. Echange de vibrations et de sourires ! A quand la prochaine soirée ? Pas d’inquiétude, ça ne saurait tarder et vous serez les premiers informés !
Big up au Clou, à Lord Bitum, à Raggadikal, à Natural Mat et à tous les massives présents pour leur bon esprit qui fait de ces moments des souvenirs mémorables.

Simba
Reggae City Reporter


Mighty Diamonds / Linval Thompson / Tony Nephtali & Band (16 novembre 2010 - Chapelle des Trinitaires - Metz)

Le rendez-vous Reggae Roots de cet automne était planifié pour le mardi 16 novembre à La Chapelle des Trinitaires à Metz. Melting Pot avait mis le paquet pour proposer une affiche alléchante qui comblerait le public mosellan : le mythique trio jamaïcain des Mighty Diamonds ainsi que Linval Thompson. En première partie, place était faite à un groupe local : Tony Nephtali & band. Pas de faux semblant ce soir, du reggae roots à foison pour emplir les lieux de la Chapelle dès l’ouverture des portes à 20h00.
Sans attendre, Tony Nephtali et son band prennent place sur scène, peu après 20h30. Ce groupe lorrain en croissance a tout pour surprendre tant le niveau est maîtrisé. La musique, ils l’ont dans la peau et ça s’entend. Enregistrant actuellement leur premier album que nous devrions pouvoir apprécier au début 2011, ils sont venus ce soir présenter leur musique. Un band remodelé depuis les dernières prestations mais qui n’a rien perdu en qualité musicale, bien au contraire ! On sent bien l’osmose qui en découle et qui permet de mettre en valeur tout le talent pour faire du reggae music qu’ils possèdent. Sans parler de la présence scénique de Tony Nephtali ! C’est armé de ses plus forts messages, de conscientes réflexions qu’il s’adresse ce soir au public messin qui n’a pas manqué de venir tôt pour l’occasion. Avec cette énergie et ce sourire, on ne peut que gagner en espoir et en foi. « Laisse Les Croire », « Trouve », « Mr Le Président », « Notre Père », « Nos Maux »… Nephtali se bat pour un monde meilleur… ça coule de source et on suit le mouvement. Mais le temps passe trop vite, c’est déjà le moment d’annoncer la suite : après une courte pause, c’est Linval Thompson qui monte sur scène accompagné du Handcart Band, qui escorte les jamaïcains présents ce soir. L’homme arpente le reggae music depuis plus d’une trentaine d’années et c’est à croire que rien ne pourra l’arrêter. On avait pu l’apprécier au sein d’Inna De Yard en avril 2009 à L’Autre Canal à Nancy. Le roots, ça le connaît ! On connaît tous son titre « I Love To Smoke Marijuana », incontournable ! La Chapelle presque entièrement comble se détend au rythme du reggae des origines. C’est maintenant au tour des Mighty Diamonds de nous montrer ce qu’ils savent faire. Ces légendes vivantes ne sont plus à présenter. Les années 1970 ont accueilli leurs albums comme des perles qui ne vieilliront jamais. On citera When The Right Time Come, I Need A Roof. Toujours appréciable au fil des années ! Qui n’a pas envie de chanter, de danser sur “Pass The Kutchie” ? Minuit sonne la fin du concert. La Chapelle des Trinitaires se vide dans la bonne humeur, impatiente d’apprécier à nouveau un moment reggae de cette envergure.
Big up à Melting Pot, aux Trinitaires, aux musiciens présents et à tous les massives !

Simba
Reggae City Reporter


Clinton Fearon / Tidacoustyk / Raggadikal (28 octobre 2010 - Le Hublot - Nancy)

Ce n’est pas parce que les vacances pointaient leur nez que Nancy ne devait pas vibrer au son du reggae et faire sortir les amateurs de leur tanière pour l’occasion. L’association Melting Pot, efficace aussi bien dans la régularité que dans la qualité des évènements proposés en Lorraine, nous avait prévu de quoi marquer les vacances de Toussaint d’un sceau vert-jaune-rouge. Reggae roots à l’affiche du Hublot pour ce jeudi 28 octobre 2010 : Clinton Fearon & The Boogie Brown Band ! Mais aussi Tidacoustyk et le Raggadikal sound pour parfaire le programme. Ouverture des portes à 20h30.
Dès l’arrivée sur les lieux, force est de constater que le public n’avait pas manqué de marquer cette date sur son agenda. Très rapidement, les massives investissent Le Hublot, aussi bien à l’intérieur, qu’à l’extérieur. Partout, la douceur et la convivialité règnent ce soir. Pour s’échauffer, le Raggadikal sound est au contrôle. Lord Bitum est venu tout droit de Cergy pour proposer sa sélection aux Nancéiens qui se mettent tranquillement dans l’ambiance. Il est maintenant temps de passer aux choses sérieuses. Du reggae en live vous en voulez ? En voilà ! 
Tony Nephtali se charge d’annoncer à la salle la suite des évènements. Le trio de Tidacoustyk monte sur scène. Chant, guitare, percussion, en toute simplicité. Ils sont venus partager une fois de plus leurs vibes avec le public nancéien. Ce soir est particulier car ils viennent également promotionner la sortie récente de leur premier album Prologue, qui permet d’amener chez soi la fraîcheur de Tidacoustyk. Ils interprètent différents titres « Mama Warria », « Mad'moiselle »… et tout coule de source. Pour en offrir encore davantage, Lord Bitum arrive sur scène et prend le micro aux côtés de Tida pour une combinaison inattendue et exclusive qui ravit les massives.
Nouvelle transition. Les prochains à monter sur scène ne sont autre que le grand Clinton Fearon (ancien membre du groupe incontournable The Gladiators) accompagné du Boogie Brown Band. L’artiste est attendu à Nancy et Le Hublot est là pour en témoigner. Clinton Fearon et ses musiciens savent parfaitement ce que le public est venu chercher ce soir : du pur bon son reggae roots, tout simplement ! Ca tombe bien, cette recette-là ils la maitrisent à la perfection et peuvent la décliner indéfiniment avec toujours autant de saveur. Preuve est faite, Ils ont encore la main ! Le public est complètement chaud. Les titres s’enchaînent et on passe par « Rich Man, Poor Man », « Chatty Chatty Mouth »…. Tout est là pour danser et chanter à souhait. Rien ne les arrête, près de 2h de show ! Ce sont des sourires que l’on retrouve sur les visages de toutes les âmes venues se ressourcer au Hublot ce soir.
Pour laisser tranquillement retomber les vibrations avant l’extinction totale du son, nouvelle session sound system prête à combler les massives qui regorgent encore d’énergie. Raggadikal n’est jamais à court de bonnes vibes. Roots, nu-roots, français… Autant dire qu’en quelques heures à peine les oreilles ont eu de quoi se régaler. 

Simba
Reggae City Reporter


(pour NancyByNight et Reggae-Est)

Fête de la Musique 2010 - scène reggae - Thionville (57)

Pour fêter la musique à sa juste valeur, l’association Melting Pot a pris le soin de nous concocter une scène reggae qui ravira au mieux les adeptes : le jamaïcain Lorenzo accompagné du KGB band, les parisiens des Colocks et deux groupes locaux prometteurs Tony Nephtali & Band et Myal. Probablement le plateau reggae le plus alléchant de tout l’est pour cette fête de la musique ! Début des festivités avec l’arrivée sur scène de Myal. En leur compagnie, retour aux racines, du roots à foison pour ce groupe composé de huit musiciens qui savent toucher à tout en matière d’instruments. Des sons très roots-reggae-dub pour accueillir le public qui investit tranquillement le parc. Changement de plateau, les membres de Tony Nephtali & Band prennent possession de la scène. Retenez leur nom, ce groupe lorrain au talent stupéfiant mis au service du reggae roots, vous en entendrez certainement de plus en plus parler. Puis arrivée sur scène des parisiens du groupe Colocks. Greg au chant accompagné des musiciens qui forment le KGB band. Messages positifs et conscients tout au long de leurs morceaux, la connexion avec le public est totale. Vers 23h, arrivée de la tête d’affiche, le jamaïcain Lorenzo accompagné par les musiciens de Colocks formant le KGB band. Réputé notamment pour ses collaborations avec Irie Ites, le chanteur sait irriguer ce nu-roots dont nous sommes tellement friands. Il arrive sur scène plein d’énergie, prêt à donner le meilleur de lui-même et l’envie de danser. Que demander de plus pour clore cette soirée sans aucune ombre au tableau ! C’est dans un esprit détendu et festif que les amateurs de reggae ont pu partager ensemble leur amour de cette musique et ses valeurs dans un cadre des plus décontractés. 

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #14 - octobre/novembre 2010)

Special Delivery

Special Delivery voit le jour, en 2001, sous l’impulsion de deux passionnés de reggae-dancehall, JP Greve et Pierre Bost. Animés de grandes ambitions, ils décident de monter une structure dédiée à ce courant musical qui nous est cher. Ayant grandi au milieu de nombreux musiciens dont le fameux duo Bost & Bim, c’est naturellement que cette voie s’ouvre à eux…

C’est dans les paroles de Bounty Killer qu’ils entendent l’expression « Special Delivery » sur laquelle ils accrochent immédiatement. C’est tout trouvé, voilà comment se nommera leur structure. Celle-ci a la particularité d’être basée simultanément à Paris et à Londres, villes respectives des deux fondateurs. Cela leur permet de développer leur champ d’action sur les deux territoires différents que sont la Grande-Bretagne et l’Europe Continentale. Special Delivery, c’est avant tout un label reggae-dancehall développé progressivement en agence de booking à l’international ainsi qu’en structure de management.

Depuis les débuts, ce sont plus d’une dizaine de riddims (Clean Vibes, Judgement Time, Sugar…), plusieurs albums (notamment le premier opus de Lyricson Born To Go High en 2004) et des compilations comme les Finest Delivery vol.1 et 2 qui sont sortis sous cette appellation. Cette année a été marquée par la compilation francophone Livraison Reggae sur laquelle on retrouve une bonne brochette d’artistes de talent parmi lesquels Taïro, Blacko, Baby G, Admiral T… C’est en 2004 que l’activité commence à prendre de l’ampleur et qu’ils ajoutent à leur arc la corde de tourneur. Comme ils le racontent : « Un escroc de tourneur, Touko de Muziktribe, nous a planté sur une tournée de Lyricson et Queen Omega donc on a du monter la tournée nous-mêmes pour la sortie de l’album de Lyricson et, ensuite, on a enchaîné avec Lukie D et Queen Omega ». Autant dire que c’est devenu un mal pour un bien. Cette activité étant la suite logique du développement du label, elle aide à la promotion des productions et des artistes avec lesquels ils travaillent. On leur doit les premières tournées européennes de quelques grands du dancehall parmi lesquels Movado, Busy Signal, Assassin, Serani ou Demarco. Actuellement, ils travaillent régulièrement avec Lukie D, Kiprich, Million Stylez, Chukki Starr et Gappy Ranks. Pour ce dernier, ils en sont également les managers. Dernières tournées en date : celle de Serani cet été sur l’Europe et celle de leur poulain Gappy Ranks aux Etats-Unis.  C’est l’envie de voir de nouveaux artistes en Europe qui les a poussés à se placer sur le créneau du reggae-dancehall. Les structures traditionnelles se chargeant largement de faire tourner les artistes reggae roots incontournables, leur activité est ainsi complémentaire. « Cette musique est notre passion depuis un moment. On a envie de participer à son développement donc on amène de nouveaux artistes tous les ans ».

Dans les mois à venir, côté label, on devrait voir les sorties des riddims Longtime et Westside ainsi que le volume 3 de Finest Delivery. Côté booking, la tournée attendue de Romain Virgo pour l’automne, des dates régulières avec Million Stylez et la poursuite du tour du monde avec Gappy Ranks qui sera en Afrique, au Japon puis en Australie d’ici janvier. Son album est également en préparation. Tout comme ceux de Taïro ou Jah Sun. De multiples livraisons à surveiller de près !
Pour plus d’infos, suivez-les sur myspace.com/specialdeliverymusic, twitter.com/specialdmusic, facebook, ou par email : specialdbooking (at) hotmail.fr

Simba

(pour Reggae Vibes #14 - octobre/novembre 2010)