vendredi 25 décembre 2015

Flox - Cousu main

Le franco-anglais Flox est de retour avec un nouvel album au croisement de l’électro et du reggae. Homegrown ouvre grand la porte sur son état d’esprit et son univers original. Rencontre avec un artiste authentique, toujours prêt à nous faire goûter ses recettes maison.

D’où vient ton nom ?
Flox est le diminutif de mon prénom, Florian, qui me suit depuis ma tendre enfance. Mes deux parents m’ont toujours appelé Flox !

Quand as-tu commencé à faire de la musique ?
J’ai commencé à l'âge de 11 ans. Mes parents ont acheté une batterie pour mon frère et un clavier pour moi, mais mes envies rythmiques ont rapidement pris le dessus sur mes envies harmoniques. J'ai ensuite joué pendant trois ou quatre ans seul, sur l'album Reggatta de Blanc de Police, avant de faire partie d’un groupe. A partir de là, j'ai commencé à enregistrer la musique avec le matériel que j'avais.

Quels sont les artistes qui t’ont le plus marqué ?
J'ai été très marqué par le groupe Police, vers l'âge de 9 ans, et, ensuite, Bob Marley. Celui qui m'a vraiment donné envie d'exprimer quelque chose est sans doute LKJ. Par la suite, j'ai affiné mon oreille avec des artistes comme Burning Spear, pour le côté roots, ou encore Bad Brains, pour le côté fusion. Je dois aussi citer Prince Far I, qui, pour moi, fait partie de ces artistes qui ont su ajouter une dimension sociale au message. En fait, je pense que les artistes qui me touchent sont ceux qui attachent autant d'importance au fond qu'à la forme. Bashung a dit : « la musique fait que l'on aime, les textes font que ça dure ». Je citerais aussi : Björk, Zappa, Gainsbourg, Led Zeppelin, James Brown, Fink, Massive Attack, Q-Tip…

Comment considères-tu ton parcours musical jusqu’à aujourd’hui ?
Je suis assez fier de mon parcours car je n'ai jamais fait de concessions. Mon but premier a toujours été de me surprendre ou de m'émouvoir avec mes propres créations, et je pense qu'il faut être productif pour ne garder que la crème. C'est le parcours assez simple de quelqu'un qui prend soin de sa passion ; que ce soit en tant que batteur dans des groupes de punk hardcore, de reggae ou en tant que chef d'orchestre d'une batucada, mais aussi d'ingé son live ou studio, avec toujours cette même envie : mettre la musique au premier plan. La carrière détaillée d'un artiste est souvent moins intéressante que les rencontres qu'il peut faire. Celle avec Maxime d'Underdog Records m'a vraiment influencé car, avant de le rencontrer, je faisais la musique principalement pour mon plaisir. C'est le premier qui m'a convaincu que je pouvais partager ce plaisir. Une sorte de cercle vicieux magique !

Ton 5ème album Homegrown sort le 30 octobre. Comment le présentes-tu ?
Il répond à une promesse faite aux fans et à une envie que j'ai depuis que je fais des albums sous le nom de Flox : faire un album original sans chercher à être original. Sur mes albums précédents, j'ai toujours pris la liberté d'y mettre des titres ovni, comme « On The Cross » ou encore « Take My Time », sans doute pour me prouver que j'étais libre de faire ce que je voulais. Mais je me suis aperçu que cette liberté brouillait les pistes autant pour moi que pour le public. Mes neuf années sur scène en tant que chanteur m'ont permis de comprendre ce que je voulais réellement faire : du reggae ! C'est donc un album reggae, qui tient compte de l'authenticité de ce style, sans oublier l'époque dans laquelle nous vivons. L'album sortira en digital sur toutes les plateformes classiques, en CD et vinyle pour les amateurs de basses, et surtout sur mon site www.flox-music.com !

Dans quel état d’esprit étais-tu pendant la composition de Homegrown ?
Je pense que je serais toujours dans un état d'esprit de récréation tant que ma musique ne me fera pas vivre entièrement. C'est assez perturbant car j'y passe beaucoup de temps et il m'arrive de culpabiliser car mon taux horaire n'est pas du tout rentable ! (rires)

Où a-t-il été enregistré ?
L'album s'appelle Homegrown, ce qui signifie « fait à la maison », avec toutefois une légère connotation végétale, comme quelqu'un qui ferait pousser ses tomates (ou autre chose !), et qui les partagerait avec les gens qu'il aime. Cet album a été enregistré, mixé et masterisé chez moi. J'ai fait jouer les musiciens qui m'accompagnent sur scène sur la plupart des titres. Nous avons travaillé notre son de groupe ces dernières années et il est important pour moi d'entretenir aussi ce son sur album.

Quelle évolution constates-tu dans ta musique après ces cinq albums ?
Le grand pari sur cet album était le choix délibéré de ne pas doubler systématiquement les voix. Je le faisais sur les précédents, probablement parce que je n'assumais pas entièrement ma voix. La scène m'a permis d'accepter ma voix seule. Du coup, c'est peut-être un album plus mélodique, car la voix seule exige plus de nuances et de variations. J'ai aussi affiné mon son, car j'investis sans cesse dans du matériel audio. Mes oreilles évoluent avec les années qui passent !

Ta musique est à la fois reggae et électro. Comment la qualifierais-tu ?
Je pense que le terme nu reggae colle bien à ce mélange de genres. Merci Nova !

Y a-t-il des concerts ou des clips prévus pour accompagner la sortie de l’album ?
Nous avons planifié trois dates parisiennes sur toute l'année 2016 et nous espérons faire une tournée plus riche que pour les albums précédents avec Furax, notre nouveau tourneur. Toutes les dates seront sur notre site. Nous aimerions aussi faire 3 ou 4 clips. Certains seront réalisés par des professionnels, d'autres par moi-même, pour alimenter ce côté « fait maison », qui est le concept de l'album.

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
Mixer le deuxième album d'un groupe de Bordeaux que j'ai coaché, Mawyd ; entamer une collaboration sur le deuxième album de Vanupié ; finir mon premier clip ; tourner le second avec François Paul (réalisateur de « Right Here ») ; répéter les nouveaux titres avec mon groupe ; travailler la sortie de Homegrown prévue pour fin octobre… et lire Reggae Vibes !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #44 - octobre/novembre 2015)

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