dimanche 31 juillet 2016

Nattali Rize

Nouvelle artiste remarquable qui s’ajoute au catalogue déjà haut en couleur de Baco Records, Nattali Rize est originaire d’Australie et s’est établie à Kingston depuis deux ans. Son EP New Era Frequency, réalisé avec Notis, est sorti le 19 février chez Baco, avant la promesse d’un album pour l’automne.
Nattali Rize montre déjà son goût pour le chant alors qu’elle est haute comme trois pommes. Par la suite, elle se met aussi à la guitare et aux percussions. Sa carrière musicale démarre en 2006 au sein de Blue King Brown. Tout part de sa rencontre à Byron Bay, en Australie, avec Carlo, bassiste. Pendant quelques temps, ils jouent en duo, souvent dans la rue, ce qui posera les fondations du son de Blue King Brown et de leur approche indépendante de la musique. Les deux acolytes rejoignent ensuite Melbourne où ils rencontrent d’autres jeunes musiciens passionnés. Blue King Brown voit alors le jour. Le groupe enregistrera trois albums, un EP, et fera plusieurs tournées mondiales. En 2014, Nattali décide de s’installer à Kingston. C’est là que se concrétise un nouveau projet sous le nom Nattali Rize. De nombreuses rencontres avec des musiciens et producteurs de l’île l’encouragent dans cette direction. Première carte de visite en main, l’EP New Era Frequency est composé de huit pistes dont trois versions dub. L’enregistrement de « Rebel Love » a été l’élément déclencheur à sa réalisation. Nattali écrit ce titre le jour où elle rencontre Unga de Notis, qui accompagne, à la batterie, Jimmy Cliff lors de sa tournée en Australie. A cette occasion, les musiciens de Jimmy Cliff se rendent dans son studio à Melbourne. L’inspiration de « Rebel Love » est si puissante et instinctive qu’il fait évidence que ce ne sera pas leur seule collaboration. Notis est un duo jamaïcain basse-batterie, Jason « BigBass » Welsch et Wayne « Unga » Thompson, qui compose et produit pour un grand nombre d’artistes comme pour eux-mêmes. Ils écrivent et enregistrent ensemble les autres pistes, dont « Generation Will Rise » avec Kabaka Pyramid, principalement à Tuff Gong ainsi qu’à Anchor Studio. « New Era Frequency exprime cette intention d’utiliser notre musique pour élever le niveau de conscience sur la planète. L’humanité peut se reconnecter avec des considérations plus essentielles. Il s’agit de voir le monde dans lequel nous vivons comme il est vraiment, de se réapproprier notre propre pouvoir d’être réellement libre, dans nos pensées comme dans nos actes. N’oublions pas que nous sommes les seuls créateurs de notre réalité et de notre futur. Il y a un peu de tout ça dans la musique que je fais. » Nattali Rize finalise actuellement son premier album, qui inclura le single sorti récemment, « Natty Rides Again », avec Julian Marley. Si elle n’en peut dévoiler, pour l’instant, le titre, la chanteuse est très enthousiaste à l’idée qu’il soit bientôt achevé, et par toutes les dates de concert programmées cet été, en Australie, mais aussi au Japon, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Pologne… et en France. Bienvenue dans cette nouvelle ère qu’on espère plus prospère !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #48 - juin/juillet 2016)

jeudi 28 juillet 2016

Delphine

Delphine vient tout juste de sortir en digital le single « Music », coproduit avec Art & Média et distribué par Tuff Gong. Premier extrait prometteur d’un album annoncé pour l’automne, qui devrait être riche en influences ouvertes et colorées, à l’image de la jeune chanteuse.
Delphine est issue d’une famille de musiciens en tout genre. Très jeune, elle pratique le théâtre, la danse, puis intègre le conservatoire en chant lyrique et classique durant cinq années. Elle affectionne déjà beaucoup le reggae, notamment Peter Tosh, Steel Pulse…, mais ne sait pas encore quels sont les styles de musique qui lui correspondent vraiment. Ses premières expériences de groupe démarrent vers 2005 et la conduisent dans des projets blues, jazz, soul ou rock, en France et à l’étranger, qui lui permettent de se perfectionner, d’explorer les genres, tout en précisant ses propres envies. A partir de 2012, les rencontres lui donnent l’opportunité d’être choriste dans des formations reggae, telles que celle de Tony Nephtali, Sawuri… Le déclic, quant à l’idée de mettre en place son projet bien à elle, se fait à ce moment-là. Nourrie de ses diverses expériences et de ses voyages sur les cinq continents, Delphine commence alors à écrire et composer ses premiers morceaux. Elle ne voit rien de mieux que le prénom qu’elle porte pour l’accompagner dans cette voie, comptant toujours rester elle-même dans sa musique comme dans la vie. Elle planche alors assidûment sur l’écriture d’un album qui reflète sa personnalité et la diversité de ses goûts. Le premier extrait, « Music », est sorti le 8 avril dernier, assorti d’un clip tourné en janvier, à visionner sur YouTube. Ce single est né de l’idée que la musique est partout et qu’elle nous accompagne dans chaque moment de notre vie, peu importe d’où on vient, où on vit, où on va… Plus précisément, il lui a été inspiré d’un voyage à Madagascar, où elle a été conviée à une fête de village, sur des terres reculées, qui durait trois jours. Souvenir inoubliable, la musique y était omniprésente, comme la chaleur humaine, à mettre en suspens la situation dans laquelle vivent ces populations la plupart du temps… Tuff Gong n’a pas hésité une seconde lorsque ce morceau leur a été proposé. Enregistré à Amper Studio, mixé et masterisé à Metropolis Studio de Londres, les musiciens se devaient d’être à la hauteur : Romain Omaley à la batterie (Naâman), Fayce (Mo Kalamity) et Jonathan Remillon aux claviers, Patrice Dicuonzo à la basse (Conscience Tranquille, Abdou Day), Tony Nephtali et Julien Cernec à la guitare, Nicodrum aux percussions, Ti Kitoko aux accessoires… L’album est prévu pour l’automne et promet d’être diversifié, très coloré et riche en vibrations positives. Les maîtres mots en sont respect, partage et amour. Delphine travaille actuellement à la préparation du show live de la tournée qui accompagnera sa sortie, tout en continuant de composer des morceaux qui profilent, d’ores et déjà, un deuxième album. Ce ne sont pas l’inspiration et l’énergie qui manquent !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #48 - juin/juillet 2016)

jeudi 21 juillet 2016

Leah Rosier - Only Irie Vibes (Rise & Shine Rec)

On ne pouvait pas imaginer meilleur titre pour un album de la belle hollandaise que Only Irie Vibes, parfait reflet de ce qui entretient son énergie depuis qu’elle trace sa route dans la musique. La chanson éponyme suffit à entrevoir le grand pas en avant fait avec ce nouvel opus aux compositions terriblement efficaces. Depuis « Like A Lioness », beaucoup pressentaient un grand potentiel chez Leah Rosier, mais pas encore totalement révélé… La rencontre avec le Rise & Shine Band de Besançon en 2011 est encore plus cruciale qu’il n’y paraît, puisque cet album en leur compagnie mérite une attention toute particulière. Déjà parce qu’il va sans dire que les voix féminines du style qui nous préoccupe ne font pas légion hors de Jamaïque, et surtout parce que le résultat est plus qu’à la hauteur ! Les bonnes vibrations sont au rendez-vous et, rapidement, on se met à chantonner sur des titres tels que « Herbalist » ou « One Day ». Mention spéciale à « All Around The World » feat. The Mighty Diamonds et « High Grade Woman », pour les frissons qu’ils provoquent instantanément. Vous l’aurez compris, ces trois quart d’heure de vibrations irie ont tout pour plaire et il serait dommage de s’en priver. Quelque chose nous dit que Leah Rosier nous donnera encore bien d’autres occasions de nous enthousiasmer !

Simba

vendredi 15 juillet 2016

Naâman - Rays Of Resistance (SoulBeats Records)

Naâman est certainement l’artiste français à avoir connu l’ascension la plus fulgurante au cours de ces dernières années. Loin de se douter au départ que son Deep Rockers provoquerait un engouement général, qui a fait parcourir des kilomètres sans fin à ses désormais incontournables skanking shoes, le jeune normand allait forcément être attendu au tournant pour son second opus. Celui-ci s’intitule Rays of Resistance, sorti en octobre dernier chez SoulBeats Records. Ceux qui l’ont déjà écouté savent que ces quatorze morceaux vont continuer de faire danser les foules sans avoir besoin d’argumenter davantage, la musique parlant d’elle-même. C’est encore en compagnie de Fatbabs qu’a été réalisé ce nouvel opus, enregistré en famille à Paris avec le Deep Rockers Crew. Décidément, ces deux-là sont sur la même longueur d’ondes et ont trouvé la bonne équipe pour les accompagner. Leur maturité musicale en fait oublier leur jeune âge. L’osmose est tellement évidente, qu’à chaque coup, la voix, le flow se déroulent instinctivement sur les lignes instrumentales, souvent entraînantes dès les premières notes (« Outta Road », « Big and Bad »…), ou posées et touchantes (« My Days », « Hopeful World »…). Les arrangements finissent de leur donner la bonne température et les textes ne manquent pas non plus de raviver la flamme. Voilà un album qui rayonne d’énergie positive et chaleureuse d’un bout à l’autre. Rays of Resistance risque de tourner pendant un bon moment !

Simba

samedi 9 juillet 2016

ManuDigital - Digital Pixel (X-Ray Prod.)

Après la sortie récente des trois volets de Digital Lab, en compagnie de George Palmer, Peter Youthman et Marina P, le moment est déjà venu de découvrir Digital Pixel, un album aussi atypique que le laisse présager son esthétique. Doté d’une imagination foisonnante, ManuDigital semble bien souvent avancer sur des chemins parallèles, tout en ayant un temps d’avance, si ce n’est plusieurs, sur son époque. Ce nouvel opus en constitue un bon exemple tant il s’éloigne des sentiers battus, tout en atteignant des sommets, un mélange d’ancien et de moderne qui fait des étincelles. Digital est bien le maître mot. La liste des invités est réjouissante, autant dire qu’il s’agit d’une petite partie de la crème de la scène underground qui fait vibrer, entre autres, le reggae/dub actuel : Bazil, Soom T, George Palmer, Flavia Coelho, Taiwan MC, Joseph Cotton, King Kong, Don Camilo, Peter Youthman, Blundetto, Errol Dunkley, Marina P, Jamalski, Sara Lugo… Difficile de nommer quel titre on préfère tant ils ont tous la carrure pour être des hits. « Digital Luvin » trotte dans la tête, « Come Inna Di Dance » est une persuasive invitation, l’apaisant « Look At The Tree » laisse voyager l’esprit, et le rythme s’accélère avec les prouesses vocales de Jamalski sur « Bad Boys »… Le mieux, c’est encore d’écouter sans attendre Digital Pixel et de faire votre choix. Du lourd !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #47 - avril/mai 2016)

mercredi 6 juillet 2016

Taj Weekes & Adowa - La main sur le coeur

Tenez-vous prêts, le cinquième album de Taj Weekes & Adowa, Love, Herb & Reggae, arrive le 15 avril ! Derrière un titre fédérateur, Taj Weekes et ses musiciens continuent de délivrer un son doux et pur, venu tout droit du cœur. Rencontre avec l’auteur, chanteur et musicien, actif dans l’humanitaire avec l’UNICEF et l’association caritative qu’il a fondée à Sainte Lucie, They Often Cry Outreach.

Taj Weekes et Adowa, c’est Taj Weekes au chant et à la guitare, Burt Desiree à la basse, Wayne Xavier à la guitare, John Hewitt aux claviers, Baldwin Brown à la batterie et Valerie Kelley aux chœurs. Leur premier album, Hope & Doubt, sort en 2005, avec dix morceaux qui introduisent l’univers sincère et mystique du groupe. En 2008, ils sortent Deidem, qui les fait connaître plus largement. A Waterlogged Soul Kitchen paraît en 2010, suivi, quatre ans plus tard, par leur premier live, Pariah in Transit. 2016 accueille enfin Love, Herb & Reggae, une nouvelle page de leur histoire nourrie de conscience, de bienveillance et de vibrations positives.

Bonjour Taj Weekes, comment ça va pour toi et tes musiciens avec la sortie de ce nouvel album ?
On peut dire que nous allons bien et que nous sommes très heureux !

Le précédent album studio était A Waterlogged Soul Kitchen, paru en 2010, puis il y a eu le live Pariah in Transit, en 2014. Que s’est-il passé entre ces deux sorties ?
En fait, après A Waterlogged Soul Kitchen, nous avons commencé à travailler sur l’album suivant, mais, en même temps, nous écoutions les enregistrements de la dernière tournée et nous avons vraiment aimé ce que nous entendions ! Nous avons donc décidé de sortir Pariah in Transit comme premier album live. Pendant cette période, j’ai aussi travaillé sur la seconde partie d’un film documentaire sur le diabète à Sainte Lucie, ce qui a pris un peu de temps…

Le nouvel album s’intitule Love, Herb & Reggae. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Je voulais lancer un nouveau mantra ! Depuis longtemps, nous vivons avec « sexe, drogues et rock’n roll » ! J’ai pensé à l’amour à la place du sexe, l’herbe à la place des drogues, et plutôt du reggae, tout simplement…

L’amour, la ganja et la musique reggae sont donc trois choses importantes dans ta vie ?
Oui, bien sûr ! L’amour, au sens de l’amour véritable, l’amour envers autrui sans jugement de valeurs, un amour avec une totale acceptation, que ce soit de la race, la religion, la sexualité etc. ; equal rights and justice, car c’est aussi une forme d’amour. L’herbe, au sens d’un mode de vie naturel, un retour à la nature sur la Terre. Je sais que beaucoup de gens associent immédiatement le reggae à l’herbe. C’est la première chose qui leur vient à l’esprit. Je ne parle pas seulement de la marijuana, mais aussi de tous les végétaux. Nous parlons d’un mode de vie sain, loin des OGM et de la nourriture industrielle. Le reggae, au sens du rythme et de la voix du peuple, pas un reggae qui parlerait de choses matérielles, mais d’amour, d’herbe, de réflexion… Nous avons besoin du reggae pour nous exprimer. En somme, nous avons besoin d’amour, de le recevoir et de le donner, pas juste de le chanter, mais vraiment de le mettre en pratique. Nous avons besoin de vert, d’un rapprochement avec la nature, autour de nous et dans nos assiettes. Et nous avons besoin de plus de reggae pour nous unir et être ensemble.

Où ont-été enregistré les chansons de cet album ?
J’ai  enregistré avec les musiciens d’Adowa et quelques autres invités au studio où nous avions déjà été pour les précédents albums, Coop Studios à Long Island, New-York.

Cet album est le cinquième de Taj Weekes & Adowa. Que penses-tu de toute cette expérience musicale ?
C’est ce qui permet d’apprendre et de progresser. Comme pour tout, il y a des déceptions et des succès, des hauts et des bas… Mais c’est toujours très enrichissant !

Ton inspiration a-t-elle évolué au fil des années ?
Je ne pense pas qu’elle ait vraiment changé. La vie et l’humanité ont toujours été des sources d’inspiration et c’est encore le cas.

Que ressens-tu par rapport à la situation actuelle dans le monde ?
Il me semble que ce serait une bonne chose : plus d’amour, plus de ganja et plus de reggae ! (rires) Je pense qu’il y a beaucoup de challenges. Nous voyons tout ce qu’il y a de négatif parce que c’est très présent en ce moment. Il serait bon de revenir au positif et espérer pouvoir inverser la tendance pour aller dans la bonne direction.

Tu t’investis depuis quelques années dans plusieurs actions humanitaires. Peux-tu présenter ton association, They Often Cry Outreach ?
They Often Cry Outreach (TOCO) est une association caritative fondée en 2007, visant à améliorer la vie des enfants défavorisés, à risques et orphelins, à Sainte Lucie et dans les Caraïbes, grâce à des programmes sportifs, de santé et de développement personnel. Nous avons aussi démarré un projet de refuge animalier pour accueillir les chiens errants.

Quels sont tes souhaits pour l’avenir ?
Il y a un vieux dicton qui dit : « What man plan Jah wipe out. » Nous avons juste à continuer et poursuivre notre route.

Que comptes-tu faire dans les prochains mois ?
La tournée pour la sortie de l’album, boucler le documentaire sur le diabète… et beaucoup d’autres choses !

Simba

Jatta Records / VP / Socadisc

(pour Reggae Vibes Magazine #47 - avril/mai 2016)

dimanche 3 juillet 2016

Yellam - Savoir s'imposer

On vous parlait, il y a peu, de la sortie d’un nouvel EP de Yellam intitulé Get on Board. Deuxième aux Victoires du Reggae dans la catégorie maxis, on s’est dit que le moment était bien choisi pour recueillir les impressions du chanteur manceau, lui soutirer quelques infos sur son album en préparation et partager quelques souvenirs brûlants de son séjour à Yard. Bienvenue à bord !

Get on Board est arrivé 2ème aux Victoires du Reggae dans sa catégorie ! Qu’as-tu ressenti à l’annonce de cette nouvelle ?
Comme ça réunit pas mal de votants, c’est forcément gratifiant. Ça permet aussi de jauger son travail, de voir comment il est reçu en France, même si c’est plutôt symbolique, car ce n’est pas vraiment une compétition… Ça reste très amical, on se retrouve avec des artistes avec qui on partage beaucoup de choses, comme Naâman, par exemple. Donc voilà, c’est cool et ça fait plaisir ! Ça nous motive à vouloir donner encore plus pour la suite.

Pour continuer encore un peu la promotion de Get on Board, la sortie d’une vidéo acoustique sur le web a eu lieu courant mars. De quel morceau s’agit-il ?
On voulait revisiter le morceau assez électro « Step Up » d’une manière acoustique, avec des envolées de voix, etc. Le clip a été tourné chez moi, en plan fixe surtout, pour mettre en avant le côté un peu intimiste.

Tu travailles actuellement sur un nouvel album. Quand en est née l’idée ?
Je me suis mis à écrire des chansons pour cet album courant 2014 et ça a commencé à se concrétiser lors mon deuxième voyage en Jamaïque, à la fin de la même année. J’y suis resté un mois cette fois-là et j’ai été enregistré au studio Harry J avec les Roots Radics. Je peux déjà vous dire qu’il s’appellera The Musical Train et qu’il y aura de beaux featurings dessus, du roots avec des touches modernes. Il sera très différent de Turn Up The Sound. Pour le reste, il va falloir patienter encore un peu… Le mastering va bientôt être fait et on vous tiendra au courant dès qu’on connaîtra la date de sa sortie. J’aurais beaucoup d’anecdotes à vous raconter sur la réalisation de cet album, la rencontre avec les musiciens et tout ce qui l’entoure !

En dehors de l’album, que gardes-tu comme souvenirs de tes voyages sur l’île ?
Ce que je retiens comme souvenir marquant, c’est vraiment l’accueil des gens. Je m’y suis toujours senti un peu comme à la maison grâce à mes connexions, notamment Trinity, qui est un artiste proche d’Irie Ites. Il m’a emmené un peu partout avec lui et raconté son parcours. Ils ont un rapport assez ruff, tu vois, et il faut savoir s’imposer. Il faut savoir mettre de côté sa timidité, et moi, je suis quelqu’un d’un peu timide à la base. Ça m’a permis de vraiment m’imposer, encore plus quand tu es un artiste européen ! La rencontre avec DJ Ron Muschette d’Irie FM a été importante : grâce à lui un de mes morceaux, « Galong », a atterri dans leurs charts ! C’est une île dont je garde de supers souvenirs, certains endroits que j’ai visités étaient juste magnifiques ! J’ai beaucoup aimé la campagne, du côté de Manchester, où se trouve Mandeville. Il y a différentes vibes sur l’île, que ce soit à Negril, Montego Bay… J’ai revu un artiste comme Chezidek, qui est le premier jamaïcain avec qui j’avais enregistré un featuring [« World Peace »], en 2013 ! Quand tu vois les artistes là-bas, chez eux, c’est dans un environnement totalement différent de leurs tournées en Europe. Ils sont beaucoup plus détendus, ils veulent te montrer plein de choses, te faire goûter de la nourriture, qui est excellente d’ailleurs ! Je n’ai qu’une envie, c’est d’y retourner, mais j’aimerais aussi voyager ailleurs.

As-tu déjà prévu une date pour le prochain voyage ?
J’aimerais bien y retourner en fin d’année. Mais ça dépend de beaucoup de choses. Je n’ai pas envie d’y aller juste pour une semaine. Si je vais là-bas, c’est au moins un mois, parce que ça passe très vite et qu’il y a tellement de choses qui peuvent arriver…

Au fait, pourquoi as-tu décidé de supprimer la particule « Jr. » de ton nom Yellam ?
Quand j’ai commencé, en 2007, je n’avais pas la particule « Junior ». Ensuite, au fur et à mesure, les Jamaïcains que je côtoyais avec Irie Ites, Spectacular, Chezidek… m’ont mis cette particule, comme je fais un peu plus jeune que mon âge. Le « Junior » est resté jusque-là. Aujourd’hui, je l’enlève. Il y aura toujours des gens et des artistes qui m’appelleront avec cette particule. Mais j’ai envie de l’enlever, je crois qu’on acquiert de la maturité aussi…

Que va-t-il se passer pour tes musiciens et toi dans les prochains mois ?
Le 2 avril, nous avons une date importante chez nous, au Mans. Nous allons présenter le nouveau show en exclusivité ! Ça nous tient à cœur de jouer dans notre ville, parce qu’on vient d’ici, qu’on a été beaucoup soutenu, notamment par l’Oasis lors de nos résidences. Ensuite, les concerts et sound systems vont continuer, la grosse tournée va vraiment commencer en automne, après la sortie de l’album…

Comment se porte le reggae au Mans ?
Plutôt pas mal ! Il y a Irie Ites qui organise des événements depuis une quinzaine d’années, notamment le Spring Reggae Fest. Il y a eu des périodes plus ou moins fastes mais, grâce à eux, entre autres, le reggae est toujours resté vivant. C’est cool de voir aujourd’hui qu’il y a un renouveau, au niveau du public comme de la scène.

Penses-tu être présent sur des festivals cet été ?
Oui ! Il est encore trop tôt pour annoncer les dates, mais ça va arriver… Restez connectés, on vous réserve plein de choses pour la suite !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #47 - avril/mai 2016)