mardi 30 avril 2013

Datune - Interview

Le second opus de Datune, Changer d’Air, est disponible depuis l’automne. Celui-ci n’est pas passé inaperçu des amateurs du reggae de chez nous. Après la création du groupe en 2005, leur premier album, Enfants Du Siècle, a vu le jour en 2009, contenant notamment des featuring en compagnie de Dub Inc, Netna, Sir Jean et Kamana. Ce second opus révèle toute l’énergie de leur « power reggae » et confirme que Datune compte assurément parmi les groupes français de qualité, sur scène comme sur album. Le groupe s’est fait un plaisir d’accorder une petite interview à Davibe Jamaica pour l’occasion.

Comment est né le groupe Datune ? De qui est-il composé ?
Sur scène, Datune, c’est deux chanteurs raggamuffin, un batteur, un bassiste, deux guitaristes et un clavier. Le groupe est né en 2005 en sound system. Ensuite, les musiciens sont arrivés en 2007, avec l’enregistrement de notre premier EP Propagandia, qu’on est ensuite allé promener sur les routes de France, en ayant la chance de faire des scènes comme l’Elysée Montmartre à Paris et pas mal de bons festivals. En 2009, la sortie de notre premier album, Enfants du siècle, nous a permis d’aller jouer au Rototom Sunsplash en Italie (juste avant qu’il ne soit transféré en Espagne à Benicassim) et au Reggae Sun Ska. Tout en défendant cet album un peu partout en France, on a écrit et composé Changer d’Air, notre nouvel album, sorti le 1er octobre dernier.

Comment s’est fait le choix du nom « Datune » ?
A l’époque, on ne voulait pas d’un nom de groupe qui soit un mot déjà existant, alors on l’a construit à partir de deux mots aux sonorités hip-hop (Da) et reggae (Tune) et, au final, la traduction la plus proche pourrait être « la chanson », ce qui correspond bien à notre style vocal assez dense en lyrics ! Et Davibe ça vient d’où ? (rires)

Quelles sont les influences des membres du groupe ?
Pour commencer, on a tous le reggae et toutes ses déclinaisons en commun. Mais nous laissons libre cours à nos autres influences, qui donnent principalement une énergie assez rock et une couleur parfois plus hip-hop à nos morceaux, en particulier sur notre dernier album. En tant que musiciens, nous sommes tous des mélomanes, donc on est forcément un peu influencés par tout ce qu’on écoute, et là c’est vraiment tous les styles confondus…

Quelles étaient vos motivations et vos envies au moment de la création du groupe ?
Nos motivations ont toujours été claires : faire de notre passion notre métier, faire de nos idées un message, travailler la musique, l’enregistrer, la faire partager au public et essayer d’en vivre. Ce qui nous a tous motivés aussi, ce sont nos expériences de scène, parce que c’est toujours quelque chose de magique, même après des années passées sur la route !

Après Enfants du Siècle, Changer d’Air est votre 2ème album. Comment s’est passée sa réalisation ? Où a-t-il été enregistré, avec quelle équipe ?
La composition et l’écriture ont été très différentes de tout ce qu’on avait pu faire avant. On a pris plus de temps et apporté plus de soin à l’écriture, aux arrangements et à la cohérence entre la musique et les textes. Ensuite, toute la période de l’enregistrement de l’album était vraiment euphorique. On a pu s’offrir un très bon studio pour l’enregistrement, le studio MAG à Saint-Etienne, où on a pu expérimenter pas mal de trucs avec le son, puis on a enregistré les voix au studio MG, le studio de notre ingé son, donc on était à l’aise et littéralement « à la maison » pour cette partie du travail. L’équipe qui est derrière l’album, c’est tout simplement la structure qu’on a montée en même temps que le groupe, et qui est aujourd’hui notre label : Daproject Records.

Quelle évolution constatez-vous dans votre musique ?
Au niveau des thèmes, on a abordé certaines choses un peu plus personnelles que sur l’album précédent, comme la question du choix dans « Cette Fois », ou encore quand nous invitons l’auditeur à prendre un certain recul sur les choses du quotidien dans « Changer d’Air ». On a bien sûr toujours des thèmes contestataires et on en profite pour passer nos coups de gueule sur tout ce qui déconne dans la société et le monde qui nous entoure !

Besoin de changer d’air ?
Bien sûr, c’est une question de survie ! En fait, Changer d’Air est le titre de la première chanson qu’on ait écrite pour ce nouvel album et, pour l’anecdote, cette chanson, on est allé l’écrire carrément ailleurs, « à l’extérieur » de notre quotidien, car il est important de s’en extraire pour avoir une meilleure vision des choses… Ca permet de relativiser et de réfléchir en étant moins influencé par notre environnement direct.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ? Y a-t-il des clips, des concerts prévus ?
Niveau clip, on a encore rien lancé, on est en pleine réflexion sur le sujet… Sinon, la tournée Changer d’Air est en marche. Pour 2013, elle démarre le 1er février au Nouveau Casino à Paris (sans compter les sound systems). On a aussi quelques jolies dates avec Omar Perry, Mad Professor ou Raggasonic qui arrivent. Toutes les infos sont disponibles sur notre site, http://www.datune.fr, et notre Facebook. On en profite pour passer un gros Big Up à toute l’équipe et à tous les internautes de Davibe !

Simba

vendredi 26 avril 2013

Dar-K - Interview

Originaire de Normandie, c’est dans le hip-hop que Dar-K fait ses premiers pas à l’adolescence, avant de se prendre une véritable claque musicale avec les vibes de Raggasonic. A partir de 2002, il tourne avec le 220 sound system un peu partout sur le territoire et même au-delà, sortant un premier street album l’année suivante. Le label Arkaya Music, créé avec David Bustany, honore en 2009 la sortie du premier album de Dar-K, Sur La Route De Zion, contenant notamment le titre remarqué « Bout de Métal ». Crescendo lui succède un an plus tard (« Ma Génération », « Le Sourire Du Ghetto »…). Dar-K délivre un style original où la subtilité des mots bien choisis entre en symbiose avec des rythmiques reggae, dancehall et hip-hop. Accompagné du Arkaya Music Band, ils partent en tournée et se produisent à deux reprises sur la scène du Rototom Sunsplash Festival. La street tape Maximum 2 est sortie l’année passée, ainsi que le documentaire Crescendo retraçant l’histoire du groupe. Dar-K planche actuellement sur un nouvel album, avec pour premier extrait vidéo « Mon P’tit », version acoustique.

Nous avons pu voir récemment la vidéo de « Mon P’tit », extrait de ton prochain album. Pour quand est prévue sa sortie ?
« Mon P'tit » est le premier extrait de mon futur album. On l'a sorti en mode acoustique pour le faire découvrir mais il sera sur un riddim de Bost and Bim. Mon nouveau projet sortira quand je serai sûr qu'il est prêt... disons, courant 2013.

Doit-on s’attendre à un album acoustique ?
Non, pas du tout. J'ai juste envie de présenter quelques morceaux de cette façon : tout seul, avec ma guitare. Je me dis que si le morceau tient la route en guitare/voix, c'est déjà bon signe.

Que peux-tu déjà dire sur ce nouvel album ?
J'ai une quinzaine de morceaux prêts, je continue à travailler avec mon équipe du label Arkaya Music et aussi Bost and Bim. J'ai surtout eu envie de ne me mettre aucune barrière au niveau des styles où des thèmes abordés, envie de faire de la musique tout simplement. Comme je suis un passionné de reggae, c'est sûr qu'on reconnaitra mes influences, mais je veux aussi faire de la soul, du funk... juste essayer de faire de bonnes chansons.

 « Mon P’tit » aborde la paternité. Quels autres thèmes t’ont inspiré pour l’écriture des textes ?
Je parle de plein de choses différentes, de la vie en général, des portraits de personne de tous les jours que je croise, de mon côté hypocondriaque, de l'envie de se sentir libre, du fait que plus les années passent plus on change de point de vue sur les choses, sur le monde... La prochaine vidéo acoustique qui sortira bientôt s'appelle « On Change »…

Le 17 janvier prochain, tu seras en concert avec tes musiciens au Cargo à Caen pour présenter les nouveaux morceaux…
Oui, je suis en résidence en début de semaine et le jeudi 17 janvier on fait la fête pour présenter mon nouveau projet, avec tous ceux qui veulent venir, l’entrée est gratuite. En plus, j'ai la chance d'avoir Bost and Bim qui s'ajoutent à mon backing band habituel !

Est-il encore possible de se procurer tes deux premiers albums, En Route Pour Zion et Crescendo ? 
Oui, bien sûr, en les téléchargeant légalement sur toutes les plateformes, en nous contactant sur le facebook Dar-K Officiel pour le commander en physique, ou sur les concerts…

Simba


lundi 22 avril 2013

Flying To Jamaica #9 - 10 Years Irie Crew Birthday (09 février 2013 - L'Autre Canal - Nancy)

Pour fêter les 10 ans de notre sound system nancéien Irie Crew, le rendez-vous était fixé à L’Autre Canal samedi 9 février. A l’affiche, deux pionniers de la scène parisienne, Soul Stereo et Lord Zeljko de King Dragon. Et pour ne pas en rester là, Sir Samuel et Dragon Davy seraient également de la partie, en show case, pour mettre au top l’évènement de ce début d’année !
Avant toute chose, rapide flashback Flying To Jamaïca… En septembre 2009 s’est tenue la première soirée sous cette appellation programmée par Cultural Jam Session et L’Autre Canal, avec comme invités, aux côtés d’Irie Crew, Pow Pow et Civalizee ! Lourde affiche d’une soirée sound system inégalée de tous les précédents nancéiens. Cette première avait amorcé un rendez-vous sound system régulier, presque trimestriel, de haut niveau. Les éditions suivantes ont accueilli Rodigan, Supersonic, Dee Buzz, Herb-A-Lize It, Komposti, Demolisha, Soul Force… les chanteurs Nature, Serengeti, Taïro, Mad Killah, Tiwony… Coupée dans son élan, la 7ème, en avril 2011, s’est retrouvée sans suite… Après une année à se rendre dans d’autres endroits pour apprécier Irie Crew, le retour de Flying To Jamaica a eu lieu lors des NJP, en octobre dernier, en seconde partie des concerts reggae de Raggasonic et Steel Pulse. Le Magic Mirror sous la bienveillance musicale de Asher Selector. A peine quelques semaines plus tard, voilà annoncé l’anniversaire des 10 ans d’Irie Crew, de retour sur les lieux des hautes vibrations, avec une affiche de circonstance…
S’il fallait citer les sound systems français à qui l’on doit beaucoup pour la diffusion des musiques jamaïcaines et la perpétuation du genre, Soul Stereo serait une évidence. Fondé en 1998, Fatta, Tarzan et Reeko sont toujours animés par leur amour du reggae et n’ont jamais cessé d’ambiancer les sound systems, ici comme à l’étranger. Ils ont également créé le label Soul Vybz Records pour proposer de bonnes productions et séries, tout en continuant d’alimenter leur box de dubplates déments. Lord Zeljko est bien du même pedigree, plus de vingt ans d’activisme avec le sound system King Dragon, suivi de la première web radio française 100% dancehall jamaïcain Boomblast… Cette affiche réunit les grands du sound system français, ceux que le temps n’a pas découragés, dont la passion est restée intacte. A la rencontre d’un public qui ne cesse d’évoluer, ils continuent d’écrire l’histoire. 10 années au compteur pour Irie Crew, ce sont déjà plusieurs centaines de dates, des mixtapes, émissions de radio, clashs, dubplates… et toute l’envie de poursuivre de plus bel dans cette voie pour une nouvelle décennie. Quant à Sir Samuel et Dragon Davy, ils sont connus de beaucoup pour leur appartenance respective à Saïan Supa Crew et Soundkail, arpentant maintenant  la route en solo.
Ouverture des portes à 22h, c’est dans la grande salle de L’Autre Canal aménagée en conséquence que se tient cet évènement. Selecta Moz’aya se charge de l’introduction, avec de bonnes séries nu-roots. Les lieux vastes de la SMAC se remplissent tranquillement. Vers 23h30, Soul Stereo prend le relais, puis ce sera au tour de Lord Zeljko. La température grimpe, mais n’a pas encore atteint son maximum, ce n’est que l’échauffement. Vers 2h, Sir Samuel monte sur scène et, immédiatement, le public se rapproche encore, désireux de partager intensément ce moment. Il chante quelques morceaux (« Pour Mes Youths », « Mental Offishal », « Urban Classik »…) et passe le micro à Dragon Davy, toujours prêt pour quelques flows dancehall qui font transpirer (« Pression », « Enfants de la Terre »…). Puisque 10 ans ça se fête, le moment est venu de brandir le plus grandiose des gâteaux faits pour l’occasion par les fidèles fans du mouvement. A l’approche de 4h du matin, Soul Stereo, Lord Zeljko, Irie Crew se rejoignent, côte à côte, pour passer successivement quelques uns de leurs specials en conclusion de cette soirée qui célébrait tout le plaisir de partager la musique. Lorsque la lumière se rallume, il est toujours trop tôt, mais les massives  encore bien présents témoignent que c’était une excellente soirée. Cette 9ème édition a marqué le coup et pris dignement la suite des précédentes. Large up !

Simba

vendredi 19 avril 2013

Sir Hill / Papa Roots / Mardjenal (06 février 2013 - Le Quai'son - Nancy)


Mercredi 6 février, c’est au Quai’son à Nancy qu’il fallait se rendre pour une soirée reggae à la fois concert et sound system. Parfait programme à cette date du 68ème anniversaire de Bob Marley. Trois artistes étaient annoncés : Sir Hill de Strasbourg, Mardjenal d’Annecy et Papa Roots, ainsi que deux sound systems : Hill Vibz et Djebel Sound. Avec autant de beau monde prêt et motivé pour partager de bonnes vibrations, il n’y avait aucune raison qu’elles manquent à l’appel.

C’est en mode sound system que la soirée commence, laissant le public arriver tranquillement. Vers 22h30, Sir Hill est le premier à nous offrir sa prestation, acoustique, accompagné de son guitariste Yzazz. Ce jeune strasbourgeois a sorti il y a un peu moins de deux ans le street album In Time qui avait permis de poser son style, faire connaître son nom, avant de développer encore plus sérieusement le projet. Visiblement, l’acoustique lui convient également très bien. Il expose, avec application et dévouement, ses titres, majoritairement écrits en anglais. Le public se rapproche peu à peu, aspiré par la scène et ce qu’elle offre ce soir. Sir Hill a certainement conforté ceux qui le connaissaient déjà et suscité l’intérêt des autres. 

Petite interlude sound system avec Djebel Sound avant l’arrivée de Papa Roots accompagné par Sista Lovely. Chanteur nancéien présent régulièrement sur les évènements locaux depuis de nombreuses années, chacun apprécie d’écouter les nouveaux morceaux et même de demander les anciens, comme « Fais Tourner Le Bédot ». 

Mardjenal prend la suite. Originaire d’Annecy, cette soirée était l’occasion idéale pour se faire une idée de ses vibrations, au croisement du reggae/hip-hop/dancehall, alternant français et anglais, avec une certaine originalité. Un aperçu en sound system de la musique qu’il travaille au sein de Mardjenal Syndicate. Le public découvre, écoute et observe. Plutôt réceptif, il suit le mouvement et, lorsque sa performance s’achève, c’est toute la salle qui est debout et dans la danse. Avant le retour sur scène de Sir Hill en sound system, G Moses s’empare du micro pour quelques flows. 

Il est 2h du matin, mais la fin n’a pas encore sonné, Djebel Sound et Hill Vibz ont la matière et l’énergie pour faire danser tous ceux qui n’ont pas prévu d’aller se coucher. Tous les styles ont trouvé leur place au cours de ces heures, reggae roots, nu-roots, dancehall, hip-hop… et logiquement de nombreux tunes et riddims qu’on prend toujours plaisir à écouter. Jusqu’à 3h30, le son résonne et le Quai’son est toujours bien vivant. Au plaisir de s’y retrouver pour une prochaine soirée de ce genre !

Simba


lundi 15 avril 2013

Tony Nephtali - Croisades (autoproduction)

Annoncé depuis de nombreux mois, le voici enfin disponible, le tout premier album du lorrain Tony Nephtali intitulé Croisades. Comme pour présenter clairement la direction choisie, le titre laisse entrevoir toute la persévérance qui anime l’heure de reggae à l’âme roots en lecture sur ce disque. Ouvrant avec « Laisse Les Croire », les titres en français et en anglais s’alternent de manière équitable jusqu’au dernier, « Dub Intention », version dub de « Love Intention » mixé par Roots Raid. Ceux-ci figurent d’ailleurs parmi les plus réussis de la tracklist, propageant une touchante atmosphère, tout comme les deux titres acoustiques, « Many Dayz » et « One Day », Pour les enregistrements, on retrouve la présence des musiciens qui l’accompagnent habituellement sur scène. Ceux qui ont découvert Tony Nephtali en concert seront ravis de constater que plusieurs titres ont été posés sur ce premier opus, « Everyday », « Trouve », « Les Maux »… Tous méritent attention et il ne manque à cet album que ce que les bonus de la maturité ne tarderont pas de lui apporter. Ces 12 morceaux confirment tout le bien qu’on pensait déjà de la musique de Tony Nephtali, il nous tarde de découvrir la suite.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)

samedi 13 avril 2013

Soul Sindikate & Dub Trooper - Kingston Nouméa (Patch Work Production)

Kingston Nouméa est un album original dans son concept, sa musique, comme son groupe, mi-français mi-néo-calédonien. Deux disques y sont réunis pour faire le pont entre l’île de la Nouvelle Calédonie et l’île de la Jamaïque, d’où son titre. Le disque 1 a été enregistré à Kingston au Studio Tuff Gong, c’est la partie jamaïcaine du projet, qui fait place à des musiciens et chanteurs réputés, Sly Dunbar, Sticky Thompson, Ken Boothe, Big Youth, Winston et Matthew McAnuff… Le disque 2 est la partie néo-calédonienne, enregistré au studio Rising Sun à Nouméa et Patch Work en France. Chacun contient 11 titres et c’est le parallèle qui nous intéresse ici. Très éloignées géographiquement parlant, Kingston et Nouméa ont pourtant beaucoup de similitudes et cet opus en est une illustration : les bonnes vibrations n’ont pas de frontières. L’ensemble en fait un double album cohérent, de qualité considérable, à la graine roots, parsemé d’accents soul et de sections de dub profond, où tous les titres comptent. Avec toutes les singularités de Kingston Nouméa par Soul Sindikate & Dub Trooper, qu’aucune chronique ne saurait résumer, il serait vraiment dommage de passer à côté d’un voyage musical aussi précieux.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)

jeudi 11 avril 2013

Skyman Selecta

Inspiré par la liberté qu’évoque le ciel, Skyman Selecta plonge dans les musiques jamaïcaines au début de l’adolescence. Il commence par jouer dans un groupe de reggae-ska en Franche-Comté, puis participe à l’organisation d’évènements, avant de se mettre sérieusement au sound system en 2009. Première production avec le Gipsy Woman riddim, sorti en octobre dernier.
Skyman a rejoint la scène depuis trois ans, mixant roots, nu-roots, dancehall, soca, rub-a-dub… après avoir consacré les années précédentes à travailler la technique et à agrémenter sa collection. Depuis longtemps lui trottait en tête le rêve de produire un bon instrumental sur lequel regrouper une série d’artistes qu’il affectionne vraiment… C’est chose faite avec le Gipsy Woman riddim. Avec plus d’une quinzaine de titres sur cette série nu-roots, les invités de la tracklist sont variés, tout comme la provenance des enregistrements, Sizzla et Turbulence (Kingston), Perfect (New-York), Omar Perry (Bruxelles), Leah Rosier (Amsterdam), Tiwony et Volodia (Paris)… Les prises de voix des artistes plus proches géographiquement, Jahjah Man, Faya Green et Mamzell’ Léty... ainsi que le mixage et mastering ont été effectués au K-One Studio à Mulhouse. Hormis la suggestion d’un clash tune faite à Perfect, chacun est resté libre dans le choix de la thématique. Skyman gère les dates de concerts de Leah Rosier pour la France et les pays limitrophes, suite à leur rencontre, en mars dernier, lors d’une première partie de Danakil, et l’accompagne quand il ne s’agit pas du Rise & Shine band. Pour 2013, l’agenda de Skyman prévoit déjà bon nombre de sound systems en solo ou accompagné sur l’ensemble de l’Hexagone, ainsi que la sortie d’une mixtape exclusivement dubplates en téléchargement gratuit. Il rêve maintenant d’un riddim un peu plus dancehall, sur lequel on pourrait retrouver Skarra Mucci, Tarrus Riley, Lutan Fyah, Virtus… Qui sait de quoi le ciel est pavé…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)

mardi 9 avril 2013

Tony Nephtali

Premier album de Tony Nephtali, Croisades concrétise dix années à écouter, jouer et s’imprégner des rythmes du reggae, de son histoire et de ses considérations. Combat à la fois musical et spirituel, le jeune lorrain aspire à répandre des vibrations positives et conscientes d’une vision du monde avant tout basée sur l’amour et le respect.
Disponible depuis l’automne, Croisades a été enregistré au studio du groupe R.I.C. Mixé et masterisé par Marc Muller, il contient 12 titres roots reggae, aussi riches dans leurs mélodies que leurs messages. Tony Nephtali s’illustre au chant lead et à la guitare rythmique, Rems à la basse également concepteur des visuels de la pochette et du livret. De nombreux musiciens leur ont prêté main forte pour obtenir le résultat souhaité, des membres de R.I.C., du 57 Roots Band… Précédant la sortie en autoproduction de l’album, deux clips avaient été réalisés par Fensch Toast et mis en ligne sur la Toile l’année passée, « Laisse Les Croire » et « Président », avec en parallèle de nombreux concerts, dont les premières parties de Sizzla et Clinton Fearon. L’année 2012 avait aussi été l’occasion d’un voyage en Jamaïque, en compagnie de son photographe, Quentin, où ils furent touchés par l’accueil exceptionnel des Jamaïcains (Unit 3, Uprising Roots) et de fouler pour la première fois la terre du reggae… 2013 démarre avec une série de dates aux côtés de Green Spirit, avant de réapparaître sur scène au printemps, en compagnie du 57 Roots Band, avec lequel il peaufine les prochaines prestations. En concert live ou en sound system, le chanteur n’est jamais démuni d’énergie et de belles paroles à partager. Tony Nephtali a récemment participé au projet One Beat Hip Hop Unity, lancé par Tidouz, avec le titre « Long Long Time ». Composant de nouvelles chansons, il songe à la suite de Croisades… Même si la route est longue, la voie est ouverte et Tony Nephtali est prêt à rester fort comme le lion pour diffuser sa musique spirituelle et engagée, aux messages emplis d’amour, de foi et de vérité, sur lesquels méditer. Le mouvement est en marche.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)

dimanche 7 avril 2013

ManuDigital

Bassiste, sélecteur du Digital Sound, compositeur, producteur, fondateur du label Boom Shak Records… ManuDigital continue d’explorer les envies et les possibilités que lui inspire son goût pour le reggae.
Son histoire avec la musique débute à ses 13 ans s’en essayant à la basse… A 19 ans, il intègre une grande école de jazz pour perfectionner son jeu et approfondir la technique dans tous les styles. Aujourd’hui, ce sont Babylon Circus, Brahim, Fefe Typical, Tonton David, Nuttea, Big Red, Daddy Mory, Daddy Yod, Straïka D, Colocks, Danakil… avec qui Manu a eu l’occasion de faire sonner la basse sur scène, sans oublier les artistes pour lesquels il a enregistré : Matthew McAnuff, Jah Mason, Turbulence, Pressure… Il expérimente la composition de riddims au début des années 2000. Avec son frère Pokito, ingénieur du son, et le renfort de Big Marnier, Poppy, Da, Michey et Vince, ils fondent le Digital Sound, pour partager leur passion et faire danser autant que possible, épris par la culture sound system, les dubplates et les clashs. Accoler son diminutif au nom du sound semble une évidence pour marquer son identité de riddim maker. Ceci l’amène à travailler avec différents labels sur des séries accueillant des noms reconnus de la scène actuelle (Sizzla, General Levy, Perfect, Queen Omega…). En collaboration avec le sound system suisse Roots From The Cold, il crée, l’année passée, Boom Shak Records, dont la première sortie est le We Nah Bow riddim avec Sizzla, Perfect, Trinity... Après les Rmx of the Week, les Digital Sessions, rendez-vous vidéo du web, ne sont pas restées dans l’ombre, dévoilant, tous les dix jours, une courte session live avec un nouvel invité, en compagnie de Manu muni de son Casio MT 40, célèbre grâce à King Jammy et l’incontournable Sleng Teng riddim. Parmi les épisodes déjà diffusés, Taïro, Brahim, Naaman, Pierpoljak, Don Camillo, Tiwony… ManuDigital est aussi le réalisateur des derniers singles de Bazil, « Musical Town », et de General Levy, « Roadblock ». Pour 2013, à surveiller, les sorties de Boom Shak Records, la suite de la diffusion des Digital Sessions avant une seconde saison qu’il rêverait jamaïcaine, la concrétisation de collaborations avec Lord Zeljko… et toujours sur scène, avec sa basse ou ses platines, notamment dès février pour donner la réplique à Biga*Ranx. « Mes envies sont aussi nombreuses que les facettes de la musique, il me faudrait plusieurs vies pour les concrétiser ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)

vendredi 5 avril 2013

Mawyd

C’est par le biais du Centre d’Informations et d’Activités Musicales de Bordeaux que se rencontrent les membres du groupe Mawyd. Vincent lance un atelier axé sur le reggae vers lequel converge, sans le savoir encore, chaque élément, apportant leur expérience et leurs influences, jusqu’à prendre la décision de conserver le projet au-delà de l’enceinte de l’école et de le faire évoluer avec sérieux. Premier album studio autoproduit, Look At The Tree
Cinq au départ de l’aventure - Vincent (chant, lead-guitare), Calixte (basse), Pierre (guitare), Maxime (batterie) et Steve (claviers)- c’est en suggérant chacun une lettre au hasard et en déclinant les combinaisons possibles qu’ils créent ce terme original pour désigner leur nouvelle formation. Ils sont ensuite rejoints par les personnalités féminines du groupe, Audrey et Janiss (chœurs), et leur opérateur spécialisé dans le dub, Luka, pour obtenir toute la dimension de leur reggae roots diversifié. Même si le groupe est né il y a à peine deux ans, chacun d’entre eux baigne dans la musique depuis de nombreuses années et s’investit dans d’autres projets en parallèle. Leur souhait de gagner en professionnalisation a permis leur terrain de rencontre. Tous issus d’horizons musicaux différents, la base reggae de Mawyd s’aventure aisément et naturellement vers la soul et le funk. Leur premier album s’intitule Look At The Tree, enregistré au Studio des Collines dans le nord du Périgord, de manière analogique pour respecter les procédés classiques du reggae, guidé par le musicien et producteur Bernard Indeau (Niominka Bi…). Avec déjà plus d’une centaine de dates à leur actif dans l’Hexagone, dont un passage au dernier Reggae Sun Ska, Mawyd ne perd pas de temps. 2013 sera consacré à défendre ce premier album sur scène, réaliser des vidéo clips, travailler sur des combinaisons, rechercher un label, composer de nouveaux morceaux…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)

mercredi 3 avril 2013

Christophe Rigaud

En 1995, alors qu’il est âgé de 16 ans, Christophe Rigaud est frappé par une révélation qui le pousse à se dévouer à la musique : la découverte de Bob Marley avec « Redemption Song » suivie, quelques jours plus tard, par un concert d’un groupe d’amis lyonnais auquel il assiste. Dès le lendemain, il tente de composer, s’exerçant à la  guitare et au chant…
Affectionnant aussi bien Dennis Brown, Don Carlos, Jah Cure, Luciano, Tiken Jah Fakoly, Ben Harper ou encore Pink Floyd et Stevie Wonder, Christophe s’éprend des rythmes reggae, soul, folk… De 1999 à 2007, il pratique chant, guitare et percussions au sein du groupe reggae Djalemba. Entre 2001 et 2005, il est également soliste pour la batucada Les Mauvaises Graines et, en 2006, intègre le groupe Yaokan en tant que guitariste/choriste. C’est là qu’il rencontre les deux musiciens qui l’accompagnent dans ce nouveau projet, qui porte simplement son nom, ouvrant sur son univers au travers de ses compositions, auxquelles apportent finement leur touche Yaokan (basse/chant) et Djo Toussaint (batterie/percussions/chant). Après deux années à tourner seul avec sa guitare, le trio concrétise cette nouvelle expérience, suppléé par Pascal Plewkowicz (ingénieur du son) et Bob Sleg Productions (manager). Le premier EP, See The River, a été enregistré, mixé et masterisé au studio 8pm à Lyon, durant l’été dernier, sous la direction de G.G. Millet. Sorti le 12 octobre en support physique, et aussi disponible en téléchargement gratuit, See The River donne un aperçu de la musique de Christophe Rigaud. « Je souhaite amener les gens à vivre un voyage musical à la fois aérien, profond et dansant… » dans lequel il évoque « la nécessité d’une prise de conscience face à un système soi-disant moderne et à sa logique qui mène à une course effrénée et nous éloigne trop de l’essentiel » Apprécier les bonheurs simples, accepter les différences, garder l’esprit libre font partie des réflexions abordées. En explorant la profondeur du roots, l’énergie du nu-roots et du rocksteady, les trois musiciens développent leur style nommé le « blue reggae », imprégné des sources du reggae, de celles du blues et de la soul, pour réveiller les sensations. Cet EP fait office d’introduction, que complèteront de nombreuses scènes, un vidéo clip, avant la venue d’un album, et tout ce que leur inspiration en perpétuel mouvement pourra bien leur suggérer.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)

lundi 1 avril 2013

Mo Mystik

Mo Mystik symbolise la rencontre des cultures mauricienne et française. Son inspiration musicale, il la doit à des artistes charismatiques, défendant dans leurs messages des valeurs de paix, d’amour et d’unité, comme Bob Marley mais aussi le chanteur mauricien Kaya.
Depuis l’enfance, Mo Mystik visite régulièrement son île, ce qui lui a permis de connaître ses origines et sa culture, de côtoyer la musique locale, le séga, et ses instruments de prédilection, comme le ravanne, et sa variante née du mélange avec le reggae, le seggae. En 2007, il crée le label 7ptik Records pour concrétiser ses envies et diffuser ses vibrations. Il participe à différents projets et travaille avec des chanteurs comme Killa Carltoon, Nyx Lion… jusqu’à se retrouver finaliste au côté du rappeur Mesrine au tremplin Buzz Booster. Il profite également d’un voyage sur son île pour collaborer avec des artistes locaux (Ras Ricky, Natty Gong…). Ses textes en français et en créole développent des messages conscients et militants. Cette année ne sera pas de tout repos pour Mo Mystik puisqu’elle commence avec son premier album, Partaz Misikal, recueil des titres phares produits l’année passée, qui sera disponible dans quelques semaines au format CD et sur les plateformes de téléchargement. Ensuite, un premier street album, Vizion, sortira au printemps, en exclusivité à l’Ile Maurice, regroupant 17 titres aux sonorités reggae/hip-hop/seggae, intégralement en créole. Une tournée sur l’île d’environ un mois succèdera à sa sortie, avant d’être distribué en France. Aussi, un projet avec DJ Veekash est en préparation, axé sur des featuring reggae/hip-hop. Le programme de Mo Mystik pour cette année s’annonce des plus chargés, concentré sur ces premières sorties et leur promotion, ce qui est en cours et toutes les nouvelles envies à venir…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #28 - février/mars 2013)