lundi 31 décembre 2018

Rebelution - Interview

Rebelution est de retour avec un nouveau disque, Free Rein, disponible depuis le 15 juin. Déjà le sixième album studio à son actif, deux ans après Falling Into Place et le CD/DVD Live At Red Rocks, le groupe originaire de Californie ne ralentit pas la cadence et continue d’affirmer sa signature inimitable. Interview avec le chanteur Eric Rachmany, entre deux concerts aux Etats-Unis.

Free Rein est votre sixième album ! Quelle particularité a-t-il par rapport aux précédents ?
Cet album couvre vraiment plusieurs genres de musique. Souvent, les gens pensent que nous ne jouons que du reggae, mais nous y avons toujours intégré d’autres styles. Le reggae occupe évidemment une grande place dans Free Rein, mais nous apprécions vraiment les mélanges. Ça peut sonner rock, folk, R&B, jazz… Il suffit d’écouter « Trap Door », « Constellation », « Healing » ou « Patience »… pour s’en rendre compte.

Quelle est la première chanson de la tracklist qui a été écrite ?
« Celebrate », la première piste du disque, est aussi la première chanson que nous avons écrite pour ce nouvel album. Elle a une bonne énergie, nous l’avons faite pour encourager notre public à penser positivement : « Time to focus, stand tall and stand proud, celebrate we will, keep it together live stronger, mentally strong to live longer, and in the present gonna stay up together won’t drown… ».

Quand ont été prêtes toutes les chansons de Free Rein ? Où les avez-vous enregistrées ?
Nous avons composé toutes les chansons au cours des deux dernières années. En fait, nous avons tendance à sortir un album tous les deux ou trois ans, en y réfléchissant. C’est le temps qu’il nous faut pour concevoir un nouveau projet d’un bout à l’autre. Nous avons enregistré Free Rein à San Diego, Californie, aux Signature Sound Studios.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Nous pensons que nous vivons à une époque où les personnes avec des différences ne sont pas acceptées comme elles le devraient… Notre message est que nous voulons que nos auditeurs soient fiers de leurs différences. Vous devez être fier de qui vous êtes pour pouvoir conquérir le monde, alors seulement vous aurez la liberté de le faire ! Libre cours, c’est ce que signifie « free rein ».

Vous êtes-vous senti plus libres pour la réalisation de cet album ?
Nous n’avons jamais ressenti de pression en créant ou en enregistrant notre musique pour un de nos albums… Nous le faisons vraiment à chaque fois par amour. Nous pouvons dire que nous nous sommes toujours sentis libres dans ce que nous faisons.

Si vous deviez choisir seulement trois des douze chansons de Free Rein, ce serait lesquelles et pourquoi ?
Eh bien, je dirais « City Life », « Trap Door » et « Settle Down Easy », ce sont mes préférées. Toutes les trois sont très agréables à jouer en live !

Est-il facile pour vous d’écrire sans arrêt de nouveaux textes ?
Non, on ne peut pas dire que ce soit simple, il me faut beaucoup de temps pour écrire des paroles. Je ne veux jamais forcer les choses, donc je dois juste attendre que ce que ce soit le bon moment pour écrire et que l’inspiration soit là.

Chaque album de Rebelution semble être un chapitre de votre histoire musicale. Avez-vous une idée de l’atmosphère qui accompagnera le prochain ?
C’est difficile à dire mais nous continuerons de travailler au croisement de différents genres de musique pour chaque album du groupe. Nous pensons que cela nous distingue en jouant de la musique inspirée du reggae mais qui ne se limite pas uniquement à ça.

Est-il important pour vous de proposer tous vos albums en streaming et en téléchargement, mais aussi en CDs et en vinyle ?
Oui, ça l’est ! Au fur et à mesure que nous avançons vers une musique écoutée exclusivement par voie électronique, il est toujours important pour nous que les gens puissent acquérir et conserver un objet physique, s’ils le souhaitent. Nous considérons les CDs et les vinyles comme des objets de collection. Il y a toujours des auditeurs qui choisissent d’écouter notre musique de cette façon, même s’ils sont moins nombreux. Nous devons leur permettre d’avoir entre leurs mains les différentes parties de Rebelution.

Qu’allez-vous faire d’ici la fin de l’année ?
Nous terminons actuellement la tournée d’été de Free Rein avec Stephen Marley, Common Kings, Zion-I et DJ Mackle… Après cela, nous aurons quelques mois de repos avant de reprendre les concerts en hiver.

Avez-vous des dates en France bientôt ?
Je crois que nous n’avons pas encore de concerts planifiés en France pour l’instant, mais nous savons que nous avons beaucoup de fans ici et qu’il est temps pour nous de revenir.

Pour finir, qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs de Reggae Vibes Magazine ?
Merci d’écouter Rebelution et de nous soutenir au fil des années. Nous sommes très reconnaissants envers nos fans français. A très bientôt !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°62 - octobre/novembre 2018)

vendredi 28 décembre 2018

Winston McAnuff & Fixi - Interview

A l’image de leur fraternité musicale toujours grandissante, Winston McAnuff est de retour avec un nouvel album, intitulé Big Brothers, en compagnie du Français Fixi. Voilà un disque né à Calais qui croise leurs nombreux horizons musicaux. Disponible depuis le 21 septembre, sur le label Chapter Two, le nouvel album du duo Wi-Fi est le résultat d’une alchimie toute particulière qui dépasse les frontières du reggae sans jamais perdre la vibration.

Depuis leur première collaboration sur Paris Rockin’ en 2007 avec les Français du groupe Java, Winston et Fixi ne se sont plus quittés. Leur premier album en duo, New Day, sort en 2013. La voix du chanteur trouve parfaitement ses marques sur les notes placées par le musicien multi-instrumentiste débordant d’imagination.
Cinq ans plus tard, l’expérience est renouvelée. Big Brothers compte dix chansons et, si le reggae est toujours présent en toile de fond, le titre éponyme offre un cha-cha-cha cubain, tandis que « I Came I Saw » fusionne gospel, soul et accordéon pour un groove des plus puissants… Avec des paroles pleines de sagesse, Winston délivre des maximes de vie, des confidences et des paraboles toujours humaines et bienveillantes. Les femmes sont aussi à l’honneur avec des chansons d’amour fondantes, comme « Sweet Love Of Mine » et « My Angel », et par la présence de la chanteuse Pongo, originaire d’Angola, seul featuring de l’album, sur « One Note ». Pour parler de ce nouvel album et de son lien particulier avec la France, notamment grâce à cette aventure qui dure depuis deux décennies avec le label Makasound, devenu depuis Chapter Two, rencontre avec Winston McAnuff et son acolyte Fixi, en toute convivialité.

Comment avez-vous choisi le titre Big Brothers ?
Winston : Ça s’est fait naturellement en bossant ensemble. Fixi compose de la musique de différents genres. Après avoir fait une vingtaine de chansons ou plus, nous avons ensuite choisi celles qui nous plaisaient le plus, et nous avons essayé de trouver un titre pour les réunir ensemble. Un single qui s’appelait « Big Brothers » a été réalisé pour le disque. Romain de Chapter Two m’a appelé et demandé quel était le nom de l’album. Nous ne l’avions pas encore et il a demandé ce que je pensais du titre Big Brothers. J’ai trouvé que c’était vraiment une bonne idée.
Fixi : Nous avons voulu détourner la célèbre expression « Big Brother » qui nous hante tous et qui désigne nos vies décidées par d’autres, affirmer la fraternité qui nous unit en tant qu’êtres humains et qui doit nous rendre plus forts ensemble au lieu de nous diviser

Comment pouvez-vous présenter ce nouvel album ?
Winston : Cet album est une nouvelle étape dans le duo que nous formons Fixi et moi, au fil des années, tout en essayant d’aller toujours plus loin dans notre percée musicale mondiale.
Fixi : C’est le troisième voyage de Winston et Fixi !

Les textes parlent essentiellement de fraternité et d’amour. Comment sont nées les chansons de cet album ?
Winston : Fixi est responsable de la partie musicale. La plupart du temps, il fait tout lui-même, en faisant en sorte que les compositions soient toujours très dynamiques. Ensuite, j’ai choisi dans mes dossiers des chansons qui correspondaient avec les musiques composées. C’est ainsi que nous travaillons. Toutes les chansons ne peuvent pas parler d’un seul sujet. Rasta parle d’amour, c’est comme un arbre qui apporte en permanence de nouveaux fruits.

Votre musique ensemble ne sonne pas uniquement reggae… Comment aimez-vous mélanger les différents styles ?
Winston : En Jamaïque, nous vivons dans un grand mélange musical. Nous écoutons de la musique de Miriam Makeba, Aretha Franklin, Hugh Masekela, The Beatles, les chansons du japonais Sukiyaki… Contrairement au mythe populaire, les Jamaïcains ont une grande compréhension de la musique et nous n’écoutons pas seulement du reggae. Je suis toujours ouvert à la bonne musique, peu importe d’où elle vient. Je n’ai pas de limite ou de parti pris dans la musique, si elle est bonne je suis prêt à bosser dessus.
Fixi : On peut dire qu’on s’amuse à mélanger nos histoires et nos origines pour donner un nouveau genre.

Avec Fixi, le piano et l’accordéon prennent une plus grande place dans les instrumentaux, ce qui semble rendre les chansons plus profondes. Comment s’est passé le travail ensemble ?
Winston : Je me contente juste de suivre la musique comme elle vient. Comme on dit : « ride di riddim ». Donc si Fixi va en profondeur avec les instruments, alors j’ai juste à prendre une grande bouffée d’oxygène.
Fixi : Souvent, je compose une ébauche de musique, un rythme, une mélodie, une couleur, et je vois comment Winston réagit.

Quels sont les autres musiciens qui ont participé à cet album ?
Winston : Eh bien, il y a beaucoup de musiciens ! Des personnes comme Olivier Araste du groupe réunionnais Lindigo, Kiddus I, Richie Mac, Monty, ma fille Nadia McAnuff et mon fils Rashaun Kush McAnuff, Cyril Atef, la bassiste Elise Blanchard qui joue avec Matthieu Chedid, les cuivres de Nicholas Laraque… et d’autres musiciens que Fixi a sollicités en mon absence et en sa qualité de directeur artistique. Nous avons aussi accueilli la superbe chanteuse d’Angola, Pongo, sur « One Note »

Où et quand avez-vous enregistré les voix et les instruments ?
Winston : Tout a été enregistré entre Paris et la Jamaïque. A Paris avec Fixi, Olivier Lude et Tom Fire. En Jamaïque, au Caveman studio et à Stony Hill.

Quels souvenirs vous viennent à l’esprit concernant ces sessions ?
Winston : Eh bien, le souvenir qui est gravé en moi revient au moment où je pensais avoir terminé l’album et avoir tout ce qu’il fallait. Fixi m’a dit que les chansons avaient besoin de plus de texte, alors j’ai du réécrire l’album. Puis Olivier Lude est venu et il a édité les chansons. Quelques unes ont été réduites à moins de paroles que ce que j’avais écrit. « If yuh want good yuh no affi run », cela signifie que si tu veux de bonnes choses, tu dois parfois être prêt à faire un effort supplémentaire.

C’est votre troisième collaboration après Paris Rockin’ (2007) avec Java et, ensuite, A New Day (2013). Qu’avez-vous fait après la sortie de A New Day et avant de travailler sur Big Brothers ?
Winston : Eh bien, je travaillais tranquillement sur l’album et le label m’a demandé de repousser la sortie pour faire partie du collectif Inna De Yard. C’est ce que j’ai fait avec plaisir, pour tous les gens qui voulaient et attendaient depuis si longtemps de voir cet authentique roots vibrer encore et encore ! Nous avons aussi fait un documentaire sur le projet Inna De Yard réalisé par Peter Webber (Girl with a Pearl Earring, Hannibal Rising…). Maintenant, je suis de retour sur mon chemin mystique avec l’universel W-Fi que sont Winston et Fixi !
Fixi : J’ai écrit une musique de film pour le réalisateur Olivier Lousteau sur La Fille du patron. J’ai composé des pistes de musicothérapie avec Tony Allen, Vin Gordon, Lindigo et Ernest Ranglin, pour mon ami Stéphane Guetin et sa société Musicare. J’ai aussi fondé un nouveau projet, Pachibaba, avec Olivier Araste de Lindigo et Cyril Atef…

Comment as-tu connu le groupe Java, avant votre première collaboration ?
Winston : Je travaillais avec ma maison de disque Makasound et ils connaissaient R.Wan, le chanteur du groupe de Fixi, Java. Nous avons organisé une réunion et voilà comment tout a commencé…

Tu connais le label français Makasound depuis 1999 ! En quoi cette rencontre a-t-elle influencé ta carrière musicale ?
Winston : En fait, c’est cette rencontre entre Romain Germa, Nicolas Maslowski et moi-même qui a lancé le label Makasound. J’avais un album depuis vingt ans que je voulais distribuer, mais sans succès. Donc quand nous nous sommes rencontrés je leur ai demandé de me distribuer en France. A leur retour, ils ont dit que c’était vraiment compliqué pour eux et ils ont décidé de monter un label. La première sortie a été cet album que je gardais depuis vingt ans, Diary Of The Silent Years (1977-2000). L’histoire a fait le reste, mais c’est le moment où la graine a été plantée.

Il y a beaucoup de concerts prévus cet automne pour promotionner Big Brothers ! Comment préparez-vous le show ?
Winston : Fixi et moi allons nous assurer que tout soit en ordre. Comme d’habitude, Fixi est un perfectionniste, et je suis un maréchal, donc nous ne devrions pas avoir de problèmes sur le champ de bataille. (rires)

Que penses-tu du public français ?
Winston : Je pense qu’il est vraiment merveilleux ! Nous sommes toujours contents de jouer en France et de rencontrer notre public un peu partout.

Que feras-tu pendant les prochains mois ?
Winston : Eh bien, il y a un clip vidéo pour le prochain single, « My Angel », et beaucoup de répétitions pour la tournée à venir… Nous allons faire des radios et télé promotionnelles aussi avant la sortie de l’album et la tournée.

Pour finir, qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs de Reggae Vibes Magazine ?
Fixi : La musique est l’arme du futur !
Winston : Ne restez pas assis à attendre, Big Brother, Big Sister, Mama ou Papa… Avancez, allez chercher, oui vous pouvez. Rastafari !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n+62 - octobre/novembre 2018)

mardi 25 décembre 2018

DJ Vadim - Dubcatcher 3

Sorti le 21 septembre chez Soulbeats Records, voici venu le troisième volume de Dubcatcher, sous-titré Flames Up!, du grand DJ Vadim. En 2014 sortait le tout premier, initiant ainsi une série qu’il ne soupçonnait pas lui-même. En quelques années, Dubcatcher forme désormais une trilogie qui ne devrait pas en rester là !
Jamais en manque d’inspiration quand il s’agit de faire vibrer les basses et pousser les watts, l’incontournable DJ originaire de Russie et basé en Angleterre ne cesse de faire de nouveaux instrus à proposer aux chanteurs qui croisent sa route et avec lesquels il se fait une joie de collaborer, comme il peut lui arriver de composer spécialement avec une personne en tête. Avec plus d’une vingtaine de voix conviées sur ce disque, quel plaisir pour lui de travailler aussi bien avec des artistes reconnus que de nouveaux venus ! Parmi ceux qu’on retrouve sur cet album, certains lui ont déjà confié leurs pistes vocales, comme Jman, Inja, Galak, Ras Demo, Earl 16… tandis que le reste est le fruit de nouvelles associations. Lui-même ne sait pas comment il en est venu à bout, ayant aussi dû monter un studio, construire une maison et élever sa fille. « Ce qui différencie ce volume 3 des précédents, c’est que j’ai travaillé avec plus de Jamaïcains. Je suis allé à Kingston au studio Jammys pour bosser avec Mr Lexx et Bay-C de TOK notamment… Le son est globalement plus raffiné, c’est moins dub et plus dancehall/hip-hop, cette fois-ci. Je ne veux pas rester bloqué dans un style, le reggae est tellement vaste ! J’aime aussi bien le roots, le dancehall, que le digital. J’adore Beenie Man, Capleton, Alborosie, Protoje, Mungo’s Hi Fi, OBF, Popcaan… J’aime des artistes très singuliers et des scènes très différentes. Je ne veux pas me limiter au dub et jouer uniquement à 140 bpm toute la nuit, j’apprécie toutes ces différentes rythmiques. »
Même avec dix-huit pistes sur ce Dubcatcher 3, Vadim a encore beaucoup d’artistes avec qui il compte enregistrer. Et il ne se contente pas de ça, puisqu’il bosse actuellement sur un album avec Jman, dont quatre pistes sont déjà dans la boîte. Se produisant sur les scènes du monde entier, DJ Vadim s’arrêtera forcément en France. Il revient tout juste d’Asie, où il est passé par le Cambodge, le Vietnam, Singapour, les Philippines… pour continuer par l’Europe, les Etats-Unis, avant de retourner en Asie, et ainsi de suite. Rien ne l’enchante plus que de jouer pour toutes les populations du monde, faire de nouveaux mixes, et même des remixes, enregistrer encore et toujours plus de musique… Autant dire que le DJ est lancé à plein volume !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°62 - octobre/novembre 2018)

samedi 22 décembre 2018

La Dame Blanche

Originaire de Cuba, Yaite Ramos Rodriguez aka La Dame Blanche présente son troisième album intitulé Bajo El Mismo Cielo, sorti le 25 mai dernier chez Jarring Effects. Un cocktail explosif de reggae, hip-hop, dancehall, cumbia…
La Dame Blanche est née en 2013 après un passage dans un presbytère en Normandie, animée par une revanche personnelle et des vibrations impossibles à refreiner. Entourée par son producteur Marc Damblé aka Babylotion aux claviers et à la guitare, ainsi que Pierre Mangeard à la batterie et à la clarinette, Yaite Ramos Rodriguez, fille de Jesus « Aguaje » Ramos, directeur artistique de l’Orquesta Buena Vista Social Club, assure chant, flûte et percussions. Elle ne manque pas d’expérience ayant été auparavant choriste, flûtiste et percussionniste pour de nombreuses formations, notamment Sergent Garcia, Alfredo Rodriguez, Le Grand Orchestre du Splendid, El Hijo de la Cumbia… La Dame Blanche fait référence au personnage énigmatique de quantité de légendes ancestrales. Mais ne vous y trompez pas, derrière ce nom en français – parce que c’est chic ! – se révèle des chansons dynamiques en espagnol qui emportent tout sur leur passage. Musique cubaine et classique, hip-hop, reggae, dancehall… se mêlent pour le meilleur effet.
Après les albums Piratas en 2014, suivi par 2 en 2016, le troisième album de La Dame Blanche est dans les bacs. Bajo El Mismo Cielo compte dix pistes exprimant toute l’originalité de leur style. Les origines cubaines de la chanteuse sont la base spirituelle de sa création, le fondement de ses chansons. Ce qu’elle aime par-dessus tout dans le reggae, c’est le groove et la rébellion. L’album a été enregistré en partie dans le home studio de Babylotion et au Substudioz à Paris. Après cinq ans d’exercice, force est de constater que le hip-hop occupe une place de plus en plus importante dans leur musique, tandis que la flûte se fait plus discrète. Avec autant d’énergie et de bonnes vibrations, la fusion des styles qu’ils affectionnent prend, ne manquant pas de faire bouger les masses. En tournée dans les prochains mois, La Dame Blanche est prête à défendre Bajo El Mismo Cielo sur toutes les scènes !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°62 - octobre/novembre 2018)

mercredi 19 décembre 2018

Colah Colah

Le Jamaïcain Stephan Shaw Bygrave aka Colah Colah vient de sortir son neuvième album intitulé Mission, toujours prêt à délivrer son message de paix et d’unité au plus grand nombre. Les treize pistes ont été composées par le House Of Riddim Band (excepté « Elevation » de Ole Schweder) et produit par le label norvégien 7 Worlds.
Colah Colah a commencé sa carrière en Jamaïque dans les 90’s. Parmi ses artistes favoris, il cite, sans la moindre hésitation, Bob Marley et Shabba Ranks. Voilà qui en dit déjà long sur son créneau musical, new roots, aux croisements des sons originels et modernes. Huit albums précédent Mission et lui ont permis d’exprimer et d’approfondir ses vibrations, tout en restant bien évidemment fidèle à sa culture rasta. Sa discographie commence avec Steady Meady en 2008, suivi de Up & Running (2010), Networks (2012), Network & The Future avec Turbulence (2013), One Love Unity Network (2014), Unstoppable (2015), Togetherness (2016) et Bless Up The Farmers (2018). Le tout dernier en date, Mission, marque une première collaboration sur un album complet avec le House Of Riddim Band, qui avait déjà sorti, l’année dernière, le single « Every Day ». Les voix ont été enregistrées au Killamanjaro Studio à Kingston en 2016. Côté graphisme, Colah a fait appel aux talents toujours à point de Tidouz pour cette nouvelle pièce.
Quand on lui demande quelle est cette fameuse mission, Colah répond : « Ma mission concerne l’élévation de l’humanité. C’est Jah Tout-Puissant qui me donne l’inspiration. Chacun a un rôle à jouer dans cette unité. Le monde est touché à la fois par le bon et le mauvais, mais Jah est au-dessus de tout, et la foi est sans limite. Je dis : « One Love Unity Network Mission ! ». » Avec son reggae conscient et spirituel, Colah Colah souhaite donc éveiller les esprits, motiver la jeunesse, propager de bonnes vibrations, qui inspireront des choses positives, et ainsi de suite… S’il n’a pas encore de concerts en France prévus cette année, le chanteur est passé en Italie en juillet avec le Rub’A’Dub Band. « Je serai en tournée pour partager de bonnes vibrations aussi longtemps que possible, avec la grâce de Jah. Merci à Reggae Vibes Magazine pour cette entrevue, merci à tous les French Reggae Massive qui restent authentiques, merci à House of Riddim pour leur superbe travail musical et au label 7 Worlds pour la sortie de mon album. Merci aussi à Tidouz pour ses magnifiques visuels, à Irie Ites et Musical Impact Promotion pour leur excellent boulot. Merci à tous pour ce que nous avons fait ensemble ! » Pas une minute à perdre, Mission est disponible sur les plateformes de téléchargement légal depuis le 07 mai dernier !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°62 - octobre/novembre 2018)

dimanche 16 décembre 2018

Singah

Le jeune chanteur parisien Singah a sorti le 20 avril dernier son EP 7 titres Overflow, résultat abouti de ces premières années d’expériences inspirées dans la musique. Il enchaîne avec la création de S’n’K, avec le rappeur Kip’Poz, dont le premier projet sortira en octobre.
Singah écrit ses premiers textes à l’âge de treize ans et commence à prendre des cours de chant deux ans plus tard. Il écoute du rock, du rap, puis du reggae. Il a un véritable déclic concernant l’importance du flow et du sens des textes à la découverte du groupe Rastamytho. Ses influences vont de NTM à Protoje, en passant par Naâman, Rage Against The Machine, Jahneration, Linkin Park, Taiwan MC… De 2013 à 2016, il enregistre deux maxis et fait ses premières scènes, participant notamment à des tremplins sur la capitale. La net-tape L’Equipage, qui compte onze pistes, sort en 2017. De plus en plus de concerts et il décide de bosser sur l’EP Overflow pour réunir sur pièce le fruit mûr de toutes ses expériences en tant que Singah et se concentrer ensuite sur le duo qu’il vient de former avec Kip’Poz, S’n’K pour « Singah and Kip’Poz ». Deux morceaux de l’EP sont en collaboration avec le rappeur, c’est d’ailleurs ce qui les a poussés à démarrer une nouvelle aventure ensemble. Overflow signifie débordement, symbolisant l’énergie sous toutes ses formes qui les anime au quotidien et leur permet d’avancer. L’ensemble des titres a été enregistré à la maison et dans le home studio de Tim aka Lockless du groupe Strickaz et du label Fetou Twamem, avec qui il a coproduit Overflow.
Il rencontre Strickaz en 2014 à l’occasion d’une première partie au Pub ADK, et c’est tout naturellement qu’ils ont collaboré sur ce projet. Tim a également composé, arrangé et mixé certains morceaux, il partage même le micro sur « Yellow Tea », alors que son acolyte Simon s’est occupé des visuels du disque. Le son de Singah est un reggae épicé et énergique, moderne, en fusion avec les styles qui flottent dans l’air du temps, aussi bien hip-hop, électro, dub, trap… qu’il chante en français ou en anglais, au gré de l’inspiration. Les clips de « We Wanna Move », « Rebel Trap » et « Sweat » sont disponibles sur la Toile. Singah se concentre actuellement sur S’n’K et la sortie du premier EP, From The Bedroom To The Stage, pour début octobre. Nos deux chanteurs se produisent sur scène avec The Sixth Dock Beat. La Release Party aura d’ailleurs lieu le 12 octobre à La Boule Noire. En attendant la suite, Overflow est disponible en CD, streaming et téléchargement. A découvrir d’urgence !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°62 - octobre/novembre 2018)