lundi 27 juin 2011

Lord Bitum / Skydone / Mec Low & 220 sound system (11 juin 2011 - Barsi Barla - Nancy)

Nouvelle association du paysage nancéien, Faya Riddim, qui pour sa première soirée choisissait le Barsi Barla pour accueillir un plateau français des plus intéressants. Au programme, Lord Bitum, Skydone ainsi que Mec Low accompagné du 220 Sound System.
Ces derniers temps, le Barsi Barla ne donnait pas tellement l’occasion de s’y rendre pour apprécier des vibrations reggae. Du coup, nouvelle association couplé à lieu peu fréquemment mobilisé pour ces évènements laissait deviner que tous les habitués n’en seraient peut-être pas informés. Le 220 sound system, originaire de Caen, enchaîne les titres pendant que chacun arrive doucement (Damian Marley, Sister Nancy, Barrington Levy, Capleton, Sizzla…). Pour commencer, le micro est donné à Mec Low, actif en Haute Normandie avec le Simeon sound. Du reggae engagé, défendant des idées et conscient. En bon singjay, il partage des « Good Vibes », des « Big Up » ou s’adresse à notre cher président pour demander du changement. Vous pouvez télécharger sa mixtape Message de Paix pour vous faire connaissance avec l’univers de Mec Low. 
C’est au tour de Skydone de s’emparer du micro. Ce parisien apparaît d’entrée comme un jeune talent, certainement un nom de la scène reggae parisienne à retenir. Avec des titres des plus prometteur comme « Elle Est Si Belle » ou « Il Est Proche » ainsi qu’une intense combinaison avec Blacko « Force Et Courage », Skydone a de quoi convaincre. 
Enfin, Lord Bitum, accompagné du Raggadikal Sound, se charge de clôre la soirée au top niveau avec « Bizness », « Positif », « Good Vibes », « Je Ne Lâcherai Pas l’Affaire »… Rappelons que la sortie de Bitum & Friends vol.2 ne devrait plus se faire attendre longtemps. Tout le monde est dans l’ambiance. En note de fin, chacun redonne un peu de ses vibrations et le 220 sound system joue quelques derniers titres avant l’extinction du son et l’allumage des lumières. Une bonne première soirée pour Faya Riddim, à qui l’on souhaite sincèrement pour les prochaines que les massives nancéiens qui entretiennent le mouvement dans ce bon esprit qu’on apprécie tant soient au rendez-vous.
Big Up Everyone !

Simba



dimanche 26 juin 2011

Julian Marley / Lord Bitum / Tidacoustyk (03 juin 2011 - La KulturFabrik - Esch sur Alzette)

Nouvelle occasion de se rendre sans hésitation à la Kulturfabrik pour un concert exceptionnel d’un certain Julian Marley, progéniture de l’icône du reggae. La Kulturfabrik, Melting Pot et Irie Crew présentaient cet évènement avec en première partie Lord Bitum et Tidacoustyk.
Tous ont été informés de cette venue et ne tardent pas à se rendre sur les lieux dès 20h30. Pour commencer, la mise est jambe est confiée au trio de Tidacoustyk, rappelant la sortie récente de leur premier album Prologue, à se procurer pour apporter à sa discothèque une bonne dose de reggae acoustique français. C’est ensuite au tour de Lord Bitum de s’emparer du micro backé par Raggadikal. Depuis X-Factor, on ne cesse de parler de lui, de constater son talent, attendant la sortie de l’album qui sera précédé, dans les prochaines semaines, par celle de Bitum & Friends vol. 2.
Julian Marley arrive sur la scène, décorée en circonstances pour faire entrer dans l’ambiance, parée du visuel de son dernier album Awake (2009). Il est le fils dont on dit qu’il a la voix la plus proche de celle de son père, qu’à certain moment, en fermant les yeux on pourrait douter de ne pas retourner plus de trente ans en arrière. Julian fait son bout de chemin sur cette voie-là, du reggae roots, tranquille mais empli de sens. Le concert est l’occasion d’explorer sa discographie ainsi que celle de son père, effaçant ainsi toute notion de temps : « Natural Mystic », « System », « Harder Days », « Violence In The Streets », « Exodus », « Kinky Reggae »… Parfait retour au roots ! Un concert qui a subtilement maintenu toute la chaleur de cette belle journée au soleil éclatant.

Big up ! 

Simba

http://www.myspace.com/royalmarley (Julian Marley)

mercredi 22 juin 2011

Takana Zion - Rasta Government (Soulbeats/Socadisc)

Avec un titre aussi évocateur, le nouvel album de Takana Zion annonce d’entrée la source d’inspiration de la musique qu’il contient. Guidé par la foi rasta et ses valeurs d’amour, de partage et de paix, le jeune guinéen poursuit sur sa lancée, prêt à distiller un maximum de vibrations et de messages, paré pour entraîner le mouvement, aspirant à un radical changement. Dix titres au compteur, mais c’est bien suffisant tant il semble impossible d’échapper à l’énergie dégagée par celui qu’on avait présenté comme le nouveau talent du reggae africain avec la sortie en 2007 de Zion Prophet, suivi deux ans plus tard par Rappel à l’Ordre. Ces deux opus avaient déjà suscité un intérêt prononcé et des plus enthousiastes, confirmé à la sortie du second par la patte d’un certain Manjul dont le nom est assurément synonyme de qualité. Pas de baisse d’énergie ou de perte de vitesse, bien au contraire ! Si les précédents albums sonnaient d’un reggae résolument africain, ce nouvel opus, exclusivement new-roots, enregistré au studio Harry J à Kingston, efface toutes les frontières et possède tous les atouts pour se propager sans mal. La langue de Shakespeare y domine, supprimant pour le coup toute trace de celle de Molière, et conservant la juste dose de patois guinéen. Essai réussi, l’harmonie règne à la perfection. De « Give Thanks To Jah » à « Three Six Clash » en passant par « Glory » feat Capleton et le fameux « Rasta Government », aucun affaiblissement, du très haut niveau, qu’il s’agisse des textes ou des instrumentales. Une fois la lecture du disque achevée, nous voilà regonflés à bloc pour mener le combat à ses côtés et tenter de faire tomber Babylone. Cet opus s’inscrit d’emblée dans les indispensables de l’année et Takana Zion dans les artistes de qualité à suivre de très près. On ne peut que souhaiter que le message passe et que le mouvement prenne forme et force comme il se doit !

Simba

Tracklist :
01. Give Thanks To Jah
02. Stolen Family
03. Glory feat. Capleton
04. My Music
05. Rasta Government
06. Love Fire
07. Rise Up
08. Khoule
09. M’Bife
10. Three Six Clash

mardi 7 juin 2011

Lord Bitum / Mr Lézard / Tidacoustyk (07 mai 2011 - Bouzonville)

Rendez-vous samedi 7 mai 2011 pour une soirée proposant un plateau honorant au mieux le reggae français. A l’affiche, Lord Bitum ainsi que Mr Lézard, tous deux accompagnés du Babyclone Band, avec, en première partie, les lorrains de Tidacoustyk. Démarrage des vibrations dès 20h30 à Bouzonville (57) pour un moment mêlant bonne musique et détente appréciable.


Pour ce nouveau concert au nord de la Moselle, Melting Pot faisait place aux artistes français actifs depuis longtemps dans le reggae music et qui le portent fièrement. Si Lord Bitum a eu de nombreuses occasions cette année écoulée de jouer dans la région, cette soirée proposait de le voir accompagné d’un live band et de constater une fois de plus tout son talent. La dernière venue de Mr Lézard datait, quant à elle, de plusieurs années. Il était grand temps de nous présenter son deuxième album et de nous refaire vivre les morceaux incontournables du premier. Tidacoustyk annonçait la sortie en distribution de son premier album Prologue. Et, pour compléter cette belle affiche, Natural Mat aux platines, histoire de ne pas manquer un instant de bon son dans les oreilles. Le printemps étant de la partie, les lieux permettaient de servir à boire et à manger en extérieur, ou comment profiter jusqu’au bout de l’atmosphère estivale de cette belle journée.


Vers 21h, les massives commencent à arriver tout doucement, le temps d’apprécier l’ambiance conviviale des lieux avant le début des concerts. Une petite assemblée est réunie lorsque les trois membres de Tidacoustyk montent sur scène. "Mama Warria", "Il Ramène le Soleil", "Qu’est-ce qui se Passe"... Percussions, guitare, chant, parfois il ne suffit de rien de plus pour faire vibrer. Petite interlude sound system avec Natural Mat au contrôle avant l’arrivée sur scène de Mr Lézard et du Babyclone Band. Depuis le premier album, Saltimbanque, sorti en 2005, et qui présentait déjà un style et des morceaux remarquables, Mr Lézard n’a pas chômé. Le second, Loin Des Strass Et Des Paillettes, est sorti l’année dernière. Dans le même esprit, engagé mais toujours subtil, sur album comme sur scène. Cette soirée honore la rencontre de Mr Lézard et du Babyclone Band. Celle-ci est chaleureuse et de bonne entente à tous points de vue. Les morceaux s’enchaînent : "Mon Pays Est Malade", "Si Faire de la Musique Est un Crime", "Reggae Music", "My Youth"… 
A peine a-t-il quitté la scène, que Lord Bitum apparaît. Présent depuis longtemps dans le mouvement, que ce soit en solo, en band (avec K2R Riddim puis Bass Maker), ou encore au sein du Raggadikal sound system, son parcours est déjà long et son passage remarqué à X Factor n’a que permis de mettre une nouvelle fois en valeur ses talents vocaux incomparables. Ses textes ont de quoi parler à chacun, "Je ne Lâcherai pas l’Affaire", "Positif", "Bizness"… Bien que l’assistance présente ne comble pas les lieux, l’harmonie règne. Vers 1h30, le concert touche à sa fin et les musiciens quittent la scène. Natural Mat reprend les platines jusqu’à 3h du matin. Malgré un public moins nombreux que prévu, des concerts assurément riches en vibrations et de bon niveau. 


Prochain évènement proposé par Melting Pot en collaboration avec la KulturFabrik et Irie Crew, Julian Marley le vendredi 3 juin prochain, à ne pas rater !

Maximum respect !

Simba


lundi 6 juin 2011

Netna représente du nord au sud, de l'est à l'ouest !

Netna, jeune artiste montpelliéraine naviguant aisément entre reggae, dancehall et hip-hop, présente son premier projet Indeground, enfin disponible. L’occasion d’apprécier toute la diversité de son univers musical.
 
Netna prend goût à la musique dès le plus jeune âge, découvrant aussi bien le reggae que le rock ou l’électro. Vers 14 ans, attirée par le flow du rap, elle s’attelle à la rédaction de textes et travaille son élocution. Elle découvre le sound system, la culture antillaise, s’éprend des sons jamaïcains, l’accroche avec le milieu reggae-dancehall est immédiate. Après avoir fait ses armes en sound system, jouer en première partie du concert de Capleton en 2003 provoque un véritable déclic. Gagnée par la persévérance et la détermination, plus rien ne peut lui faire perdre de vue son objectif : diffuser sa musique, ses vibrations. Les années suivantes, elle multiplie les scènes, les titres sur compilations ou mixtapes pour forger son expérience. En 2009, commence l’autoproduction de son premier projet solo intitulé Indeground. 20 titres où reggae et hip-hop sont à l’honneur, s’octroyant des détours vers le dancehall, le rock et l’électro. Avec un flow percutant mais qui sait également être plus doux, Netna révèle des textes forts abordant le respect, l’amour, la foi… accompagnés de rythmiques à l’énergie toujours porteuse. Le juste maniement de sa voix et la qualité de ses mots sont sans conteste les points forts qui en font sa signature. Avec fluidité, l’album traverse les styles, chaque titre trouvant sa place et apportant sa force. Des influences diverses, une dizaine de producteurs, plusieurs featuring - notamment avec Ayawaska, cet album se veut résolument riche. Netna apporte sa touche féminine et personnelle à la scène reggae, rien de réchauffé ou déjà entendu. Autant se procurer dès que possible Indeground car est déjà annoncé dans les prochains mois la sortie de la mixtape Etats DAME. La tête pleine de projets et lancée à pleine vitesse, Netna nous réserve de nombreuses surprises à venir et à ne surtout pas manquer !

Nous avons profité de la sortie de cet album pour poser quelques questions à Netna et mieux connaître son parcours musical :

Peux-tu en quelques mots te présenter ainsi que ta musique ?
Je suis d'origine allemande, issue d'une famille d'artisans. J'ai grandi dans le sud de la France à partir de l’âge de 7 ans. J'ai déménagé une dizaine de fois, changé de pays, et  appris une nouvelle langue, ce qui m’a donné une grande capacité d'adaptation. J'aime le mélange des cultures, l'éclectisme, l'ouverture d'esprit, que j'essaie de transmettre à travers ma musique. Elle est reggae, dancehall, hip-hop, pop-rock, soul..., tout s’y mélange en s'harmonisant.

Quels sont les artistes majeurs qui t'ont donné envie de faire de la musique ?
Lauryn Hill, Capleton, Buju Banton, Anthony B, Queen Ifrica, Queen Omega, Ben Harper, James Brown, Tina Turner, Janis Joplin… Il y en a tellement !

Quel a été ton parcours jusqu'à Indeground, ton premier album ?
Tout d’abord, j'ai participé au collectif Digital Cut qui comprenait 4 musiciens et 4 chanteurs. Ensemble, on a fait 2 CDs et 1 clip. J'ai également participé à une quinzaine de compilations (Frenchy Ragga Dancehall chez Wagram, Red Moon Panic, Dancehall Mix Party...). Sinon, pendant 10 ans, ça a été l'école des sound systems, ce qui m’a fait voyager à travers l'Europe (France, Allemagne, Suisse, Espagne, Belgique…). Il y a eu aussi des premières parties d’artistes comme Capleton, Anthony B, Queen Omega, Admiral T, Sinsemilia… et des affiches partagées avec notamment Anthony Que, Baby G, Yaniss Odua, Daddy Nuttea, Lyricson ou encore Anthony John.

Comment s'est passée la création d'Indeground ?
Indeground est mon premier projet perso. ll boucle justement cette grande période d'apprentissage, bien qu’elle ne soit certainement pas finie d’ailleurs. C'est un premier exercice de style. L’album regroupe une dizaine de compositeurs de différents pays (France, Portugal, Belgique, Allemagne). Il est le fruit de mes rencontres, voyages et amitiés. Tous les morceaux sont des compositions originales. J'ai voulu faire quelque chose de complet, avec les moyens du bord, quelque chose qui me représente, fasse ressortir mon tempérament et mes influences. Je ne suis pas une rappeuse, ni une "reggae woman", je ne suis ni rasta, ni catholique, ni musulmane ou bouddhiste. Ma religion est l'amour, et surtout j'aime la musique !

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
Je vais me concentrer sur la promotion d’Indeground, qui est en téléchargement légal sur les plateformes et dispo par commande (indeground.contact (at) gmail.com). Le nouveau projet, qui sera plutôt une mixtape et qui est déjà bien avancé, s’appellera Etats DAME, à venir très prochainement !

Simba

(pour ReggaeMag.fr)