vendredi 24 octobre 2014

Buyreggae.com - Génération sillon

Buyreggae.com fête cette année 10 ans d’existence, né au printemps 2004 à l’initiative de Marc Gessner et Rouzbeh Resaei, le site est bien décidé à devenir un nouveau foyer pour la musique reggae, ses vinyles et ses richesses tremblotantes. Au début, ils vendent les disques dans le petit appartement de Rouz, aménagé pour la circonstance. Le spot, presque secret, auquel les vinyls addicts accèdent sur rendez-vous, est promis à un bel avenir : livrer les bonnes vibrations partout autour du monde.

L’idée n’a pas germé là par hasard puisque, auparavant, Marc tenait un magasin de disques et le Blessed Love sound system à Stuttgart, dans lequel officie toujours Rouz. En passionnés de reggae et de sound system, tous deux cherchent à se rapprocher le plus possible de la source de cette musique. Puisqu’ils se procurent incessamment des vinyles pour leur collection personnelle et apprécient d’aider ceux qui en font de même, rien n’est plus logique pour eux que d’ouvrir un magasin spécialisé pour vendre du reggae sur les différents supports (vinyle, CD, DVD…) ainsi que sur tous les genres (roots, dancehall, soca, jungle, hip-hop…). Le reggae reste leur motivation première, conquis par son impact et sa dimension humaine. Début 2004, au moment où le projet est sur le point de se concrétiser, Rouz vend des disques à Yaam à Berlin, qu’il a juste à choisir et à importer de Jamaïque, et Marc est de retour en Allemagne après un séjour sur l’île caribéenne. Buyreggae est le nom tellement idéal pour cette nouvelle activité qu’il ne faut pas longtemps pour passer d’une simple vitrine sur le web – invitant à contacter Rouz pour venir fouiller dans ses box – à une boutique en ligne accessible aux quatre coins du monde. Aujourd’hui, l’équipe de Buyreggae s’est agrandie avec, notamment, Trudi, Solomon, David et Felix. Même s’ils ne disposent pas de magasin physique, la boutique en ligne livre absolument partout dans le monde et l’équipe est heureuse de constater que les commandes arrivent du monde entier, d’Inde comme du Suriname ou de Nouvelle-Zélande ! (Ceci n’empêche pas, non plus, de continuer de demander un rendez-vous pour se rendre sur place…) Actuellement, leur catalogue propose plus de 23 000 références différentes. Mais ce n’est pas tout, puisqu’une des grandes avancées du site a été l’ajout de la section Special Delivery, qui permet de commander 20 000 articles supplémentaires qui ne sont pas en stock, mais en livraison garantie sous 10 jours ! Essayant en permanence d’étendre leur offre de produits autour de la pratique musicale et du style de vie qui accompagnent le mouvement reggae, on y trouve aussi des T-shirts, des livres, des accessoires de DJing… Mais pas de mp3 chez Buyreggae ! Le déclin des ventes de vinyles ne les aura, en effet, pas épargnés : il y a environ six ans, à la consécration physique et commerciale de la révolution digitale qui a rendu la musique accessible sur Internet et vu apparaître l’expansion du mix sans recours au vinyle… Les amoureux de microsillons – et de qualité sonore – ne sont peut-être pas autant en voie de disparition que ne le pensaient ceux qui ont songé à enterrer l’objet voici plusieurs décennies. Avec des fournées régulières de nouveautés toutes chaudes parmi leur stock, il y a tout ce qu’il faut chez Buyreggae pour compléter sa collection… ou commencer à s’en faire une. La braise n’est pas prête de s’éteindre…

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

mercredi 22 octobre 2014

Lord Bitum - Même Pas Mort (149 Records)

Cela faisait longtemps qu’on attendait cet album solo de Lord Bitum. Avec vingt années de musique derrière lui, différentes expériences de groupe et autres projets parallèles, il restait bien une pièce maîtresse manquante à son actif… Celle-ci est arrivée ! L’album se nomme Même Pas Mort, témoignant de sa persévérance mais aussi de son talent vocal. Ce que livre ici Lord Bitum, tout au long de ces 16 pistes, est bien plus que de la musique, c’est une véritable part de lui-même. Pour faire les choses convenablement, il commence avec un retour sur son parcours chaotique, suivi du titre qui donne son nom à l’album et qui, dans le même esprit, fait face aux aléas de la vie avec une touchante sincérité. Le chanteur effleure des émotions brutes quand il s’agit d’aborder l’amour, sous toutes ses formes : pour l’être cher (« Loin d’Elle », « Ode à l’Amour »), sa mère (« Maman »), son public (« Big Up », « J’appelle », « Unité »), la musique (« Je Ne Lâcherais Pas l’Affaire »)… Les instrumentales jouées par le 149 Band sont résolument roots et la voix de Lord Bitum y trouve pleinement ses marques. Voilà qui permet de faire plus ample connaissance avec cet artiste dans des conditions agréables, puisque Même Pas Mort contient un maximum de vibrations positives. Il ne fait aucun doute que Lord Bitum était né pour chanter et cet album en est une preuve supplémentaire. Indispensable !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

lundi 20 octobre 2014

Tomawok - Inna Di Tipi

Vous cherchez comment vous mettre un bon coup de fouet ? La mixtape en téléchargement gratuit de Tomawok, Inna Di Tipi, est faite pour vous ! Le MC originaire d’Angers, connu pour ses impressionnantes capacités de fast style, a tout prévu pour maintenir la cadence, avec 27 titres en 80 minutes mixés par Turbulent Sound. Ce ne sont que des exclusifs, qui ne figuraient pas sur Wakatanka ni sur ses précédents projets, ainsi qu’une poignée de nouveaux morceaux bien dosés. L’entrée en matière se fait avec « Bad Cowboy » puis « Raggamuffin » - qui comptent parmi la dizaine de sons tout frais – puis des specials, des featuring (dont Perfect, Yellowman, Nouvel R, Mesh M18…) des remixs et des refixs. Il y a largement de quoi traverser tous les styles, en allant du ragga-dancehall vers le roots, le hip-hop… et le dernier tiers se veut complètement fou, à grand renfort de digital, jungle, grime… Rien qu’un remix du thème de Pulp Fiction ou encore Skrillex, avant un reggae acoustique final aux effluves africaines ! Pas de temps à perdre pour retrouver le tipi de l’Apache, ses hautes températures : tout y est pour se sentir parfaitement à son aise ; bien mieux qu’un café pour s’assurer d’être opérationnel toute la journée. En plus, c’est gratuit !

Simba

(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

samedi 18 octobre 2014

Lord Bitum - Le temps qu'il faudra

Presque deux décennies de musique dans les jambes, et voici seulement le premier album solo de Lord Bitum, Même Pas Mort. Avec sa voix au timbre envoûteur, capable du plus large éventail de prouesses vocales, du chant langoureux au toast à grande vitesse, difficile d’échapper à ce pilier de la scène française. Le Lord nous livre quelques confidences sur son nouvel opus… fruit d’une déjà longue carrière.

Ton album Même Pas Mort est sorti le 23 juin. Quand as-tu commencé à travailler dessus ?
Avec le 149 Band, nous avons commencé à travailler sur cet album il y a deux ans. D'une part, nous avons voulu prendre le temps de construire un bel opus, tant sur le plan musical qu'au niveau des textes, et d'autre part, il a fallu trouver les fonds nécessaires pour sa sortie…

Comment as-tu choisi le titre ?
« Même Pas Mort » est l'une des chansons de l’album. Elle aborde le sujet de l'âge, du temps qui passe si vite, de toutes ces années qui font ma carrière, et elle explique que, malgré le temps qui court, je suis toujours présent. Elle parle aussi du fait que rien n'est simple dans la vie, qu'il faut se battre pour avancer, qu'il faut se relever lorsque l'on tombe… Je suis tombé plusieurs fois, le monde artistique n'est pas un monde facile, mais « tout ce qui ne te tue pas rend plus fort ». Eh bien, moi, je ne suis même pas mort encore !

Que souhaitais-tu mettre en avant sur ce premier album solo ?
J'ai voulu que cet album soit très personnel, qu’il me mette un peu à nu… J'ai 40 ans aujourd’hui, mon souhait était que ce soit un peu l'album de la maturité. Il était temps ! (rires)

On y trouve certains titres déjà sortis et des nouveaux. Comment les as-tu choisis et réunis ?
Nous avons enregistré la totalité de l'album au 149 Studio, à La Trinité, près de Nice, sur plusieurs sessions. Les titres qui existaient déjà (« Loin d'Elle », « Je Ne Lâcherais Pas L'Affaire », « Unité » et « Même Pas Mort ») étaient sortis sur différents one riddim albums de 149 Records. J'ai voulu les garder et les mettre ici pour leur permettre d'avoir une seconde vie, faire rejouer les riddims par 149, et les réarranger spécialement pour l'album. D'autant plus que ce sont des titres très appréciés de notre public !

Comment sont nés les trois featuring qui figurent sur la tracklist : Ras McBean, Queen Omega et Jah Rain ?
Ce sont trois artistes que j'affectionne et qui travaillent régulièrement avec 149 Records. Concernant Ras McBean, ça faisait longtemps que je souhaitais un feat avec lui, car nous avons eu plusieurs occasions de nous croiser. Il se trouve qu'il avait une date de concert avec 149 à Nice pendant une session d'enregistrement de l’album. Tout naturellement, je l'ai invité pour un featuring. Nous avons trouvé le thème, puis nous avons écrit et enregistré le duo en une journée. Ensuite, je suis complètement fan de Queen Omega, il fallait absolument qu'elle soit sur mon album. Pour moi, c'est la plus belle voix féminine du reggae ! Quant à Jah Rain, il fait partie de l'écurie 149. J’aime beaucoup son travail et son style. Il aurait pu y avoir encore plus d'invités, vu le nombre d'artistes que j’apprécie, mais mes projets Bitum & Friends sont aussi là pour ça ! Pour l’album, je ne voulais pas trop de featuring et particulièrement des Anglophones.

Pourquoi avoir choisi de reprendre « Lady » avec Queen Omega ?
« Lady » est une chanson que j'écoute depuis tout petit (dans la version reggae de Wayne Wade,ndlr). Elle fait partie de celles avec lesquelles mes oncles, fans de reggae, ont bercé mon enfance. Je projetais déjà depuis très longtemps d'en faire la reprise. Comme c'est une chanson d'amour, après réflexion, je me suis dit pourquoi pas la partager avec une voix féminine. Qui d'autre que LA QUEEN du reggae pour l’interpréter aussi bien ?! Queen Omega a réécrit un couplet pour l'occasion. Malgré mon mauvais anglais, je suis très content du résultat.

Cet album est vraiment reggae, sans manquer pour autant d’une pointe d’éclectisme…
C'est vrai que c'est un album très reggae new roots. On me connait surtout comme « la mitraillette vocale », adepte du fast style. C'est très compliqué de fastyler avec des thèmes comme ceux que j'ai choisi d’aborder ici. Quand bien même je pourrais le faire, ça n'aurait pas grand intérêt, on ne comprendrait pas grand chose… Avec les années, j’apprécie de plus en plus chanter, même si le fast style garde une place importante, c'est un peu mon empreinte. L'album contient un titre très fast style (« Faut Taffer ») et aussi un titre ovni (« Douce Connerie »), au thème léger et décalé, chanson hip-hop soul, co-écrite avec Lionel Achenza (Raspigaous/Bass Maker). Nous souhaitons sincèrement trouver un tourneur qui puisse faire vivre cet album sur les routes de France et de Navarre, qu'il touche le public et se vende correctement malgré la conjoncture actuelle et le marché du disque.

Dès le premier morceau, « Pour Les Intimes », tu reviens sur ton parcours musical. Quel regard portes-tu sur tes différentes expériences au sein de K2R Riddim, Bass Maker, The Voice… ?
Je trouvais important de revenir sur mon parcours, car beaucoup, notamment les plus jeunes, ne le connaissent pas. Toutes les formations dont j'ai fait partie ont fait de moi l'artiste que je suis aujourd’hui, de mes débuts à la batterie en passant par le hip-hop, raggamuffin, jusqu'à la jungle… K2R Riddim m’a apporté énormément, tant en expérience personnelle qu'en visibilité. C'est avec ce groupe que je suis passé au statut professionnel. Bass Maker est dans la continuité logique du mélange de mes goûts musicaux. C’est aussi une manière de se lâcher avec Lionel, car c'est un projet très conceptuel. Il est en stand-by actuellement, mais rien ne dit qu'on ne refera pas un album un de ces jours... X-Factor et The Voice suscitent beaucoup de débats, donc je ne m'étalerai pas sur le sujet. Tout ce que je peux en dire, c'est que ça a été une expérience enrichissante pour moi : j'ai été fier de montrer à la TV qu'il y a d'autres musiques que celles qu'on passe en boucle sur les radios !

Pour finir, Lord Bitum & Friends vol.3 est sorti fin 2012. Y a-t-il un autre volume en prévision ?
Le volume 4 est en préparation depuis quasiment un an. J'ai déjà beaucoup de featurings en ma possession et d’autres sont en cours. Ce quatrième volume ne sortira pas avant 2015, afin de ne pas interférer avec l'album d’abord, mais aussi parce que je vais avoir pas mal de travail en résidence et en répétition dans les mois à venir.

Simba

http://www.tidouz.com/lord-bitum-meme-pas-mort 

(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

jeudi 16 octobre 2014

Sylem - Le coeur à l'ouvrage

Après des débuts en sound system dès 1998, puis l’aventure Positiv Young Lion et l’album Fo Nou Rassemblé, Sylem poursuit sa route en solo avec un nouvel album en poche qui prend le relais des projets Soldjah et Lava Ground. Le Martiniquais a quitté les Bermudes et rejoint l’Hexagone, toujours aussi fort et déterminé, comme en témoigne cet opus intitulé Solide, disponible depuis le 2 juin.

Que s’est-il passé depuis la sortie du street album Soldjah en 2010 ?
Après Soldjah, j’ai sorti un one riddim avec le label Disques Durs, le Majestik Riddim, sur lequel on peut retrouver Tiwony, Féfé Typical, Yeahman C, Younggy D, et moi-même, téléchargeable sur toutes les plateformes. Egalement, quelques singles et collaborations, comme « Deh Ya » ou « Beretta », qui ont été clippés et qu’on peut retrouver sur la Toile, quelques participations sur des projets d’autres artistes ou producteurs, comme Asham Ranks ou Gimi Di Sound, et il y a eu aussi ma street tape Lava Ground, en 2013, disponible gratuitement sur le Net.

Quel bilan fais-tu de Lava Ground aujourd’hui ?
Pour Lava Ground, mon but était tout simplement de donner des vibes en attendant l’album. Il a d’ailleurs été très bien accueilli par tous ceux qui me suivent !

Ton nouvel album qui s’intitule Solide est sorti début juin. Comment le définir ?
C’est vraiment un album roots, il n’y a aucun dancehall ! 6 des 10 morceaux proposés sont joués par des musiciens de renom, comme Charles Laubé ou Ras Jumbo, respectivement batteur d’Alpha Blondy et bassiste de Tiken Jah Fakoly. Les autres titres sont composés majoritairement par Jahwan de Just’1 Records, bien connu dans le mouvement reggae. Il y a aussi une instru de Dan Marvicks et l’outro est signée DJ Coolytop. Ce sont toutes des personnes de grand talent selon moi. Nous avons commencé à travailler sur l’album courant 2012. Le projet a mis deux ans à éclore, avec le souci de présenter un album de qualité à tous les fans de reggae music.

Son titre est explicite. Quel est l’état d’esprit qui t’accompagne sur cet album ?
Solide… je crois que tout est dit ! On connaît tous des épreuves dans notre existence, cet album en est le témoignage. L’inspiration m’est venue de la vie, tout simplement. Il y a l’idée également que tout dépend de notre état d’esprit, justement. Rien n’est donné, ni acquis… Il faut donc rester fort devant l’adversité. Si en écoutant le CD, on prend des forces pour affronter tout ce qui nous entoure, c’est que j’aurai rempli ma mission !

Comment se sont passés la composition et le choix des instrumentaux ?
J’ai choisi moi-même tous les instrus, tout en étant aiguillé par Bidi, mon producteur de Disques Durs, le label du rappeur Dany Dan des Sages Poètes De La Rue. C’est lui qui m’a proposé tous les titres acoustiques, à part « L’Etranger ». Les riddims étaient tous déjà composés, sauf l’outro, qui a été complètement faite par rapport à mon texte. Pour les autres, je n’ai eu qu’à m’en imprégner pour trouver les paroles et la mélodie…  

Où ont eu lieu l’enregistrement, le mixage, le mastering ?
La majorité des enregistrements ont été effectués au Feenix Studio, à Paris, certains à Just’1 Records à Creil, et l’outro chez Coolytop. La totalité du mixage et du mastering a été faite au Feenix Studio par l’excellent Tristan Bouche.

Tu parles de cet album comme de « reggae roots acoustique ». Quelles vibrations souhaitais-tu y mettre ?
J’ai surtout voulu parler au cœur de chacun, le reggae étant la musique du cœur par excellence, selon moi. Quand on a l’opportunité de poser sur ce genre d’instrus, c’est l’union de plusieurs personnes pour n’en faire qu’une. Je pense que ça touche à l’essence même du reggae, avec cette notion de partage et de fraternité, et ça se ressent à l’écoute.

Quels sont les titres qui te tiennent le plus à cœur, justement ?
« Aide-Toi » et « Les Cloches Vont Sonner ». Je ne pourrai pas vraiment expliquer pourquoi… C’est une histoire de vibes. Je pense avoir réussi à délivrer ce que je voulais faire passer comme émotions, le public me dira si j’ai tort ou raison ! (rires)

Il n’y a qu’un seul featuring, avec Positiv Young Lion. Pourquoi ?
Tout à fait. Soldjah contenait beaucoup de combinaisons, sans le Positiv Young Lion d’ailleurs. Sur cet album, j’ai voulu leur rendre hommage par rapport à tout ce qu’on a pu traverser ensemble, ça restera toujours marqué en nous, avec la grâce…

Prévois-tu des concerts ? Et avec quels musiciens ?
Ça dépendra surtout des programmateurs, mais que ce soit band ou sound system, comme on dit chez nous aux Antilles, « y a ça la » ! En band, j’ai l’honneur d’avoir Charles Laubé et ses acolytes pour m’accompagner.

Tu as résidé aux Bermudes pendant plusieurs années. Où vis-tu actuellement ?
En ce moment, je suis basé à Noisy-le-Grand, dans le 93, près de Paris.

Quels sont tes projets pour les mois qui viennent ?
Faire en sorte que l’album soit le plus diffusé possible. J’y ai vraiment mis tout mon cœur, ma passion et ma ténacité !

Du nouveau avec Positiv Young Lion ?
Rien de prévu pour l’instant, mais rien n’est définitif non plus. La direction artistique de Positiv Young Lion a beaucoup changé depuis mon départ. Le tout serait de trouver une ligne directrice qui nous correspondrait à tous, comme avant. Le reggae propose une palette tellement large de riddims qu’on trouvera forcément de quoi s’amuser pour pouvoir créer à nouveau. Seul l’avenir nous le dira…

Pour finir, qu’est-ce qui est le plus important dans la vie, selon toi ?
Jah Rastafari, la santé et la famille. Blessed love !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

mardi 14 octobre 2014

Skarra Mucci - En expert ragga

Skarra Mucci, en expert avéré du raggamuffin, a fait appel à Undisputed Records pour ce nouvel album gonflé à bloc, Greater Than Great, qui réunit la plupart de ses gros hits et quelques nouveautés.

Du coup, après en avoir pris plein les oreilles, nous n’avons pas résisté à l’envie d’en authentifier la source avec le chanteur de ce projet survitaminé, disponible depuis la mi-mai.

Peux-tu te présenter et revenir sur ton parcours musical. Quand as-tu commencé à chanter ?
Je suis l’incarnation du raggamuffin, Skarra Mucci qu’on appelle aussi le lyrical millionaire, Dancehall Président ! J’ai commencé à chanter dès que j’ai su parler. Mon premier public a été celui de la chorale de l’église où ma grand-mère faisait le service. Ensuite, il y a eu le premier concert avec un micro et une sonorisation à la fête de fin d’année de l’école, c’était génial !

Quels styles musicaux aimes-tu par-dessus tout?
J’aime tous les styles de musique, mais que la bonne musique, pas celle qui est négative : reggae, soul, gospel, rythm’n blues, ska, mento…

Quels chanteurs ou MC t’ont influencé quand tu étais jeune ?
Errol Scorcher, King Yellowman, General Ecco, Peter Tosh, Lee Scratch Perry, Curtis Mayfield, Wendy Rene, I Roy, U Roy… beaucoup d’autres !

Peux-tu citer trois albums essentiels pour toi ?
Dr. Alimantado Best Dressed Chicken In A Town (1978), Muddy Waters Hard Again (1977) et Luciano One Way Ticket (1994).

Ton premier album, Rise & Shine, est sorti en 2007, puis 912 en 2009, Skarrashizzo en 2010, et le quatrième, le fameux Return of the Raggamuffin, en 2012. C’est bien cela ?
Oui, c’est exact !

Maintenant, c’est la sortie de Greater Than Great avec ton Rawkaz Clan et Undisputed Records. Comment est née l’idée de cet album ?
Ça m’est juste venu à l’esprit, comme j’aime être toujours actif… L’idée de départ était de faire un double album, avec deux styles différents : deux disques, avec chacun leur propre saveur et visuel, réunis ensemble. Mais il fallait prendre le temps de trouver le bon label pour faire ça bien, donc j’ai décidé de faire déjà simplement un album avec tous les hits. Une sorte de Best Of, avec la particularité que les titres n’ont jamais figuré sur un album auparavant. Ensuite, j’ai ajouté quelques nouveaux morceaux… 

Quand et comment as-tu rencontré le label français Undisputed Records ?
Ça fait longtemps que nous nous sommes rencontrés grâce à la musique, chacun faisant nos trucs de notre côté. La première fois que nous nous sommes retrouvés ensemble en studio, c’était pour le featuring avec Chezidek qui figure sur la compilation Reggae Loves Soul. Nous avons aussi enregistré d’autres titres pour un nouveau projet dont nous vous parlerons bientôt…

Le Rawkaz Clan est toujours là pour t’accompagner sur scène !
J’adore faire des concerts sur de très grandes scènes où je peux avoir de l’espace. Pour cela, j’ai besoin de mon band, The Rawkaz Clan. Avec eux, le show est encore plus dingue ! Le Rawkaz Clan est plus qu’un groupe, c’est un label avec son propre studio d’enregistrement et aussi tout ce qu’il y a autour : graphisme, multimédia, web, vidéo clip, promotion, tournée, management…

Tous tes big tunes figurent sur ce nouvel album (« Life So Rich », « Not Impossible To Me », « My Sound »…) ! Comment as-tu choisi leur organisation dans le mix ?
Il n’y a pas tous mes hits sur cet album mais, tu as raison, sur Greater Than Great, ils s’enchaînent ! Quand je choisis les chansons pour une tracklist, je le fais différemment pour chaque album, mais toujours à ma façon. Cette fois, j’ai choisi les chansons qui allaient bien ensemble au niveau du style et du flow, en tenant compte de l’énergie. J’ai fait en sorte qu’on passe naturellement d’une piste à l’autre, en fonction du début et de la fin de chacune. Un peu comme une bonne mixtape… Je pense vraiment comme un selecta !

Combien de chansons as-tu enregistré ?
J’ai enregistré beaucoup de chansons et il y en a plus d’une centaine qui n’est pas encore sortie ! Du coup, il n’y a pas eu d’enregistrement spécifique à cet album.

Qu’as-tu envie de dire au public reggae à propos de ce nouvel opus ?
Cet album est fait pour vous ! A tous les fans de reggae music, où que vous soyez, this is The Greatest album, procurez-vous Greater Than Great dès maintenant !

Tu es jamaïcain et tu habites en Allemagne. Pourquoi t’y es-tu installé ?
Je suis jamaïcain et je parcours le monde, plus particulièrement l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie… Mais l’Allemagne est le premier pays où je me suis vraiment arrêté en Europe. J’ai une famille, de bons amis et de solides entreprises, comme KsKamp Intl., Dee Buzz Musik, Rude 7 Club…

Que penses-tu de ce pays et du reggae dans le reste de l’Europe ?
J’adore les gens et les lieux, je me sens vraiment chez moi partout. Le reggae est ma musique, j’adore voir comment il grandit en Europe. Un grand merci à tous ceux qui supportent notre musique !

Que vas-tu faire cet été ?
Je crois que je vais passer de bons moments avec les gens formidables de notre belle planète Terre. Nous allons bientôt tous nous rencontrer dans ce merveilleux voyage grâce au train de l’amour ! (« Love Train » feat. Alex est inclus sur Greater Than Great, ndr)

Pour finir, quelle chanson aurais-tu envie d’écouter tout de suite ?
Skarra Mucci « High In My Heavens »


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

dimanche 12 octobre 2014

The Grinders

Le duo barré de The Grinders a concocté un nouvel album, au titre explicite, Under Arrest, sorti le 2 juin dernier, autant dire, un plongeon assuré dans les profondeurs du reggae rub-a-dub, comme ils aiment à le faire, si authentique, qu’ils déstabilisent même les grilles de leur prison d’élection.
The Grinders a vu le jour il y a environ deux ans. Derrière ce nom aux multiples évocations se cachent Laurent Ugolini aka U-Man et Michel Roche aka Chalice Cooper, accros au reggae roots et au dub dans ses plus grandes largeurs. Amis de longue date, ils racontent, en plaisantant, que c’est lors du tournage de « The Secret Of Big Foot », épisode 16 de la saison 3 de la série The Six Million Dollar Man, avec Steve Austin, que leurs liens se sont renforcés et ont pris une nouvelle tournure. A la création du groupe, ils hésitent entre The Grinders et Fly & Bobbie… Bien trop respectueux de ces aînés jamaïcains qui ne vous auront pas échappé, ils optent évidemment pour The Grinders, l’idée de broyeur correspondant parfaitement au son de nos deux mordus de mix aiguisés. Le premier fruit de leur collaboration est sorti l’an passé, U-Brown meets The Grinders : Let’s Keep On Jamming, puis The Grinders present Kutchi Steve Riddim feat. Ranking Joe & U Brown, un extrait du précédent opus agrémenté de cinq nouvelles versions. Under Arrest est leur troisième projet, disponible depuis le 2 juin sur le label Down The Bush Records. Ils y explorent les fondations du reggae rub-a-dub, en conviant des voix de divers horizons, mais qui ont toutes en commun de savoir se rendre indispensable (Tippa Irie, Abajonai, Lady Ann, Squidly Cole, Ranking Joe, Tabby Diamond…), suivies par cinq versions dub, ainsi qu’un remix de « Can’t Sit Down » feat. Sizzla avec Squidly Cole. Ce titre figurait sur l’album de U-Man, Folks Riddim, sorti en 2012, également chez Down The Bush Records. Pour la petite histoire, le label a été créé en 2007 par U-Man avec le soutien de Chalice Cooper. Les premières sorties ont concerné des maxis vinyle adressés à un public plutôt jazz dub afrobeat, puis il y a eu Folks Riddim, et, enfin, les trois projets de The Grinders. Avec ce nouvel album en poche, le duo est fin prêt pour monter sur scène et souhaite en avoir l’opportunité le plus rapidement possible. Après des vacances bien méritées, The Grinders donnera des nouvelles avant la fin de l’année, avec un EP inspiré d’une célèbre odyssée spatiale, à coups de sabre laser et d’effets dub… Ça promet !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

vendredi 10 octobre 2014

Tomawok

L’Original Apache du reggae-dancehall a dégainé, fin mars, une mixtape en téléchargement gratuit, Inna Di Tipi. 27 titres exclusifs de Tomawok mixés par Turbulent Sound : un puissant condensé de tout son univers, où Tomawok laisse libre court à son toast dévastateur, entre reggae roots et grime électro. Turbulences garanties !
Depuis la sortie de Wakatanka, fin 2012, il s’est passé de bonnes choses pour Tomawok. A commencer par le fumant clip de « La Bonne Solution », extrait de Wakatanka, qui a contribué à faire connaître son flow dangereux et son style hors du commun encore plus largement (elle dépasse à ce jour les 630 000 vues sur YouTube !) ; plus d’une centaine de concerts un peu partout en France, mais aussi en Espagne, Portugal, Côte d’Ivoire, Suisse… ; beaucoup de rencontres avec des artistes français et jamaïcains de tout horizon ; sans oublier la mise en ligne du site www.originaltomawok.com, pour obtenir toutes les informations, les dates des concerts et la boutique. Inna Di Tipi est disponible en téléchargement gratuit depuis le 28 mars dernier. Mixée par Selecta Ludo du Turbulent Sound d’Angers, la mixtape regroupe les meilleurs titres jamais sortis, des featurings, des remix, des refix et une dizaine de morceaux flambants neufs (« Original Apachi », « Bad Cowboy », « Raggamuffin », « Everyday », « Pneumostory »…). En bon reflet des goûts du chanteur, elle traverse les genres : reggae roots, raggamuffin, hip-hop, digital, grime, ragga jungle, dubstep… et même du reggae acoustique pour la touche finale ! Voilà qui permet de faire place aux différents MCs et riddimakers avec lesquels il a pu être amené à collaborer, basés aux quatre coins du monde, en France comme en Jamaïque, Angleterre, Etats-Unis, Allemagne, Pologne, Espagne, Côte d’Ivoire, Mexique, Mali, Tunisie… Il suffit de consulter la tracklist pour voyager léger. C’est certain, il y a de la place, et sacrément, sous la tente de l’Indien ! L’Inna Di Tipi Tour est en orbite, avec des dates en compagnie de Turbulent Sound, Bassajam, Blues Party ou le One Shot Band. Tomawok planche sur deux prochains albums et, ce qu’il peut déjà nous en livrer, c’est que l’un sera plutôt digital et l’autre roots raggamuffin… Une virée en Jamaïque est prévue pour septembre, en compagnie d’Irie Ites, Turbulent Sound et Truth & Right, ce qui promet également de bien belles vapeurs !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

mercredi 8 octobre 2014

Mota Favela

Mota Favela a composé son premier album, J’Voyais…, avec l’aide d’un ami de longue date, Rool, à la guitare et à la basse. Les textes qu’il écrit, en français ou en espagnol, se déploient si naturellement sur ses grilles, que lorsqu’ils se laissent aller à partager ensemble quelques vibrations acoustiques, ils mettent en chantier, il y a un peu plus de trois ans, un plus ambitieux projet.
C’est en grandissant dans le même quartier et en se croisant régulièrement qu’ils sont amenés à se fréquenter et à parler musique. Mota Favela gravite dans le reggae-dancehall et la musique latine, tandis que Rool s’aventure plutôt vers le blues, la soul ou le funk. Au croisement de tous ces genres, ils se retrouvent dans un goût pour les textes engagés, les flows affûtés et les instrumentales rythmées. Après s’être formé à l’école des sound systems, avoir sorti un street album avec Rojah B, en 2007, et des morceaux sur des séries de riddims pressés sur vinyle, notamment avec le label Greatest Friends, Mota Favela devait s’octroyer le temps nécessaire pour composer ce premier album et lui donner la forme souhaitée sur tous les plans. Pour l’enregistrer, et compléter le duo, quelques musiciens du Lion Stepper Band ont pris leurs instruments : Arthur Travert (batterie), César (trombone), Beuz (sax ténor) et Greg (sax alto) – également membres de Dubamix – ainsi que leur ingé son Rudy Nguyen au clavier, et les apparitions de Booya et Vincent Combette à la basse. Le micro est aussi confié à des invités, Princess K-shu et Kaoken, sans oublier que Rojah B et Terry Bible y ont laissé quelques chœurs. Au final, sans que ça ne soit particulièrement voulu, tous les enregistrements se sont déroulés dans les Yvelines, même s’ils proviennent de nombreux studios. Niveau visuel, la pochette est signé Thomas Cabos de Matou Art et l’album Don Jer Production Graphique. Depuis le 19 mars, J’Voyais… est téléchargeable sur le site web de Mota Favela, ainsi que sur les plateformes habituelles, disponible en CD dans les boutiques spécialisées (Patate Records, Livity Reggae, Culture Indoor…). « J'ai surtout essayé de retranscrire le monde tel que je le vois de ma banlieue et dans mes voyages en Amérique latine : un simple constat sur ce qui m’entoure. J’y prends fait et cause pour mettre en lumière la détresse humaine… Il y a l’envie de faire passer un message de tolérance, d'ouverture d'esprit, par le biais d’émotions, car, ici, nous ne sommes pas, loin de là, les plus à plaindre ! » La sortie de l’album a été accueillie en première partie de Tiken Jah Fakoly à La Batterie, suivie de quelques concerts plus intimistes en région parisienne. Des dates en sound system sont en préparation… Qui vivra, que verra, caramba !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

lundi 6 octobre 2014

Alexandre Grondeau "Sélection Naturelle, Un Roman Capitaliste"

Après le déjà culte Génération H, Alexandre Grondeau délivre Sélection Naturelle, Un Roman Capitaliste. Comme pour le précédent, celui-ci est assorti d’un riddim, décliné en deux versions, roots et dancehall. Une pléiade d’artistes a accepté de poser sur ces instrumentales tirées de l’hymne révolutionnaire Bella Ciao, aussi poignantes que l’ouvrage de référence.
« J’aime croire qu’on peut changer les choses avec des histoires fortes et des expériences racontées... Nous vivons dans un monde qui s’écroule et, dans ce roman, je voulais parler de la seule chose qui nous reste à faire : profiter de la vie et ne pas lâcher l’affaire. Je souhaitais à nouveau associer mes deux passions : la musique et la littérature. Génération H et Sélection Naturelle, Un Roman Capitaliste sont deux expériences artistiques qui mélangent les mots, les notes… et même les images, puisque plusieurs artistes m’ont fait le plaisir de clipper les morceaux que j’ai produits sur ces compilations. Il pourrait même y avoir un film dans les prochaines années… Qui sait ! Après la belle aventure Génération H, j’ai voulu pousser plus loin l’expérimentation et tenter d’adapter un titre non-reggae, un hymne révolutionnaire universel, celui des partisans italiens, le Bella Ciao. 34 artistes m’ont fait le plaisir et l’honneur de participer à ce double one riddim 100% enragé, 100% engagé. Nous avons voulu montrer qu’en ces temps de retour à l’obscurantisme politique, le milieu du reggae pense qu’un autre monde est possible, qu’il n’existe pas qu’une voie tracée, celle de l’hyper-individualisme, du consumérisme à outrance, de la compétition incessante… Pour recevoir les compilations, il suffit d’acheter le livre et de se rendre dans les parties audio des sites web des romans pour les télécharger. Rien de plus simple ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

samedi 4 octobre 2014

High Tone

Pour leur nouvel album studio, les cinq lyonnais d’High Tone n’avaient pas autre chose en tête que le thème, toujours inspirant, du voyage. Leur nouvelle évasion sensorielle porte le nom d’Ekphrön, est disponible chez Jarring Effects, sans ordonnance, depuis le 31 mars, alors que le groupe n’en finit pas de blanchir la route.
« Jusqu’à présent, nous avons rarement thématisé nos albums mais, pour celui-ci, nous nous sommes donné le voyage comme piste à suivre. Etant donné que nous sommes restés sur place, il s’agit d’un voyage intérieur plus que réel. Ekphrön est plus ou moins synonyme de transe, de lâcher prise… Notre idée est de valoriser les effets positifs de la musique sur le corps et l'esprit. Les invités qu’on retrouve sur cet album sont trois amis, qui ont le point commun d’être très éclectiques : Shanti-D est une vieille connaissance ; nous avons rencontré Vincent Segal au Festival de Jazz de Montréal avec Bumcello ; quant à Oddateee, il a signé sur le label Jarring Effects et a déjà participé à un morceau sur l'album précédent. C'est notre sixième, après Opus Incertum, ADN, Wave Digger, Underground Wobble, Out Back, et maintenant, Ekphrön. Bass Temperature était une compilation de trois maxis. Ce qui différencie Ekphrön, c'est qu’il est moins dubby. Nous l'avons réalisé en parallèle de l'album et de la tournée Dub Invaders, qui était un vrai tribute à la scène sound system et aux racines du dub. Comme tous les week-ends, nous mangions de la basse par tous les pores, la semaine nous avions des envies plus souples, limite trip-hop ! High Tone est surtout un collectif de passionnés de musique. Nous aimons beaucoup de styles différents et nous ne nous mettons pas de contraintes dans l'expérimentation. Le morceau le plus dub est celui qui clôture l'album, « Super Kat », mais c'est une rythmique en six temps qui n'a probablement jamais été exploité sur un dub. Ce serait plutôt un hybride entre afro-beat et reggae, tout ce qu'on aime ! Ce qu’on constate dans notre musique, au fil des années, c’est que les sonorités sont plus agressives, surtout en live, ce qui est principalement dû à l'apport constant de technologie. Les synthés ont un son plus froid que les instruments acoustiques et électriques classiques. Mais c'est un choix, car les concerts doivent faire sortir du quotidien, électriser, transporter… Aussi, on utilise moins de samples, on préfère aujourd'hui fabriquer nous-mêmes ou collaborer avec des musiciens. C'est plus enrichissant et plus juste. Quant aux influences, elles sont toujours innombrables, il y a tellement de bonnes choses dans l'univers musical ! D’ici quelques mois, nous commencerons à penser à une nouvelle Dubtone Session et un troisième volet Dub Invaders. Ce sont des projets qui nous tiennent tellement à cœur ! Pour le moment, la tournée d’Ekphrön commence à bien décoller. Elle devrait durer encore un peu plus d'un an ! Là, c’est la période des festivals, puis le Bataclan cet automne… On espère aussi pouvoir caler à nouveau des concerts en Asie… Ça roule toujours ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)

jeudi 2 octobre 2014

Scars

Originaire du Havre, Scars présente son premier album, Plus Aucun Doute, depuis le 16 juin dernier. Avec son pseudonyme évoquant Scarface et autres fameuses cicatrices de l’âme, le chanteur entend marquer les esprits et maintenir sa direction quoi qu’il en coûte…
Pour ce qui concerne sa culture musicale, Scars doit beaucoup à sa sœur aînée, qui l’initie à Bob Marley, Burning Spear, Gladiators, LKJ, Raggasonic, NTM… alors qu’il connaît déjà le plaisir d’aller voir son père, guitariste, sur scène, et d’apprécier la langue de Molière grâce à sa mère, prof de français et adepte de théâtre. Il commence à écrire ses premiers textes vers 14 ans, particulièrement porté par le rap de l’époque, Assassin, IAM, Soundkail, ou encore La Boussole. Tout ceci l’amène à faire ses premiers pas au sein du groupe de rap L’F.I.J., qui voit le jour en 2001, sort ensuite un EP 7 titres, De Plus en Plus Vite, et se sépare quelques temps après, en 2006. A ce moment-là, il intègre le Lion Fury Sound System et plonge, à bras le corps, dans le dancehall. Il démarre alors une série de mixtapes intitulées Jamaican Art, au rythme d’une par an pendant six ans, ce qui lui permet de mixer des riddims et de leur faire suivre des pistes correspondantes où lui pose ses propres textes. Se sentant, au fur et à mesure, également attiré vers le reggae, il se met à y explorer des rythmiques plus new roots. En 2010, il rejoint le Terminal Sound, bien qu’il se trouve à Rouen depuis déjà plusieurs années. Même si les membres fondateurs ont progressivement quitté l’aventure, celle-ci se poursuit aujourd’hui en compagnie d’Yslovah, Selecta Skank et Selecta Antwan. Scars sort, fin 2010, un street album entièrement fait maison intitulé En Attendant – De Là Que Tout Part avec 16 titres reggae/dancehall/ragga/hip-hop et pas mal de potes (Naâman, Def, Volodia, Mardjenal, Maya Vibes, Puppasonic, Monsi…). Il écoule 500 exemplaires de ce premier coup d’essai bien accueilli, suite à quoi rien ne l’empêche de songer à un premier album… Plus Aucun Doute, produit par Couleur Music Publishing, a été enregistré au Dig Studio, avec, notamment, Little Dan et DJ Fun, qui s’est chargé de mixer l’album. De nombreux producteurs ont été également mis à contribution : Moker pour la partie ragga/hip-hop, Augusta Massive et Selecta BLS pour le dancehall, des riddims de Dub Inc. et Moolood, ainsi que des originaux en matière de reggae. On retrouve en prime Naâman, Def, Dragon Davy, Médine et Daddy Mory. Les thèmes explorés sur ce premier album sont issus de son vécu, qu’il s’agisse d’honorer la vie, d’exprimer l’amour de la musique, ou d’aborder des thèmes plus engagés, ainsi que le premier extrait, « Ma Jeunesse Est Malade », le souligne pour le propulser sur la Toile. La sortie de l’album s’accompagne de premières parties et de concerts avec le French Roses Band ou en sound system. Rendez-vous également à la scène SoulBeats du Reggae Sun Ska Festival… Et même si l’allusion n’est pas de première bourre : Scars ne risque pas d’en rester là, ça ne fait aucun doute !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #37 - août/septembre 2014)