samedi 29 juin 2019

Marina P & Stand High Patrol

Le nouvel album de Marina P, Summer On Mars, a été entièrement réalisé avec les quatre mousquetaires de Stand High Patrol. Sorti le 9 novembre dernier en CD, vinyle et digital, voilà un opus qui allie parfaitement tous les talents de la chanteuse à ceux des maîtres incontestables du dubadub.
Depuis la sortie de My Homeys en novembre 2013, Marina P a continué à bosser avec Mungo’s Hi-Fi, tout en faisant de nouvelles rencontres des plus appropriées, avec Blundetto, ManuDigital ou encore L’Entourloop… Sans oublier que le label Homeys Records a honoré d’autres sorties, dont la dernière en date, l’EP Bite The Dust avec les productions de KSD. La composition des morceaux de Summer On Mars a commencé à l’été 2017, hormis « Rosetta » qui avait déjà été joué en sound system et mis dans la boîte, seul titre véritablement reggae du disque, l’instrumental est différent de sa version initiale. C’est Pupajim qui a composé les instrumentaux des neuf pistes de Summer On Mars. Plutôt que de mettre des paroles sur une musique, le processus a été inversé. Marina a écrit ses textes sur environ trois mois et a donné les acappellas à Pupajim pour qu’il compose les instrumentaux sur mesure pour chaque. En totale confiance puisqu’ils se connaissent depuis plus de dix ans et qu’elle apprécie particulièrement l’indépendance et l’audace créative de SHP, toute la surprise a été de découvrir dans quel décor musical sa voix allait prendre place. L’idée d’une collaboration sur tout un projet remonte à leur concert aux Vieilles Charrues en 2015 !
Si Pupajim s’est occupé des compositions, l’ensemble a été mixé par Rootystep et Mac Gyver, respectivement sélecteur et opérateur de SHP, à Nantes avec Claude Bidima. Merry, leur trompettiste, a aussi participé à la composition du morceau « Spring Rain » sur lequel il joue, et Kazy Usclef, qui a réalisé toutes les pochettes de SHP depuis la première, a illustré cet album à travers une peinture, après avoir écouté les morceaux et discuté avec les protagonistes.
« Summer on Mars est un beau titre esthétiquement à mes oreilles. Il évoque aussi la découverte de gouttes d’eau sur Mars et donc la possibilité de vie sur cette planète. En réalité, le texte du titre éponyme raconte la folie des humains dans leur conquête de l'espace… C’est quelque chose que je trouve à la fois fascinant et inquiétant ! » Les artistes ont eu envie de parler de sujets un peu atypiques, comme l’histoire de la sonde Rosetta et l'incroyable accélération des découvertes astronomiques de ces dernières années. « Les paroles des chansons sont à la fois intimes et universelles. La lecture qu’on peut en faire est multiple, mais on y retrouve des thèmes qui nous sont chers : la fragilité de l’humain à différentes échelles, un certain regard sur la nature et sur notre place dans cet équilibre, l’observation des différents systèmes qui régissent notre existence… »
Une dizaine de dates sont déjà confirmées dans les prochains mois pour Marina P et SHP. Lors de leur résidence à La Sirène à La Rochelle en décembre, ils ont mis au point un show riche en vibrations sans Pupajim, qui fait le pont entre l’album et ce que SHP a l’habitude de proposer en DJ set. Celui-ci incorpore des plages de dub, des trompettes, et beaucoup d’autres choses à découvrir bientôt en exclusivité… Embarquement imminent, destination Mars !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°65 - avril/mai 2019)

lundi 24 juin 2019

Marcus Gad & Tamal

Le Néo-calédonien Marcus Gad nous avait déjà fait voyager vers de hautes sphères lors de son album Chanting, sorti en 2017, avec son roots profond et méditatif. Son nouveau projet est issu de sa rencontre avec le beatmaker parisien Tamal. Bienvenue dans une bulle musicale intemporelle avec l’EP Enter A Space, disponible depuis le 1er mars.
« J’ai connu Clément Thouard, aka Tamal, peu de temps après ma première venue en Métropole. Nous nous sommes rencontrés dans une soirée, et ne nous sommes pas revus avant un bon moment. Un soir, on s’est croisé dans le métro à Paris, en sortant d’un concert d’Israel Vibration, et on s’est donné rendez-vous le lendemain pour faire de la musique ensemble. On peut dire que c’était le destin ! Enter A Space est né d’une session que nous avons faite à Paris chez Tamal il y a deux ans. Notre intention était vraiment de laisser libre cours à une inspiration ouvrant nos perspectives en matière de genres musicaux abordés. Nous avons tout composé et enregistré en une semaine ! Nous nous sommes vraiment mis en condition pour pouvoir entrer dans cette transe du studio où plus rien ne peut t’arrêter… »
Enter A Space semble être comme une transe passagère. « Il y a vraiment eu une préparation avant et pendant l’enregistrement de cet EP. Nous avons beaucoup médité, jusqu’à créer notre propre bulle de création, notre propre espace de réflexion lyrique et sonore. Ça se ressent beaucoup dans la texture des morceaux, qui sont aquatiques, atmosphériques, ainsi que dans les thèmes ; le tout dans une énergie très méditative, parfois presque pieuse. Les chansons sont vraiment le fruit de cette transe et nous avons retranscrit ce sentiment fort et profond qui nous a traversés pendant la session, sans l’altérer. La ganja a contribué à créer cette atmosphère mystique pour la composition des morceaux. Quant aux textes, j’ai été très inspiré par les enseignements non-dualistes de l’Advaita Vedanta. J’aborde de nombreuses fois le sujet de l’immortalité de l’âme qui découle de la nature transitoire du corps et de la matière. Au final, nous avons fait six chansons, comme les six branches d’une étoile, et c’est là l’espace dans lequel nous voulons vous inviter. » Le visuel vient tout droit du titre de l’EP. « La photo a été réalisée par notre ami Nacho Pelaez, alors qu’il prenait des clichés sous-marins dans la presqu’île du Sinaï, sur les côtes de la Mer Rouge. Nous avions partagé avec lui les sons et il les écoutait avant d’aller plonger. Il nous a dit qu’il ressentait une réelle harmonie entre le sentiment que lui procurait notre musique et celui qui venait de la plongée, pratique où l’on a véritablement la sensation d’entrer dans un espace nouveau. Cette photo symbolise parfaitement Enter A Space. Il nous l’a envoyée en disant que nous l’avions inspiré, nous avons tout de suite vu la pochette ! » Marcus Gad sera en tournée avec Tribe dès avril en France et en Europe, notamment en première partie d’Alborosie. A ne rater sous aucun prétexte !

Simba

https://www.facebook.com/Marcus.Gad.Official/ 

(pour Reggae Vibes Magazine n°65 - avril/mai 2019)

mercredi 19 juin 2019

Mahom

Après la sortie de Fell In en 2017, Mahom revient avec King Cat. Toinou et Joris, ceux qu’on associe naturellement à leur maneki-neko depuis le remarquable The Skankin’ Cat sorti en 2014, continuent de s’aventurer dans les tréfonds du dub avec ce cinquième album.
Depuis 2005, Mahom s’est imposé dans le paysage du dub français. Plus de 300 concerts dans toute l’Europe, des dizaines de vinyles, des collaborations, leur projet parallèle Bass Trooperz, quatre albums et un nouveau sorti le 18 mars, disponible en CD, vinyle et téléchargement gratuit. King Cat, c’est un peu leur King Kong à eux. Le voyage n’est pas seulement musical, mais aussi visuel. Les graphistes de Irie Design, François et Béranger, se sont chargés de lui donner la juste illustration. C’est dans une atmosphère urbaine, l’aube encore chargée d’étoiles, que l’on retrouve le chat, sur les hauteurs des toits, d’un immeuble surmonté d’interminables enceintes aux néons du groupe, un disque à la patte… « Pour Mahom, le chat, c’est avant tout le maneki-neko, le chat qui skank, qui nous accompagne sur toutes nos scènes depuis 2013. Son mouvement est infini, tout comme l’inspiration. C’est aussi un être vivant, sensible, doux et agréable, au caractère subtil. Le thème de l’animalité se confronte en quelque sorte à l’humanité », explique Joris. « Cosmic Cat » ouvre la lecture des douze pistes de ce nouvel album aussi dub que félin. Le duo a bénéficié des conseils avisés de Panda Dub pour la direction artistique et des talents vocaux de Luiza, sur les morceaux « Snowball », « Le Temps de l’Amour », et de Green Cross sur « Digital Badness ». Le résultat donne un album moderne et électro à la recherche de textures sonores poussées.
A l’image des valeurs de la scène dub, et comme pour tous leurs précédents projets, King Cat est disponible en écoute et téléchargement libre sur la Toile avec ODG Prod depuis le 18 mars, ainsi qu’en CD et vinyle avec Flower Coast depuis le 22 mars. Antoine confie : « Le téléchargement libre est depuis toujours un de nos piliers, pour que notre musique soit accessible dans le monde entier. C’est très important de proposer notre musique gratuitement via ODG Prod, notre free net label. Pour les CDs et les vinyles, nous travaillons depuis maintenant quatre ans avec Flower Coast, label clermontois qui se bouge vraiment pour soutenir des projets d’univers différents, qui ont tous comme point commun l’humanité. Avec eux, nous avons eu envie de proposer un objet, car le numérique ça a du bon, mais voir la musique avec un visuel et l’écouter en vinyle, c’est quand même un gros kif ! »
Le King Cat Tour commence le 21 mars par la Release Party à Clermont-Ferrand. Avec Mahom, le règne du chat est déjà en place et ne manque pas de basses !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°65 - avril/mai 2019)

vendredi 14 juin 2019

Dance Soldiah

Actif depuis plus de quinze ans dans le milieu du sound system parisien, Dance Soldiah vient de monter son propre label du même nom, honoré par la sortie de l’entraînant Sword Riddim le 15 mars et les titres de Chezidek, Skarra Mucci, Stranjah Miller, Taiwan MC, LMK, Djanta…
En quinze ans d’existence, les membres de Dance Soldiah ont organisé de nombreux événements de petite et grande envergure, participé à nombre de soirées, concerts et sound systems, monté leur studio, sorti une vingtaine de street tapes, animé leur propre émission de radio Unity Session de 2008 à 2016, développé leur ligne de vêtements en 2011, mis en ligne leur site internet en 2013, enregistré beaucoup de dubplates et même participé à des clashs, alors que leur réputation de juggling sound n’est plus à faire… On pouvait s’attendre à les retrouver un jour sur le terrain de la production. La série du Sword Riddim inaugure Dance Soldiah Records avec douze titres signés par quelques artistes jamaïcains et une large part française qui leur tenait beaucoup à cœur. Le Sword Riddim est sorti le 15 mars en CD, vinyle et digital, après les clips de « Soldier For Jah » de Stranjah Miller et « Vegan Style » de Chezidek. Une instrumentale new-roots composée par le Digital Cut Band, qui s’intitulait initialement L’Epée, et rebaptisée logiquement Sword.
S’ils ont eu l’occasion de rencontrer Chezidek, Skarra Mucci et Stranjah Miller lors de leurs tournées européennes, leur volonté était de faire une grande place à des artistes avec lesquels ils partagent beaucoup de valeurs et aussi venus de chez nous, ayant convié les talentueux Straika D, Taiwan MC, LMK, Djanta, Charly B, Caporal Negus, Typical Féfé et Tiwony, ainsi qu’Abel et Riflah, MCs attitrés du sound. Ils ont aussi eu la chance de rencontrer Kamo qui a su mêler l’esprit manga à celui du reggae-dancehall pour offrir un visuel à la hauteur de cette série explosive, porté par un personnage mi-lion mi-samurai qui en impose. L’intégralité du projet a été réalisée en France, des enregistrements dans différents studios (Dig, Irie Ites, Guardian House et le leur) qui ont nécessité une année pour tous les réunir, au mastering, en passant par le mix, les visuels, la promotion, l’édition et la distribution en collaboration avec Musical Impact, Dibyz Music et Baco Records. Voilà un one riddim qui fait sérieusement bouger les hanches et qu’on a tout le plaisir de pouvoir ajouter fièrement à sa collection de vinyles ou de CDs. En attendant les prochaines sorties du label, retrouvez notamment Dance Soldiah et tout l’esprit du sound system lors des soirées Paristown. Pull up selecta !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine n°65 - avril/mai 2019)