vendredi 13 juin 2014

Royaltings

Depuis 2007, Royaltings.com compte parmi les boutiques en ligne spécialisées dans la promotion de la culture rasta, ce que résume parfaitement leur credo : « the royal tings and wear fi di kings and empress »… A porter sans aucune forme de modération.

C’est lorsque Kutchy constate, avec Selecta Aya, qu’il manque sur le marché une gamme de prêt-à-porter urbain aux couleurs du mouvement rasta que naissent les prémisses de ce site marchand dédié. Kutchy gravite dans le milieu sound system depuis 1996 en tant que sélecteur du Haileman Sound, et commence, dès cette époque, à vendre quelques articles au sein de son entourage et de son réseau musical, qui s’agrandit au fur et à mesure des rencontres… Jusqu’à l’idée lumineuse d’une boutique en ligne, tout indiquée pour rendre accessible une sélection de produits témoignant des dimensions culturelles et spirituelles spécifiques au mouvement rasta, à la plus large audience possible. Pour baptiser ce nouveau magasin virtuel, il choisit ce nom, qui suggère l’histoire du mouvement par sa référence à l’Ethiopie, terre de sa majesté Haïlé Sélassié « Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, Lion Conquérant de la tribu de Judah », tout en usant du patois jamaïcain, familier à tous les passionnés de reggae, principal vecteur de diffusion de cette philosophie à travers le monde. En 2012, la boutique physique Royaltings ouvre à Montpellier. Mais, face à la crise et aux lourdes charges engendrées, celle-ci ferme ses portes après un an d’activité. La boutique en ligne, quant à elle, poursuit son expansion et n’échappe pas aux intéressés, référençant près de 1000 produits et livrant dans le monde entier ! Les festivals sont également autant d’occasions de proposer un stand et une partie de leur catalogue, axé sur la culture rasta, au travers des éléments qui la représentent : couleurs (vert-jaune-rouge), symboles (Lion de Judah, croix éthiopienne…), figures emblématiques (l’empereur Haile Selassie et son épouse, Marcus Garvey, Bob Marley…), l’Afrique et toute sa diaspora. La qualité et l’originalité sont des éléments déterminants dans le choix des produits, les catégories privilégiées étant les vêtements urbains, les accessoires et bijoux, les cosmétiques et encens naturels, ainsi que les livres, supports incontournables de transmission culturelle. Royaltings s’engage également en apportant son soutien à plusieurs associations humanitaires : Tariku, qui a pour objectif de favoriser l’entraide et la solidarité entre les habitants d’ici et d’ailleurs, participer au développement durable de l’Afrique ; à Shashamane, Ancients of the Days, qui contribue à l’accès aux aides et soins médicaux pour les rastas les plus âgés, Yawenta, qui œuvre pour les enfants en difficultés, ainsi que l’école primaire de la ville. En 2008, Royaltings a créé sa propre marque, InI Wear, qui continue à se développer et met aujourd’hui l’accent sur les projets associatifs, tout en poursuivant dans la même lignée depuis sa création : diffuser et rendre accessible à tous le mouvement Rastafari à sa juste valeur !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #35 - avril/mai 2014)

mercredi 11 juin 2014

Racine Congo

Après deux ans de travail à chercher leur sonorité et à trier parmi ses inspirations, le trio belge Racine Congo a sorti l’année dernière un premier album autoproduit, à mi-chemin entre reggae africain et chanson francophone.
Baptiste De Reymaeker (chanteur/guitariste), aka Roots Congo (d’où la traduction en français choisie comme nom pour la formation) a d’abord fait partie, pendant une dizaine d’années, du groupe Extinguish en tant que batteur. Il commence à y écrire quelques textes et, à la séparation du groupe, décide de fonder ce nouveau projet, avec Simon Danhier, chanteur lead de feu Extinguish. Puisque Baptiste s’est mis à la guitare et au chant, ils débutent les scènes en duo, Simon à l’accordéon, travaillant leurs compositions en vue de sortir un premier projet pour présenter Racine Congo. La basse s’impose comme une évidence dans les morceaux qui prennent forme et ils entraînent Thibaut Nguyen, ancien bassiste d’Extinguish, dans l’aventure. Ce premier album a été enregistré et mixé par Jonathan Vanneste, entre 2010 et 2012, dans plusieurs studios de Belgique. Les trois musiciens n’ont pas hésité à se frotter à divers instruments - Baptiste (guitare, chant, percussions, trompette), Simon (accordéon, mélodica, percussions, chœurs), Thibaut (basse) - et à solliciter quelques musiciens additionnels pour parfaire l’ensemble - Raphael Debacker à la basse, Lorenzo Di Maio à la guitare électrique et Charlotte Danhier, la sœur de Simon, au violoncelle. En grand collectionneur d’albums de tous styles, avec, en l’occurrence, une dominante reggae, Baptiste considère la musique dans son ensemble comme source d’influence. Les premiers noms qui lui viennent à l’esprit sont Clinton Fearon, Inna De Yard, Kiddus I, Georges Brassens, Mathieu Boogaerts, Fat Freddy’s Drop… Et le résultat de toute cette diversité musicale qu’il affectionne donne, sur cet album, un reggae où l’accordéon et le violoncelle trouvent leur place, tandis que la batterie est absente, pendant que les textes chantés, plutôt conscients et engagés, profitent de la richesse de la langue française et du sens des mots. Maintenant, le trio de Racine Congo souhaite jouer sur scène autant que possible, composer un second album, s’ouvrir à des collaborations diverses, comme ils ont pu le faire récemment avec l’artiste dubstep Le Belge Electrod. Partage et exploration.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #35 - avril/mai 2014)

lundi 9 juin 2014

Diaz Connection

Avec Love Row (2008), International Zulu (2011) et Connectin’ Dub (2013), Diaz Connection compte déjà trois albums à son actif et une sincère envie d’échanger, partager, s’ouvrir toujours plus vers les autres, via la musique.
Diaz Connection est né en 2006 à Amiens. Teufik, Toskano et Diaz quittent une aventure musicale pour en démarrer une nouvelle, avec, pour moteur, de créer autour de Diaz (chanteur/compositeur/multi-instrumentiste) un collectif de musiciens connectés et en harmonie, dont le leitmotiv serait tout bêtement : « reggae music inna mi heart and soul ». Si la formation compte, à certaines périodes, plus d’une dizaine de participants, Diaz Connection réunit actuellement sept musiciens, d’activités, classes sociales, âges, cultures et de goûts divers. Leur dénominateur commun ? Un amour immodéré pour le reggae et les musiques jamaïcaines - des années 1970 à 1990 tout particulièrement. Après nous avoir invités dans le « couloir de l’amour », puis au sein d’une tribu sans frontières, Diaz Connection lorgne cette fois vers un son plus roots avec son troisième opus, Connectin’ Dub : un retour vers les traditions jamaïcaines du dub de King Tubby ou Lee Scratch Perry… Le flow raggamuffin de Lt Tortion contraste avec le chant de Diaz, entraînés par les notes de guitares (Mr U, One R), basse (Toskano), batterie (Teufik Medmoun) et claviers (Steph Lassagne). « La musique est avant tout un art qui permet de connecter les peuples, de s’exprimer, de revendiquer, de partager, de communier, de s’échapper de cette réalité si tangible et concrète… Notre musique, sur album comme en live, invite à la danse, à ouvrir les yeux, à se creuser un peu la tête au-delà de la pensée unique et de ses multiples relais, à rêver encore, à revendiquer sa singularité… » Avec Connectin’ Dub en poche, Diaz Connection aimerait maintenant passer à la vitesse supérieure : trouver un manager et quelques partenaires pour faire briller encore davantage cette prometteuse connection.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #35 - avril/mai 2014)

samedi 7 juin 2014

Marina P

Avec une voix au timbre envoûtant, s’appuyant sur une belle polyvalence entre les genres, la sortie du premier album solo de Marina P est annoncée à grand renfort de collaborations prestigieuses. My Homeys, disponible depuis novembre dernier, ne laisse apparemment pas indifférent.
Rien qu’à voir les noms qui ont participé au projet, il y a de quoi susciter l’intérêt et attiser la curiosité : Mungo’s Hi Fi, Stand High Patrol, Jahtari, DJ Madd, Ondubground, Step Art, Soul Vybz… D’origine italienne mais installée à Paris depuis plus de dix ans, Marina P a goûté à toutes sortes d’expériences artistiques pour le seul plaisir de jouer de sa voix. Tout commence en faisant les chœurs dans des groupes de reprises soul, puis sur des comédies musicales, et beaucoup de théâtre de rue ! A partir de 2004, elle partage le chant lead avec Jules B au sein du groupe parisien Surviv’All, qui fait plusieurs tournées, sort un maxi, Living Reggae, en 2007, puis l’album Daily Resistance, en 2011. Cette aventure riche et intense lui permet de travailler la composition, l’écriture, ainsi que sa voix, son style, son identité… En 2007, son nom commence à circuler, avec le coup porté par « Divorce à l’Italienne », produit par Mungo’s Hi Fi, sur le Belly Ska riddim. Le premier album solo de Marina P, s’il fait évidemment montre de ses qualités vocales, témoigne aussi d’une qualité d’écriture et de la diversité de ses influences. C’est aussi la première pierre à l’édifice du label Homeys Records, créé pour l’occasion. « My Homeys est à la fois un album solo et collectif. J’y présente mon univers grâce à la contribution de plusieurs producteurs aux sonorités très différentes et riches en nuances, du dub à l’électro, en passant par le reggae digital. C’est un album inclassable et c’est ce qu’il fallait pour qu’il me représente parfaitement ! Mes influences musicales sont multiples et variées : soul, jazz, trip hop, rap… mais aussi chansons d’auteur, folk... Le reggae y tient une place importante, c’est la musique que j’écoute le plus aujourd’hui, qui me passionne par sa vitalité et sa capacité à se renouveler constamment. » Les sorties s’enchaînent pour Marina P, avec le Basque Times riddim, un titre sur la compile Reggae Loves Soul d’Undisputed Records, un EP avec Subactive produit par Mungo’s Hi Fi, mais aussi la promotion de l’album en Italie avec quatre dates fin février, deux sessions en mars avec Stand High Patrol et encore d’autres scènes au printemps avec Step Art et Bhale Bacce Crew. Visionner sur la Toile le clip de « Chinatown » suffit déjà à valider la naissance de cette nouvelle égérie transalpine…

Simba

Facebook : Marina P 

(pour Reggae Vibes Magazine #35 - avril/mai 2014)

jeudi 5 juin 2014

Ashaman Jahlawa

Après quelque temps passé dans l’ouest de l’Afrique, véritable retour aux sources et aux origines de l’humanité, Ashaman Jahlawa délivre un nouvel EP, Ancestral, produit par Ruff Gong Recordz.
Ashaman Jahlawa est né en Guadeloupe, en 1980. Il débute, sous le nom de Kiddy, parmi les Artikal Kids, qui deviennent ensuite Jahlawa Foundation. Une fois mûri, perçu comme un chamane, il adopte le nom du fils de Jacob auquel il est affilié, Asher. Il se produit sur de nombreuses scènes de l’île avant de prendre la route, destination le Canada, la France, la Belgique… Il sort alors deux mixtapes, Irietikal, épaulé par Hollyweed, et Vibratikal, avec Selecta Killa, respectivement en 2007 et 2008. Il continue d’enregistrer des singles pour des compilations ou des séries de riddims, dont « I Don’t Know », « Jah Light », ou encore « Elle Me Donne Des Ailes »… Transcendé par ce voyage en terres africaines et le retour aux sources qu’il lui permet de ressentir, ce nouvel EP, dont le titre, Ancestral, suffit à exprimer très justement les profondes dimensions métaphysiques et spirituelles dont il est inévitablement question, fait son apparition en décembre dernier. Six titres, composés par Jaff’X, qui capturent la perception d’un afro-descendant en terre « ancestrale », en abordant la spiritualité, l’Histoire, Rastafari… Si ses précédentes sorties exploraient largement les genres (new roots, dancehall, hip-hop…), c’est tout particulièrement au croisement du chant traditionnel, du roots et du dub, dans toute leur pureté, que s’inscrit Ancestral. « Il s’agit d’une œuvre à la fois très universelle, car tournée vers les origines du monde, mais aussi très personnelle, car j’y ai laissé des empreintes fortes de mon âme et de ma spiritualité. Ce retour aux racines de l’Humanité touche à tout ce qu’il y a de culturel autour de nous, ce qui nous lie au passé de nos ancêtres, et aussi à la création… ». Don’t forget mystic.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #35 - avril/mai 2014)

mardi 3 juin 2014

Tribuman

Basé à Strasbourg, Tribuman s’est forgé une solide réputation de performer trompettiste et de tribun raggamuffin hors pair. Une trompette en plastique offerte à l’âge de 3 ans par son géniteur de père expert en la matière et le garçon se souvient des efforts consentis pour que le beuglant instrument à vent ne reste pas en arrière.
Tribuman fait ses premières prestations de trompette à l’école, âgé de 7 ans, puis, au lycée, les premiers concerts avec sonorisation. Les enregistrements, pour des artistes allant du reggae au rock en passant par le raï, débutent à cette même période et deviennent de plus en plus fréquents après son arrivée à Strasbourg, en 1998. C’est aussi là qu’il commence à explorer le flow raggamuffin et reconnaît avoir beaucoup appris, pour ce qui concerne le maniement de la langue française, de Big Red, et avoir écouté inlassablement du reggae jamaïcain et anglais, après avoir été bercé par Louis Amstrong grâce à son père, puis s’être tourné vers des groupes de rap et de rock à l’adolescence, et avant de s’abriter, vers 17 ans, sous le charme des grandes figures du jazz… Son talent à la trompette lui ouvre la porte des studios d’enregistrements, notamment avec Not Easy At All d’Amsterdam, renommé depuis Dubshelter Recordings, qui permet de nombreuses rencontres et collaborations. Participer avec son instrument aux albums de Brinsley Forde (Aswad), Apple Gabriel (Israel Vibration), Earl 16 ou encore Junior Murvin n’est sans doute pas indifférent aux scènes et aux studios d’Europe qui vont accueillir par la suite. En parallèle, le MC participe à Tribuman Project qui sort en 2005 et un album solo en téléchargement gratuit, intitulé Underground International, voit le jour en 2012, sur le label Libre Comme L’air, comptabilisant déjà plus de 60000 téléchargements ! Il regroupe les morceaux où il fait usage de sa voix, qui sont nés au fur et à mesure des vibrations partagées entre 2008 et 2011. Entre temps, l’opus Tribuman & Jazzomatix sort en 2010. Jazzomatix réunit quatre musiciens de Strasbourg appréciant le jazz moderne et le mélange avec le chant ragga. Le MC/trompettiste n’hésite pas une seconde à rejoindre sur scène les différents groupes croisés sur sa route. Depuis un an, on le retrouve ainsi fréquemment aux côtés des Berlinois d’illBilly HiTec. Avec plus de 500 concerts au compteur dans une quinzaine de pays depuis 2004 et un nombre impressionnant d’enregistrements, Tribuman semble bien avoir trouvé sa voie…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #35 - avril/mai 2014)

dimanche 1 juin 2014

Trucadub

Trucadub voit le jour en 2012 et, sans plus attendre de critiques pertinentes sur son nom pétaradant, présente un premier projet, The Way, sorti en novembre dernier.
C’est d’abord le roots reggae que découvre John, vers l’âge de 13 ans, avec les grandes figures du genre, attiré ensuite par la scène dub de King Tubby, Lee Scratch Perry, Mad Professor… avant de s’intéresser à High Tone, Kanka, Manjul ou Iration Steppas…  Il commence à toucher à la MAO (musique assistée par ordinateur) dès 1997. S’il devait citer un album qui a particulièrement joué dans son approche de la pratique musicale, aucune hésitation, il s’agirait de Panic In Babylon de Lee Scratch Perry & The White Belly Rats. Après avoir intégré plusieurs groupes lorrains depuis 2001 en tant que bassiste ou claviériste et avoir composé au fil des années pour différents artistes locaux, John décide de suivre une formation spécialisée sur le son, dans une école de musique, dont il sort avec le déclic et les prémisses d’un nouveau projet baptisé Trucadub. Seul aux contrôles des machines ou accompagné des musiciens présents sur l’EP (Julien Cernec aka Uj, guitare, sitar, et Cartsen Ullrich, trombone), le voilà bien décidé à explorer toute l’étendue des possibilités du dub, du roots à l’électro en passant par toutes les musiques du monde. The Way vol.1 réunit ainsi cinq titres, composés pour le set live, parmi les plus représentatifs de ce qui lui passe par la tête, comme une entrée tout en douceur dans l’atmosphère ouatée de Trucadub, accessible en format CD et également sur les plateformes de téléchargement. Un volume 2 se profile à l’horizon, pendant que John fait résonner dans les salles les volutes du premier. Ouvert à toutes sortes de collaborations, Trucadub compte bien abattre ses atouts au fur et à mesure de ses vastes explorations musicales…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #35 - avril/mai 2014)