mardi 17 février 2015

Jamafra - Strictly for sound addikts

En surfant sur le web, il n’est pas difficile de trouver des sites dédiés à l’actualité du reggae mais aussi des boutiques où se procurer des vêtements correspondant au style adéquat. Pour faire d’une pierre deux coups… il suffit désormais de se rendre sur Jamafra.com, qui réunit à la même adresse ces deux activités !

Jamafra.com est né en 2007 à l’initiative de Stéphane, qui souhaite partager sa passion pour la musique reggae et la culture du sound system le plus largement possible grâce au Net. Il choisit le nom Jamafra, qui est la contraction de Jamaïque, Afrique et France, les trois territoires directement en lien dans ce projet dédié à ce courant musical et tout ce qui y est associé : une histoire spécifique, un état d’esprit, des valeurs… Il prévoit donc d’alimenter le site de chroniques, reportages photos, interviews, mixs… Comme il a commencé en 2006 à dessiner des visuels pour des vêtements, ne se retrouvant pas dans ceux habituellement proposés dans le mouvement, le moyen approprié pour en proposer la vente semble tout trouvé. Dès les premières créations, conçues juste pour son usage personnel au départ, il reçoit des retours positifs et des encouragements de la part de son entourage. Et voici venue la naissance de la marque Jamafra ! L’aventure commence avec les modèles Jah Jah City et Mr Gong. Depuis, Stéphane en a réalisé plus de 80, au gré des idées qui lui passent par la tête, directement inspiré par cette culture du sound system et les messages chers au reggae. A noter que leur fabrication est effectuée intégralement en France. Les tout derniers en date sont les t-shirts K7 et Sound Guerilla, les sweats Essential, ainsi que deux t-shirts en collaboration avec ManuDigital, Digital We Digital, hommage à l’instrument vintage. Même si les clichés semblent l’oublier parfois, le reggae ne se limite pas à la culture rasta, véhiculant de nombreux messages d’amour, de paix et de revendications sociales qui touchent une bien plus large audience. C’est là que Jamafra se démarque, par ce souhait de dépasser les codes habituels auxquels on pourrait s’attendre. La boutique en ligne de Jamafra.com propose des t-shirts, des débardeurs, des vestes, des polos, des sweats et des casquettes, tous originaux, dont une petite part concerne la gente féminine. Les artistes qui supportent la marque sont au rendez-vous et n’hésitent pas à le faire savoir (Junior Yellam, Tchong Libo de Broussaï…). En parallèle, le label Jamafra Records est né en 2012, avec la production du single « Roadblock » de General Levy. Le catalogue se complète peu à peu avec un EP de Don Camilo, ainsi qu’un maxi 45 tours, en collaboration avec ManuDigital… Ce n’est que le début, puisqu’il travaille sur d’autres sorties et que l’activité est en plein développement, avec le studio et la distribution d’autres productions, aussi bien en numérique qu’en vinyle. Pour ne rien oublier, on mentionnera aussi le succès rencontré par les sessions acoustiques filmées de Jamafra (Sebastian Sturm, Cecile, Blacko, Mo Kalamity…). Question nouvelles fraîches, des modèles de t-shirts ne vont pas tarder à rejoindre la boutique, des productions, des reportages vidéos… et, sans pouvoir encore nous en dire plus, Stéphane mentionne qu’un nouveau concept est aussi sur le point d’être lancé… Même si on est curieux, il y a tout ce qu’il faut pour patienter un peu avant de savoir ce que Jamafra nous réserve de bon pour la suite…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

dimanche 15 février 2015

I&I Livity - Tous pour un

Originaires des Landes, les huit musiciens de I&I Livity présentent aujourd’hui leur premier opus, Evolution. Sorti le 20 octobre dernier, il est le fruit d’un travail soigné et minutieux qui porte avec ferveur et convivialité leur volonté de partage et de tolérance.

Comment se sont rencontrés les membres du groupe ?
La première connexion a été celle entre Joy (bassiste) et Shanka (chanteur). Quelques mots ont suffi à exprimer leur amour du reggae et l'envie de le revendiquer. Puis, les autres membres sont arrivés : Cécile (clavier, chœurs), le duo de guitares, Saïmon et Cho, les deux frangins Tight (batterie) et Alban (clavier). Et enfin, nos choristes, Val et Creamy.

Quand est né I&I Livity ? Quels étaient vos objectifs de départ ?
I&I Livity a pris forme à l'aube de l'année 2009, à Dax. Nos objectifs de départ ? Partager notre amour du reggae, prendre du plaisir en se retrouvant chaque semaine, laisser libre cours à notre feeling et notre énergie, créer un débat d'idées…

Comment s’est effectué le choix du nom I&I Livity ?
I&I Livity est une référence à la culture rasta. Cela signifie vivre en harmonie. Chacun des musiciens du groupe a sa propre relation avec Rasta. Nous partageons tous un profond respect pour cette philosophie de vie, l'important étant d'être soi-même, vrai et authentique. Le choix de ce nom sonne comme une bannière, un idéal de vie à atteindre. C'est un rappel permanent à la conscience.

Quelle est plus précisément votre vision du monde ?
Nous voyons le monde qui nous entoure avec ses travers, le communautarisme grandissant, le racisme, la dictature financière, le chacun pour soi… Mais nous refusons cette vision du monde ! Il est impensable de se dire que les choses sont ainsi et que rien ni personne ne pourra faire évoluer les consciences. Nous pensons que la planète est malade mais, surtout, qu'elle peut guérir et se redresser ! Nous essayons modestement d'apporter des remèdes simples : la tolérance, le respect, avoir un regard ou une attention…

Vous parlez de votre musique comme de « upfull reggae »…
Il s’agit d’un reggae authentique, plein d'énergie et de vibrations positives, libre de parcourir les influences qui nous touchent.

Quelles sont vos influences musicales ?
Nous avons tous des influences différentes et extrêmement variées. Chacun provient d'une culture musicale (jazz, rock, musique latine, antillaise…), mais nous avons en commun le reggae, que ce soit le son des oldies jamaïcains (Bob Marley, Burning Spear, Ernest Ranglin, Jacob Miller…) ou Third World, Steel Pulse, Morgan Heritage, Groundation, Luciano… Sans oublier, bien sûr, le reggae français : K2R Riddim, Sinsemilia, Dub Inc… et tant d'autres !

Votre premier EP, Resist, a été enregistré en 2009 en autoproduction. Qu’en retenez-vous cinq ans plus tard ?
C’était notre premier contact avec le monde du studio, dans les Landes, au studio du Manoir, avec Michel Coustillas et mixé au Wise Studio par Fabwize. Cette aventure extraordinaire nous a permis de toucher du doigt l'importance de tous les détails, musicaux, techniques, administratifs…

Evolution est votre premier album. Comment s’est passée sa réalisation ?
Cet album représente une grosse année de travail, qui a commencé chez nous, dans notre grange, par un travail de composition et, parfois, de recomposition, pour que tous les musiciens soient satisfaits. Une pré-production a ensuite été effectuée par nos soins, toujours dans notre grange. Ces dernières années, au fil des concerts et premières parties, nous avons fait des rencontres décisives et mis en place des connexions solides, en vue de réaliser cet album. La rencontre avec Bobbi, ingénieur du son de Danakil, a été essentielle. Après écoute de notre pré-production, il était d’accord pour faire notre album. Nous sommes rentrés pour vingt jours au studio Berduquet à Cénac, temple du son analogique tenu par Serge Deuerling, qui nous a réservé un superbe accueil, dans un cadre magnifique. En parallèle, un travail de graphisme et de communication s'est mis en place, ainsi que la création de notre label Khanti Records, avec les Banyans, dont nous sommes très proches et à qui nous devons beaucoup pour la réalisation de ce premier album.

Comment le présentez-vous justement, cet Evolution ?
Cet album est le reflet de nous-mêmes, avec nos différences et notre éclectisme. Nous l’avons fait avec le cœur et avec nos convictions. C'est un appel à la prise de conscience, à la réflexion et une invitation au partage.

De quelle « évolution » s’agit-il ?
Il ne s'agit pas que d'une seule forme d'évolution, car nous devons évoluer à tous les niveaux : une évolution morale et spirituelle dans l’espoir de construire un monde moins sombre ; une évolution de la société, en encourageant l'éducation, en refusant l'ignorance… ; mais aussi une évolution musicale et artistique. L'évolution, c'est le refus de l’immobilisme, lutter contre la stagnation, prendre conscience que nous sommes responsables de notre condition…

On y trouve des titres en anglais, quelques uns en français, et deux featurings. Comment concevez-vous votre musique ?
Dans I&I Livity, il n'y a pas de barrières. Lorsque Shanka écrit un texte, c'est un reflet de sa vie et des nôtres. Il est important de transmettre un message clair, en français, puisque c'est notre langue maternelle, et aussi en anglais, car la musicalité est intéressante et que le message peut s’exporter. Parfois, les deux se mêlent. Il s'agit avant tout d'une émotion. Pour ce qui est de la musique, tout est composé ensemble à l'unanimité des huit membres. Il est très important pour nous de partager notre musique avec le public et avec nos amis musiciens, d'où les invités : les frères Taylor, Mathieu (percussions mandingues) et Vincent (flûte peul), deux ambassadeurs de la musique africaine, qui apportent une connexion particulière avec ce continent. Pour l’autre featuring, Devi des Banyans, il est apparu évident au vu de notre relation étroite. Nous partageons les mêmes valeurs, menons les mêmes combats. Sa présence sur notre album est un honneur, un grand moment de partage. Et n'oublions pas Stef, Loïc et Antoine, leurs souffles cuivrés apportent du soleil dans nos morceaux.

Y a-t-il des concerts de prévu ? Des clips ?...
Il y a, évidemment, de nombreuses dates, un peu partout en France, pour accompagner la sortie de l’album. Un vidéo-clip va arriver d’ici quelques semaines. I&I Livity joue aussi beaucoup en formule acoustique, alors pourquoi pas un EP sur cette base… Pour l’instant, nous souhaitons jouer, parcourir les routes, rencontrer du monde, échanger et partager nos vibes, tout en continuant à composer et envisager le second album.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

vendredi 13 février 2015

illBilly HiTec

iLLBiLLY HiTEC propose un mélange de reggae et de musiques électroniques, nourri d’influences dub, breakbeat, jungle… Renforcé par l’énergie vocale de leurs MCs. Autrement dit, la rencontre entre des vibrations électriques et humaines pour un résultat méchamment explosif.
Longfingah et Alex se côtoient depuis l’enfance, ayant grandi dans un petit village du fin fond de l’Est de l’Allemagne, où tout le monde se connaît et où la vie est tranquille. Voilà le pourquoi de la première partie de leur nom, illBilly. Le groupe naît en 2008, après leur rencontre avec Thomas, qui quitte l’aventure début 2014. Thomas vient de la ville et manie les machines, d’où le côté HiTec. Pour faire encore plus monter la sauce, ils collaborent, au gré des envies, avec de nombreux MCs : Brother Culture, Zhi MC (Puppetmastaz, Symbiz Sound), Tribuman… Ce dernier connaît depuis longtemps Longfingah et c’est au Uprising Festival de Bratislava, en 2011, qu’il rejoint le groupe pour la première fois sur scène. L’entente est tellement bonne qu’ils l’invitent sur le premier album, Reggaetronics, et sur toutes leurs dates depuis 2013. Après le départ de Thomas, Bony prend le contrôle de l’électronique, ayant contribué à leur promotion à Séville et Mexico auparavant. C’est ainsi qu’on obtient la composition actuelle d’illBilly HiTec : Longfingah (chant), Tribuman (chant et trompette), Bony (dee-jaying) et Alex (batterie). A la naissance du groupe, l’idée est d’explorer les infinies possibilités d’alliance entre musiques électroniques et reggae. Ils ne souhaitent en aucun cas se cantonner à un genre en particulier, mais laisser leurs inspirations s’exprimer le plus librement possible. Le premier EP d’illBilly HiTec, BadBoyBass, sort en 2010. A leur grande surprise, il est très bien accueilli et des titres comme « Nuff A Dem » ou « East To West » (dont ils tirent ensuite un riddim sur lequel ont posé à ce jour plus d’une vingtaine d’artistes) leur permettent de jouer hors d’Allemagne, jusqu’en Inde et au Japon. Ils enchaînent avec le premier album, Reggaetronics, qui sort chez Echobeach en 2013. Les styles alternent au fur et à mesure des pistes, qui sont autant d’occasions de collaborations vocales, avec, bien sûr, Longfingah, Zhi, Tribuman, mais aussi, Cecile, Dactah Chando, Jahjah Man… Comme pour le nom du groupe, ils associent l’ancien (reggae) et le nouveau (tronics), parfait reflet de l’esprit qui les anime. Sans perdre une minute de plus, ils se lancent d’emblée dans un nouveau projet intitulé Reggae Not Dead. Annoncé initialement comme un EP, il s’agira finalement d’un album, repoussé pour le début du printemps 2015, en CD et digital avec Echobeach. Les premiers extraits - « Pas de Problème » avec Tribuman et Lengualerta et « Head Up » avec leurs deux MC attitrés - sonnent clairement reggae, mais le groupe assure que la diversité des styles est toujours au rendez-vous. En plus de tout ça, l’agenda d’illBilly HiTec s’annonce bien chargé en concerts, au moins jusqu’à l’été prochain… Reggae Not Dead !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

mercredi 11 février 2015

Martin Zobel & Soulrise

Avec Land of the Free, il y a deux ans, Martin Zobel & Soulrise avaient agréablement titillé nos oreilles avec leur reggae roots tout droit venu d’Allemagne. Voici venue l’heure de Keep Planting Seeds, qui confirme tout le bien qu’on pensait d’eux.
Martin Zobel donne de petits concerts acoustiques dès 2004, simplement accompagné de sa guitare. Il ne songe pas spécialement à devenir musicien, c’est pourquoi il utilise son vrai nom, pensant que cela n’aura pas grande importance. Lorsqu’il s’aperçoit que les choses prennent un peu d’ampleur, il n’est plus temps d’en changer. Au fur et à mesure des rencontres naît le Soulrise Band, vers 2007, que Martin Zobel considère comme sa deuxième famille, et surtout comme d’excellents musiciens. Présentations : à la batterie, aDUBta aka 3 in 1, surnommé ainsi par Fully Fullwood, lors des enregistrements de Land of the Free, car il joue comme trois de ses batteurs favoris à lui tout seul (Santa Davis, Sly Dunbar et Horsemouth) ! ; à la basse, Dublex, qui nous a malheureusement quittés il y a un an, des suites d’un cancer, à l’âge de 33 ans ! Pour prendre le relais, c’est la présence féminine de Sumalee qui a rejoint Soulrise ; à l’orgue, clavinet et mélodica, Andy Haslacher, dernier arrivé dans l’équipe ; au piano, synthé et chœurs, Jan Geuer, d’abord choriste, s’est avéré plus qu’à la hauteur lorsqu’il a fallu un second clavier ; aux chœurs, Jennifer Washington, qui mène également sa carrière solo et qui est considérée comme une des plus talentueuses artistes reggae d’Allemagne ; et enfin, à la guitare, Daniel Rickler. En 2010, Martin Zobel & Soulrise enregistrent leur premier album, avec Irievibrations Records, intitulé One Future. A l’époque, seul Daniel et Dublex font déjà partie du band. Deux ans plus tard, sort Land of the Free, numéro 1 des charts reggae allemands. Ils font une importante tournée en Allemagne, Autriche et Suisse, les amenant sur les plus gros festivals, et celle-ci est suivie par leur première tournée aux Etats-Unis. C’est à l’été 2013 qu’ils commencent à travailler sur le nouvel album, dans le studio de Martin, au sud de l’Allemagne. Souhaitant l’enregistrer uniquement en session live analogique, les prises sont programmées pour décembre 2013 au Fully’s Kitchen Studio de Fullwood en Californie. Au printemps, le cancer de Dublex est diagnostiqué, ce qui explique la vibration particulière qui accompagne Keep Planting Seeds. Malgré ses obligations médicales, Dublex participe à la composition et de telles circonstances expliquent aussi l’esprit de certains morceaux, comme du titre d’ailleurs. Cet album lui rend directement hommage. Parti bien trop tôt, Fully prend entre ses mains la basse de Dublex pour les enregistrements… L’EP Inspiration est en téléchargement libre sur le web depuis cet été pour annoncer leur retour et remercier leur public. Il contient deux titres qui figurent sur Keep Planting Seeds et deux exclusifs. Après une sortie européenne le 3 octobre dernier, l’album est disponible en France depuis le 17 novembre. Martin Zobel & Soulrise seront en tournée début 2015 en Allemagne et dans les pays limitrophes. Il ne reste plus qu’à espérer qu’ils passent bientôt chez nous !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

lundi 9 février 2015

Daddy Clean

Surnommé le « polyvalent MC », Daddy Clean fait partie du paysage reggae français depuis 2004. Ce qui lui va comme un gant, étant donné qu’il jongle depuis ses débuts entre vibrations reggae et hip-hop.
Puisqu’adolescent il est le seul de sa bande à ne pas fumer, l’appeler Daddy Clean coule de source. Il démarre avec le sound system + de Vibes, à Lille, au côté de MC Sick et Selecta Original aka Don Gregor, s’exerçant assidûment au micro pour acquérir une parfaite maîtrise des mots et des flows. Ses premiers projets s’inscrivent dans un style aussi bien hip-hop que reggae. En tout, une dizaine de street albums et mixtapes se succèdent. Parmi les plus récents, Comme Je Suis (2008), Défragmentation (2009), Concrete Tape 1 (2010), Summer Tape (2014)… La dernière sortie majeure en date concerne les Concrete Tape 2 & 3, en juin 2013, en double CD et en téléchargement légal. La Summer Tape, téléchargeable gratuitement depuis cet été, est, quant à elle, une compilation de titres figurant sur d’autres projets, complétés par quelques inédits (« Dangereux », « C’est La Guerre »…). Depuis 2012, Daddy Clean travaille sur un premier album, qu’il compte présenter l’année prochaine. Il s’agira d’un album reggae, teinté de rock, hip-hop et dancehall. Le MC reconnaît que le reggae l’inspire beaucoup dans ses mélodies et le hip-hop dans ses textes, sans renier des influences bien plus larges (rock, chanson française, blues, soul…). Puisqu’il aime aussi se prendre au jeu de l’improvisation, tant qu’à relever tous les défis, on a pu retrouver sa participation à la Reggae Champions League en juin dernier, où il est arrivé finaliste, ainsi qu’au Reggae Clash Contenders, au Pull Up Festival en août, accédant à la demi-finale. Récemment, le clip de « Je Chante En Français », titre d’ouverture de la Summer Tape, a fait son apparition sur la Toile, exprimant son goût pour la langue française. Même si l’usage de l’anglais se fait de plus en plus fréquent, Daddy Clean soutient qu’il n’y a rien d’étrange ou de dévalorisant à chanter dans notre langue maternelle, étant lui-même un fervent supporter de la scène française. Pour l’année qui vient, le Lillois prévoit de repartir à l’assaut des sound systems, poursuivant la promotion de Concrete Tape 2 & 3, tout en travaillant assidûment à son premier album…

Simba

Pour retrouver tout l’univers de Daddy Clean et se procurer ses sons, rendez-vous sur : http://www.vibes-maxx-productions.com

(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

samedi 7 février 2015

Kenyon

Kenyon avait déjà soufflé une vague de fraîcheur bienfaisante à l’époque de la sortie des titres « Garde Espoir », en combinaison avec Taïro, et « Du Même Bateau ». Celle-ci plane toujours dans l’atmosphère : Nouvel Air est disponible depuis juin dernier, une bouffée d’oxygène en téléchargement gratuit. 
Le parcours musical de Kenyon démarre en 2005, à Rennes, lorsqu’il intègre le collectif ECK, avec lequel il travaille le micro et fait ses premières scènes. Deux ans plus tard, il enregistre la mixtape K Le Cas Local vol.1 et rencontre le Legal Shot sound system, qui n’hésite pas à lui faire partager de nombreuses scènes. C’est en 2010 que sort son premier album, Soul Révolte, témoignant de toute la diversité des styles dans lesquels sa voix aime s’aventurer (rap, soul, reggae…). Il s’agit de son premier projet vraiment abouti, qui permet de le faire connaître plus largement, où apparaissent notamment « Garde Espoir » avec Taïro et « 1000 et 1 Flows ». En 2011, Kenyon remporte le End of the Weak en matière de freestyle, ainsi que le tremplin Buzz Booster, tout en œuvrant à la sortie de l’EP L’Etude de K, produit par Juston Records et distribué par EMI, sur lequel figure 10 titres, incluant le single « Du Même Bateau », qui sera ensuite remixé avec Konshens. Alors que les collaborations et les concerts n’ont cessé de se multiplier, cet été a vu arriver Nouvel Air : 7 titres à la vibration reggae, en téléchargement gratuit, avant un nouvel album pour l’année prochaine. « Nouvel Air est né dans le studio de D&H quand je me suis rendu compte qu'on avait beaucoup de morceaux reggae sous le coude, aussi bien sur des riddims jamaïcains que sur leurs propres instrus. Jusque-là, mes projets avaient toujours une dominante hip-hop, d’où le titre Nouvel Air… C'était autant une nouvelle manière d'aborder ma musique qu’un bol d'air artistique au moment de le faire ! » Une version de « Qui Est Coupable » en compagnie de Dragon Davy, Taïro, Sir Samuel et Tiwony, clôt la tracklist. Celle-ci est née alors qu’il travaillait sur l’originale, qu’il ne parvenait pas à finir… Lors d’une rencontre avec Tiwony, il lui propose de le rejoindre sur ce titre et contacte dans la foulée les autres chanteurs qu’il imagine à leurs côtés. Tous sont partants, et voilà l’inspiration relancée pour boucler l’originale comme cette version remixée ! Pas d’essoufflement pour Kenyon, avec la sortie récente de « Dieu Merci », en collaboration avec RKF Production, sur une compo de Kyderone du label Infinite Records. Côté scène, le jeune Rennais est en tournée avec Taïro jusqu’à la fin de l’année. On peut dire que Kenyon a le vent bien en poupe !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

jeudi 5 février 2015

Satya

En sanskrit, ancienne langue indienne, Satya signifie la vérité. Sous ce pseudonyme apparaît un atypique duo, Sanka et N-Jin, auquel inspiration et énergie ne font vraiment pas défaut.
En janvier 2014, Sanka contacte N-Jin, précédé par sa réputation en matière de beatbox, pour lui proposer de tester un mélange entre guitare acoustique et chant. Sanka a derrière lui les expériences des groupes Ivory Sol et Acoustic Soul Lions, contribuant également à la formule acoustique de Mr Lézard. En 2013, en quête de nouvelles aventures, lui prend l’envie d’un projet plus personnel, en adéquation avec ses influences variées. Il compose alors une dizaine de titres en guitare/voix. De son côté, N-Jin rejoint, en 2003, le crew hip-hop KMK de Toulouse, qui organise et participe à de nombreux événements. Vers 2009, il fonde, en parallèle, le groupe de rap les Cérémoneurs avec une bande de potes, dont le premier album est sorti il y a tout juste un an. Une fois que les morceaux de Sanka commencent à s’accumuler, il songe à monter une petite formule originale, acoustique mais puissante, afin de proposer une musique brute et authentique, alliant des mélodies plutôt reggae/ragga ou soul à un groove hip-hop/funk. Alors pourquoi ne pas faire place au beatbox en guise de batterie pour donner le rythme ! Ni une ni deux, l’alchimie prend et Satya voit le jour. Pour se faire une idée de ce qu’ils jouent sur scène et de l’album prévu pour l’année prochaine, le clip de « Moving Forward » est mis en ligne sur la Toile, suivi par celui de « Future Is In Our Hands ». Ce démarrage plutôt réussi n’est qu’un avant-goût de ce que nous réserve Satya. Tout en commençant à préparer l’album, Sanka et N-Jin travaillent déjà sur un nouveau clip, qu’on pourra apprécier d’ici quelques mois. Stay tuned !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

mardi 3 février 2015

Uman

Dans le circuit depuis près de vingt-cinq ans, Uman est toujours bel et bien présent. Pas forcément là où on l’attend, puisque avec son nouvel album, La Tournée Des Grands Ducs, il s’offre, une fois encore, toutes les libertés d’un projet en totale concordance avec ses envies du moment.
Pour revenir brièvement sur son parcours, Uman monte pour la première fois sur scène en 1988 et fait ses premiers enregistrements avec le groupe De Puta Madre, en 1990. Sa carrière démarre dans le hip-hop pendant une dizaine d’années. Ayant grandi à proximité d’un magasin de reggae à Bruxelles, ces vibrations ne lui sont pas étrangères et, avec la naissance du sound system Bass Culture, il s’oriente progressivement vers le dancehall, dès 1995. Il reste principalement dans cette mouvance durant une bonne décennie, avec de nombreux singles et le premier volume de la mixtape Umanizm, notamment. C’est en 2007 que sort son premier véritable album, intitulé L’Aventure, c’est l’aventure, qui se trouve déjà un peu à la croisée des chemins, puisqu’il regroupe des titres orientés reggae, tout en lorgnant vers d’autres styles plus grand public, comme la chanson ou la pop. Trois ans plus tard, Umanizm vol.2 fait son apparition, sous-titré « 100% dancehall-punk ». Uman n’a jamais caché qu’il possédait un éventail très large d’influences musicales, allant de Léo Ferré à la Mano Negra en passant par AC/DC ou The Stooges, et que rien ne peut l’arrêter lorsqu’il s’agit d’explorer ses envies musicales. En janvier 2014 est arrivé son second album, La Tournée des Grands Ducs, disponible en Belgique en CD et en téléchargement. D’ici quelques mois, ce dernier atteindra les bacs dans l’Hexagone (uniquement en vente par correspondance pour l’instant). C’est un album qu’il a voulu plus mûr et réfléchi, reflet de son âge et de son vécu. L’accent y est mis sur les mélodies et se veut un peu plus pop, pour mettre la chanson à l’honneur. L’expression « la tournée des grands ducs » fait référence aux périodes de fiesta jusqu’au bout de la nuit, comme autant de bons souvenirs gravés dans la mémoire, qui permettent aussi d’échapper aux contingences et aux difficultés de la réalité. C’est avec Simon Lesaint (Stromae) qu’il a travaillé cet opus, faisant appel à des musiciens issus d’autres univers que le reggae : Winston Bisset (Massive Attack), Dominique Vantomme (Axelle Red)… L’année prochaine devrait lui permettre de nous faire découvrir La Tournée des Grands Ducs en live, grâce à sa distribution sur notre territoire. Mais cela n’empêche pas Uman d’avoir en tête, pour plus tard, un projet reggae avec de gros classiques instrumentaux du genre !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)

dimanche 1 février 2015

Subajah

Parti s’installer à Londres il y a sept ans, Subajah a grandi en France avant de rejoindre la Martinique. Une nouvelle escale prolongée sur notre territoire et il décide de traverser la Manche pour gagner la capitale anglaise, berceau du reggae en Europe. Son EP Voice of Freedom est disponible depuis le printemps.
Subajah démarre dans la musique vers l’âge de 13 ans, en se tournant vers le rap, avec, pour mentor, Freddy K, du groupe parisien ATK. Il élargit ensuite ses horizons, notamment vers le dancehall, et apprend à jouer de la guitare. La découverte de Sizzla joue un rôle déterminant dans son passage du hip-hop au reggae, comme Max Romeo et The Abyssinians pour ce qui concerne le roots. « Ma musique est telle une rivière qui prend source dans le cœur et coule à l’infini. Je souhaite qu’elle touche, soigne, apporte évasion, paix intérieure, joie… L’émotion a une place primordiale pour moi. Chanter, c’est avant tout ouvrir son cœur à qui sait entendre. C’est une musique qui répand un message universel d’amour et de paix, qui dénonce et œuvre pour Rastafari. » Après avoir collaboré à plusieurs projets hip-hop, figuré sur des compilations et albums, son premier street album solo s’intitule Hope Chant (2009). Quelques singles lui succèdent, avant l’arrivée de Voice of Freedom, en mai dernier, sur les plateformes de téléchargement, ainsi qu’en version CD dans les boutiques spécialisées londoniennes et sur les concerts. Voice of Freedom, à la vibration deep roots, a été enregistré entre Londres et Paris, avec Tamal à la production et au mix, puis Translab au mastering. Le titre « Free Mindz », dont le clip est déjà en ligne, pourrait bien connaître un pressage vinyle. Au début de l’année sortira le single « Hold You », produit par First Eye, suivi par un album à la fois deep roots, new roots et acoustique… La voix de Subajah compte bien s’y exprimer !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #39 - décembre 2014/janvier 2015)