jeudi 25 août 2011

Stephen Marley - The Revelation : Pt.1 The Root Of Life

Avec les fils Marley, tout est réuni pour offrir le choix de vibrations musicales de qualité dans différents genres. De Ziggy à Kymani en passant par Damian et Julian, sans oublier Stephen. Plus discret, mais depuis longtemps investi dans les productions de ses frères, ce dernier a prouvé également qu’il pouvait travailler sa propre musique, comme en a attesté le superbe album Mind Control sorti en 2007, suivi par sa version acoustique en 2009. Récemment, son second opus a atterri dans les bacs : The Revelation – Pt. 1 The Root Of Life. Un titre d’un certain poids qui annonce la direction thématique choisie et qu’il ne s’agit là que de la première étape de cette révélation. En parcourant la tracklist, de quoi être enchanté : « Break Us Apart » featuring Capleton, le big tune « Jah Army » featuring Damian et Buju Banton, « No Cigarette Smoking » featuring Melanie Fiona, « Working Days » featuring Spragga Benz. Côté combinaison, toutes sont à la hauteur de ce qu’elles annoncent. Et ce n’est pas tout, « False Friends », « Can’t Keep I Down », morceaux aux textes sensés et conscients ; « She Knows Now », « Now I Know », profonds et mélancoliques à souhait ; « Freedom Time », « Pale Moolight », « Selassie Is The Chapel » (featuring Ziggy), titres de son vénéré père, qu’il revisite à sa sauce. En un mot du bon son, de l’authenticité, du début à la fin. Stephen Marley explore les possibilités du reggae roots, tout en conservant son style. Aucun signe d’essoufflement ou de manque d’inspiration, il ne reste qu’à patienter jusqu’à la sortie du second volet...

Simba
  
Tracklist :
01. Made In Africa feat. Wale & The Cast Of Fela
02. False Friends

03. Break Us Apart feat. Capleton
04. Can't Keep I Down

05. No Cigarette Smoking feat. Melanie Fiona
06. Freedom Time

07. Jah Army feat. Damian Marley & Buju Banton
08. Old Slaves
09. Pale Moonlight (How Many Times)
10. She Knows Now
11. The Chapel feat. Ziggy Marley
12. Tight Ship feat. Damian Marley
13. Working Ways feat. Spragga Benz
14. Now I Know

lundi 22 août 2011

Alborosie - 2 Times Revolution (VP Records/Wagram)

Quelques années ont suffi à Alborosie pour devenir un artiste incontournable de la scène reggae européenne. Celui que l’on considère comme le plus jamaïcain des européens. L’album Escape From Babylon, sorti en 2009, a assuré sa consécration. Le reggae n’a aucun secret pour Alborosie et il sait le faire sonner comme personne. Avec des titres comme « No Cocaine », « Global War », « I Rusalem » ou « One Sound » featuring Gramps Morgan, ce premier album du rasta silicien chez VP est apparu dès sa sortie comme mémorable, bien que ce soit ses précédents singles qui aient le plus marqué les esprits, les sound systems et les mixtapes (« Herbalist », « Kingston Town », « Rastafari Anthem », « One Day »…). La barre était donc placée très haute quant au nouvel album.
Celui-ci s’intitule 2 Times Revolution et annonce à nouveau ce combat mené par le biais de la musique. D’entrée, avec « Rolling Like A Rock », la patte d’Alborosie est reconnaissable, sa manière incomparable de faire un reggae qui navigue entre pure roots et new-roots. Avec Clifton « Specialist » Dillon, ils sont les seuls à en détenir la recette. 15 titres qui confortent tout son talent. De lourds featuring : Junior Reid sur « Respect », en duo langoureux avec Etana sur « You Make Me Feel Good » et Perfect Harmony sur « Rude Bwoy Love », Giuseppe Tarantino sur « International Drama » à l’ambiance mafieuse. Des titres puissants, explorant des thèmes chers aux rastas : « Who You Think You Are », « Grow Your Dreads », « Jesus Is Coming », « Camilla » où Puppa Albo révèle un style à la Burro Banton des années 1990, « Ragamuffin » au tempo et au flow hip-hop old school, « Soul Train » aux airs de « International Herb » de Culture… Une touche supplémentaire sur ce disque, Alborosie manipule sa langue natale, notamment sur le fameux titre « La Revolucion ». Juste bon dosage qui ne gâche rien. Pour clore l’album, « What If Jamaica », laissant entrevoir Zion, avec la douce voix de Sandy Smith. C’est confirmé, Alborosie est toujours largement au niveau. 2 Times Revolution est un album à ne pas manquer, aucun doute qu’Alborosie n’a pas fini de nous enchanter et de nous préparer, dans de bonnes conditions, à affronter Babylone !

Simba

Tracklist :
01. Rolling Like A Rock
02. Respect feat. Junior Reid
03. Who You Think You Are
04. La Revolucion
05. I Wanna Go Home
06. You Make Me Feel Good feat. Etana
07. International Drama
08. Camilla
09. Tax War
10. Jesus He's Coming
11. Raggamuffin
12. Soul Train
13. Grow Your Dreads
14. Rude Bwoy Love
15. What if Jamaica

lundi 8 août 2011

East Summer Fest - Takana Zion / Sebastian Sturm (16 juillet 2011 - Stade Marcel Crusem - Dieulouard)

Pour sa 1ère édition, le East Summer Fest organisé par l’association Trash Xylo proposait une programmation de concerts dédiée aux musiques actuelles. L’affiche comptait 6 groupes variés, parmi lesquels deux bons représentants du reggae, Takana Zion et Sebastian Sturm. A leur côté, les rockeurs de Parabellum, les festifs britanniques de Gentle Mystics, les connaisseurs en dubstep de Broken Note et les nancéiens de SlapBack en ouverture. Démarrage dès 18h le samedi 16 juillet 2011 au Stade Marcel Crusem de Dieulouard, à une vingtaine de kilomètres de Nancy.
Slapback se charge d’ambiancer les lieux pendant l’arrivée des spectateurs, la verdure du stade et un ciel nuageux les accueillant sur le site aménagé pour les festivités. A Parabellum de prendre la suite avec un retour 20 ans en arrière dans les périodes du rock français alternatif. C’est à la fin de leur prestation que les premières gouttes commencent à tomber. Simple averse, apparemment, qui ne devrait pas entraver la bonne marche des évènements.
Sebastian Sturm et ses musiciens s’installent sur scène en vue de mettre le roots à l’honneur. Résidant en Allemagne, le chanteur a déjà enfanté de deux albums, dont One Moment In Peace, qui n’était pas passé inaperçu sur notre territoire avec son reggae conscient et doux. Ses concerts sont dans la même veine. Simplement du reggae roots qui sonne, de bonnes vibrations à diffuser et à partager. Bien que la pluie se calme par moments, elle ne semble pas vouloir quitter les lieux. Sebastian Sturm et ses musiciens offrent, tout de même, aisément, un moment de paix des plus appréciables.
C’est ensuite à Takana Zion de prendre place. Quelques soucis techniques allongent légèrement l’interlude mais ne perturbent en rien l’assistance présente, qui a rejoint l’espace couvert, dans l’attente du prochain show. L’ambiance est conviviale à souhait. La pluie est toujours d’actualité lorsque Takana et ses acolytes font frémir les enceintes, en mode sound system. Son 3ème album Rasta Government, armé comme il se doit pour donner force au mouvement, est sorti en mai et confirme que le guinéen mérite d’être pris au sérieux. 
Takana entame avec « Give Thanks ». Il alterne de nouveaux titres, des anciens, des rythmiques nu-roots et de nombreux dancehall. Il chevauche des riddims comme le Doctor’s Darling ou le World Jam, mais ne dénature pas « Rasta Government » ou « Three Six Clash » de leurs instrus originales. La pluie ne cesse de tomber et ce n’est pas ça qui arrêterait les lorrains dans la danse. Takana quitte la scène sans crier gare et ne réapparaît pas…
Pendant que la bande de joyeux lurons délurés tout droit venus d’Angleterre nommée The Gentle Mystics s’installe, certains manient le feu dans un véritable spectacle de lumières et de couleurs des plus épatants qui captive chacun. La musique des anglais n’est pas faite pour porter une étiquette tant elle est diversifiée. Electro festif en est un réducteur résumé. Neuf musiciens sur scène et une quantité d’instruments ! Des passages ska, électro, ragga, hip-hop etc. C’est Broken Note qui clôture cette première édition qui a accueilli plus de 600 personnes. La seconde est déjà annoncée pour l’année prochaine, nous ne manquerons pas de garder un œil sur la programmation !
Merci à tous !

Simba


(pour Reggae Est

vendredi 5 août 2011

Danakil (29 mars 2011 - L'Autre Canal - Nancy)

Mardi 29 mars 2011, L’Autre Canal de Nancy avait l’honneur de recevoir les Franciliens de Danakil. Rendez-vous dès 20h30 pour apprécier en première partie Papa Style & Baldas ouvrant avec du reggae/ska entraînant devant une salle qui s’emplit sans attendre. Avec pour 3ème album Echos du Temps, Danakil démontre une fois de plus son talent, confirmé par le large public que le groupe a su conquérir, amateur de bonnes vibrations et de paroles conscientes. Les sceptiques pourraient bien être enfin convaincus… 21h30, les onze musiciens investissent la scène pour le plus grand plaisir d’un public impatient. Les titres du nouvel album s’enchaînent « Quitter Paname », « L’Avenir », « Obéir » suivis par ceux des précédents « Le Champs De Roses », « Tant Qu’Il Y Aura »…  L’énergie du groupe et la voix de Balik captivent complètement l’assemblée. Danakil propose un medley qui traverse sa discographie et atteste du chemin parcouru depuis ces dix dernières années. Papa Style est invité à les rejoindre sur scène, ainsi que Natty Jean sur les combinaisons présentes sur l’album (« Free » et « Regards Croisés ») ; il présente également deux de ses compositions personnelles, du reggae sénégalais à l’atmosphère chaleureuse. Courte session acoustique et Balik prévient de la fin du concert imminent. Danakil joue « La Route Des Songes », puis « Marley » que chacun connaît par cœur. Annoncé comme le final tant ce classique fait l’unanimité, la salle toute entière craint que les dernières notes ne résonnent, mais le groupe lance « Je Ne Regrette Rien », puis « Héritiers Du Sort » qui clôture définitivement le concert. Dans l’unité, le groupe salue la salle, le sourire aux lèvres. Près de deux heures se sont écoulées, un show parfaitement bien maîtrisé, sans relâchement, empli de rythmiques vibrantes et de textes tutoyant la réalité quotidienne. Aucun doute : les musiciens de Danakil n’ont rien perdu de leur authenticité au fil des années écoulées et portent haut tout le mérite de leur renommée grandissante.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #18 - juin/juillet 2011)

jeudi 4 août 2011

Fundé - Hymne à la Vie (X-Ray Productions/Socadisc)

Hymne à la vie est le second album de Fundé. Il succède à Présence, sorti en 2006, qui avait attiré les projecteurs sur ce groupe originaire de Melun (77) présentant un talent prometteur. Attendu, le disque se devait de confirmer les premiers avis portés. Derrière ce titre empli d’optimisme, 12 morceaux : du reggae roots, avec des chœurs et des mélodies finement travaillées, des traces de jazz, de ska et même une bonne dose de dub (« Unis Vers Celles »), sans aucune restriction, poussant l’originalité jusqu’à inviter l’Orchestre Philarmonique de Melun sur un morceau des plus intenses et étonnants (« La Peur Du Lendemain ») ; des textes intimistes en français (« Accepter », « Blessée »), d’un message qu’ils souhaitent sensible et sensé, mais les titres en anglais n’en sont pas moins intéressants (« On The Clouds », « Dust & Ashes »). Le tout formant un opus fort de la diversité et la subtilité des horizons exploités. Un album du répertoire reggae français qui mérite une sincère attention. Riche et surprenant, il ne manque pas son but de glorifier la vie et apporte au passage détente, évasion et tendre réflexion.

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #18 - juin/juillet 2011)

mercredi 3 août 2011

Toguna - In Colors (Sakifo Records/Wagram)

Aucune tromperie avec ce nouvel album de Toguna, le titre l’annonce et tient parole : c’est bien en couleurs que prend vie l’univers du groupe une fois la lecture du disque enclenchée. Toguna est du genre inclassable. Certains morceaux se veulent résolument reggae (« Seeds Of Change », « Overseas »), mais dans l’ensemble, ces influences ont été appropriées, personnalisées et entrelacées avec des vibrations musicales diverses : incontestablement folk voire rock (« Flyin’ On The Water », « The Green Side », « Live It Up » featuring Natalie Pa’apa’a), mais aussi soul (« True Stars », « Wanna Your Love »), sonorités réunionnaises (« Ca Maloya ») ou acoustique avec l’émouvant « We Are One ». La voix de Sila trouve sa place quelque soit le rythme. L’album de Toguna révèle équilibre et force en proposant une musique énergique et assurée. Il ne sera peut-être pas du goût des puristes de fondations roots mais comblera certainement ceux qui affectionnent ouverture et mixité. Le groupe s’affirme par son originalité et aller à sa rencontre avec In Colors implique de ne pas se limiter au vert-jaune-rouge…

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #18 - juin/juillet 2011)

mardi 2 août 2011

General Levy - We Progressive (X-Ray Productions)

Avec ce nouvel opus, General Levy reste ce M.C. que rien n’arrête. Au flow percutant et vif inimitable, qui s’adapte à tous les styles, tous les groove. We Progressive est petit mais costaud, concentré mais intense. 12 titres qui, en 45 minutes, font voyager vers de multiples horizons musicaux. Ragga, hip-hop, funk, rock ou latino, mais quels que soient les styles qu’explore General Levy, il se montre à la hauteur et relève brillamment le défi de mélange des genres. Présent depuis plus de vingt ans sur la scène anglaise, il s’est imposé comme une figure incontournable du ragga UK par la maîtrise singulière de son flow et de sa voix. We Progressive est un album qui ne fait que confirmer son talent. Pour l’occasion, il s’est entouré de la PSB Family : Papa Style et Baldas, duo de musiciens multi-instrumentistes, DJ Goloom à la réalisation artistique, Mayra et Mr Mow aux chœurs. En invités, Balik de Danakil qu’on découvre chantant en espagnol (« Bomba Rumba »), Papa Style et Big Red (« World Wide West »). Petite perle de l’album la ballade reggae acoustique « Friend In Need », où la douceur du chant ne fait que confirmer les capacités d’adaptation du General. Cet album a le mérite de sortir des sentiers battus et de donner un bon coup de fouet !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #18 - juin/juillet 2011)

lundi 1 août 2011

CO2 Activity

CO2 Activity a été créée en 1998 par trois compagnons de longue date (Lonzer, ParaOne et Globe) dans le but de promouvoir les arts urbains par tous les moyens licites. La société s’implique dans la production discographique, l’organisation d’évènements, la radio et la promotion à titre de conseil. Vraiment rien à redire. 

Une diversité d’arts et d’artistes (DJs, musiciens, chanteurs, rappeurs, beatboxers, plasticiens…) trouvent leur place au sein d’un éclectisme musical toujours pointu, touchant au rap, au reggae, à la soul ou à l’électro, s’adressant à tout âge, aussi bien aux habitués qu’aux amateurs occasionnels, quels que soient les milieux sociaux. Ayant grandi dans le béton en véritables citadins, les trois fondateurs aspirent à proposer des alternatives à la dureté de la vie en ville qui se veut souvent terne, chère, individualiste et parfois même violente. Issue du béton, la culture hip-hop est avant tout un mode de vie qui revendique de s’armer contre l’adversité : s’en sortir par soi-même. Des modes d’expressions appropriés ont émergé et sont devenus des formes artistiques reflétant cette réalité, comme le rap ou le graff. C’est dans cet environnement que CO2 Activity prend forme, visant à voir « la pollution muée en créativité ». Ils choisissent ce nom qui vient de l’expression « Chill Out Corporation », comme slogan de prédilection. Adepte de reggae, Lonzer donne à l’ensemble de l’équipe le goût de cette musique dont l’histoire et les racines sont étroitement liées à cette culture urbaine. Aucune restriction n’est émise quant à la créativité artistique, si ce n’est de faire preuve d’authenticité. Que ce soit sur disque, sur scène ou en radio, mélanger les genres est un de leur loisir préféré. 
  
En matière de production discographique, CO2 Activity est à l’origine des projets Quality Streetz (2000 et 2002) qui ont fait appel à des artistes renommés du reggae et du hip-hop : Taïro, Lyricson, Horace Andy, Jamalski, TTC, Svinkels, Secteur A… A la même époque, l’équipe commence à produire et animer l’émission radio « Lokalize Show » le jeudi de 23h à 01h sur Générations 88.2 FM avec Siaka et Demolisha Deejayz. Les années s’enchaînent et de nombreux invités de tout poil se pressent au rendez-vous hebdomadaire qui reçoit Collie Buddz, Ayo, Mobb Deep, Luciano, Mafia k1 Fry, etc. L’émission touche à sa fin en 2010 mais il ne serait pas surprenant qu’à la bonne occasion l’équipe lance un nouveau programme, peut-être même à la télé, cette fois. Organisant régulièrement des évènements, ils ont assuré la production exécutive du Festival Paris Hip-Hop, en partenariat avec l’association Hip-Hop Citoyens et la Mairie de Paris, avec l’honneur d’accueillir Nas & Damian Marley. CO2 Activity s’est également chargé de nombreuses opérations marketing pour des concerts ou des tournées d’artistes de genres variés qui ont traversé la France et ses frontières, notamment Junior Kelly, Sentinel ou Bost & Bim. Mais aussi plus d’une centaine de soirées, concerts, showcases ou expositions dans des lieux incontournables comme le Glaz’Art, la Scène Bastille, le Cabaret Sauvage et le Nouveau Casino. Parmi leurs souvenirs mémorables, le 10ème anniversaire de ReggaeFrance.com ou le premier concert à Paris de Tarrus Riley et I-Octane, moment magique. Plus récemment, l’équipe s’est lancée dans le booking à l’international mettant en place la tournée attendue de Don Corleon, Pressure et Protoje. A suivre dans les prochains mois, celles de Baby Cham et de Barrington Levy. CO2 Activity ne cesse de développer son champ d’action. Rendez-vous sur http://www.co2activity.com ou facebook.com/co2activity pour plus d’infos !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #18 - juin/juillet 2011)