dimanche 27 mars 2011

Les Frères de la Rue - Ton Attitude (Yagba Sound/Anticraft)

Difficile de ne pas penser à Tiken Jah Fakoly à l’écoute de Ton Attitude des Frères de la Rue. Les points communs sont nombreux. D’une, ils sont issus du même pays, la Côte d’Ivoire. De deux, il y a vocalement des similitudes dans le timbre, et l’accent et les langues manipulées évoquent aisément Tiken. De trois, bien qu’ils chantent davantage dans leurs langues traditionnelles qu’en français, les thèmes se veulent aussi engagés dans la majorité des textes (« L’Afrique Crie », « Ton Attitude », « Sira »). De quatre, ce reggae agrémenté de sonorités traditionnelles africaines et de chœurs à foison ne nous est pas inconnu. Même si l’amalgame saute aux yeux rapidement, pourquoi s’en plaindre ? On entend finalement si peu de reggae d’Afrique par chez nous… Pour signature, ils ajoutent leur petite touche personnelle venue du goumbé, un style traditionnel originaire du sud-ouest de l’Afrique axé sur le tempo et le chant. Ainsi, leur musique est du goumbé reggae, et ça prend. Si vous étiez déjà adeptes d’Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, aucune raison de ne pas compléter votre discothèque avec cet album. Pour les réticents – s’il en existe encore -, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.Cet opus est peut-être l’occasion de se laisser surprendre, voire convaincre. Avec Ton Attitude, c’est un peu de soleil qu’on amène chez soi. 

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011)

Positiv Young Lion - Indomptable (Be Real Music/Musicast)

Le nouvel album des Nantais de Positiv Young Lion, sorti le 25 octobre dernier, pose les jalons dès le visuel de la pochette. Une tête de lion déterminée et Indomptable, titre qu’ils ont donné à ce nouvel opus. Cette fois-ci, c’est un album axé sur le reggae roots/nu-roots que nous ont concocté General Lion et Torody. Un retour aux sources du reggae à leur sauce. Seize morceaux qui traversent les thèmes qui tiennent à cœur à la scène reggae : rasta (« Babylon Badboy », « Louer Jah »), conscient (« Mama Earth », « Stoppons La Violence »), combattant (« Revolution », « Like A Lion »), mystique (« Ganjah »)… Le tout avec une fluidité qui s’écoule sans peine. Mais surtout, sur cet album, des invités de marque : Taïro, Daddy Mory, Dragon Davy, Mathieu Ruben, Guy-Al MC et Jah Thunder. Rien que ça ! Avec chacun, un titre fort, intense, bien pensé. Finalement en écoutant à plusieurs reprises cet album, on se rend compte qu’il est vraiment de qualité, bien travaillé, bien peaufiné. Il fait du bien à la scène reggae francophone en lui donnant de la force et on ne peut que souhaiter qu’il soit correctement distribué et diffusé. En quête de vibrations made in France ? Ne cherchez plus c’est l’album qu’il vous faut.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011)

samedi 26 mars 2011

Lyricson - Messages (PJK/Discograph)

En tenant dans les mains le nouvel album de Lyricson, Messages, on s’attend à du haut niveau, comme ses productions nous y ont habitué. Lyricson est un artiste fiable, pas omniprésent, mais qui arrive toujours avec des morceaux parfaitement travaillés. Une fois l’album glissé dans la machine et la lecture enclenchée, nous voilà partis pour un voyage d’une heure. Un doux titre introductif dédié à Jah annonce la couleur. Une fois de plus, il utilise sa voix claire pour nous proposer des vibrations conscientes et spirituelles, dans la lignée des précédents albums Born To Go High (2004) et Keep The Faith (2007). Lyricson n’a pas changé de direction et éveiller les consciences reste son combat. Le titre de l’album en atteste : des messages. Les textes traversent ces thèmes qui réchauffent les âmes : foi, amour, espoir et unité. Et comme l’homme possède la maîtrise pour chevaucher comme personne les instrumentaux avec sa signature vocale toute particulière,  ce combat est mené dans l’énergie. Du reggae pour danser, chanter mais aussi réfléchir et méditer. Plusieurs excellents titres ont déjà émergé en clip ou single - « From The Beginning », « Those Without Love », « Glad You’re Mine ». Inutile de vous dire que la dizaine d’autres est du même calibre. Un album reggae nu-roots qui donne le moral, l’énergie, le sourire. Que demander de plus ?

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011)

RastAfrica - ArtAfrica

RastArica est né de la passion qui anime Philippe aka Feel Africa pour Rastafari et pour l’Afrique. Cette boutique basée dans l’Hérault se consacre à la culture rasta et à l’art africain. Elle est complétée par deux sites Internet de vente en ligne correspondant à ces deux pans culturels. Promotion et diffusion en sont les maîtres mots !

Après avoir passé plus de trente ans de sa vie à l’étranger - principalement au Québec mais aussi dans les Antilles, à Los Angeles ou en Casamance - Feel choisit de vouer sa vie professionnelle, en plus de sa vie personnelle, au mouvement Rastafari. C’est aux Etats-Unis, à l’âge de 25 ans environ, qu’il est touché par la foi rasta. Certaines rencontres riches en émotions lui révèlent la voie à suivre, notamment celle avec Nina Hagen ou encore avec un membre des Douze Tribus d’Israel qui lui conseille la lecture biblique. A partir de là, Feel marchera dans les pas de Rastafari. Après deux expériences en tant qu’employé, il prend les choses à bras le corps et ouvre une structure nommée RastAfrica. Son souhait est de rendre la culture rasta accessible au plus grand nombre en aidant à la promouvoir. 
La boutique physique ouvre ses portes en 2007 dans l’Hérault au sud de la France, à Agde. Elle se situe aujourd’hui à Pézenas au 9 avenue de Castelnau, et est ouverte du lundi au samedi. L’endroit se présente comme un lieu d’échange et de diffusion. La boutique est divisée en deux, avec une partie consacrée à la culture rasta et l’autre à l’art africain. L’objectif est de diffuser ces cultures par toutes les richesses dont elles disposent : livres, vêtements, CDs, accessoires, œuvres d’art, etc. On y trouve notamment les vêtements de la marque One One One Wear, des livres culturels et de l’artisanat rasta signés Rudy Jahnoy, les reproductions des œuvres de Nico Ambessa sur des vêtements, les créations et customisations de Sista Jahline, les tableaux de Sista Isa et des productions musicales comme celles de Makasound. Des produits sont également importés de Jamaïque par le biais de Informative History Man, d’Ethiopie grâce à Sista Annabelle ou encore de Londres. C’est au sein de tout un réseau issu des connexions établies sur les routes au fur et à mesure des rencontres que RastAfrica trouve sa place. 

Coups de coeur
Deux sites Internet ont vu le jour les années suivantes : RastAfrica.fr en 2008 pour tout ce qui concerne la culture rasta et ArtAfrica.fr en 2009 pour l’art africain. Feel a conscience qu’avoir un site Internet pour une telle activité est aujourd’hui une nécessité qui permet de gagner en impact. Les expéditions ont lieu dans toute l’Europe et les DOM-TOM. Des commandes ont même été passées des Etats-Unis, du Brésil et d’Afrique ! Artisanat, objets de décoration ou encore objets rituels : Feel sélectionne les produits proposés selon ses coups de coeur. Le site ArtAfrica.fr ne laisse voir qu’une toute petite partie de ce qui est exposé sur place, certaines pièces volumineuses ou fragiles ne pouvant pas être expédiées. A l’écoute des clients, il tient également à proposer régulièrement des nouveautés et des articles variés, «Pour que chacun puisse trouver quelque chose à son goût ou à son budget ». Feel est également sculpteur sur bois et terre cuite. Ses créations sont exposées à la boutique. « C’est Jah, Sa Majesté Haile Selassie qui m’inspire, au travers de la mystique rasta et l’amour des cultures d’Afrique. »
Alors qu’à leur début, à peine une trentaine de pièces d’art africain et environ autant de vêtements et accessoires trouvaient leur place dans la boutique, aujourd’hui ce sont plus de 600 pièces d’art qui sont exposées et environ 1500 articles relatifs à la culture rasta. « De nombreuses personnes s’intéressent à Rasta, plus qu’on ne pense. J’en rencontre tous les jours, il y a un questionnement sincère ». Toujours en quête de nouvelles idées pour faire avancer le mouvement, l’équipe étudie un projet d’édition avec Boris Lutanie (par ailleurs collaborateur de Reggae Vibes) et souhaiterait également coopérer avec des maisons d’édition sénégalaise et malienne. « Nous donnons beaucoup d’énergie et de travail pour faire grandir RastAfrica et ArtAfrica, toujours guidés par Jah. We give thanks everyday. Just Spread Out ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011)

SOJA

Nés à Babylone mais inspirés par Jah, les Soldiers Of Jah Army entament leur quatorzième année au service du reggae. Porteurs d’un message humaniste, ils refont parler d’eux en France avec la sortie d’un troisième album qui a toute sa place dans votre discothèque. 

A quoi pensez-vous lorsqu’on vous parle de reggae made in USA ? « Etats Unis vous dîtes ?... Le reggae, ce n’est pas plutôt vers la Jamaïque qu’il faut chercher ? » Si les musiciens de la scène reggae d’Amérique du Nord dont nous avons connaissance se font plutôt rares, certains sont tout de même parvenus à se faire une place et à apporter leur touche personnelle à cette musique née un peu plus au sud, en Jamaïque. Les maîtres en la matière toujours cités sont Groundation, groupe qui a conquis l’Europe depuis de nombreuses années maintenant. Mais il y a aussi Soldiers Of Jah Army, communément appelé SOJA. A l’occasion de la sortie en France en novembre dernier de leur troisième opus Born in Babylon, petit retour sur leur carrière et le chemin parcouru depuis la création du groupe.

C’est à l’adolescence que les membres de SOJA se rencontrent. Jacob Hemphill (chant/guitare) et Bob Jefferson (basse) partagent une passion commune pour le rock et le hip-hop. Mais ces styles musicaux manquent d’une chose que le reggae possède par nature : la profondeur des messages, du sens. Avec des chanteurs tels que Burning Spear et Peter Tosh, ils découvrent que chaque morceau peut développer toute son intensité dans les paroles chantées. Ils rencontrent ensuite Patrick O’Shea (clavier), Ryan Berty (Batterie) et Ken Browenell (percussions). Ensemble, ils formeront Soliders Of Jah Army ou SOJA. Ils enregistrent leur premier disque avec l’ingénieur du son Jim Fox, qui croit vraiment en leur musique.  Soldiers of Jah Army EP sort en 2000 et leur premier véritable album Peace in a Time of War en 2002. Celui-ci laisse des traces avec les titres « Rasta Courage », « True Love », « Non Partial Non Political ». Tous les regards se tournent alors vers eux. Le second album Get Wiser sort en 2006 et acquiert très vite un succès remarquable qui le place en bonne position dans les charts. En 2008, arrivée d’un nouvel EP intitulé Stars & Stripes puis en 2009 du DVD SOJA Live in Hawaï. Leur troisième album Born in Babylon vient d’atteindre les bacs et il est plutôt judicieux de se le procurer. Quinze titres à l’âme reggae teintés d’influences diverses et personnalisés à leur sauce. Des featuring notables avec Gentleman, Rebelution et Black Boo. SOJA raconte le reggae mais de leur point de vue, celui de jeunes ayant grandi et vécu au cœur des Etats-Unis. Nous avons profité de la sortie de cet album pour demander à Jacob Hemphill des nouvelles de nos "soldats de Jah" américains.

SOJA est né en 1997 à Washington DC. Votre troisième album intitulé Born In Babylon est sorti fin 2010. Que peux-tu nous dire du parcours effectué ?
Nous avons fait ce qui nous aimons, ce que ressentions comme bon depuis une dizaine d’années et le public apprécie l’évolution. Nous sommes vraiment très contents !

Qu’y a-t-il de nouveau sur cet album comparé aux précédents ? Vous avez dit que c’était l’album que vous aviez toujours voulu faire…
Oui, nous voulions faire un disque qui soit à la fois traditionnel et expérimental. C’est un peu notre style en ce moment, old school/new school. « Rest Of My Life », « I Don’t Wanna Wait », « Waking Up » sont plutôt roots alors que « Thunderstorms » et « Never Ever » beaucoup moins. 

Comment s’est passée la rencontre avec Chris Boomer pour le single-hit « You & Me » ?
J’avais entendu Chris chanter les chœurs dans un cover band qui jouait au bar d’un hôtel. Je lui ai dit que je voulais écrire une chanson pour son groupe. Il est revenu à l’hôtel le lendemain et j’avais écrit « You & Me ». Ensuite son band a été dissout alors je l’ai invité à la chanter avec moi sur l’album. Tu connais la suite.

Quels artistes ont influencé votre musique et vous ont donné de l’inspiration ?
J’ai toujours écouté Bob Marley, Sade, Paul Simon et tous les auteurs-compositeurs qui font bien leur job. Ecrire en permanence peut être difficile et il y a beaucoup de problèmes liés à l’écriture.

Comment est la scène reggae aux Etats-Unis en général ?
Aux Etats-Unis, il n’y a pas beaucoup d’artistes jamaïcains. Il y a néanmoins beaucoup d’artistes américains.

Vivez-vous dans la foi Rasta ?
C’est une question qui mérite plus de temps que nous n’en avons ici pour y répondre bien. Mais une réponse rapide serait de dire que la vérité se trouve dans les détails.

Quel est le combat, les messages des Soldiers of Jah Army ?
Ce sont la Terre et les gens, tout simplement.

Vous avez joué en Europe et en France en 2007. Quels souvenirs gardez-vous du public français ?
Nous aimons le public français. La vibration est grande en France, très impressionnante. Nous sommes toujours contents d’avoir un échange et un retour chaleureux. Merci à la France.

Quoi de prévu pour les prochains mois et pour l’année 2011 ?
Nous avons un nouvel album que nous sommes en train de finir et, de mon côté, pas mal de projets sur lesquels je travaille en dehors de SOJA. Le projet solo de Chris Boomer en fait d’ailleurs partie.

Quelques mots pour les lecteurs de Reggae Vibes ?
Peut-être que nous nous devons de changer les choses, d’arrêter de parler et de commencer à écouter. Peut-être qu’il nous faut regarder ce monde moins comme un carré et plus comme un cercle. Merci à tous pour le soutien, nous continuerons aussi longtemps que vous le ferez.

Born In Babylon (Kingstone Records)

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011)

Yaniss Odua - Caribbean Vibes

Lorsque l’on pense à Yaniss Odua, les titres qui surgissent à l’esprit fusent : de « La Caraïbe » à « Cool Higher » en passant par « Y en a Marre » en featuring avec Tiken Jah Fakoly, on ne se lasse pas de cet artiste incontournable de la scène reggae music.

Après une tournée sound system de plus de six mois, Yaniss Odua revient un peu sur son parcours et nous livre ce qu’il nous réserve pour cette nouvelle année.

Tout d’abord, qu’est-ce qui t’a motivé à faire de la musique ?
Mon cousin. Quand j’étais petit, vers 8 ans, il avait un sound system qui s’appelait Volcanic et moi, je le suivais. Je ne m’imaginais pas forcément sur scène mais j’aimais aller voir ses prestations. C’était en Martinique. J’étais le petit youth derrière lui. C’est ça qui m’a vraiment donné envie. Je me suis retrouvé pour la première fois sur scène un jour où j’étais allé le voir. Il venait de finir son show et il m’a tendu le micro. 

Quels sont les artistes qui t’ont influencé ?
Daddy Irie, Tippa Irie, Papa San, Shabba Ranks. Niveau chanteur, Jacob Miller, Culture ou Lucky Dube.

Comment définirais-tu ta musique ? Rasta ?
Yeah, je suis rasta, oui ! Ma musique c’est une expérience personnelle partagée. J’aime chanter ce que je vis, tout simplement. Le message prime au final, donc si je dois définir ma musique, je dirais reggae kulcha !

Quelques mots sur le premier album qui t’a révélé  « Yon Pa Yon »…
Mon premier album, c’est Little Yaniss, mais au niveau national, ça a été Yon Pa Yon. C’était une très bonne expérience. La rencontre avec le label, ensuite la major company et toute l’équipe qu’il y a autour. Avec une équipe comme ça, j’ai eu droit à une véritable exposition pour cet album.

Alors pourquoi ne pas avoir continué avec Sony ?
Tout simplement parce qu’au moment de la fusion entre Sony Music et BMG, leur label Small a été dissout, avec beaucoup de ses artistes en développement dont je faisais partie.

Ensuite il y a eu la création de Legalize Hits ?
Legalize Hits répondait a une nécessité de se structurer et de pouvoir être autonomes. Ca a été l’union avec Straïka, Matinda et Dalton, des personnes avec qui j’ai eu l’occasion de travailler énormément. On se connaissait déjà bien, on avançait vers les mêmes objectifs musicaux, donc on s’est dit pourquoi ne pas allier les forces. D’abord on a fait High Tunes en 2008, tous ensemble. Puis il y a eu le Hits 2 Hits de Straïka D, après le mien. Ensuite l’album d’Aka Koxx. Chacun d’entre nous a pu apprendre et progresser dans la production. Aujourd’hui, je me concentre justement sur la production de mon prochain album, alors j’ai mis un peu de côté le label pour le moment.

Alors, ton prochain album justement ?
Il avance petit à petit, ça prend forme. Comme c’est de l’autoproduction, ça prend plus de temps. Comme je disais, quand on travaille avec une grosse maison de disque, des équipes, des budgets, ça va beaucoup plus vite. Tandis que là, l’autoproduction, c’est déjà moins de moyens donc ça va moins vite. Mais on a la chance d’être très bien entouré et de bosser avec des personnes extrêmement compétentes, ce qui fait qu’au final, on arrive à travailler dans de très bonnes conditions au point de vue de l’artistique.

Ca se passe où ? En France ?
On alterne entre la France et la Jamaïque pour l’instant. On essaie de le finir pour la rentrée prochaine au plus tard.

Toujours dans le même esprit ?
Beaucoup plus reggae. Quand j’ai commencé à faire de la musique, j’ai commencé à faire du dancehall. C’est beaucoup plus spontané. Ca va bien avec la jeunesse. C’est très… impulsif. On a une idée sur tout ou n’importe quoi, on fait un morceau dancehall. Mais un morceau reggae, il faut vraiment prendre plus de temps, c’est beaucoup plus réfléchi.

Ca signifie que tu es plus conscient maintenant ?
Pas spécialement plus conscient, mais je prends plus le temps de dire les choses. Dans mon show, je fais des anciens morceaux, très dancehall, très rapides, et plus ça va, plus mes morceaux sont posés, plus reggae. J’aime encore faire des morceaux dancehall ou même poser sur des riddims plus éclectiques, mais pour moi, c’est une évolution naturelle. Je pense que plus je vais grandir, plus mes morceaux seront roots. J’espère bien, j’aime bien cette idée !

Toujours en français et créole martiniquais ?
Français, créole, peut-être anglais. Comme c’est un album qu’on travaille sur la Jamaïque aussi, ils nous ont sollicités plusieurs fois pour des morceaux en anglais. Donc on s'est dit pourquoi ne pas essayer d'en faire, que ça pourrait peut-être toucher d'autres personnes si elles peuvent comprendre

Que penses-tu de la scène francophone actuelle ?
Je trouve dommage qu’aujourd’hui la scène francophone ne soit pas prise au sérieux, à part deux-trois éléments qui arrivent à sortir du lot. La musique en général a pris un grand coup dans l’aile. Et comme le reggae n’avait pas spécialement une grande position, ça se voit un peu plus. Ce n’est pas une musique qui a toujours été reconnue à sa juste valeur. C‘est dommage que le grand public, en France, ait laissé mourir le reggae en même temps que Bob Marley, alors que le reggae a continué depuis. Il y a toujours les aficionados, ceux qui aiment le reggae, ceux qui écoutent, qui connaissent vraiment. Mais au niveau du grand public, dès qu’on leur parle reggae, c’est Bob Marley, ils ne connaissent pas beaucoup d’autres artistes…  Jimmy Cliff, Alpha Blondy, maintenant Tiken Jah Fakoly. Mais, ils ne chercheront pas plus loin alors que pourtant, il y a vraiment un panel d’artistes dans le reggae ne serait-ce que caribéens et francophones, sans parler des artistes européens !

Et ton avis sur la scène jamaïcaine ? Beaucoup de dancehall actuellement…
Ouais, beaucoup de dancehall. Mais, ça ne m’étonne pas une fraction de seconde. Il y a un moment pour chaque style musical. Rarement les deux sont au top en même temps. Quand c’est reggae, c’est reggae ; quand c’est dancehall, c’est dancehall. En ce moment, c’est dancehall. Ca ne m’inquiète pas et ça ne m’étonne pas.

As-tu fait des featuring avec des artistes jamaïcains ?
J’en ai fait deux. Un avec Kymani Marley et un autre avec Sugar Minott, paix à son âme… Celui avec Sugar Minott n’est jamais sorti, il est dans ma bibliothèque perso. Avec Kymani Marley, c’était un morceau qu’il avait fait à la base sur son album Adelante. On l’avait mis sur le Hits 2 Hits puisque le principe était de regrouper un peu les morceaux sortis à droite, à gauche depuis 2002 que les gens n’avaient pas forcément. Le prochain sera un véritable album, avec la promotion qui va avec.

Quoi de prévu pour l’année 2011 ?
Pour les prochains mois, on est en tournée live avec E.Sy Kennenga, Maka Jah et Artikal Band. Ca s’appelle Caribbean Tour et ça démarre le 2 mars au Cabaret Sauvage. Ensuite, retour en studio et sortie de l’album, si Dieu veut !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011) 

Jahcoustix

Le 19 novembre dernier est sorti Crossroads le troisième album de Jahcoustix, artiste allemand au parcours personnel et musical métissé.
Tout commence par une jeunesse passée en Afrique. Pendant près de quinze ans, Jahcoustix séjourne entre le Liberia, le Kenya et l’Egypte. L’histoire et la culture de ces pays influencent sa vie et sa façon de penser. Il y voit une profonde pauvreté, de l’injustice sociale et de la corruption politique. Ces expériences lui apprennent à être reconnaissant au quotidien et le poussent à une profonde gratitude, la vie étant l’essence-même de l’énergie spirituelle. A l’âge de treize ans, il découvre le reggae, qui le touche profondément. En 1998, il regagne l’Allemagne où il réside actuellement. Comme il compose la plupart de ses chansons en écrivant un texte qu’il accompagne ensuite avec sa guitare acoustique, le nom Jahcoustix s’impose naturellement. Difficile de définir le son de Jahcoustix. Ses inspirations reggae sont incontestables mais la musique n’ayant pas de borne, l’artiste se laisse porter par les vibrations qu’il ressent. Il présente avant tout sa musique comme une vibration acoustique spirituelle. En 2003 sort un premier album de pur reggae roots nommé Souljahstic qui amorce l’aventure musicale. Le voilà lancé, rien ne pourra l’arrêter maintenant. 2004 accueille Colourblind publié par Virgin, suivi par Grounded en 2006  et par un album live acoustique en 2008. 2010 sera l’année de Crossroads. Auparavant accompagné par le Dubios Neighbourhood band, ce nouvel opus fait place également à un nouveau band, The Yard Vibes Crew. L’album est Inspiré par les évènements majeurs et riches en émotions vécus l’année précédente, comme sa tournée en Afrique de l’ouest ainsi que son premier voyage en Jamaïque. Il y est resté trois semaines, est passé par le Rebel Salute Festival, par les studios réputés de Kingston, a enregistré un morceau pour Don Corleon et rencontré de nombreux artistes tels que Luciano ou Freddy McGregor. L’intensité du voyage ne pouvait que se traduire en inspiration musicale. Avec certitude, la Jamaïque verra à nouveau Jahcoustix sur ses terres. En tournée européenne fin 2010 aux côtés de Gentleman, l’année 2011 sera consacrée à promotionner l’album à l’international et à travailler sur le suivant. 

Simba

http://www.jahcoustix.de

(pour Reggae Vibes Magazine #16 - février/mars 2011)

jeudi 17 mars 2011

Lionel / Raggadikal / Natural Mat (26 février 2011 - Le Clou - Nancy)

Après la venue mémorable de Lord Bitum en novembre dernier, Raggadikal Sound et Natural Mat investissaient à nouveau Le Clou pour proposer aux massives de Nancy une soirée sound system qui ferait honneur à un chanteur. Pour ce faire, à leur côté, un artiste français au parcours plus impressionnant qu’il n’y paraît au premier abord : Lionel, ancien chanteur du groupe Raspigaous et sévissant actuellement au sein de Bass Maker au côté justement de Lord Bitum. Démarrage samedi 26 février dès 21h !
Les nancéiens avaient visiblement pris note de ce rendez-vous aux couleurs du reggae. Présents dès l’heure annoncée, rien ne pouvait justifier de manquer cet évènement riche en bonnes vibrations et qui plus est gratuit ! Natural Mat prend le contrôle des platines et accueille les massives par une sélection nu-roots qui titille l’envie de danser. Romain Virgo, Jah Cure, Protoje… Aucun doute qu’on passe un bon moment au Clou. Il est un peu plus de 22h lorsque Lionel s’empare de sa guitare. Les platines ne tournent plus, place est faite à un moment de reggae acoustique, chacun se demandant ce que ça va bien pouvoir donner. En fait, Lionel est un chanteur surprenant. Armé simplement de sa voix et de sa guitare, il reprend des hits du reggae. De Sizzla à Damian Marley en passant par Raggasonic, Snow, Barrington Levy ou encore Tenor Saw. Des titres que l’assistance chante avec lui. Sa touche personnelle apporte une profondeur supplémentaire à des morceaux que tous portent déjà largement dans leur cœur. Après une telle prestation, on ne peut que se dire que derrière un nom aussi banal se cache en fait un artiste peu ordinaire qui mérite qu’on s’attarde sur sa musique. Le sound system reprend, Natural Mat et Raggadikal gèrent de quoi donner de la matière aux massives qui sont aussi venus là pour danser autant que possible. Nu-roots, dancehall, rien à redire, ils répondent parfaitement à la demande. Face à tant d’énergie et de bonnes vibrations, Lionel reprend même le micro pour quelques morceaux interprétés en mode sound system.
C’est dans la bonne humeur que Le Clou achève doucement la soirée. Prochain rendez-vous au Clou le 26 mars en compagnie de Raggadikal Sound et Natural Mat pour apprécier de bonnes sélections juste comme on aime. Soyez de la party ! Big up everyone !

Simba 

(pour ReggaeMag.fr)

lundi 14 mars 2011

Blacko / Irie Crew / A7 Remix (18 février 2011 - Le Hublot - Nancy)

Après un Flying To Jamaica des plus bouillants pour la 5ème édition avec comme invités Taïro et Komposti Sound, Cultural Jam Session restait sur cette lancée pour la suite de sa programmation nancéienne de 2011. Le rendez-vous était posé le vendredi 18 février au Hublot pour apprécier Blacko aka Afrikaf, ancien membre de Sniper, au talent incontestable, et que nous n’avions pas encore eu l’occasion de recevoir dans notre ville.
Dès 20h, Le Hublot était paré pour accueillir les massives réjouis d’être de la partie pour cet évènement d’envergure. Soirée sound system avec Irie Crew et A7 Remix. T-zion et Inity se chargent d’introduire. Roots, nu-roots, dancehall, comme ils savent si bien le faire. Le Hublot ne perd rien pour attendre et se met d’entrée dans la danse. Un large panel d’artistes qui donnent de la force au reggae dans toutes ses déclinaisons passe dans les enceintes : Konshens, Romain Virgo, Gyptian, Damian Marley, Capleton jusqu’à Movado, Vybz Kartel, Shaggy, Sean Paul, Elephant Man mais aussi Raggasonic, Tonton David, Yaniss Odua, Admiral T, General Levy ou encore, Method Man, Fugees et Dr Dre. Avec A7 Remix, le son porte cette forte influence hip-hop qui n’est pas sans déplaire à l’assistance présente. Sélection, mix, dubplates, remix, tout est là, dans tous les styles, et ça coule de source. Irie Crew annonce l’arrivée imminente de l’homme Blacko sur scène et joue encore quelques sons. Une session Bob Marley qui comble chacun et apporte cette belle osmose toujours inégalée (« Buffalo Soldier », « Three Little Birds »…). Il est minuit lorsque Blacko attrape le micro et fait son entrée. Le public est chaud et ravi. Il sait qu’il va vivre un moment très haut placé, musicalement et spirituellement parlant. C’est l’album Enfant Du Soleil en téléchargement libre sur Internet qui est à l’honneur ce soir. Blacko commence avec « Au Jour Le Jour », puis « Chante ». Le public connaît les paroles et le sens de celles-ci, ça ne fait aucun doute. Le rythme ne faiblit pas et ce sont « Déraciné », « Homme Parmi Les Hommes », « Regarde-Moi », « Armageddon Time »… mais aussi « Libre », « Zamalia » qu’il partage avec son public. Rien à redire sa prestation vocale et scénique est à la hauteur de ce qu’on pouvait imaginer. La connexion est totale. Qui n’en serait pas enchanté étant donné les combats que mène le chanteur et la voie qu’il ouvre ? Peu avant une heure du matin, Irie Crew reprend la main pour une dernière session sound system. La soirée a également été l’occasion de présenter la compilation From France To Jamaica qui vient de sortir sur le label Undisputed Records, sélection par Irie Crew des meilleures productions françaises de l’année passée. A se procurer impérativement ! C’est complètement requinqué que le public quitte Le Hublot. Un évènement riche en good vibes du début à la fin, et on sait comme ces moments nous filent entre les doigts à une vitesse inimaginable ! Prochain rendez-vous en compagnie d’Irie Crew le 2 avril prochain pour la 6ème édition de Flying To Jamaica avec une nouvelle fois une affiche ciblée juste comme il faut : Demolisha, « The Scratching Sound », et Mad Killah ! Encore une soirée à ne pas rater !
Real big up everyone !

Simba

Tony Nephtali - Interview

À l'occasion de la sortie imminente de Croisades, le premier album de Tony Nephtali & Band. Nous vous proposons de découvrir ce groupe lorrain au combat musical et spirituel déterminé.  (photo : Quentin - http://quentin-photographe.blogspot.com/)



Comment avez-vous commencé la musique ? Quels sont les artistes qui vous ont influencés ?
Tony Nephtali : On a toujours aimé la musique. On se connait depuis l’enfance et on a découvert le milieu musical ensemble. On a commencé par un groupe de rock alors qu'on avait 12/13 ans et très vite, on s'est tourné vers le reggae et l'acoustique. Alors, on a monté Acoustic From Zion (AFZ) et participé à plusieurs concerts au cours des dix dernières années dans les environs de la Vallée de la Fensch. Les expériences et les personnes rencontrées au fil du temps nous ont beaucoup apporté. Le reggae est la musique qui nous représente le mieux. On écoute, à très peu de choses près, la même chose. Beaucoup de roots fondamentaux : Le Grand Bob Marley, Dennis Brown, Steel Pulse, Abyssinians, Congos, Israel Vibration… ; du new-roots aussi comme Luciano, Alborosie ou Dezarie ; et pour finir un peu de tout, de Mishka au Wu-Tang, de Shurik'n à Hendrix etc.

Quand et comment est né Tony Nephtali & Band ?
Tony Nephtali : J'ai décidé de monter le projet Tony Nephtali & Band début 2009, avec une partie des musiciens d'AFZ et d'autres du secteur. On est remonté sur scène en automne pour présenter les nouvelles compos et, à partir de là, on s'est mis à développer le côté professionnel et la promotion.
Rems : Pour ma part, après avoir travaillé quelques mois à Annecy, je suis revenu en juin 2009 et j’ai intégré la nouvelle formation à ce moment-là. D’abord en tant que percussionniste, puis très rapidement en tant que bassiste, place qui me correspond davantage.

Quelle est la composition actuelle du groupe ?
Tony Nephtali : Tony Nephtali & Band c’est une grande famille. Rems est bassiste, mais aussi designer/graphiste. Moi, je suis au chant et composition, et je gère les dates et projets. Le Band qui nous suit est composé de trois membres de Zamalska : Nico et Uj' aux guitares, John aux claviers et Louis (ex-Metisse) à la batterie. Ensuite il y a Anne, Tidav' et Max' qui s'occupent de tout ce qui est booking, merchandising, promotion, administratif etc. Pour finir, Quentin, notre talentueux photographe, et Yoann, notre graphiste/designer/cameraman. Voilà l'équipe officielle, mais il y a encore du monde derrière, comme des artistes peintres (Visuals Suspect, Gimus, Fensch Toasts), Amazon team, des amis etc.

Comment définiriez-vous votre musique ?

Rems : Elle véhicule un message de paix, d’amour, de justice, d’unité et surtout de vérité. Nous ne sommes pas là pour exposer n’importe quoi. Le reggae est là et le Tout Puissant nous regarde et nous guide. Les gens ont besoin de savoir, de comprendre et beaucoup de liens se créent sur scène, un partage fort qui fait apprécier d’autant plus les live.
Tony Nephtali : Je définirais ma musique comme engagée et spirituelle, et s’il le faut, à tendance provocatrice !

Pourquoi avoir choisi le reggae ?
Tony Nephtali : On ne choisit pas reggae music, c'est lui qui nous choisit !
Rems : C’est la musique dans laquelle je me reconnais le plus. Le reggae m’a choisi. Il célèbre des valeurs auxquelles je crois. C’est la plus pure des musiques avec des textes engagés et des basses lourdes à souhait.

Quel est le but de votre musique ?
Tony Nephtali : Notre but, c'est notre message ! Celui qui nous a touchés lorsqu'on a découvert l'univers du reggae : La Vérité de Sélassié I. Il nous guide depuis qu'on la sait. Le reggae ne doit pas se dénaturer. Il porte un message et un combat spirituel. C’est l'essence même du mouvement reggae et Rastafari. Le message doit passer et il passera, c'est la Volonté du Tout Puissant !
Rems : Véhiculer Le message, prônant une vérité, un amour, un respect, un partage grandissant de l’un envers l’autre. L’humain a beaucoup changé et ne connait plus les principes fondamentaux, comme d’être tout simplement reconnaissant au Tout Puissant de nous faire naître et s’épanouir sur Terre. Nous sommes égaux et nous foulons tous le sol de la même planète tous les jours.

Votre premier album sort en mars, quel a été votre parcours musical jusqu’à présent ?
Tony Nephtali : Yes, first galette ! C'est vraiment cool ! Tout est parti de notre région en jouant pour les assoc', mairies et différents artistes aussi. Avec AFZ, nous avons eu le privilège d'ouvrir pour Sawuri, Abdou day, Pierpoljak ou encore Conscience Tranquille alors que nous n’étions même pas majeurs. Les années où le groupe n'était pas au top, j'ai continué à tourner en acoustique, et j'ai aussi participé à des projets hip-hop, qui m'ont beaucoup aidé au niveau de l'écriture et du flow. Avec Tony Nephtali & Band, en une année, on a su se faire une place sur les plateaux reggae de notre région en ouvrant pour Alborosie, Lorenzo, Macka B, Queen Omega, Mo kalamity, Mighty Diamonds, Linval Thompson, Colocks... J'ai aussi pu profiter en 2010 d'un passage en solo au Festival du Printemps de Bourges et d'une petite tournée en Italie (Piemont) avec un band italien, ce qui nous a donné un bon élan pour entamer la production du premier album dès notre retour en France.

Comment présenter ce premier opus ? Pourquoi le titre Croisades ?
Rems : C’est l’aboutissement de dix ans de musique avec Tony, de persévérance malgré les embuches rencontrées. Ce n’est que le début d’un combat avant tout spirituel et musical. Cet album est pour nous le commencement d’un long périple, une grande croisade. On est là pour véhiculer un message engagé, apporter la vérité, et on ne lâchera pas.
Tony Nephtali : Exact. Je vois ça comme une déclaration de guerre spirituelle par le biais de la musique, de l'art urbain en général. On vient montrer que la culture urbaine peut nous aider à vivre mieux tous ensemble, et proposer une alternative à la routine babylonienne. Croisades est une 1ère étape, l'accomplissement d'un travail qui a pris du temps et qui continuera d'évoluer. C'est pour maintenant et pour longtemps !

Quels sont vos projets pour le reste de l'année et à long terme ?

Tony Nephtali : Jouer et tourner avec le Band, ce qui est bien parti, même si cela prend plus de temps vu que nous sommes totalement indépendants. Nous envisageons de tourner tout au long de l'année ici et chez nos voisins frontaliers (Luxembourg, Belgique, Italie et Suisse). Les premières dates sont tombées et nous ouvrirons toute la semaine pour R.I.C. lors du Festival off du Printemps de Bourges. D’ailleurs, on salue le groupe R.I.C. chez qui nous avons bouclé l'album. Nous avons beaucoup de projets en cours et à venir mais il n’est pas encore temps d’en parler. Et surtout : pouvoir attaquer la suite logique de ce premier album !

Un mot pour finir…
Rems : Un gros Big up aux zikos Uj, Louis, Nikkos et John, toute l’équipe Tony Nephtali Staff et un large Big Up à tous les massives. Un mouvement est en marche : la croisade !
Tony Nephtali : Un spécial big up à notre team !! Un real big up à tous les massives et artistes qui soutiennent le mouvement reggae, à tous ceux qui nous suivent, tous ceux qui diffusent et  qui aident les artistes reggae à promouvoir la parole du Très Haut ! C'est pour maintenant et pour longtemps !!! Give thanks.

Simba 

(pour ReggaeMag.fr)

dimanche 13 mars 2011

From France To Jamaica

Cette compilation au nom évocateur, qui fait le lien entre notre pays et l’île à laquelle on doit le reggae, vient tout juste d’atteindre les bacs. Elle propose un concentré du meilleur des productions françaises de l’année passée, mettant à l’honneur le travail des labels parmi les plus influents actuellement dans l’hexagone avec 14 titres de haut niveau.
Une tracklist des plus alléchantes, sélectionnée par Irie Crew, et qui fait place à des jamaïcains reconnus, (Sizzla, Anthony B, Jah Mason, Konshens…), des européens notables (Million Stylez et YT) ainsi qu’à la combinaison des français, Taïro et Kenyon, « Garde Espoir ».
Un panel de labels allant des références comme Bost & Bim, Irie Ites, Heartical, jusqu’aux prometteurs Dnh Records, Greenyard, Dub Akom, en passant par les nouveaux talents Infinite Records, Damalistik Roots Survival…
Distribuée par Musicast, en vente dans tous les points de vente habituels (Fnac, Virgin, Leclerc, Saturn…), et en téléchargement légal sur toutes les plateformes du genre.
Il n’y a donc aucune raison de passer à côté !
Rien qu’un petit coup d’œil sur la tracklist devrait vous donner l’envie de faire tourner ce disque en boucle :

1. SIZZLA / POLICE OPPRESION
2. MILLION STYLEZ / MOVE FROM ON YAH
3. ANTHONY B / PROTECT ME
4. YT / INNA JAMAICA
5. JAH MASON / JAH CAUSE THE LIGHT
6. MR LEXX / BIG MACHINE
7. VOICEMAIL / LAPTOP
8. PRESSURE / FIRE BURN
9. KONSHENS / I'VE GOT TO GO
10. PEETAH MORGAN / DI GOVERNEMENT
11. TAIRO & KENYON / GARDE ESPOIR
12. SPECTACULAR / BURN POLITICIANS
13. MYKAL ROSE / DOWN PRESSOR
14. BERES HAMMOND & TRINITY / EVERY LIER IS A THIEF

Simba 

(pour ReggaeMag.fr)