mercredi 19 février 2014

Vanupié - Libre comme l'air

Depuis 2004, Vanupié ne quitte plus sa guitare pour jouer ses mélodies, du métro parisien jusqu’aux festivals et salles de musiques actuelles. Son premier album, FreeBirds, est disponible depuis le 22 octobre. Rencontre avec un artiste que l’évasion et la liberté inspirent.

Peux-tu présenter ton parcours aux lecteurs de Reggae Vibes ?
J’ai commencé la musique aux alentours de 8-9 ans et je n’ai plus lâché la guitare. Je faisais des petits concerts dans la cour de l’école, du collège et du lycée. Ensuite, j’ai travaillé pendant sept ans dans la publicité, en tant que directeur artistique et concepteur-rédacteur. Vers 25 ans, je me suis arrêté pour essayer d’avoir une vie un peu plus cool, plus libre. C’est là, en 2004-2005, que je me suis vraiment mis à faire de la musique professionnellement.

FreeBirds est donc ton premier album ?
Oui. En 2009, j’ai fait un 4 titres, I Land, une sorte de pré-prod du disque, pour trouver des partenaires, un peu d’argent, quelques diffusions… On a réenregistré les 4 titres pour les mettre sur l’album : « May I », « Good Morning », « Homeless » et « Heartfully Speaking ».

Comment se sont passés la composition et l’enregistrement de l’album ?
Après avoir fait I Land et ne pas avoir trouvé de partenaires, j’ai acheté du matos et j’ai commencé à faire ça moi-même. Au bout de quatre ans de boulot tout seul chez moi, j’ai rencontré Flox, artiste dub-électro anglais, et on a parlé de ce que j’avais envie de faire. J’étais vraiment fan de sa musique depuis longtemps. Il s’est mis à enregistrer les morceaux avec moi et ça a pris un an. On a gardé beaucoup de choses que j’avais faites chez moi pendant ces quatre années. Le reste a été enregistré chez Flox, pour les basses, les claviers… On a fait les batteries dans un autre studio, un peu plus grand, pour avoir de la place. L’enregistrement s’est fini en janvier, mais après, il y a encore eu beaucoup de boulot, avec le mastering, les visuels, la promo… On a pris le temps de tout faire dans de bonnes conditions. Le clip de « Close By » a ainsi été mis en ligne récemment sur Internet. Je suis en train de voir quel autre morceau je voudrais clipper. Ce sont des choses qui prennent beaucoup de temps. C’est quasiment aussi long de faire un clip que de composer un titre… Il y aura d’autres sorties début janvier et l’année prochaine.

De quels instruments joues-tu ?
Sur scène, je fais de la guitare et je chante. Pour enregistrer, j’ai touché un peu à tout, les claviers, les cuivres, les percussions… Flox joue, lui aussi, beaucoup d’instruments. Il fait les basses et pas mal de chœurs. On y a mis tout ce qu’on savait faire tous les deux. Il n’y a que deux autres musiciens, pour la batterie et pour le solo de claviers sur « Livin’in I Music ».

Comment as-tu choisi le titre de l’album ?
FreeBirds, ça donne une idée de liberté qui me plaît bien. C’est vraiment dans cet esprit là que j’ai commencé à faire de la musique, à raconter des choses aux gens, pour me libérer et pour libérer un peu tout le monde des trucs qu’on se met dans la tête.

Et d’où vient ton pseudonyme ?
Ça fait longtemps que je me balade pieds nus, d’ailleurs je joue pieds nus sur scène. Pour la petite histoire, un copain m’a vu arriver à une soirée avec une guitare, des sacs, pieds nus… et m’a dit « t’es vraiment un va-nu-pieds, toi ! ». J’ai trouvé que ça me correspondait bien. Quand on enlève ses chaussures, on sent des choses qu’on ne sent pas quand on en porte…

Quels artistes t’ont le plus marqué et inspiré ?
Pour en citer quelques uns, mais il y en a tellement, Bob Marley déjà ! Je devais avoir 11 ans la première fois que j’ai acheté un disque de Bob. Je me souviens avoir travaillé trois jours entiers dans un champ à ramasser des groseilles pour me payer ce disque-là et je l’ai écouté pendant deux ans ! Je l’ai vraiment décortiqué, j’ai appris à parler anglais avec Bob Marley. Je suis allé plusieurs fois dans les îles, aux Etats-Unis, en Angleterre… Les mélodies que je crée se prêtent plutôt à la langue anglaise. Je suis ouvert à chanter en français, mais c’est plus logique pour moi en anglais. Il y a Simon & Garfunkel que j’ai beaucoup écouté quand j’étais gamin, Flox qui m’a beaucoup aidé pour composer avant même de le connaître, Ben Harper aussi, j’aime sa façon d’aborder le reggae et la musique en général… Ce sont toujours des paroliers qui racontent des choses très concrètes de façon poétique. En termes de couleurs musicales, j’ai mis tout ce que je voulais dans l’album, de l’électro à la funk, en piochant vraiment partout !

Quand as-tu commencé à jouer sur scène ?
J’ai commencé en 2005-2006, ça fait cinq-six ans que je tourne vraiment pas mal. Depuis qu’on a fini l’album, j’ai signé une licence avec une maison de disque et un tourneur, Music Action. Je fais beaucoup de premières parties, notamment avec Groundation, Matisyahu, Sinsemilia… Pour quasiment toutes, je suis seul en acoustique. Il y aura quelques dates en trio et La Cigale, le 6 novembre, avec le band au complet et un guitariste supplémentaire, celui de Flox, Claude Whipple. Je vais encore beaucoup tourner cette année et la prochaine. Regardez bien si on passe près de chez vous !

Quels musiciens t’accompagnent sur scène ?
Jean-Michel Coret à la basse, Gaël Cadoux aux claviers (Electro Deluxe), Nordine Houchat à la guitare (Sinsemilia) et Flox à la batterie. C’est vraiment un honneur d’avoir mon arrangeur et réalisateur sur scène avec moi !

Trois titres de l'album figurent sur la bande originale du film Mon Ame Par Toi Guérie… Comment est née cette collaboration ?
C’est arrivé suite à des concerts en ouverture du documentaire Marley dans plusieurs cinémas du Var, début 2013. Le directeur de ces salles, un ami de François Dupeyron, réalisateur du film, a beaucoup aimé ma musique. Après des échanges et rencontres, François Dupeyron a écouté l'album et m’a dit que c’est ce qu’il voulait sur son film. Les trois titres sont : « If I », « Homeless » et « FreeBirds ».

Quels sont tes projets actuellement ?
Tourner au maximum, faire le plus de concerts possibles, partout dans le monde, pouvoir diffuser largement le premier album. Je joue encore très régulièrement dans le métro à Paris. Dès que je ne suis pas sur une scène, je vais tout de suite jouer dans le métro ! Ensuite, je referai un album et une tournée… C’est ce qui me rend heureux !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

lundi 17 février 2014

Little Dan

Si Le Jour Se Lève est le premier album de Little Dan, pour autant, ce dernier est loin d’être un novice en la matière. Il officiait déjà, en 1993, au sein de Back To The Mother Land, aux côtés de Little P, Soss, Eggy One, Mr Cool et Melaaz.
Little Dan raconte que son premier enregistrement professionnel a été celui du titre « Seulement Si » pour un album d’afro-jazz sorti chez Barclay, en 1999. Il n’a jamais cessé d’user de sa voix pour des compilations, des riddims, des featurings… comme on a pu le constater sur l’album de Sir Samuel avec « Dire Je t’Aime ». Cet opus a d’ailleurs été enregistré à Dig Studio Music, créé par Little Dan et ses acolytes (Dwitty, Biggy, Heavy et DJ Fun). Ce projet de studio lui tient à cœur depuis longtemps et il aura fallu beaucoup d’investissement… Mais quelle joie d’avoir pu déplacer les locaux des Lilas à Paris et accueillir de plus en plus de projets variés. Comme il aime les choses bien faites, la composition de ce premier album a débuté il y a environ trois ans. Little Dan a pris le temps de tout faire exactement comme il le souhaitait, sans hésiter à réenregistrer, à rechercher aussi longtemps que nécessaire les sonorités voulues. Le Jour Se Lève est un album new-roots, où il met l’accent sur la langue française, et il n’aurait pas été le même sans Tyrone Downie aux claviers, Dan Gorgan à la basse, Richacha à la batterie, Ibis de Down Yard Production, DJ Fun et Dwitty pour les instrus… « C’est un projet personnel que j’ai mis plusieurs années à peaufiner. Alors, quand j’en ai eu la vision définitive, ça a été comme un point de départ, de la même manière  que le jour qui se lève… » Le premier clip qui en est extrait a été « Bonnes Vibes », et le titre officiel pour le représenter, « Amis Artistes », à visionner sur la Toile. Il y rend un hommage global aux artistes, quelle que soit leur discipline. Après la sortie le 3 novembre, du Jour Se Lève, Little Dan et le French Roses Band ne manqueront pas de lui offrir un nouvel éclairage sur scène.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

samedi 15 février 2014

Symbiz Sound

Deux frères germano-coréens, Buddysym et Chrislmbiss, sont aux manettes de Symbiz Sound, ovni remarqué de la scène sound system internationale, basé au cœur de Berlin, digne rejeton de la florissante culture underground locale. OneFourFive illustre toute l’ampleur et la diversité de leur son, où dancehall et électro se rencontrent avec ferveur, sur une recette bien épicée destinée aux dancefloors.
Ce premier album des Symbiz Sound, OneFourFive, est un concentré de featurings hauts en couleurs. Ils ont fait appel à quelques voix pour s’approprier leurs instrumentales, Zhi MC des Puppetmastaz, les français de La Méthode, des représentantes de la gent féminine, Lady Chann et Etzia, et d’autres qui ont croisé leur route Spoek Mathambo, Singin Gold, Teacha Dee… Le point commun à tous les morceaux ? 145 beats per minute (bpm), avec lesquels ils n’ont pas hésité à désigner leur album ! A la fois dancehall, reggae, hip-hop, dub, électro, dubstep… l’originalité de Symbiz Sound tient dans leur polyvalence et leur versatilité, auxquelles ils doivent d’être totalement inclassable. Eux considèrent faire de la « bass music », sans discuter des qualificatifs à employer. Ils aiment explorer et essayer, c’est pour cela qu’ils ont choisi de réunir tous ces titres originaux, plutôt que de faire simplement une série de dubplates. Ce sont de véritables compositions, bien que modernes et high tech, toujours issues d’une collaboration personnelle, d’un lien plus ou moins fort qui les connecte avec les artistes. Les rythmiques, énergiques à souhait, ont été conçues dans leur propre home studio de Berlin, tandis que les vocaux ont été confiés à chaque chanteur, qui a pris soin de les mettre en boîte par ses propres moyens. La première prestation qu’ils ont faite ensemble, en tant que Symbiz Sound, a eu lieu en 2010. Avant, chacun gravitait autour de différents projets musicaux, mais les frères n’avaient encore jamais combiné leurs talents. Sur scène, Zhi MC rejoint régulièrement le duo pour entretenir l’alchimie et glisser une subtile touche hip-hop qui leur va comme un gant, même s’ils adoreraient aussi pouvoir être accompagnés des autres invités de l’album. Beaucoup de dates en Allemagne sont notées à leur agenda et, ils l’espèrent, de plus en plus d’occasions de partager leurs basses avec le public français, notamment grâce à l’aide de Music Action dont ils ont rejoint le catalogue. OneFourFive est sorti en France le 5 novembre chez Soulbeats Records, tandis que l’Allemagne l’apprécie depuis plus de six mois. Pas de temps à perdre pour se mettre au goût du jour, d’autant que les Symbiz Sound semblent posséder une large avance sur leur époque…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

jeudi 13 février 2014

Thiecko

Thiecko vient du bambara « thieckoroba », qui signifie « le vieux sage ». Après avoir été bercé au roots reggae de Bob Marley, Burning Spear et consorts, il débute en tant que claviers, chœurs et percussions au sein d’un populaire trio vocal sénégalais des années 1990, Amandla, accompagné de Bocs (basse et lead vocal) et Mister P (batterie et chœurs).
Amandla fait plusieurs tournées et sort trois albums, avant la séparation du groupe, en 2002. L’année suivante, Thiecko, qui a rejoint la France depuis trois ans, crée le Taxi Brouss’ Band, qu’il mène en tant que chanteur. Au printemps dernier est sorti, sur son propre label, Wiseman Prod, le troisième album, intitulé Stand Tall, mixé à Kingston par Steven Stanley. Il s’agit de dix titres, qu’il a souhaité chacun unique en son genre, avec leur petite touche personnelle, dans une vibration afro-reggae roots, résultat d’un brassage de cultures et d’influences musicales. En effet, il y a réuni des musiciens de France, ceux de Taxi Brouss’ Band, bien sûr, mais aussi le guitariste Suga Guitsy ; du Sénégal, le chanteur Sun Sooley, des choristes et Bocs pour la basse; de l’Ile Maurice, le compositeur Christopher Marie ; de la Jamaïque, le légendaire producteur et bassiste Robbie Shakespeare, la chanteuse Sophia Brown, le clavier Franklyn « Bubbler » Waul, les saxophonistes Glen Dacosta et Dean Fraser, les bassistes Glen Browne et Danny « Axeman » Thompson, les percussionnistes Alvin Haughton et Bongo Herman… Les instruments traditionnels (xalam, tama, djembé…) côtoient harmonieusement d’autres plus modernes (violons…), et les langues sont tout aussi diversifiées : français, anglais, wolof, bambara… Le titre de l’album, Stand Tall, évoque Nelson Mandela, qui n’a jamais cessé de défendre ses idées et de considérer la vie comme un combat, d’où la nécessité de rester debout, être fort et ne jamais baisser les bras. Les thèmes parcourus y sont logiquement le respect, la foi, l’amour, l’unité, la politique… Le premier album de Thiecko, Ton Combat, mêlant reggae, musique traditionnelle et électronique, est sorti en 2004, et, six ans plus tard, Sayaan, enregistré en France, au Sénégal et en Angleterre. Toutes ces années, depuis les débuts dans Amandla en 1988, lui ont permis de partager la scène avec bien de beau monde : Groundation, Jamaica All Stars, Youssou N’Dour, Baaba Maal, Salif Keita… Le Taxi Brouss’ Band est toujours là pour l’accompagner, avec Squal à la basse, Julien Drive aux claviers, Flo à la guitare, Yann au saxophone, T-uze Mathieu à la batterie. La tête haute, Thiecko prépare une tournée promotionnelle au Sénégal pour la fin décembre, et des concerts dans l’Hexagone pour l’année prochaine…   

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

mardi 11 février 2014

Sunshine Reggae Festival

Au mois de mai prochain se tiendra la 4ème édition du Sunshine Reggae Festival à Lauterbourg, en Alsace, frontière franco-allemande, organisée par l’Association Arts et Culture de la ville.
Une plage de 600 mètres de long pour faire place à une programmation dédiée à toutes les couleurs du reggae, avec parmi les premiers noms cités, Mo Kalamity & The Wizards, Obidaya, Antony Locks, Tony Nephtali & The Hotta Faya Band, I Love Sound, Mesegana, Memoria, Indika… En plus des concerts, il s’agit d’un véritable lieu de détente, où prend vie l’esprit du reggae et de la culture rasta, tout en proposant un vaste espace au bord du lac pour le camping, une aire de jeux pour les enfants, un terrain de football de plage, un mur d’escalade… Les préventes, vivement recommandées, à se procurer chez leur partenaire Moxity.com, incluent camping et parking dans le prix du billet. A noter que l’entrée est gratuite pour les enfants de moins de 12 ans. La précédente édition, au printemps dernier, a reçu Marcia Griffiths, Uwe Banton, Yah Meek, Mo Kalamity, Anthony John, Ras Zacharri, Mystical Faya, Tidacoustyk, Subatomic Sound System… Voilà trois ans que la programmation gagne chaque année en envergure et que le public répond de plus en plus nombreux à l’appel, l’espace de Lauterbourg pouvant accueillir jusqu’à 5000 festivaliers. Des partenaires locaux, et d’autres spécialisés, soutiennent le festival, dont les visuels sont confiés à Reggaespreadshirt.com. Pour vous aider à traverser l’hiver, retrouvez toutes les informations utiles sur http://www.sunshinereggaefestival.com.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

dimanche 9 février 2014

Jah Defender

Originaire de Trinidad & Tobago, Ricardo Mills aka Jah Defender développe son goût pour la musique en écoutant chanter sa mère. Adepte des voix de Dennis Brown, Gregory Isaacs, Mighty Diamonds ou Aswad, l’ascension, dans les années 1990, d’artistes comme Capleton, Sizzla, Anthony B, Luciano, Garnett Silk contribue à affiner son identité musicale.
Le mouvement rasta et la vision de monde développée dans la musique reggae prennent petit à petit tout leur sens pour Jah Defender. « A l’âge de 8 ans, j’aimais le pouvoir du rastaman, sa manière de marcher avec autorité, les gens formidables qu’il rencontre avec amour et bénédiction. Je ne voyais que les rastas vivre comme ça, naturellement, avec autant de vibrations positives… J’ai senti celles de Rastafari, même si je n’en comprenais pas encore la culture et les traditions. C’est à partir de l’adolescence que j’ai été touché par les artistes reggae et, à travers la musique, j’ai commencé à graviter vers les vibrations de Jah, sans en savoir encore beaucoup plus. Après avoir quitté l’école, j’ai approfondi ces connaissances au contact de frères rasta. Je me suis totalement reconnu dans la vérité de Sa Majesté et dans la révélation de Jah, c’est là où se trouve ma foi ! » En 2004, il débute sa carrière sous le nom de Jah Faya et s’applique à écrire des textes sensés et engagés. Il adopte spontanément le nom Jah Defender, qui lui correspond davantage, puisqu’il se sent investi d’une mission de défenseur des pauvres, de ce qui est juste, de la foi, de Rastafari… Véhiculer des messages et dénoncer des vérités est tout ce qu’il souhaite transmettre par sa musique. Rastaman Rise est son premier album, entièrement produit par le label français indépendant 7 Seals Records, fondé par Jah Herbie et Tiwony. 15 titres forts par leurs messages, conscients, spirituels et éveillés, dont un featuring en bonus, qui ne pouvait pas mieux tomber, avec justement Tiwony. Tous les morceaux ont été enregistrés au Back Yard studio à Tunapuna, avec l’ingénieur et producteur Gary Klanz. « Le reggae est un moyen de rallier les gens, d’exprimer leur voix, de leur donner de l’espoir, de la force pour continuer… Le reggae n’est pas salvateur en lui-même, mais c’est un extraordinaire et puissant moyen d’expression et d’unification. C’est une vibration où les musiciens et chanteurs se chargent en permanence d’apporter de la joie et le sourire sur les visages… » Jah Defender est également le premier chanteur avec lequel commence à travailler, en 2008, le Mystic Elements band de Trinidad, avec qui il a beaucoup tourné et qui inclut désormais plusieurs titres de son album aux prestations scéniques qu’ils partagent. Rastaman Rise est disponible depuis le 8 juillet, il ne reste plus qu’à retrouver le chanteur enturbanné sur nos scènes aussi vite que possible… avec ou non the Mystic Elements.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

vendredi 7 février 2014

Root'n Nation

« One Root, One Nation » est l’emblème de ce groupe, né à l’automne 2009, dans le département des Hauts-de-Seine, bien décidé à développer une musique aussi variée que les goûts de ses membres : un son moderne et universel où dominent reggae, dub, rock… sans manquer quelques détours par le hip-hop, le jazz ou le trip-hop…
Quatre amis musiciens qui se côtoient depuis le lycée : Clément (basse), Thibaud (batterie), Lucas (guitare lead) et Arthur (guitare rythmique) forment le noyau dur de Root’n Nation, jusqu’à leur rencontre avec Romain (chant), Hadrien (claviers), Aurianne et Feriel (chœurs). Enfin au complet, le combo produit, en 2011, son premier EP 4 titres, Return To Youth, passant quatre jours au studio de l’association SUM à Sèvres, pour l’enregistrement. Ils vivent alors leur première tournée, l’été 2012, dans le sud ouest de la France, et enchaînent, dès le début de cette année, avec l’autoproduction d’un second EP, 6 titres, Rise Up, enregistré au Wise Studio pour bénéficier des meilleures conditions professionnelles. David Konopnicki, proche de la formation, se charge du mixage. Cette fois, ils ont consacré trois mois à la pré-production, dans les locaux de la même association, pour peaufiner et soigner chaque morceau, avant de rejoindre le studio de Fabwize et Seb. La sortie officielle de Rise Up a eu lieu sur la capitale, à Petit Bain, le 18 mai dernier, avec Mo Kalamity, Universal Congress et Old Dodge Fellow. Ce second projet leur permet également d’intégrer le label indépendant Ovastand, fondé en 2009 par The Aquatics, qui a mis sur pied deux tournées, au printemps en Bretagne, et l’été sur la côte atlantique. Root’n Nation est maintenant sur le point de dévoiler son premier clip, « Make It Loud », extrait de Rise Up. Pour l’année prochaine, le groupe prépare un nouveau set et un premier album, qu’ils souhaitent de qualité, original et bien produit, évidemment reggae, avec de nombreuses influences, notamment dub, puisqu’ils en parsèment de plus en plus leurs compositions… 

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)

mercredi 5 février 2014

Raphael

Le reggae est à l’évidence la pulsation qui l’anime depuis l’enfance. S’il grandit à Savone, d’origine italienne par sa mère, les rythmes roots reggae et des effluves africains vont vite rythmer la vibe nigériane héritée de son père.
L’histoire débute en 2002, alors qu’il se met à la musique avec Andrea Bottaro, bassiste. Agé de 16 ans, Raphael devient chanteur et compositeur du groupe Eazy Skankers, qui fait plusieurs tournées en Italie, passant, entre autres, par le Rototom Sunsplash Festival, en 2005. Ils enregistrent, en janvier 2008, l’album To The Foundation, au studio Tuff Gong à Kingston, ne se privant pas d’y convier Lutan Fyah, Perfect et Michael Rose. Ce premier album des Eazy Skankers est mixé par Roland McDermott (Gentleman, Capleton, Junior Kelly…). Il sera suivi d’un second opus, en 2011, intitulé Changes, enregistré au studio Dub The Demon, co-produit et mixé par Madaski, fondateur du vétéran groupe reggae italien Africa Unite. Le band remporte l’European Reggae Contest pour l’Italie et rejoint Barcelone pour la finale où il se hisse à la 4ème place. Après avoir connu départs et arrivées, la formation actuelle des Eazy Skankers est complétée par Lucio Massimi (saxophone), Matteo Mammoliti (batterie), Alessandro Sappino (guitare) et Giovanni Pastorino (claviers). L’année dernière, Raphael a introduit son propre projet avec l’EP My Name Is Raphael. Produit par Bizzarri Records, les titres ont été enregistrés entre 2010 et 2012 dans les studios Bizzarri à Modène, Real Thing à Savone (son propre studio), Shanty Yard à Borzonasca… Les enthousiasmantes retombées lui laissent entendre que le moment est propice pour se  consacrer attentivement à son premier album solo : Mind vs Heart est sorti le 21 octobre dernier, sur le label autrichien, au flair très aiguisé, Irievibrations Records. Nouvelle occasion d’inviter Michael Rose, et aussi Tiwony et Skarra Mucci. « Mind vs Heart, c’est un bon résumé des thèmes de l’album : une profonde méditation sur les contrastes qui secouent chacun de nous, dans notre nature humaine, ensemble ou séparément. » Raphael s’inscrit dans la mouvance new-roots et a déjà posé bon nombre de singles sur des séries de riddim (Worldwide Love, Rub A Dub Market, Melodical Fyah, Long Time…), ainsi qu’une apparition sur le nouvel album de Jahcoustix… L’année 2013 lui a permis de donner près d’une centaine de concerts en son nom ou avec les Eazy Skankers… « La musique est quelque chose de vraiment puissant. Ça peut éveiller comme anesthésier les consciences, faire ressentir des émotions, faire réfléchir ou non. Je pense qu’être artiste est une grande responsabilité. Les jeunes d’aujourd’hui écoutent plus leurs idoles que leurs parents ou leurs professeurs. C’est un véritable devoir d’utiliser cette opportunité de toucher un grand nombre avec un message qui a du sens… » Avec le talent dont il fait montre, il semblerait que Raphael ne soit qu’à l’aube de son ascension !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #33 - décembre 2013/janvier 2014)